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 RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Thermes de Stabies
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Plebe
Dim 8 Mar - 1:39
RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Tiberius Oppius Lucanus
₪ Arrivée à Pompéi : 24/11/2014
₪ Ecrits : 336
₪ Sesterces : 138
₪ Âge : 30 ans
₪ Fonction & Métier : Masseur et gérant des thermes de Stabie
Tiberius Oppius Lucanus
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L'élite, le plébéien et le truand
Invités triés sur le volet


Milieu du mois de mai – 725 AUC.


Une des fameuses fêtes des Oppii commencerait dans quelques heures. Un étrange silence régnait sur les thermes de Stabie, d’ordinaire si bruyants. Le calme avant la tempête, sûrement. Bientôt, on ouvrirait les portes, et la populace entrerait pour donner vie à cet endroit qui n’était rien sans ses clients. Pour l’instant, on finissait d’installer les derniers détails qui participeraient à rendre cette soirée inoubliable. Tout était parfaitement bien rôdé ; chacun des Oppii était là, s’assurant que tout était parfait. Ils travaillaient à l’unisson, se faisant confiance, car au moins là-dessus, ils se ressemblaient. Tous voulaient offrir au gratin pompéien le meilleur spectacle, la plus belle soirée, la fête la plus grandiose. Rien de bien compliqué, n’est-ce pas ?
Ils avaient tout installé dans le jardin des thermes. Le beau-temps revenait, les nuits se faisaient plus courtes et on n’avait plus besoin de se couvrir de laine pour avoir chaud, les Oppii avaient donc décidé de mettre tous les buffets dehors et de monter scènes et estrades aux quatre coins du jardin. Ce soir, les fastes se feraient à la belle étoile. On avait aussi placé des grandes torches pour éclairer les lieux une fois que la nuit tomberait, bref, tout avait été prévu.

Les courtisanes de Julia Félix étaient entrées par la porte arrière, Lucanus s’occupait de leur indiquer où elles devaient se placer. Elles disposaient de plusieurs piédestaux sur lesquelles elles pourraient se déhancher de manière à ce que tout le monde les voit. Elles seraient bientôt rejointes par les gladiateurs des deux ludii de la ville, qui arriveraient plus tard dans la soirée, faisant une entrée fracassante devant tous les invités. Il avait été prévu que les Naevii arrivent après les Lucretii, parce qu’on garde le meilleur pour la fin, n’est-ce pas ? Et au grand malheur des alliances des Oppii, cette année, les meilleurs étaient les hommes de Versutius. Ce n’était pas le mieux pour les affaires oppiennes, mais il fallait faire plaisir au peuple, n’est-ce pas ? Cette nuit, les alliances étaient en effet mises de côté pour les tenanciers des thermes, car il fallait tout miser sur les invités. Ceux-ci avaient été triés sur le volet, mais ils venaient de tout Pompéi, de tous les clans, de toutes les familles. Des plus grands patriciens aux plébéiens les plus prometteurs, les invitations avaient été envoyées aux quatre coins de la cité. Les heureux élus pouvaient être fiers, particulièrement s’ils n’étaient pas patriciens. Etre invité à l’une des fastueuses soirées des Oppii était un honneur, ils marcheraient  au milieu des plus grands hommes et plus puissantes femmes de Pompéi. Mais c’était surtout une opportunité en or pour créer des liens qui pouvaient se révéler précieux. Aux thermes, les alliances se faisaient et se défaisaient au détour de trois conversations. La foule permettait à chacun de se sentir comme partie de l’élite, mais elle rendait aussi chaque élément unique ; l’un n’avait pas à proposer la même chose que l’autre. Il fallait alors prouver qu’on était le meilleur à chaque moment.
Etait-ce pour mieux favoriser le Sort? Pour mieux abolir les barrières qui séparent plébéiens et patriciens? Une consigne avait accompagné l'invitation des Oppii: ce soir, il fallait venir masqué. Etrange lorsqu'on songe que ces réceptions ne sont en réalité qu'un prétexte pour voir et être vu. Mais l'on sait que les meilleures alliances sont scellées au sceau du secret...

Bref, vous l’aurez compris, les places pour cette soirée valaient de l’or, il fallait les mériter, mais les Oppii devaient se montrer à la hauteur des attentes de chaque invité. Rien n’était fait à moitié, le moindre sesterce nécessaire était déboursé pour que chacun se sente choyé. Il y avait évidemment nourriture et boisson à foison, mais il y avait aussi quelques joueurs de musique pour que le silence ne soit jamais trop pesant, des esclaves dans tous les coins pour que chaque désir soit réalisé.
L’heure tournait, et bientôt, les portes s’ouvriraient, le brouhaha débuterait, et il faudrait assurer. Les esclaves avaient été prévenus : ce n’était pas le moment de se la jouer rebelle ; un seul faux-pas leur coûterait la peau de leur dos. En effet, le moral de la cité n’était pas au beau-fixe à cause de toutes les rumeurs qui tournaient autour de ce Fils de l’Etna, les Oppii devaient alors tout faire pour enlever de l’esprit de leurs invités ces sombres affaires. Plus de tonneaux de vins avaient d’ailleurs été achetés pour s’assurer que ce soir, on verrait plus d’étoiles qu’il le fallait dans le ciel ; et certainement pas du vin de seconde main vendu par Faustus ; non, de l’excellent vin extrait des meilleurs vignes de Campanie. Les invités ne méritaient que le meilleur, et les Oppii allaient le leur offrir.

Les cinq Oppii étaient réunis devant la porte d’entrée des thermes masculins. Scapula se tenait un peu plus en avant, prêt à ouvrir les portes, tandis que toute sa progéniture nouait derrière sa tête brune les fils de son masque. Ça faisait longtemps qu’il ne s’occupait plus d’organiser les fêtes, l’ensemble de ses enfants, mené par Lucanus, avait pris le relais depuis longtemps. Le patriarche était alors particulièrement détendu, un sourire naissant déjà sur son visage habituellement plus renfrogné. Scapula, Lucanus, Corvus, Musca et Pulchra en était tous les cinq certains : cette soirée, comme à l’ordinaire, serait parfaite. Fastueuse, grandiose, incroyable. Inoubliable.

« Ouvrez les portes ! »
Code by Silver Lungs

Citation :
Quelques règles pour que la soirée se passe sans tracas -j’en vois déjà sourciller, mais ne vous inquiétez pas avez vous déjà vu une party pompéienne sans tracas ? RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand  139754923 - :

[*] Super soirée pompéienne sous-entend, pratiquement toujours, invités VIP.  Ne peuvent être présents que ceux dont la présence est plausible et crédible. A vous de trouver ce qui pourrait valoir à votre personnage une possible invitation chez les Oppii. N'hésitez pas à inventer des excuses, même les esclaves peuvent venir, "amenés" par leur maître par exemple. Et puis n'oubliez pas que le masque et donc l'anonymat peut rendre les choses plus simples pour s'y trouver invité... Wink
Surtout, si vous avez un doute, n'hésitez pas à contacter les admins qui vous aideront.

[*]Un seule consigne: le port du masque est obligatoire. Cela ne garantit pas un anonymat total, à vous de voir dans quelle mesure vous voulez jouer le jeu du trouble et de la confusion... Wink

[*]Pour le déroulement du jeu, il n’y a pas de tour de rôle c’est-à-dire que tout le monde peut poster quand il a obtenu une réponse et nous vous conseillons des posts cours comme une page word. Cela pour le plus de fluidité possible. Enfin, merci de respecter les codes couleurs des joueurs pour une plus grande visibilité.

Que la fête commence ! Yaaa





Plebe
Dim 15 Mar - 22:53
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Manius Oppius Corvus
₪ Arrivée à Pompéi : 15/06/2014
₪ Ecrits : 386
₪ Sesterces : 2
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Masseur aux thermes

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: C'est la femme qui choisit l'homme qui la choisira.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: j'ai bien trop d'amour pour une seule femme !
Manius Oppius Corvus
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L'élite, le plébéien et le truand


Thermes de Stabies ~ mi-mai 725 AUC

Alors que j’appose une dernière torche dans les jardins des thermes, je m’éloigne de quelques pas pour admirer le résultat de l’application des Oppii. Des fleurs embaument un peu partout, œuvre de mes très chères sœurs, et chaque piédestal a été disposé de manière minutieusement réfléchie, selon les désirs de Lucanus et de mon père. Un discret sourire vient étirer le coin de mes lèvres alors que l’heure de la fête approche. J’ai toujours adoré ces soirées de parade, bien que je sache que la fratrie des Oppii est alors en représentation et que je me dois d’être aussi impeccable que possible, surtout en présence de Scapula. Mais cela ne m’angoisse pas outre mesure ; il est des moments où je sais trouver le peu de raison qui se cache en moi.

Alors qu’un esclave traverse, je lui demande de me donner coupe pour humidifier ma gorge terriblement sèche et, alors que je sens le regard lourd de Pulchra posé sur moi, je lui lance un sourire arrogant, penchant le contenant légèrement dans sa direction pour lui montrer qu’il n'est rempli que de l’eau. J’aime à la taquiner sur ces défauts qu’elle me reproche tant. Rendant la coupe à l’esclave, je me dirige alors vers Scapula qui observe d'un œil protecteur ses enfants qui ajoutent les dernières touches à la décoration.

- Qu’en dis-tu, père ? N’est-ce pas aussi réussi que ce que tu l'imaginais ?

- Ca l’est, dit-il avec un sourire pensif. Lucanus s’en est occupé merveilleusement. Comme toujours.

Mon sourire se fane, bien que je ne sois pas certain que mon père ait voulu donner à sa phrase le moindre sous-entendu.

- Comme toujours… répondis-je amèrement.

Je sens le regard de notre pater familias se poser sur moi, mais je l’évite en m’éloignant et vais retrouver la seule dont je ne crains pas de voir le moindre ressentiment emplir les yeux. Musca arrange encore quelques fleurs qui ne prennent pas la courbe qu’elle désire et je me glisse derrière elle avant de gronder.

- Serais-tu provoquée par une tige rebelle ?

Doucement, je viens en renfort et l’aide à tout disposer selon son idée.

- Notre père m’a l’air plutôt confiant. lui murmuré-je. Pas trop angoissée ?

Je la sais un peu moins à l’aise en société que le reste de la fratrie. Je sais également ce qui pèse sur ses épaules depuis quelques mois. Son âge n’est un secret pour personne, et malgré toute la résistance de Scapula, ce genre de soirée ne peut qu’attirer les yeux sur elle et mettre en avant un « prétendant » à la hauteur de tout ce que les Oppii pourraient attendre. Je crois que je crains cette éventualité plus encore que notre vieux père.

Soudain, je l’entends appeler ses enfants près des portes. La soirée doit désormais commencer. Avec un regard protecteur, je viens embrasser la pommette de Musca, puis je tourne les talons pour prendre ma place, à gauche de mon frère dont j’évite le regard. Les esclaves viennent nous apporter les masques que nous avons choisis. Je ne sais pas dans quel esprit cette idée est venue en premier, mais elle m’amuse délicieusement. J’attrape le masque noir qui m’est destiné, orné de plumes sombres et d’une proéminence au niveau du nez se terminant en pointe. L’allusion faite par un tel choix est à peine cachée et je sais que mon identité ne restera alors pas un secret bien longtemps mais telle est un peu mon intention. Alors que les Oppii ne sont désormais plus que des personnages, au même titre que tous ces visages dessinés sur les fresques, Scapula prend une inspiration et intime solennellement que l’on ouvre les portes.

Que le jeu commence.
lumos maxima
Lun 16 Mar - 15:58
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




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Invité
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L'élite, le plébéien et le truand

Thermes de Stabies ~ mi-mai 725 AUC

Pendant que les doigts de mon esclave parcourent délicatement mes cheveux, fixant les dernières mèches rebelles, je reste immobile, me contentant d'observer le résultat dans un petit miroir de bronze. Et même si mes yeux suivent le moindre mouvement de l'esclave, mon esprit semble être à bien des miles d'ici. Encore et toujours, mes pensées semblent revenir à une même soirée qui s'est déroulée il y a maintenant plusieurs semaines. Une soirée dont je n'ai étrangement pas gardé le moindre souvenir, si ce n'est les empreintes qu'avaient dû laisser les cordes d'un instrument sur mes doigts. Je me souviens de m'y être rendue aux côtés de mon époux, et que ce dernier n'avait pas tardé à m'abandonner avec quelques connaissances pour rejoindre certaines femmes... ce genre de femmes. Mais que s'est-il passé ensuite ? Comment suis-je retournée à notre villa ? Je n'en ai pas la moindre idée, et à vrai dire, cela a quelque chose de presque terrifiant.

« Tu es magnifique Domina.» dit l'esclave, contemplant avec une certaine fierté son travail.

Un soupire échappe de mes lèvres alors que la voix de mon esclave me ramène à la réalité. Je ne suis peut-être pas en mesure de dire ce que j'ai bien pu faire lors du banquet organisée pour les fêtes de Flores, mais une chose est sûre: cela ne m'arriverait pas une deuxième fois. Que les dieux soient mes témoins : je ne toucherais pas à une seule goutte de vin ce soir. Sur cette bonne résolution, je finis enfin par me lever de la chaise, non sans adresser un léger sourire en guise de remerciement à l'esclave.

Arrivée dans l'atrium, mon regard croise celui de Gaius, qui, à en juger de l'impatience qui pouvait se lire dans toute son attitude, m'attendait depuis déjà quelque temps.

« Je suis désolée si je t'ai fait attendre.» m'excuse-je platement, pour ne recevoir en guise de réponse qu'il simple hochement de tête. Le malheureux incident des  graffitis date déjà de plusieurs mois, et pourtant, Gaius est toujours aussi distant à mon égard. Même maintenant, il semble bien déterminé à m'ignorer le plus possible. Retenant un soupire, je m'élance à sa suite, pour prendre place dans la litière qui devait nous emmener aux thermes des Stabies.

Le silence. Toujours et encore, le silence. Je crois que de toute ma vie, le trajet jusqu'aux thermes de mes cousins ne m'ait jamais paru aussi long. J'aimerais pouvoir trouver les bons mots pour commencer une discussion avec mon époux, pour l'obliger ne serait-ce que pour quelques instants de prendre conscience de ma présence, mais j'en suis visiblement incapable. Mes efforts passés n'ont mené à rien, et avec le temps, j'ai fini par baisser les bras, me contentant de rester moi aussi silencieuse. Si bien que ce fut un véritable soulagement lorsque le balancement de la litière arrêta, signalant que nous étions arrivés à destination. Enfin. Vérifiant une dernière fois que mon masque couvre bien mon visage avant de pousser les voiles qui couvrent la litière, et de me diriger vers l'entrée où se tenaient déjà mes cousins.

« Tu t’es une fois de plus surpassé mon cher Lucanus. » lance-je à l'aîné, alors que je m'approche de lui pour l'embrasser sur la joue.

Pourquoi dis-je cela à Lucanus, et non pas aux autres membres de la gens Oppia présents à ses côtés, et qui ont dû eux aussi œuvrer pour faire de cette soirée une réussite ? A vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée. Peut-être tout simplement parce que parmi tous mes cousins, c’est bien Lucanus qui est le plus réceptif à ce genre de compliments. Mais bien que ces mots sont censés flattés le plus âgé des frères Oppii présents ce soirs, ils ne proviennent pas moins du cœur. Depuis quelques temps déjà, Lucanus a su montrer à quiconque qui voulait bien le voir qu'il était un digne successeur de son père. Qu'il ferait briller le nom de sa gens.

« Musca. Un sourire amical est dessiné sur le visage, alors que je m'approche de ma cousine, avant de murmurer, pour qu'elle seule l'entendre : C'est peut-être sur Lucanus que retombe toute la gloire ce soir, mais je ne doute pas que tu aies du travailler bien plus dur que lui. On reconnait ta main dans l'arrangement. »

Mon regard continue à survoler les lieux, avant de ne se poser sur mon autre cousin. Corvus, comme tout le monde semblait l'appeler depuis quelque temps.

« En revanche, j'avoue que ton masque me déçoit mon cher Paulus. lui lance-je sur un ton taquin Je m'attendais à quelque chose qui ferait référence à Apollon.. » Et surtout, à un des animaux qui reliés au Dieu, et dont Paullus portait désormais le nom. Le corbeau.

A vrai dire, je pourrais sans doute lui faire remarquer qu'il est étonnant de le voir ici, et non pas avec les louves qu'il apprécie tant, mais en vu de son regard, je préfère me taire. Même s'il porte un masque, il n'est pas difficile de deviner de part son attitude qu'il est certainement mieux de ne pas le chercher sur ce terrain ce soir.

Un sourire sur les lèvres, je finis par ajouter, en signe de paix : « En tout cas, je suis content de te revoir, cousin. »


Patricien
Lun 16 Mar - 23:33
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Lucius Aquillius Maximus
₪ Arrivée à Pompéi : 15/03/2015
₪ Ecrits : 1045
₪ Sesterces : 145
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Tribunus laticlavius de la IV Légion, en charge du commandement d'une cohorte affectée à la défense des voies commerciales suite aux rumeurs de révolte servile.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation:
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Marié à Atia Aquillia Pia
Lucius Aquillius Maximus
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L'élite, le plébéien et le truand
feat... Les invités.
   

   
Cette situation réveillait en moi de nombreux souvenirs. Lorsque de longs mois en arrière, mes pas me conduisirent dans cette cité pour y suivre mon ami et mentor, j'avais découvert les gentes les plus influentes de la ville au travers d'une fête nocturne. Dans pareille situation, quoi de mieux qu'une soirée de festivités pour signer mon grand retour à Pompéi ? Les Oppii organisaient toujours des évènements somptueux, digne des grands de ce monde. Connaissant Tiberius, je m'attendais à de nombreux rebondissements au fil des heures, le concept du port du masque me confortant dans l'idée que cela ne serait sans doute pas de tout repos. Sans compter que j'allais devoir garder un œil sur ma tendre amie, Praedita, la jeune sœur du Duumvir. Je craignais que la situation avec son futur époux ne l'atteigne plus que ce qu'elle voulait le faire croire.

Après avoir réglé certaines affaires importantes ; ma nouvelle fonction étant de sécuriser les voies commerciales entre la Campagnie et Pompéi ; j'avais pris le temps de me laver et de me faire raser tout en échangeant quelques mots avec mon intendant pour qu'il prévienne quelques légionnaires qu'ils serviraient d'escorte ce soir. Je mettais ensuite vêtu, non sans l'aide de mes esclaves, d'une toge. Il serait facile pour ceux me connaissant de me reconnaitre à ma carrure malgré le masque que j'allais arborer, je ne comptais pas faciliter encore plus la chose en portant ma tenue militaire. Suite à cela, je pris la direction de la Villa des Mystères en compagnie de quatre légionnaires portant les couleurs de la Légion.

Une fois à destination, j'attendis dans l'atrium d'interminables minutes que Praedita termine de se préparer avant de la voir enfin apparaitre. Nous partîmes presque aussitôt, nous contentant de nous saluer. Nous marchâmes l'un à côté de l'autre, n'échangeant que peu. Je la suspectais de se préserver pour ce qui allait arriver. Personne ne pouvait l'en blâmer, moi le premier. Tout comme elle, je vivais relativement mal la descente aux Enfers de mon mentor. Ce dernier paraissait inconsolable depuis les récents tragiques évènements.. A mon retour de la Ville Eternelle, j'avais tenté de le persuader de rentrer chez lui afin de retrouver sa fille, avec l'infime espoir que cette idée lui mettrait du baume au cœur.

Nous arrivâmes enfin au lieu de réception, sans doute en avance sur le reste des convives puisque je ne vis qu'une unique litière devant l'entrée. Peut être certains avaient-ils préféré rejoindre les thermes à pieds, tout comme nous. Nous mîmes donc nos masques et entrâmes bras dessus bras dessous, non sans que je fasse signe à notre escorte d'attendre hors de l'enceinte. Comme je m'y attendais, l'établissement était merveilleusement décoré ; certains détails me rappelèrent les changements qu'avait opéré mon épouse dans notre demeure romaine ; la gens Oppii se tenant face à nous, en compagnie d'une jeune femme que je ne connaissais pas. - Ave, membres de la famille Oppii. Je saluais le pater familias avant de jeter un regard complice en direction de Tiberius, que je ne pouvais que deviner sous son masque. - Je vous félicite à tous, c'est magnifique.

   


Dernière édition par Lucius Aquillius Maximus le Jeu 26 Mar - 23:17, édité 1 fois
Patricien
Mer 18 Mar - 2:43
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Pompeia Praedita
₪ Arrivée à Pompéi : 17/11/2013
₪ Ecrits : 681
₪ Sesterces : 73
₪ Âge : 26 ans
₪ Fonction & Métier : Auteur anonyme de pièce de théâtre - membre d’un cercle littéraire secret

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: C’est si rare maintenant quand une femme a du tempérament, que quand une femme en a, on dit que c’est de l’hystérie.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Fiancée
Pompeia Praedita
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Praedita appréciait ses balades nocturnes aux côtés de Lucius, et particulièrement ce soir. Ces derniers temps, il lui était impossible de faire un seul pas en dehors sans une litière et une bonne escorte. Elle pouvait tout autant « rêver » vainement se rendre dans une quelconque fête totalement « anonyme ». Tous ses gestes étaient surveillés, reportés et repris plus que jamais.

Etait-ce dû à la colère des Fils de l’Ethna ? En effet, son frère pourrait craindre que la demoiselle ne dise un mot en faveur ou en défaveur de ce mouvement publiquement, pouvant causer du tort inconsciemment à la famille – et surtout – à la réputation du frère dont la position future en tant que Duumvir était de plus en plus incertaine.

Etait-ce dû à la nervosité évidente récente du mouton noir des Pompeii ? Plus d’un au sein de la famille comme des esclaves savaient que la demoiselle était prompte à commettre les pires pitreries ou bêtises lorsque l’ennui l’accablait, et que ses écrits ne l’occupaient plus autant. Chacun craignait qu’une idée farfelue ne se loge dans l’esprit de la brune … Malheureusement pour ces derniers, il était trop tard. L’idée « farfelue » était déjà implantée et elle avait une seule hâte : la mettre en pratique.

Autrement, cette surveillance rapprochée était-elle dû à de futurs mariages ? Certes, même si cette alliance semblait de plus en plus compromise, elle n’en restait pas moins une « fiancée » et elle se devait d’être « vertueuse » et « retenue » et non se soumettre à des passions et désirs de jeunesse. On ne cessait de la reprendre sur son sourire, sur sa tenue, sur le voile de ses tenues trop légères… Elle étouffait.

Etouffement. Voilà le mot.
La Villa des Mystères se rapprochait petit à petit – et dangereusement – du synonyme d’une tombe. Plus largement, c’était Pompei dans sa globalité qui l’oppressait. Elle désirait fuir à la campagne ou alors fuir dans une quelconque fête endiablée où elle ne serait guère dérangée par la dure et ennuyante réalité.

« Ce soir j’ai un masque … Mais Lucius comme toutes autres personnes connaissant mon masque et mon accoutrement me perdront vite de vue » pensa-t-elle avec une malice non cachée. Non loin, une de ses plus fidèles esclaves – et la plus naïve – avait pris le chemin des termes, vêtue plus ou moins richement. Elle était pourvue d’une petite mission forte simple : servir comme tant d’autres esclaves les invités … et surtout obéir à la maîtresse discrètement si le besoin s’en ressentait.

Lucius finit par rentrer, et féliciter chaleureusement les Oppii pour cette fête qui promettait d’être merveilleuse. Derrière son masque d’ébène, le Corbeau Noir se contenta d’acquiescer et de dire quelques mots sur le faste et le goût de la famille.

- Vous ne nous avez jamais déçu. Et encore cette année, vous nous émerveillez.

Elle désirait ardemment abandonner tant de politesse pour aller s’abandonner dans le vin. Ce soir, elle ne comptait mettre de barrière à ses désirs. Quant à son identité, son esclave n’était guère loin pour veiller au grain … et ne pas gâcher la soirée de Praedita. Son regard glissa vers chaque membre de la famille et s’arrêta une demi-seconde supplémentaire sur un des visages. Cependant, elle ne s’y attarda guère.

Une Pompeii ne s’attardait pas publiquement sur un visage. A moins d’y trouver un intérêt.

- Peut-on aller s'asseoir non loin ? glissa-t-elle à l'oreille de Lucius, en indiquant deux ou trois coussins déposés près d'une des meilleures scènes du lieu.
Jeu 19 Mar - 1:13
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L'Elite, Le Plébeien Et Le Truand
rp commun

RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand  Bal_ma10
Thermes de Stabies ~ mi-mai 725 AUC

Enfin je mis un dernier point sur la tablette que je tenais. Tenir ces livres de comptes moi-même était long et fastidieux mais avait l'avantage de me tenir à chaque moment informé de l'état de mes affaires. Cela me permttait de n'être jamais pris au dépourvu et de toujours avoir l'emprise sur mes affaires et celles de la guilde.

Me relevant, je m'étirai longuement. Il était temps de me préparer. Je ne fus qu'à moitié surpris lorsque j'avais reçu une invitation à la soirée se déroulant aux thermes. Celle-ci était sur toutes les lèvres depuis son annonce et je m'étais réjoui d'avance à sa venue. Je me baignai rapidement et enfilai la toge que me tendait mon esclave personnel. Il était important que je fasse grande impression dans l'assemblée, après tout, tous les " plus grands " en étaient.

L'exigence du masque me laissa de prime abord perplexe et je n'y vis que l'idée un peu saugrenue d'un original mais après tout, pourquoi pas ? J'entendais profiter de cette fête pour m'entretenir avec certains patriciens aux alliances et réputations changeantes, voire même profiter un peu de la fête sans craindre les yeux scrutateurs des vautours.

Une sortie et une ballade en litière plus tard et je me retrouvai campé devant l'entrée des Thermes de Stabie. Il semblait que quelques personnes m'aient devancé et souris en pronostiquant sur la présence de tel outel personnage influent. Les Thermes de Stabie, en tout cas, méritaient amplement leur place de plus important complexe de l'empire. J'entrai d'un pas assuré en jetant un coup d'oeil à l'intérieur somptueusement décoré et aux expositions de chair déjà entamées.

Toute la gens Oppia était là en rang d'oignons. Du pater familias que je saluai avec courtoisie et remerciai de l'invitation jusqu'à la plus jeune à laquelle j'adressai un léger sourire en coin. Même le frère honni se trouvaient aux milieu des autres et je hochai la tête à son intention accompagné d'un léger sourire sardonique. Connaissant l'énergumène étant mon masseur habituel ainsi que sa réputation sulfureuse, celui-ci ne devait que peu apprécier de se retrouver dans le rôle de potiche.

Non loin d'un gladiateur au corps d'athlète, je vis ma nièce que je pus reconnaître malgré son masque et dont le regard semblait ancré sur le jeune éphèbe, et allai l'embrasser sur le front avec ce sourire spécial que je lui réservais dans mes bons moments.

" Ma nièce, j'espère que vous appréciez le spectacle. "

Pouvant à présent m'attaquer aux festivités, je jetai un coup d'oeil aux danses lascives des louves avant d'attraper une coupe de vin tendue par un des esclaves en charge de la soirée et fis le tour des autres convives d'un oeil perçant.

Que la fête commence.


Code by Silver Lungs
Arene
Jeu 19 Mar - 11:36
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Ulysse
₪ Arrivée à Pompéi : 02/05/2013
₪ Ecrits : 787
₪ Sesterces : 1
₪ Âge : 25 ans
₪ Fonction & Métier : Rétiaire chez Lucretius

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: La dignité une fois perdue ne se récupère jamais.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Tout va bien, merci.
Ulysse
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Nous entrons par la rue du théâtre, cachés de la voie de l’abondance et de son entrée principale. Nous offrons des sourires aux pompéiennes qui non invitées se pressent dans la rue pour tenter d’apercevoir la couleur des festivités. Sous nos regards, elles se cachent leur visage avec un pan de leur palla. Un sourire amusé illumine mon visage, il est certain que je préférerais passer ma soirée avec elles... Mais la porte ouverte par une esclave de la maison nous indique que tel ne sera pas notre soirée. Déjà, les odeurs affluent à nos narine et nous comme projetés sur l’échiquier. Un parfum presque licencieux s’émane tandis que nous nous engouffrons vers la palestre trapézoïdale. La scène sur laquelle nous nous pavanerons toute la soirée est préparée avec soin. Respectant l’atmosphère intime des lieux, les torches parsemées sur le jardin ne peuvent que mettre en valeur nos corps parfaitement lustrés. Sous les flammes ondulant dans l’obscurité, l’huile souligne nos muscles et laisse entrevoir nos cicatrices. Nous sommes les dieux de l’arène et tout est présent pour le rappeler.

Le fils aîné, à l’allure fier, vient nous accueillir et je sens déjà certains de mes frères s’émoustiller de la soirée qui commencera dans quelques instants. Un à un il nous place sur des morceaux de colonnes, véritable piédestal, nous surplombons de quelques centimètres le sol ornementé. Parsemés dans les vastes thermes nous étions séparés et mélangés. Il s’agissait de réhabiliter le prestige de la maison de notre dominus Lucretius. Ilythia y mettait mis un point d’honneur depuis plusieurs jours. En face de chacun de nous s’alignait un gladiateur de la maison de Naevius. Les gagnants. Il ne s’agissait que de nous exhiber comme des objets pour montrer à la clientèle que forts et bien bâtis, nous étions susceptible un jour de tuer celui qui, ce soir, s’érigeait en face de nous. Il s’agissait d’une mascarade, et malgré l’absence de nos masques, nous y prenions part. Au milieu des arrangements floraux, du musc et du santal ambiant, dans cette atmosphère licencieuse et raffinée nous nous livrions une bataille silencieuse. Et il n’y avait rien qui aurait pu faire plus plaisir aux romains.



Placé au centre d’un arrangement floral qui n’était pas à mon goût -tout comme cette soirée-, les deux pieds enfoncés dans le sol j’attends silencieux les ouvertures des portes. Un moment de paix. Un moment intime avant que les doigts de ces femmes désabusées viennent s’égarer sur nos corps, fiévreuses d’une force qu’elles ne connaissent pas. Alléchées par un interdit qu’il faut pourfendre, goûter à la mort entre des doigts connaisseurs. Vibrer l’espace d’un instant… Je ne m’étais pas engagé pour cette facette de la gladiature. Nous étions des putes, des putes au milieu de toutes ces fleurs printanières. L’appel de Vénus à la délectation.



« Ouvrez les portes ! »



L’appel avait été entendu. Le bruit de la rue de l’abondance s’infiltre dans la palestre tandis que mes iris glissent lentement vers la porte d’entrée. Les premières litières se déposent et les premiers rires sous les masques apparaissent… Mon regard se porte, au loin vers Priam le vainqueur déchu. Son corps, comme le mien a été huilé et brille à l’aura du feu. Grâce à ce secret que nous partagions, je pourrais bientôt rembourser le corbeau. Celui même à qui appartenait ses murs… Un sourire de satisfaction s’étire sur mes commissures, peut-être que la vie, même si bas n’avait pas changée… Au détail près qu’il fallait gagner de son sang ces moments.



***



 « Ma nièce, j'espère que vous appréciez le spectacle. »



Ecouter était la seule chose qui m’était permise de faire sinon d’amuser les femmes… Mon intérêt piqué à vif, le laisse mes yeux s’égarer sur ladite nièce qui aux paroles de son oncle ne semble pas désintéressée au spectacle… L’oncle évaporé, Ulysse glisse alors son regard vers son masque, de son sourire charmeur que je ne réservais qu’aux occasions spéciales, je tente de percer le regard de la jeune invitée...
Patricien
Jeu 19 Mar - 21:21
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Licinia Domitia
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L'élite, le plébéien et le truand

Thermes de Stabies ~ mi-mai 725 AUC

Un sourire presque enfantin se dessina sur le visage de la jeune patricienne alors qu'elle contemplait son reflet dans le miroir que lui tenait Themis. Ce soir, les boucles brunes caractéristiques de tous les Licinii avaient disparues sous une perruque rousse que sa tante Laelia lui avait prêtée.

« Passes moi mon masque, tu veux bien ? »

Alors que Themis nouait les fils du masque, la jolie brune continuait à observer son reflet, visiblement satisfaite du résultat. Pour le temps d'une soirée, elle allait pouvoir être une toute autre personne, et cela commençait par le changement de sa couleur de cheveux.

« Parfait. » murmurait-elle, avant de quitter sa chambre pour se diriger vers l'atrium, où la famille se réunirait pour partir tous ensemble en direction des thermes de Stabies, continuant ainsi cette charade qu'ils avaient débutées bien des mois plus tôt. Les Licinii, une famille unie. Dans un monde qui n'était qu'illusion, ils ne faisaient finalement que se fondre à la masse, montrant aux autres une image de leur gens qui était finalement bien différente de la réalité. Retenant un soupire, le regard de la jeune patricienne se posa sur une silhouette bien familière. Un sourire malicieux se dessina sur le visage de la jolie brune et, après un signe à Themis de la laisser seule, elle s'approcha sur la pointe des pieds de son frère qui se tenait dos à elle, adossé à une des colonnes de l'atrium.

« Quel choix approprié. » lui susurra-t-elle à l'oreille, faisant allusion au masque que le beau brun tenait entre ses mains, et qui avait une certaine ressemblance avec Bacchus. D'un geste tendre, les doigts de la jolie brune effleurèrent le bras de son demi-frère. Et qui sera donc ton Ariane ? »

Des bruits de pas se firent entendre à ce moment là, si bien que ce petit manège prit fin avant même que le beau brun n'eut le temps de répondre quoique ce soit, mais son léger sursaut au contact de la jeune femme avait finalement été bien plus parlant que ne l'auraient pu être des mots. Un léger rictus sur les lèvres, la jeune femme se détourna de son frère pour aller à la rencontre des autres membres de sa famille afin d'empruntes le chemin des thermes. Tous ensemble, comme le veut l'image de la famille romaine parfaite.


Peu de temps plus tard, leurs litières s'arrêtèrent devant les thermes des Stabies, merveilleusement illuminée pour l’occasion. A première vue, il semblait que cette fête n'aurait rien à envier aux soirées extravagantes de Rome... mais si l'on croyait les dires, cela n'était rien d'étonnant : les soirées des Oppii étaient réputées dans tout Pompéi pour leur raffinement et originalité. Et bien que cela restait à vérifier, il fallait bien avouer que tous les ingrédients pour une soirée mémorable semblaient réunis : de quoi occuper les yeux et les mains... Des femmes bien peu vêtues, des gladiateurs et des tables entières couvertes de mets délicieux. Un buffet pour tous les sens. Un sourire se dessina sur le visage de Domitia, et alors que son père s'adressait à celui qui devait être le pater familias de la gens Oppia, le regard de la fille de la murène se posa sur une jeune femme brune, d'à peu près son âge.

« J'ai souvent entendu parler des fameuses soirées des Oppii depuis notre arrivée à Rome, et je suis heureuse de ne plus devoir me contenter de récits désormais. Ce soir, la jeune patricienne était d'excellente humeur - chose rare chez elle. Sur un ton doux, presque amical même, elle enchaîna : Tu dois être Oppia Musca, n'est-ce pas ?  »

Pendant un bref instant, le regard de la jeune patricienne se posa sur les deux frères qui ne lui étaient pas inconnus. Comme certainement bien des femmes, elle avait à plus d'une occasion laissé son regard s'attarder sur les deux beaux bruns. Et qui pourrait lui en vouloir ? Les deux frères avaient beau être aussi différents qu'on ne pouvait l'imaginer, ils n'étaient pas moins séduisants, chacun à sa manière.


Spoiler:
Esclave
Ven 20 Mar - 20:41
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Themis
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L'élite, Le plébéien et le Truand

Même si j'étais ravie d'accompagner Licinia à cette soirée j'appréhendais tout de même la réaction de certains patriciens envers moi. L'avantage c'est qu'ayant la possibilité d'avoir un masque, j'espérai qu'ils ne me confondent pas avec les autres esclaves, ceux qui devaient les amuser pour la soirée ... Je trouvais ces soirées tellement étranges ... comme si pour une fois le fauve ce n'était plus moi mais eux, ces grands du peuple qui prenaient un malin plaisir à capturer un corps voir plusieurs pour parfois de longues minutes.

Pour l'occasion j'avais pu revêtir un vêtement un peu plus dénudée. Non pas que je me plaigne du reste, mais à cet instant je me sentais plus femme que fille. Je trouvais ça tellement ridicule de penser ça, mais en même temps c'était tellement normal de le penser...

Lorsque nous arrivâmes dans les lieux, bien évidemment je restai en position à l'arrière avant que Licinia ne me demande de la laisser. Troublée, mais tout autant curieuse de découvrir pour la première fois ce genre de soirée, je me dirigeai vers un coin plutôt tranquille pour explorer cette salle dorée. Certaines personnes attirèrent mon attention, et j'étais même certaine d'en connaitre certains sous ces masques.

L'avantage de ma position, c'était que je pouvais enfin espionner, examiner des réactions, peut-être entendre certains pactes se conclure, sans que personne ne puisse imaginer qui je suis.


(c) sweet.lips
Jeu 26 Mar - 21:56
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L’élite, le plébéien & le truand
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I though I'd found a reason to live
Just like before when I was a child
Only to find dreams made of sand ▬

A force de regarder les pavés défiler sous ses pieds, Philaé manqua de perdre le fil de ses pensées. Ce quartier n’était guère drapé de mystère pour la jeune courtisane dont le lupanar se trouvait à deux pas de là. Mais voilà que la situation offrait de toutes nouvelles opportunités, même s’il s’agissait de se montrer - encore une fois - des plus charmantes et doucereuses. Les onyx de l’égyptienne se perdirent un instant en direction du temple bâti au nom d’Isis et la prière vint à fleurir aux bords de ses lèvres charnues. Jamais la patience ne s’égrenait dans l’esprit de celle qui avait été arrachée aux siens. Nul doute ne subsistait dans l’espoir d’un jour pouvoir retrouver ses dieux. Cette soirée était spéciale et la jeune femme eut le ventre noué en voyant Rê sur le point d’emprunter le Nil souterrain pour résister à Apophis, alors qu’elle même se devait d’affronter bon nombre d’hommes et de femmes aux regards inquisiteurs. La belle n’était pas sans savoir que le moindre faux pas ôterait tout l’intérêt qu’elle était parvenue à susciter chez Julia Felix - et même si elle reviendrait auprès de son frère si tout cela venait à tourner en mésaventure, cela finirait par l’enfermer davantage dans cette impuissance nauséeuse qui la tenait pieds et poings liés avant aujourd’hui.
 
Une voix interpella le groupe de courtisanes qui se hâtaient de rejoindre les thermes de Stabies. On leur indiqua l’arrière du bâtiment d’un claquement de mains et leur ouvrit les portes pour qu’elles puissent prendre place dans les jardins. La mise en scène reluisait de décorations fastueuses et le vin semblait sur le point de couler à flots - de quoi nouer l’estomac de l’égyptienne que l’on intimait de grimper sur un piédestal à la vue de l’élite pompéienne qui pénètrerait dans l’enceinte d’ici peu. Philaé chercha d’un regard circonspect la silhouette familière de sa maîtresse mais ne vit que les servants s’affairant aux préparatifs avant que les portes n’ouvrent. D’un geste lent, elle défit le lacet retenant sa pelisse pour la confier à l’un d’eux, examinant d’un œil vague les parcelles de peau nue fardées de poudre d’or. La fine étoffe d’un blanc virginal nouée à sa nuque retombait en drapés gracieux sur sa poitrine pour en dissimuler les atours tout en sublimant leur rondeur. Sa taille était ceinte d’une parure dorée sertie de pierres colorées, le tout retenant le voile fin qui retombait contre ses cuisses pour en révéler leur silhouette. Même si elle fut tentée de représenter la beauté de l’Egypte, Philaé savait pertinemment que personne n’aurait pu égaler la magnifique Cléopâtre. Elle replaça sa longue crinière de jais tressée sur ses épaules avant de s’incliner vers l’avant pour se saisir du panier en osier dans lequel l’on pouvait entendre siffler. L’égyptienne s’amusait placidement des mimiques dégoûtées de ses voisines lorsqu’elle exhiba le reptile qui vint s’enrouler autour de son bras pour remonter le long de son épaule. Julia Felix aimait l’exotisme et Philaé venait de leur servir à tous l’occasion de frémir d’émoi et d’appréhension. A la fois vénérés et craints, à l’image d’un dieu facétieux, les serpents faisaient partie intégrante de sa vie à Alexandrie. Leur venin était connu pour être mortel mais celui-ci était inoffensif. Evidemment. Pourquoi se risquer à voir les nantis - les ennemis - mourir d’une morsure de poison fulgurant ?

Des clameurs retentirent pour annoncer l’ouverture des portes, scellant ainsi le destin de la courtisane au socle de marbre qui l’élevait. Elle cueillit entre deux doigts le masque mordoré qu’elle vint déposer contre son visage, trouvant un certain réconfort dans les succinctes caresses accordées au docile serpent tandis que les premiers convives pénétraient dans les thermes. Comment savoir ce que cachaient ces masques anonymes ? Des regards torves, des sourires mielleux et des oreilles aptes à alimenter les complots. Philaé ferma les paupières, songeant au fils de l’Etna qui menaçait de marcher sur leur ville mais elle leur préféra cet air insouciant - le sourire narquois de ceux qui se pensent à l’abri.  





© Gasmask
Plebe
Sam 28 Mar - 0:48
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Julia Felix
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Julia Felix
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L'élite, le plébéien & le truand
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-Le menton haut. Le regard droit. Souriez. Charmez. Rendez-moi fière.

Quelques mots, lapidaires, avant de laisser le groupe de nymphes prendre de l’avance et gagner la domus de nos hôtes de ce soir avant moi et avant même tous les invités. Nul besoin ni d’en faire, ni d’en dire plus, je le sais.
Mes filles ne décevront ni la confiance que je place en elle, ni celle que les Oppii ont placé en nous. Il y a bien des années que ceux-ci comptent sur nous pour divertir leurs réceptions grandioses et je ne saurais tolérer que nous récompensions leur amitié par la médiocrité et l’ingratitude. Pas plus que je ne saurais souffrir qu’elles galvaudent mon nom et la réputation que je me suis employée à bâtir de mes mains depuis des années.

Leurs yeux de biches sublimés par de reflets irisés, leurs courbes sensuelles savamment dissimulées pour suggérer et susciter la fascination, elles me répondent de concert par un léger signe de tête gracieux. Esclaves soit, mais combien peuvent se targuer d’être érigées au rang de Muses ? Et comme Ouranos et Gaia, je me sens créatrice de ces êtres ravissants et n’ai de cesse de contempler mon œuvre.

Mon regard s’attarde sur la petite dernière, l’Egyptienne. Je ne saurais dire ce qui a capté mon intérêt chez elle lors de ma dernière visite à Africanus et mon affaire du forum. Etait-ce l’ambre de sa peau ? La grâce de ses gestes ? Son œil vif ?

Les premiers convives sont déjà là  lorsque je passe à mon tour le seuil des thermes de Stabies et m’avance dans le patio, ruisselant d’or et d’apparats.  J’y reconnais bien là la touche de Lucanus : la conjugaison de l’ostentatoire et du raffinement. Je sais comme l’équilibre est difficile à trouver… Je me targue d’y être peut-être un peu pour quelque chose. C’est que l’élève apprend vite et bien… Au point de dépasser le maître, à la fois maîtresse ? S’il m’arrive de le penser, je n’en montrerais rien, ce serait chatouiller trop vivement mon orgueil.

Et justement, tandis que j’aperçois la famille des Oppii au grand complet, un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres pleines, et je m’avance vers nos hôtes pour les saluer et les complimenter comme il se doit. Mon regard balaye les fastueux alentours :

- C’est absolument divin, chers amis ! Je ne m’imagine pas les Champs Elysées autrement!


Derrière mon masque –une bande de soie pourpre, sertie de pierreries- j’adresse un regard de velours à Lucanus. Nous nous sommes toujours accordés sur ce point : nos accointances privées devant demeurer tues là où commencent les affaires. Je me tais donc mais n’en pense pas moins.

La dernière fois, nous nous sommes quittés fâchés. Pour une broutille évidemment… Qu’il me plait lorsqu’il se montre aussi ombrageux ! Lorsqu’il fait son œil noir… Mais je lui ai tout de même battu froid. Par principe. S’il nous arrive de nous laisser emporter par nos caractères entiers, cela n’est souvent qu’un feu de paille et ne dure pas. Et ce soir, j’arbore les couleurs de la paix. Ou, plus exactement, des pendants d’oreilles faits de corail qu’il m’a offert il y a de ça quelques semaines. Je sais qu’il comprendra.

Alors que la mélodie d’une flûte s’élève dans l’un des coins du jardin, je m’éloigne, laissant les Oppii à leur devoir d’hôte. Je constate avec satisfactions que quelques groupes hôtes se forment devant les podium sur lesquels mes courtisanes ont pris place et exercent avec grâce et précision leurs talents.
La flûte, c’est celle de l’Egyptienne. Comment déjà… ? Ah Philaé, oui.

Je m’avance en direction de son piédestal afin de juger de son talent. Car si je lui ai mandé de venir ce soir, faire preuve de ses charmes, c’est avant tout pour me faire une idée concrète de sa valeur en tant que courtisane, de sa capacité à séduire et à dompter la bonne société pompéienne, aussi sûrement que ce serpent dans son panier…
Sam 28 Mar - 23:36
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G
aius Calius Genius était encore en sueur. La nuit avait était difficile. Ses démons le rattrapaient petit à petit. Seule sa mère, une femme déjà vieille, s'était tenue à ses côtés avec des linges tièdes. Personnes ne savait même pas les esclaves.

Pour l'heure il était dans son cubiculum dégustant son opium dont la fumée s'envolait avec volupté pour dessiner le visages de ses ennemis. Mais le Génie savait se protéger contre leurs attaques incessantes. Il ne connaissait pas la peur. L'ignorance engendre la peur. Et justement le mystère qui entourait la richesse et toutes les autres ressources de Gaius faisait peur. Gaius le savait et il aimait à cultiver cela.

Un esclave vint frapper à sa porte. Gaius lui dit d'entrer sans prendre la peine de cacher sa drogue. Son addiction n'était un secret pour personne. Cela n'avait aucune importance pour lui. Il savait ce qu'on pensait de lui. Mais personne n'oserait lui faire de remontrance. C'était ce qu'apportaient avec eux la puissance et le pouvoir.

La voix de l'esclave résonna dans la grande salle pratiquement vide. Il était l'heure de se préparer pour la fête des Oppii. Déjà ? Il était donc si tard ? Il n'était pas sortie de la journée et voilà que déjà le crépuscule s'annonçait.
La fête des Thermes. Une soirée très renommée assurément. Avec des invités triés sur le volé. C'était bien sûr pour cette raison que Gaius avait été invité. On pouvait le détester certes mais personne ne pouvait passer à côté de lui. Protégé du Duumvir il aurait été très grossier de ne pas l'inviter. Il était donc toujours invité. Mais il n'aimait pas aller à toutes les fêtes bien entendu. Il n'aimait pas se mélanger au petit peuple. Il avait fait une entorse à cette règle pendant le banquet de flore. Et les conséquences étaient importante non seulement pour lui mais aussi pour la plupart des habitants de cette belle ville habituellement calme de Campanie. Heureusement il ne se rappelait de rien, mais justement ses ennemis pouvait utiliser cela contre lui il le savait et se méfiait.

Il avait revêtu sa tenue pour la fête. Il se regardait devant le miroir pour mettre le masque qu'il avait fait faire pour l'occasion. Il prenait seulement la moitié du visage. Gaius ne voulait en aucun cas passer inaperçu au contraire. Il sorti et se mit en route sur le champ.

Il faisait déjà nuit la fête avait du commencé depuis quelques heures déjà. Les portes des Thermes étaient grandes ouvertes et du monde était déjà à l'intérieur sans oublié la populace amassé devant dans l'espoir de voir quelque grand de ce monde. Gaius fit une entrée remarquée comme toujours.

_Ô Bonsoir mes chers amis ! Vous attendiez votre Génie et bien le voici n'attendez pas plus longtemps !!!

Le masque effectivement ne lui était d'aucune utilité mais il lui allait tellement bien ! Il reconnu tout de suite certains de ses hôtes et surtout le Corbeau comme il se faisait appelé un ingrat qui ne savait toujours pas qu'elle était sa place dans se monde à l'entendre. Il fit tout de suite le tour du propriétaire, avec ses gardes qui le suivait à la trace mais à quelque pas pour ne pas avoir l'air trop paranoïaque.

Assise sur des coussins avec son petit chien-chien se trouvait forcément Praedita. Il la reconnaîtrai entre tous et pour ce qui est du molosse à côté d'elle sa carrure suffisait. Il se contenta de s'incliner devant elle, sans un mot. Et il reparti. Ce jeu qu'il aimait raviver entre eux lui plaisait. Le fait qu'elle soit fiancé ne lui faisait ni chaud ni froid. Il ne voulait pas être avec elle mais elle lui plaisait il ne cherchait pas à se le cacher. Plus loin près des louves forcément se trouvait Stephanus égale à lui même avec une coupe de vin dans la main. Gaius pris un verre et une amphore de vin et s'avança vers lui.

_Tenez l'ami votre verre m'a l'air bien vide ! Prenez donc un verre avec moi. Promis je ne parlerais pas affaire avec vous ce soir.
Plebe
Dim 29 Mar - 16:57
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Kaeso Ausonius Faustus
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Kaeso Ausonius Faustus
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Canis Canem Edit

Lors des soirées mondaines, on croise habituellement une élite raffinée, élégante et instruite dont la conversation et la présence sont un délice pour le cœur et l’esprit. Les soirées chez les Oppii étaient de ces réceptions là, et chacun de ceux dont la naissance n’avait pas fait la noblesse par la volonté divine – car ceux-ci étaient toujours invités, attendaient avec impatience de recevoir d’un des membres de la famille l’offre de se joindre à eux.

Cependant ce soir-là, parmi les invités de haute naissance ou de grande âme se trouvait une racaille. Une raclure qui ne valait son invitation qu’à la propension qu’avait Corvus à dépenser son argent dans ses établissements de plaisir, et surtout, cela ne suffisant pas vraiment à se voir honorer de la proposition de se joindre à une soirée de nantis, à ses activités plus ou moins illégales qui le mettaient à la tête d’un réseau d’espions en herbe dont l’efficacité commençait réellement à porter ses fruits. Du reste, notre racaille présentait bien : citoyen de naissance, d’une avarice terrible qui faisait de lui un homme assez fortuné, il restait affable et propre sur lui, et d’un point de vue extérieur avait l’air d’être un être des plus civilisés. De plus, la perspective de cette soirée avait rendu notre protagoniste, Kaeso Ausonius Faustus, extrêmement joyeux, et sa bonhommie le rendait agréable et presque délicat. Aux vêtements d’apparat il avait préféré une toge blanche assez simple, uniquement décorée d’une broche ouvragée représentant un chien aux yeux sertis de minuscules rubis, et un masque blanc recouvrant son visage jusqu’au dessus de sa bouche. Il eut été difficile de le reconnaître s’il n’avait été de ses cheveux roux pourtant pour une fois assez bien ordonnés sur sa tête, ainsi que sa voix aux accents un peu trop mielleux.

Ce fut donc comme nous l’avons dit, particulièrement enjoué que Faustus pénétra chez les Oppii. Sa simplicité vestimentaire contrastait avec des manières surjouées, et son élégance frôlait le ridicule. Pourtant en lui-même, il ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était tous les autres, qui étaient ridicules. Le plébéien n’était même pas connu de nom par un grand nombre des invités, mais il les connaissait tous. Pour certains, il ne connaissait que le nom, la famille et la fortune, et pour d’autres il était entré sans qu’ils ne l’apprennent dans leurs secrets les plus intimes. Son excitation était d’ailleurs surtout due à cela, cet amusement presque méprisant qu’il prendrait il en était certain à détailler les convives avec la certitude qu’il avait d’en savoir bien plus que chacun d’eux. De plus, il n’avait aucun doute que le vin serait bon – il ne lui avait pas été acheté à lui d’ailleurs, et il prévoyait avec une grande joie l’orgie de boisson qui allait être sa soirée. Avançant vers les hôtes pour les saluer, il détaillait chaque décoration, tenue, bijoux et faisait en lui-même le solde de combien avait pu coûter la soirée aux Oppii, et combien leurs invités avaient déboursés eux-mêmes pour y faire bonne figure. A ce jeu, nous devons bien dire qu’il excellait, et un rictus déforma un instant son visage quand il arriva dans sa tête à la somme estimée. Tant de gaspillage… Voilà bien des folies que l’on ne verrait pas notre avare commettre.

En convive idéal, il avait pourtant repris son sourire au moment d’arriver devant la famille qui offrait tout ce faste, et s’il inclina la tête un peu trop pour que son respect ne soit vue comme teinté d’une certaine ironie, il s’appliqua à se montrer des plus courtois en félicitant les amphitryons pour le faste dont ils honoraient tous ceux qui étaient venus. Voulant à tout prix échapper aux mises en garde dont il était certain que Corvus ne tarderait pas à le couvrir quand à son comportement à venir, il prit vite congés pour se trouver un verre de vin et aller admirer les courtisanes de Felix.

Devant l’une d’elle, il ne put s’empêcher de remarquer une femme dont le masque de soie et de pierreries n’aurait su le tromper quand à son identité, et après l’avoir regardé quelques instants il s’approcha lentement d’elle, son sourire affable encore sur les lèvres. « Quel spectacle tu nous offres Felix. Tes louves sont un délice. J’aime beaucoup le sourire de cette jeune nymphe que tu détailles depuis tout à l’heure, avec tant d’application que pendant un instant j’ai cru que tu ne la connaissais pas et qu’elle était à l’un de tes concurrents… »



code by biscotte

Patricien
Lun 30 Mar - 23:56
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Lucius Pompeius Publicola
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Lucius Pompeius Publicola
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Nous sommes en retard, comme il sied aux personnalités les plus en vues de la ville. Ce n'est guère un retard indécent, nous avons savamment laissé passer une vingtaine de minutes avant de nous montrer. Aux réceptions, nous ne sommes jamais les premiers, parce qu'il nous faut être attendus. Puis, mon épouse et moi savourons trop les regards incertains que parfois nos hôtes lancent en direction de l'entrée, dans l'espoir de nous voir enfin passer le seuil. Car comment serait donc considérée une soirée que nous bouderions, sans réelle excuse n'est-ce pas ? Une soirée à fuir somme toute. Surtout depuis que j'ai été réélu, on s'arrache nos faveurs à coup d'invitations pompeuses et de petits fours relevés, aussi piquants que certaines langues serpentines. Une année encore à me compter dans le jeu des masques politiques, une année encore à observer avec cette avidité morbide la joute dans laquelle nous nous sommes lancés, Licinius et moi.
Toutefois ce soir, nous n'aurions pas eu l'indécence de bouder ce qui se fait de plus raffiné chez les plébéiens. On se montre chez les Oppii, et je me souviens jadis des termes animés quand pater m'y emmenait, du faste qui régnait en ces lieux où la vapeur des eaux presque bouillantes s'était évanouie au profit des rires et des musiques habilement choisies. Flavia goûtait particulièrement ces sorties, pas seulement parce qu'elle pouvait s'y montrer et défendre notre gens avec son port de reine, mais bien parce qu'elle s'en inspirait ensuite pour nos propres soirées, afin de sublimer quelque arrangement floral ou encore la disposition des mets. Ainsi elle s'entendait bien souvent avec Lucanus, et ils s'échangeaient parfois même quelques idées à la mode. Ces conversations me dépassaient et je les laissais disserter ensemble les questions de bon goût. Dans ces assemblées, ne m'attirent que la conversation et l'observation fine de la population ainsi réunie, et qui parfois se laisse aller à une parole maladroite que je ne tarde pas à retenir pour la retourner plus tard contre l'infortuné.

Mais ce soir, j'avoue que je suis enthousiasmé par le thème. Les masques sont de sorties et en poser un sur celui que j'arbore en permanence me permet de jouer un autre rôle : c'est le théâtre dans mon propre théâtre quotidien, la mise en abîme de ma composée sympathie. Et ce soir, Lupida et moi avons eu l'idée de ne point arborer les dorures et autres pourpres propres à notre maisonnée. Non ce soir, nous jouons le commun, l'ombre dissimulée, le sourire derrière le masque des fomentateurs. Les murmures indécents dans les alcôves. La chevelure si dorée de Flavia a pris des allures cuivrées et ses cheveux sont relevés en un chignon compliqué, dégageant sa nuque. Le masque vient piquer ses liens dans ses boucles rousses éphémères, un masque des plus simples, un masque moitié blanc, moitié noir, qui lui fait des yeux de chat. J'ai pour ma part un masque similaire mais moitié noir, moitié blanc, l'exact contraire du sien, l'alliance du tout. La communion des esprits mutins que nous sommes en cette soirée. Sa palla est sobre, tout comme ma tunique et mon pallium et nous avons choisi la couleur verte et classique des journées printanières. Sans doute ce soir avons-nous l'air du jeune couple que nous fûmes lors de nos épousailles. Un passé lointain, mais une alliance de toujours.

Si j'aperçois le dos de ma soeur et la reconnaît pour savoir ce qu'elle porte, je ne l'importune pas plus avant, je la sais farouche dernièrement et je préfère qu'elle s'amuse loin de moi. Non, après avoir salué nos hôtes de nos sourires et de nos compliments, presqu'en choeur comme les étranges jumeaux que nous représentons, j'abandonne ma louve divine pour aller porter un oeil sur une toute autre espèce, louve donnée à prix d'or mais que je salue d'un sourire en coin, mon masque ne couvrant guère mes lèvres. Il s'agit là de Philaé, je reconnais bien là les atours de celle qui me permit de conserver l'honneur, dans un jour tremblant aux allures d'apocalypse. Je sais qu'elle tente d'intégrer définitivement le rang des courtisanes de Julia et c'est là aussi mon intérêt, si bien que si je peux faire montre de la puissance de ses charmes, en cette fête, je ne vais guère m'en priver.

- Quoi de plus envoûtant, le son d'une flute ou bien les doigts fins qui la manient ? Je ne savais guère que l'on cachait une telle beauté...

Je tourne mon regard et mon masque qui ne dévoile que trop peu de mes traits ce soir vers celle que j'imagine être la tenancière, vu comme elle semble surveiller sa chère acquisition, tout en lui mentant effrontément, ayant un oeil toujours rivé sur ses affaires.
Oui ce soir, je suis l'homme de la foule, un grand aux cheveux courts, je pourrais être un patricien anonyme, coutumier des lupanars ou simple esthète. Les hommes ne sont pas difficiles à combler en présence d'une silhouette si finement ciselée.
J'entends ensuite Faustus interpeler Julia mais qu'importe, c'est certainement une diversion suffisante pour que je puisse glisser quelques mots discrets à Philaé :

- Croyez-moi, il y en a ici certains qui paieraient le prix fort pour vous voir tout faire pour satisfaire votre maquerelle et qu'elle vous garde chaudement sous son aile.

J'incline la tête d'un air entendu : c'est cette alliance, que je suis venu tisser. Dans la foulée, j'ajoute un peu plus fort pour que Julia entende "D'ailleurs, ce bougre ne s'y trompe guère, elle est plus que parfaite cette louve." Voilà le jeu entamé. Et saupoudrer un peu de mystère sur mon identité n'en est que plus exaltant. Les affaires sont en général bien moins enchanteresses et tractées sous couvert de masques bien plus hideux que ceux que nous portons ce soir.

Spoiler:
Arene
Mar 31 Mar - 17:26
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Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

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₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
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Ces soirées où les gladiateurs étaient « aimablement conviés » donnaient toujours froid dans le dos à Antiope. Souvenirs d’un passé pourtant révolu, son maître l’ayant mise à l’abri de la concupiscence des riches romains. Pourtant elle ne pouvait pas se sentir en sécurité, contrairement au Ludus en lui-même où elle avait réussi sans problème à trouver sa place – paradoxe, paradoxe… Elle savait au fond d’elle-même, malgré le fait qu’elle gagnait tous ses combats – il n’y avait pas de merci avec les fauves – que si Naevius le décidait, elle finirait entre les bras de celui qui verserait la plus grosse somme pour passer quelques heures avec sa gladiatrice vedette. Sa « déesse » comme il l’appelait. L’argent régissait ce monde, suivit de sa sœur l’influence, et personne n’était à même de se protéger de ce duo infaillible. Une esclave encore moins. Et chacun des rituels pour ces soirées, le bain, l’huile, la coiffure, la robe blanche de la même forme que celle des autres esclaves qu’on lui passait, mais plus propre, d’étoffe plus fine, plus noble, lui donnait plus de frissons d’angoisse que le fait d’entrer dans l’arène, découvrant plus que couvrant son corps ferme mais plein de cicatrices. Surtout ce soir, où tous les invités, elle le savait, seraient masqués, et où tout à chacun aurait à loisir d’assouvir ses propres penchants, quels qu’ils soient.

Serena l’avait aidée à se préparer, et avait passé un bandeau doré dans la chevelure brune de la gladiatrice, qui trouvait cela bien différent et à mille lieux de tout ce qu’elle avait jamais pu porter. Elle n’avait jamais été habituée au luxe, même alors qu’elle portait un différent nom, avait une différente position et une vie bien étrangère à celle-ci. Reine guerrière… Une fois prête, elle se sentait bien plus mise à nue que lors des entrainements. Pourtant nul n’osa faire la moindre remarque à la gladiatrice, sous peine de s’attirer des ennuis de la part de Dominus, ce qui n’était pas vraiment le moment. La route avait été assez rapide, et les gladiateurs, en rang, étaient entrés aux thermes, après tout le monde, car la maison de Naevius possédait désormais un champion, le champion de Pompéi, ils étaient donc le clou du spectacle. Nul doute que les gladiateurs de Lucretius étaient déjà là. La situation risquait d’être quelque peu tendue, les deux maisons rivales ne s’entendant pas le moins du monde, mais il faudrait attendre le prochain combat dans l’arène pour risquer le moindre éclat de haine. Cela ne se faisait pas en « bonne société ».

Antiope suivait les autres gladiateurs de la maison Naevii, les yeux baissés, et se plaça contre le mur, observant à l’entour discrètement, qui elle connaissait et qui elle avait déjà pu croiser lors de ce genre d’évènements. Ce n’était pas vraiment son passe temps préféré n’étant pas très à l’aise dans les discussions avec les romains. Leur langue disait quelque chose, mais leur tête, derrière cela, voulait en dire une autre. Et si elle répondait de manière trop fine, elle risquait d’avoir des ennuis avec eux, ou pire, avec Dominus. Julia Felix, la maîtresse des courtisanes, que Dominus courtisait… Lucanus, maître des thermes, à qui elle devait de ne pas être estropiée à vie – Dominus l’avait grassement payé pour ça, à plusieurs reprises, et pas seulement pour elle d’ailleurs - , Publicola, habitué du Ludus, Licinia Domitia, une de ces romaines qui la soutenait ardemment dans ces combats, bien qu’Antiope se demanda parfois si ce n’était pas plus pour braver son père… D’autres sans doute, qu’elle ne voyait pas encore. La soirée risquait d’être longue pour la gladiatrice, alors que certains des gladiateurs faisaient déjà l’objet d’attentions de la part des pompéiennes comme des pompéiens. Les mœurs romaines la fascineraient toujours, comme on est fasciné par quelque chose qui nous dégoûte.

Antiope ne parlait pas, pas plus que les autres, la règle étant simple, on n’adresse pas la parole à un romain avant qu’il ne l’ait lui-même adressée à un esclave. Antiope respectait cette règle, considérant son corps assez couturé de cicatrices pour ne pas rajouter celle du fouet. Attendre, était la seule ressource des esclaves – gladiateurs ou pas, bien que ceux-ci soient considérés comme ayant une place privilégiée dans la société, place qu’Antiope n’avait jamais voulu ni n’en avait profité. Attendre…
Patricien
Mar 31 Mar - 23:04
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Claudia Rufia
₪ Arrivée à Pompéi : 26/09/2013
₪ Ecrits : 761
₪ Sesterces : 59
₪ Âge : 19 ans
₪ Fonction & Métier : Patricienne de la maison Claudii, et future épouse de Marcus Pompeius

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: Sic iutr ad astra
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Fiancée
Claudia Rufia
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Etait-ce vraiment bien prudent ? Pas de se rendre à cette fête, mais plutôt d'y aller comme ça ? Rufia avait déjà dû faire des pieds et des mains pour que Marius la laisse venir ... Cela n'avait pas été aisé. Il avait à faire à l'extérieur de la ville, Rufia ne savait plus trop où, elle n'avait pas tout écouter. En tout cas, son frère n'avait pas été opposé à ce, qu'en soit, sa cadette se rende à cette fête. Il trouvait même que, dans le fond, c'était encore une possibilité pour elle de se faire connaître des Pompéiens, et surtout des membres de son élite patricienne. Cependant, puisque lui devait s'absenter, il estimait qu'elle devrait se passer de ces festivités, puisqu'il ne pourrait pas l'y accompagner. Rufia aurait pu faire en sorte d'y aller quand même, derrière son dos, mais elle connaissait suffisamment bien son frère pour savoir qu'il finirait par l'apprendre. Et si on apprenait qu'elle lui avait désobéi, cela la placerait en position délicate : nombreux seraient alors ceux qui n'hésiteraient pas à y voir de mauvais augures dans son futur mariage, si son propre frère ne pouvait même pas la tenir ... Alors, la jeune patricienne avait dû manœuvrer, faire des concessions, et accepter que, une nouvelle fois, Ystos l'accompagne. Cependant, elle avait joué à la petite maline, et elle savait qu'il risquerait de le lui faire payer. Marius, pas Ystos, bien sûr.

Rien n'avait été dit concernant son apparence. Alors, disons que Rufia avait pris quelques libertés. Troquant, pour un soir, son apparat pour celui, plus minimaliste (et pour cause !) de Diona, son esclave personnelle. Disons que, puisqu'elle aussi l'accompagnerait, car il ne pouvait en être autrement aux yeux de Rufia, des deux jeunes femmes, ce serait la plus âgée, et donc, Diona, qui serait parée la plus richement. Sans parler de la couleur de leur chevelure. Là où, habituellement, Diona était d'une blondeur incomparable, en cette soirée, ses cheveux prendraient des teintes rougeoyantes. Là où ceux de Rufia sembleraient embrasser avec tendresse par un soleil clément, et non calcinant, comme c'était pourtant le cas, habituellement. Et, honnêtement, Rufia se réjouit de l'absence de son frère, lorsqu'elle s'était regardée dans le grand miroir fêlé de sa chambre. Déjà, la voir plus nymphe que déesse, cela lui aurait fait un choc. Mais pas autant que de la voir blonde : ainsi, elle ressemblait encore plus à leur mère. Porter un masque la prévaudrait de tout risque d'être reconnue, du moins cela en diminuerait-il les chances. C'était agréable, en tout cas, d'être plus libre de ses mouvements qu'à l'accoutumée, même si, du coin de l'oeil, elle voyait bien que, pour Diona, le constat était inverse. Ce qui amusait grandement la vraie patricienne, qui se gardait cependant bien de se moquer de son esclave personnelle. Diona avait toujours été d'une gentillesse et d'une loyauté sans faille, tout en étant, également, sous les cieux divins, la personne qui devait le mieux la connaître ...

Des fleurs piquées dans ses cheveux, de très aériennes sandales, quelques discrets bracelets autour du bras, et de la cheville, et surtout, un masque aux accents de nature et de verdure, partant en quelques envolées lyriques et bucoliques ... Avec ça, et en s'étant éloigné quelque peu d'Ystos, puisque, après tout, elle avait promis de le laisser les accompagner, mais n'avait rien juré à propos de toute obligation à ce qu'il reste sans cesse auprès d'elles, Rufia commençait déjà à se lancer dans quelque pari mental. Qui, en ces lieux, parviendrait à la reconnaître en premier, là où, respectivement, avec Diona, elles ne s'étaient épargnés aucun effort et aucun détail pour se métamorphoser ? Elle ne connaissait les organisateurs que de nom, mais ils avaient bien sûr leur faire parvenir, à Marius et à elle, une invitation, de quoi légitimer sa présence, à elle, en ces lieux. Entrecroisant ses doigts avec ceux de Diona, une fois entrées, et après avoir quelque peu progressé, se postant près d'une colonne, en écoutant ce don discret, car à quelques mètres d'elles, de cette flûte enchanteresse. Ainsi parée, Rufia est sans doute moins reconnaissable, et donc plus à même de pouvoir épier, écouter, et observer sans être vue, ou repérée. Les langues se délient bien plus lorsqu'elles pensent être loin de votre portée auditive ou visuelle, et il est toujours bon d'en savoir plus que d'autres ne le voudraient, ou que ce qui serait convenable. Du moins, c'était ainsi que résonnait Rufia, qui ne manquait pas de sentir la joie de son esclave lorsque certains convives ne lui adressaient, à elle, aucun regard, et qu'ils s'inclinaient poliment devant sa compagne : pour sûr, cela les changeait ! Ah, s'ils savaient ... Sans doute lui en voudraient-ils, mais, peu importe. C'était le jeu de Rufia, cela n'engageait que sa satisfaction personnelle à elle, après tout.
Patricien
Mer 1 Avr - 18:42
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Nemetoria Loreia Ovidia
₪ Arrivée à Pompéi : 22/08/2012
₪ Ecrits : 1428
₪ Sesterces : 10
₪ Âge : 18 ans.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Chacun de nous porte en lui le ciel et l'enfer. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Mariée à Cnaeus Loreius Tacitus.
Nemetoria Loreia Ovidia
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Les plaisirs ne sont jamais vains, au moins pendant la minute où on les goûte.

Les fêtes. Ces instants où l’on veut faire croire à tous ceux qui sont présents que l’on vient simplement pour se divertir alors qu’en vérité il n’est rien de plus politique. Lors des fêtes, on montre patte blanche, et on commence par donner son nom avec une grande fierté, montrant bien que sa gens est représentée et que sa gens est la bienvenue. Et ensuite, on affiche. On affiche nos belles femmes, nos belles filles à marier, notre belle richesse en nous couvrant de bijoux, notre bel esprit en parlant malgré le vin. On prouve, on se prouve, et le combat est tout aussi présent que dans l’Arène des gladiateurs ou les Sénat des citoyens. Simplement, il est caché, il n’a l’air de rien, on le dissimule derrière une coupe de vin, au plus profond des saphirs dont on s’habille le cou…

Un mois à vivre complètement recluse ne l’avait pas fait oublier à Nemetoria Loreia Ovidia. Et aujourd’hui, Tacitus était parti régler les affaires à Rome, Tacitus qui lui était sorti quand le poison l’empêchait de quitter la villa, quand la douleur feinte du deuil qu’elle avait elle-même provoqué dans la villa familiale l’avait enfermée dans un silence et une solitude dont elle n’était sortie qu’aux côtés de son époux, dans l’intimité de leurs instants partagés. Mais ce soir, c’était Tacitus qui ne pouvait sortir et se faire voir, parce qu’il était parti à Rome, parce que des affaires l’avait appelées. Cependant, il était hors de question de laisser aux Pompéiens une chance de l’oublier, ou d’oublier son nom. Ovidia lui ferait honneur.

Elle accorda à son propre reflet dans le bronze poli un sourire fier, passa ses doigts sur ses cheveux d’un blond presque blanc tressés sur sa tête, frôla sa nuque nue, toucha sa palla bleue et grise et attrapa finalement le masque qu’elle avait décidé de porter ce soir. Celui-ci ne couvrait que ses yeux et son nez, et en soie blanche il était constellé tout autour de son regard de petites pierreries. Il servirait plus de bijou que de masque, car le portant son identité ne pouvait rester bien longtemps un mystère – mais n’était-ce pas le but ? Du reste, elle était restée assez sobre dans sa tenue et dans ses ornements, la mort du pater familias était encore proche et il était important de ne pas en faire trop. Nemetoria Loreia Ovidia hocha la tête en direction de la jeune femme qui lui tenait le miroir. Elles pouvaient partir.

Les fêtes. Moments de joies et d’orgies, où chacun s’adonne au voyeurisme, à l’ivresse et à la perversion avec un sourire pétillant et heureux. L’Olympe ou le Styx, selon si on se trouve dedans ou autour, selon le rôle qu’on y joue convive ou marchandise. Quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles. Car c’est ce que sont les fêtes, des batailles de gros poissons abrutis par le vin et que ceux qui servent suivent la tête baissée.

Enfin elles arrivaient. Les portes ouvertes offraient à Ovidia le spectacle d’un faste étourdissant. Sans aucun doute, les hôtes s’étaient démenés pour offrir une soirée inoubliable à ceux qu’ils avaient honorés d’une invitation.  Elle eut un sourire amusé. Elle se souvenait à peine d’avoir déjà rencontré l’un d’eux depuis son arrivée, quoique leurs visages ne lui fussent pas tous totalement inconnus. Elle s’approcha d’eux pour présenter ses respects et ses félicitations pour le décor qu’ils avaient su peindre, mais comme de nouveaux invités s’avançaient déjà elle ne s’attarda pas plus – si jamais l’envie venait de parler vraiment, le reste de la soirée lui en offrirait certainement l’occasion. Elle s’éloigna et goûta du regard les décorations, les courtisanes qui offraient leur beauté tout autant que leurs talents, les gladiateurs huilés. Dans cette dernière catégorie, son regard fut attiré par une jeune femme qu’elle peina à reconnaître au début, et devant laquelle elle s’émerveilla tout d’abord de loin pendant quelques instants. Saisissant un verre au passage, elle se fraya un chemin jusqu’à elle et vint se planter devant la guerrière qui ce soir ressemblait plus à une nymphe, le regard pétillant d’adoration. Son admiration pour les gladiatrices était sans borne, et son visage tout entier rayonnait face à celle sur qui son attention s’était portée. « Tu es Antiope n’est-ce pas ? »

Les fêtes. Lieux de combats et d’amusements. La romaine était déterminée à jouir des deux.

code by biscotte

Mer 1 Avr - 23:06
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L’élite, le plébéien & le truand
RP commun
I though I'd found a reason to live
Just like before when I was a child
Only to find dreams made of sand ▬

Les doigts de la nymphe à la crinière de jais pianotaient prestement sur la flûte en bois sculpté, une mécanique bien huilée qui lui rappelait les chaudes soirées passées en Égypte à courir le désert avec son frère en espérant capturer un serpent. Elle se souvenait comme si c’était hier de la fois où, gamine, elle s’était mise à pleurer à chaudes larmes dans les bras d’Adjib en apprenant que le reptile ne pouvait guère survivre plus de deux mois après qu’on ait pratiqué une ablation de ses glandes à venin. La donzelle ne s’était pas pour autant découragée, multipliant les tentatives - ce qui lui avait valu d’attirer l’œil de sa souveraine qui malgré sa crainte de l’animal, s’était laissée charmer par sa prestation. Le serpent avait beau représenter Apophis, le malin de ce monde qui n’espérait qu’attirer Rê dans les profondeurs du Nil souterrain pour l’y garder enfermé, la fascination dépassait le terrifiant lorsqu’il s’agissait de songer à cet animal somme toute peu banal. Après tout, sa Reine ne se passionnait-elle pas pour la mue des serpents, la renaissance de cette jeunesse à laquelle elle s’accrochait tout autant qu’à sa beauté légendaire ? Philaé, pour une raison qui lui était inconnue, avait toujours apprécié la présence des reptiles ondulant à ses côtés. Leurs écailles luisantes, au delà du frisson d’effroi qu’elles suscitaient, étaient aussi douces que les plumes d’un oiseau au duvet chamarré. Les apparences étaient trompeuses et Philaé l’avait appris à ses dépends. Combien de langues acerbes et friandes de complots cachaient donc ces airs affables ? L’égyptienne n’aurait su dire.

Tandis que des intéressés venaient apprécier son spectacle, l’exotique distingua quelques mèches d’une crinière reconnaissable s’échapper d’un masque tout de nacre et de voile. Julia Felix. Philaé devinait l’œil attentif de sa domina détailler le moindre de ses mouvements pour évaluer sa capacité à plaire à l’élite. Nonobstant la curiosité qui la poussait à vouloir guetter sa maîtresse, Philaé prétendit vouloir satisfaire l’attention particulière que lui réservait ses spectateurs. Elle remarqua du coin de l’œil la carrure voutée du tenancier adverse s’approcher de Julia pour venir lui susurrer quelques mots doucereux. Le minois de Faustus, tout en sourire hypocrite avait de quoi faire froid dans le dos. Bien que l’égyptienne ne l’ait jamais réellement rencontré, elle avait entendu à bon nombre de reprises sa domina médire à son sujet. Philaé fut dès lors interpellée par une palabre visant à flatter sa prestation. Elle posa ses yeux sur l’individu qui se tenait à deux pas d’elle avec une risette enjôleuse vissée sur ces lippes arrogantes. La brune se fit la réflexion que le masque qu’il portait, demi-noir et demi-blanc, dénotait avec ironie. Ami ou ennemi ? Quelle révélation en filigrane devait-elle entrapercevoir dans les quelques mots qu’il venait de lui adresser d’un air matois ? Philaé plissa les yeux, intriguée par ces quelques notes de mystère puis darda brièvement un regard en direction de sa domina, empêtrée dans les serres avides de son interlocuteur. Lorsque l’admirateur de la donzelle vint à clamer quelques louanges à l’attention de l’oreille de la maquerelle, les calots de l’exotique s’embrasèrent d’une lueur malicieuse, amusement qu’elle distilla dans un sourire charmeur. Elle offrit une œillade à chacun des dignitaires qui levaient leur nez en sa direction, chavirant de quelques pas gracieux pour mieux s’abaisser au niveau de leur prunelles. Mais c’est en direction de son interlocuteur qu’elle se tourna, espérant reconnaître cette mâchoire saillante qui lui évoquait vague familiarité. Elle détacha ses phalanges de sa flûte pour souffler sur l’homme la poussière d’or contenue dans le creux de sa paume, pâle imitation d’un sable qui aurait du être brûlant. «
A ne point en douter, les requins aiment à nager en eaux troubles. » Chuchota-t-elle d’un ton savoureux avant de se redresser dans un froissement de tissus. Elle attrapa le serpent qu’elle fit à nouveau couler sur ses épaules, lui intimant d’onduler au gré d’un geste similaire esquissé par sa main tendue. « Prenez garde mon seigneur, dans la mare des mensonges, il ne nage que des poissons morts. » Ajouta-t-elle à l’attention de l’homme au masque d’ivoire et d’ébène. Si l’égyptienne s’adonnait volontiers au jeu de prophète, ça n’en restait pas moins un tacite avertissement à l’encontre d’un quelconque facétieux désir de la tromper. Néanmoins, cet appel à la complicité l’avait piqué au vif et elle continuait de guetter ce faciès dissimulé pour en deviner les détails. Elle tendit le bras pour présenter le reptile enroulé jusqu’à son coude et interpella les convives d’une voix douce pour en appeler à leur participation. « Ne craignez rien. Il est inoffensif. » Et ce fut à elle de distiller ce réconfort dans un sourire énigmatique, ses yeux vrillant en direction de son allié de circonstances.      






© Gasmask


Dernière édition par Philaé le Sam 4 Avr - 23:40, édité 1 fois
Plebe
Sam 4 Avr - 16:51
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Tiberius Oppius Lucanus
₪ Arrivée à Pompéi : 24/11/2014
₪ Ecrits : 336
₪ Sesterces : 138
₪ Âge : 30 ans
₪ Fonction & Métier : Masseur et gérant des thermes de Stabie
Tiberius Oppius Lucanus
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L'élite, le plébéien et le truand
D'ordinaire, Lucanus ne portait que des tuniques, souvent d'un noir terni par le temps, qui se recouvraient d'huile avant la fin de la journée. Alors, quand il pouvait sortir en toge, il faisait les choses en grand, montrant de la manière la plus ostentatoire possible qu'il était un citoyen romain digne de ce titre. Ce soir, tout le gratin pompéien s'entasserait dans ses thermes, après avoir reçu son invitation, et il se montrerait à la hauteur de leurs espérances. Ce serait la meilleure fête qu'il aurait organisée, il faisait toujours en sorte que ce soit le cas. Elle serait plus brillante, plus inoubliable que l'avait été la précédente, organisée alors que Pompéi tremblait encore sous le froid de l'hiver. Les Oppii seraient encore plus beaux, et surtout, encore plus puissants.
Un esclave tournait autour de Lucanus, l'aidant à s'envelopper dans une toge pourpre aux motifs dorés qui avait évidemment été achetée par Pulchra, tandis qu'il enfilait sur ses doigts différentes bagues de sa collection. Ses cheveux ondulés tombaient sur ses épaules carrées, et il ne pouvait s'empêcher de vérifier dans le miroir face à lui qu'ils étaient bien propres, débarrassés de toute l'huile qui les recouvrait. Si ça ne le dérangeait pas quand il travaillait, il ne supportait pas l'idée de se présenter devant ses invités avec une allure poisseuse. Bientôt,  son esclave terminait d'ajuster les dernières pliures de la toge, et sécurisait sa tenue à l'aide d'une broche en or que Lucanus avait acheté auprès du meilleur joaillier de Neapolis, représentant paon dont les plumes étaient serties de pierres bleues et vertes. Si Paullus voulait se prendre pour un Corbeau, alors il serait un Paon – mais juste pour ce soir, le cognomen animalier, très peu pour lui. Il considérait en tout cas cet oiseau ramené sur la péninsule italique par le Grand Alexandre comme plus beau, plus noble, il le voyait comme l'oiseau des rois qui jadis régnaient sur Rome.
Malgré cette légère provocation, Lucanus se promettait que ce soir, sa rivalité avec son frère cadet serait mise de côté. Ce soir, les Oppii devaient être unis devant le peuple pompéien. Personne n'avait besoin de savoir ce qu'il se tramait réellement à l'intérieur des rangs. Il avait laissé Paullus inviter certaines de ses petites gens en guise de paix, comme cette plébéienne nommée Epidia quelque chose, que tout le monde semblait vouloir prendre sous son aile, comme si elle n'était qu'une malheureuse enfant. Dans sa liste d'invités, son frère avait aussi choisi d'intégrer le cauchemardesque tenancier de la taverne Fausta. Lucanus avait fini par accepter, fatigué de constamment devoir remettre du sens dans l'esprit de son cadet. S'il ne voulait pas voir qu'inviter ce requin de Kaeso Ausonius Faustus était une mauvaise idée, il allait peut-être s'en rendre compte par lui-même. Lucanus lui avait alors dit qu'il ne prendrait en charge aucune frasque de cet homme, que ça serait à son fidèle client le Corbeau de gérer. Néanmoins, Tiberius se l’était juré : si quelqu’un venait vers lui pour se plaindre du moindre invité de Paullus, cette pauvre personne pointée du doigt serait considérée comme indésirable aux thermes pendant un bon moment, et évidemment, ne serait plus jamais conviée à la moindre fête. Lucanus avait en plus tendance à être légèrement têtu, et surtout, il avait une très bonne mémoire. Paullus invitait ce soir à ses frais, toute sa raclure avait intérêt à se tenir à carreau au risque de ne plus poser ne serait-ce qu’un orteil sur le marbre des thermes pour un bon moment. Ils n’auraient qu’à aller se laver dans les petits thermes alentours, ou rester dans leur puanteur, ça ne serait plus le problème des Oppii. Il valait clairement mieux de perdre leur bourse minime et leur influence inexistante que de risquer ne serait-ce que de contrarier un patricien. Lucanus chassa ces pensées d’un coup de tête. Il enfila la paire de sandales que lui tendait l’esclave de la maison, avant de retourner aux thermes. Il avait encore quelques ordres à donner.

Un fil noir se perdait dans l’épaisse chevelure ondulée de Lucanus. Il maintenait en place sur sa face un masque assorti à sa toge, d’une couleur rouge un peu foncée, qui cachait son visage depuis son front jusqu’au-dessus de ses lèvres. Il ne douterait pas qu’on le reconnaîtrait, il ne manquerait pas de rappeler qui il était à qui voudrait l’entendre, d’ailleurs, mais il voulait tout de même jouer le jeu. Son jeu, à sa fête. Il était habitué à ces orgies, mais ne s’en lassait jamais, sûrement parce que même le poisson qui vit dans l'eau a toujours soif.  Plus, toujours plus.
Tous les Oppii étaient réunis autour des portes. Ils étaient beaux. Les quatre enfants aux cheveux bruns, rangés derrière leur père vieillissant qui arborait pourtant un immense sourire ce soir. Lui aussi, adorait ces soirées. Rien ne satisfaisait plus Lucanus que de voir son père heureux et fier. Scapula ne lui a fait aucun commentaire, mais son fils avait depuis longtemps appris à reconnaître les moments où son mutique de père était fier de lui. C’était un de ces moments. Les portes s’ouvrirent, et la foule se pressa à l’intérieur des thermes. Du beau monde, que du beau monde. Lucanus ne voyait même pas rentrer les quelques raclures invitées par Paullus. Il ne voyait que les magnifiques toges aux couleurs chatoyantes, il n’entendait que les voix fortes, charismatiques, ne sentait que des parfums élaborés de femmes élégantes. Les soirées des Oppii aux thermes étaient destinées à un certain public, mais ce n’était pas pour rien. On y réglait des affaires importantes, on liait et déliait des alliances, et ça ne se faisait pas en présence de n’importe qui. Quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles.
Les félicitations pleuvaient, et tandis que l’orgueil de Lucanus grandissait, nourrit par ces flatteries, les thermes se remplissaient. Tout le monde avait répondu à l’invitation. Il avait fait attention à chaque personne qui avait pénétré l’enceinte des thermes, essayant de mettre un nom sur le masque, écoutant ce que chacun avait à dire. Il se nourrissait de leurs idées, de leurs avis, de leurs critiques. Si Lucanus avait bien une qualité, c’était celle de savoir se plier en quatre pour répondre aux requêtes des autres. Il considérait ne faire finalement que peu de choses pour lui, se donnant corps et âmes aux autres. Ce n’était peut-être pas tout à fait le cas, mais ça ne l’empêchait pas de ressentir les choses ainsi.

Sa cousine Cicurina avait été l’une des premières à pénétrer dans l’enceinte des thermes. Elle faisait partie de ce petit groupe de personne qu’il était réellement enchanté de voir à la fête, ce petit groupe qu’il n’aurait manqué d’inviter pour rien au monde, pour qui il prenait la peine d’accrocher un sourire sincère sur son visage. Dans cette élite personnelle, il n’y avait que des membres de sa famille et des proches amis, avec qui il échangeait des rapports qui n’étaient pas trop calculés. Si les Oppii avaient élevés avec une valeur, c’était celle de rester fidèles aux leurs. C’était certainement pour cela que les fluctuations dans la relation qu’entretenaient Paullus et Lucanus créaient autant de remous auprès des leurs. On n’était pas habitué à voir les opinions des masseurs de Pompéi diverger, puisque d’ordinaire, ils avançaient comme une force unie. Mais encore une fois, Lucanus ne voulait pas penser à cela. Il souriait avec sincérité à sa cousine qui l’embrassait sur la joue et le félicitait, avant de la remercier et de l’orienter vers le lieu des festivités. Tout se déroulait parfaitement bien.

Un autre membre de cette élite personnelle passa bientôt la porte des thermes. Il n’eut aucun mal à la reconnaître, malgré son masque. Il avait plutôt l’impression qu’il lui aurait été impossible de ne pas la reconnaître. Julia Felix n’était pas une femme qu’on oubliait. Il distingua rapidement sa chevelure rousse attachée de manière compliquée au-dessus de sa tête,  mais ce furent ses courbes savamment mises en valeur par sa palla qui finirent de confirmer  son identité auprès du masseur. Il croisa bientôt son regard perçant, qu’il ne manqua pas de soutenir pour quelques fractions de secondes. Il reconnut aussi ses boucles d’oreilles pour les lui avoir offertes, et ça ne manqua pas – il était certain qu’elle l’avait fait exprès – de lui rappeler les derniers mots qu’ils avaient échangés : une dispute pour il ne savait même plus quelle raison, rien de grave, évidemment.  Ils s’étaient vites emportés, mais aucun des deux ne s’était sérieusement inquiété des suites de cette altercation. Quand il eut finit de la détailler, il se rendit compte qu’ils avaient décidé d’opter pour le même style de tenue pour ce soir. Il était impossible de ne pas se comprendre que cette femme masquée était Julia Felix comme il était inconcevable de ne pas reconnaître Lucanus. On pouvait dire le contraire quand on regardait la morue qui avait débarqué dans les thermes juste après Julia et qu’il était absolument impossible à distinguer tant sa tenue masquait qui elle était. On ne les reconnaissait pas pour leur aura, et pas non plus parce que tout le monde était supposé savoir qui ils étaient. Non, c’était entièrement de leur fait : ils semblaient tous les deux s’être accordés pour  masquer leurs traits peu intéressants, mais aussi pour mettre en valeur tout ce qui faisait d’eux qui ils étaient. Ils auraient pu faire un effort pour cacher cela, effaçant au passage un peu de leur personnalité. Si ça avait été impossible à faire pour Lucanus, c’était certainement à cause de Felix. C’était elle qui avait fini de le convaincre qu’il fallait toujours marcher la tête haute, fier de sa personne. Il la remerciait en l’imitant, en la prenant pour modèle presque sans s’en rendre compte.
Elle félicita les Oppii dans leur entièreté, sans s’épandre particulièrement sur son amant, parce que lors de ce genre de soirée, ce n’était pas ce qu’ils étaient. Là, ils étaient de proches alliés, qui se servaient de ce que l’autre avait à proposer pour faire fonctionner leurs affaires. Rien de plus, et ni l’un ni l’autre n’avait vraiment besoin de faire semblant. Ça fonctionnait parfaitement ainsi, en séparant le plaisir du travail, ils n’étaient alors pas près de faire changer cela.

Tout le monde était entassé dans le patio des thermes. Tout Pompéi, ou en tout cas, c’était ainsi que Lucanus voyait les choses. Toutes les personnes importantes, toutes celles dont on avait envie de se rappeler étaient là. Bien sûr, il y avait une personne que Lucanus aurait préféré ne pas voir, le tenancier de la Taverne Fausta qui était rentré il y avait quelques minutes maintenant, mais il était parvenu à ne pas trop faire attention à lui. Il n’avait évidemment eu aucun mal à le reconnaitre malgré son accoutrement de grand homme, mais il avait vite détourné le regard, se concentrant sur les invités qui en valaient vraiment la peine. Le duumvir Publicola et sa famille étaient présents, mais éparpillés un peu partout. Les courtisanes de Felix et les gladiateurs des deux ludii assuraient un spectacle plaisant que tout le monde semblait suivre avec plaisir. Un des bijoux de la soirée devait certainement être la gladiatrice de Naevius, qu’on appelait Antiope et qui s’affichait fièrement telle la reine qu’elle était supposée être, sur son piédestal. Autre bijou, cette nouvelle louve que Julia Felix venait d’acquérir autour de laquelle beaucoup de personnes s’étaient déjà attroupées ; une égyptienne, à ce qu’elle en disait, qui jouait de la flûte sans relâche. C’est quand il vérifia que tout se passait bien de ce côté-là que le regard de Lucanus croisa de nouveau la silhouette de Faustus. Son regard aurait pu continuer sa route si il n’avait pas noté que juste à côté de l’homme se trouvait  Julia Felix. Le sourire que Lucanus avait jusqu’alors sur le visage se fana aussitôt. Que foutait-il là,  ce maquereau ? Que cherchait-il auprès de sa principale concurrente ? Evidemment, il ne put s’empêcher de s’imaginer les pires scénarios, ce qui le poussa à se détourner de la scène pour chercher des yeux son frère.

Paullus portait un stupide masque aux allures de Corbeau. Comment avait-il pu accéder à sa requête, comment avait-il pu dire oui à la venue de Faustus ? C’était la pire idée du siècle, Lucanus aurait mieux fait de rester ferme avec son cadet sur ce point.  Paullus avait dû voir son frère de loin puisqu’il déboula vers lui sans vergogne pour l’attraper par le bras et lui chuchoter à l’oreille, d’une voix dure et sans appel :

« J’espère que tu comptes faire quelque chose pour éloigner ton précieux Faustus de Felix, parce que je te garantis que la seule présence de ce rapace à côté d’elle l’offusque déjà. Et offusquer Julia Felix, c’est la perdre. Je te rappelle Paullus que si nous perdons une alliance pareille, la faute sera sur toi … »

Il s’interrompit une seconde avant de reprendre, d’une voix encore plus basse, pour que personne n’entende ce qu’il avait à dire à son frère :

« Tu es un Oppius, par Jupiter, agis comme tel ! »


©️ charney

Spoiler:
Patricien
Dim 5 Avr - 17:10
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Lucius Aquillius Maximus
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₪ Fonction & Métier : Tribunus laticlavius de la IV Légion, en charge du commandement d'une cohorte affectée à la défense des voies commerciales suite aux rumeurs de révolte servile.

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₪ Côté Coeur: Marié à Atia Aquillia Pia
Lucius Aquillius Maximus
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L'élite, le plébéien et le truand
feat... Les invités.
   

   
La fête battait son plein. Les invités affluaient, certains moins discrets que d'autres. Certains plus tactiles que d'autres avec les divertissements qu'offraient les esclaves dévêtues de Julia Félix. Ne dit-on pas qu'avec de petits appâts, on capture de gros poissons ? Ce dicton se confirmait en ces lieux. Les notables de la cité restaient des hommes, la plupart ne refusant pas la douceur de l'entre-cuisse d'une femme en échange d'une faveur. Même le poisson qui vit dans l'eau a toujours soif, et l'appétit de ces requins ne connaissait pas de fin. Mes pas me menèrent près d'un petit groupe, et en laissant malencontreusement mes oreilles trainaient, je compris tout de suite que j'étais en présence des deux plus gros proxénètes de la cité. Avez-vous jamais entendu la marchande de poisson dire que le maquereau sent mauvais ? Et bien c'est exactement ce qui se passait. Un sourire illumina mon visage tandis que je m'éloignais à la recherche de Praedita que j'avais délaissé l'espace d'un instant.

De la baleine à la sardine et du poisson rouge à l'anchois dans le fond de l'eau chacun dîne d'un plus petit que soi, c'est pour cette raison que je refusais de laisser mon amie seule trop longtemps au milieu de ces cervelles d'huitres. La situation était déjà assez complexe sans en rajouter encore une couche. Je ne fus donc que moyennement surpris lorsque je retrouvais la sœur du Duumvir un verre à la main. Et je devinais qu'il ne s'agissait pas du premier puisqu'elle était bien plus bavarde qu'à l'accoutumé. Mangez le poisson tandis qu'il est frais et mariez votre fille tandis qu'elle est jeune, car à partir d'un certain âge, une femme devient intenable. La saisissant par le bras, la tirant contre moi afin de lui parler à l'oreille. - Sais-tu que quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles ? Tu es ici pour t'amuser, non pas pour t'enivrer et te tourner en ridicule devant les puissants de cette ville qui porte ton nom.

Sachant pertinemment que mon intervention allait déclencher la fureur de ma compagne du soir, je pris une nouvelle fois la parole, l'empêchant par ce fait de le faire, tout en lui désignant une personne dans l'assemblée - La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans. Et en voyant cette morue, je me dis qu'elle doit y vivre. Avec un peu de chance, l'alcool aidant, elle rigolerait à ma blague de mauvais goût, lui faisant oublier ma remontrance.


   
Plebe
Mer 8 Avr - 1:58
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Manius Oppius Corvus
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L'élite, le plébéien et le truand


Thermes de Stabies ~ mi-mai 725 AUC

Les portes s’ouvrent et la foule se présente, observatrice et flamboyante, toute en apparat.  Chaque nouveau visage qui entre dans nos thermes m’arrache un délicieux sourire et je salue chaque invité avec une dignité et un professionnalisme que Lucanus m’envierait presque s’il n’était pas doté du même. L’héritage de notre père transparaît en ses fils, et même en moi en des soirées comme celle-ci. Voilà qui devrait empêcher les remarques habituelles de tous ces doux personnages cachés derrière leurs masques que l’on appelle ma « fratrie ».

Parmi les premiers à franchir le seuil des thermes, je reconnais notre chère cousine, Vettia, qui vient nous saluer avec la mine enjouée que nous lui connaissons communément.

- Tu t’es une fois de plus surpassé, Lucanus, dit-elle en embrassant mon frère.

Je ne pense pas que Cicurina ait voulu lancer par ce biais la moindre pique, mais je ne peux empêcher les poils de ma nuque se hérisser tant ce genre de compliments deviennent de plus en plus exclusivement destinés au deuxième fils de Scapula. Plus Lucanus brille et plus le reste de sa famille demeure oubliée dans l’ombre. Si j’en ai depuis quelque temps déjà fait mon deuil, je ne saurais dire ce que ce genre de remarques sans cesse ressassées provoque chez mes deux petites sœurs qui se tiennent à ma gauche. Il semblerait que ce soir aussi, il n’y ait qu’une seule couronne de lauriers pour tous les Oppii…

Cicurina va saluer ma sœur et ce qu’elle lui murmure à l’oreille tend à me rassurer sur ses intentions car je crois voir se dessiner sur les lèvres de ma chère Musca les prémices d’un sourire. Alors, notre cousine tourne sont chaleureux visage vers moi et me lance d’un ton amusé :

- En revanche, j’avoue que ton masque me déçoit mon cher Paullus. Je m’attendais à quelque chose qui ferait référence à Apollon…

- Je ne suis fait que pour décevoir le monde et en faire davantage s'élever mon frère. Ne trouves-tu pas que je suis doué à cette tâche ? lui répondis-je en la gratifiant d’un clin d’œil. En effet, Apollon m’aurait sans doute merveilleusement sis, mais j’imagine que mes frêles épaules n’auraient pas pu supporter le poids d’une telle lumière. Et quel frère serais-je si je devais faire ombrage à l’hôte de cette soirée ?

Oui, « l’hôte », le seul, l’unique. La critique est implicite et je sens l’œil furibond de Lucanus qui se pose furtivement sur mon masque de corbeau et que je prends un malin plaisir à ignorer. Cicurina ne laisse pourtant pas se faner son sourire de princesse et ne relève pas mon attitude goguenarde, préférant laisser ces querelles familiales là où elles ne sauraient troubler la fête.

- En tout cas, je suis contente de te revoir, cousin, dit-elle enfin.

Tendrement, je m’approche de son visage pour déposer un baiser sur sa pommette et lui murmure à mon tour :
 
- Moi aussi, cousine, moi aussi… Passe une bonne soirée.

Je lui offre mon sourire le plus sincère avant de la laisser rejoindre le reste des invités. Les alliances ne se consolident pas au sein de sa famille, mais auprès de celles qu’il nous reste à rencontrer. Son travail n’est pas avec nous, et je le sais très bien.

Les minutes passent et les jardins des thermes sont foulés par des Pompéiens toujours plus nombreux. Chacun d’eux vient saluer mon honorable père qui demeure aujourd’hui et jusqu’à sa mort le véritable maître de ce royaume de marbre et de stuc, puis glisse pour sa fière descendance un compliment sobre et bien choisi auquel nous répondons toujours avec gratitude et déférence. Le jeu des alliances et du clientélisme s’immisce dans chaque phrase, dans chaque salutation, alors que chaque client se doit d’être reconnu par l’un d’entre nous et d’être reçu avec la petite attention supplémentaire que lui offre le préféré de ses masseurs parmi les quatre enfants de Scapule. « Bienvenue, Acuelo. Comment se porte votre dos ? Mieux, je l’espère. » « Cincinnatus, quelle joie de vous voir ! Aucun souci avec les marchandises que vous avez reçues hier d’Alexandrie ? … J’en suis heureux. » « Habita, vous êtes resplendissante. Comment se porte votre jeune fils ? » Les bonnes paroles et les meilleurs vœux de santé s’échangent et se répètent, parfois aussi faux que le sourire d’une putain. Mais chacun connaît l’importance de ce genre de soirées et combien une seule d’entre elle peut faire pencher la balance en sa faveur dans le monde obscur des accords et des influences. Aussi, tous se plient à ces règles avec abnégation, rendant les sourires et renforçant les liens les plus indispensables. Le temps fait entrer certaines des plus belles têtes pensantes de la cité, celles auprès de qui aucune erreur n’est permise. La sœur du duumvir, Praedita, paraît au bras d’un grand homme à la carrure d’un militaire que j’imagine être un soutien affiché de la famille ; Stephanus, drapé dans tout le luxe que lui permet sa richesse, m’adresse un signe de tête auquel je réponds sobrement, mais avec un sourire provocateur que je le sais apprécier puisqu’il ne manque pas de me demander à presque chacune de ses visites aux thermes ; puis les Licinii, la famille de ma murène venue chatouiller le lion. Les Oppii ne prennent pas parti aux querelles politiques, notre père n’a cessé de nous le répéter. « Comment les plus beaux therms de Pompéi pourraient-ils se passer de la moitié des patriciens ? » disait-il à ses têtus de fils. « Les rivalités sont le jeu des politiciens, mais tout homme a besoin de soins du corps. » Suivant les conseils du patriarche, je salue dignement Murena accompagné de sa famille alors que sa fille aînée, Domitia, vient murmurer quelques mots à ma sœur. Je souris et reprends mon observation minutieuse de cette assemblée de requins aux dents toujours plus affutées que le voisin. Mais de la baleine à la sardine et du poisson rouge à l'anchois dans le fond de l'eau chacun dîne d'un plus petit que soi, n’est-il pas ?

Le défilé des honorables gens se poursuit et, alors que la belle Felix vient illuminer les thermes de sa présence, je sens Lucanus se raidir à ma droite. N’osant que garder le silence, je fais à la matrone un respectueux signe de tête, observant mon frère à la dérobée. Je ne sais pas exactement quelle alchimie prend corps entre eux deux chaque fois que la fortune les met en présence l’un de l’autre, mais je sais combien l’alliance des Oppii avec la maison de Julia Felix est précieuse aux yeux de mon grand frère, pour me l’entendre répéter chaque fois que ce dernier en a l’occasion. Mais bien vite, je détourne mon attention vers l’entrée alors que j’entends une voix d’homme clamer :

- Ô Bonsoir mes chers amis ! Vous attendiez votre Génie et bien le voici n'attendez pas plus longtemps !!!      

Stupéfait, je hausse les sourcils et ne quitte pas l’énergumène du regard jusqu’à ce que sa silhouette se fasse happer par la masse d’invités qui ne cesse de grossir entre les colonnades. Encore un jeune protégé par quelque grand de ce monde, à n’en point douter. Les hautes naissances promettent les existences les plus doucereuses, mêmes aux fils les plus excentriques…

Viennent alors le duumvir avec sa femme à son bras auxquels nous adressons nos respects les plus appuyés. Quel sot délaisserait l’amitié du plus haut magistrat d’une cité ? Quel qu’il fût, jamais il ne porta le nom des Oppii… Puis, un autre convive, plus petit de taille comme de naissance, se présente dans toute l’exagération qu’est la sienne et je ne peux empêcher un rictus étirer le coin de mes lèvres alors que je reconnais sans peine ce fourbe de Faustus qui salue notre famille avec plus de courtoisie que je ne lui ne l’en aurais jamais cru capable. A ma droite, Lucanus se crispe et je sais que le frisson qui s’empare de son échine ne vient nullement du même genre de sentiments que celui qui l’a envahi lors de l’arrivée de Felix. Je ne compte plus le nombre de fois où mon frère a tenté de me dissuader d’inviter cette canaille, et le nombre de fois où j’ai balayé ses arguments d’un revers de main. Outre le fait que mon amitié avec le tenancier m’assure des prix avec lesquels ma bourse a moins de rancune, entretenir de bonnes relations avec Faustus nous permet de garder un pied dans les affaires des petites gens, chose que Lucanus refuse de voir tant il craint de voir la boue éclabousser les dorure de sa toge. Pourtant, mon frère n’est pas un idiot et il sait que chaque information que pourrait nous livrer Faustus au besoin est une raison de plus de le compter parmi nos invités de ce soir, et ce malgré tous les risques qu’accompagnent sa présence. Aussi, à force d’insistance et de concessions partagées, ce brave Kaeso a pu recevoir le précieux carton lui ouvrant les portes des thermes de Stabies pour cette délicieuse soirée. Avec de la discipline et de la patience, on vient à bout de n’importe quel poisson une fois qu’il a mordu à l’hameçon, n’est-ce pas ? En contrepartie, je me sais entièrement responsable de Faustus ce soir, chose que Lucanus s’empresse de me rappeler alors que le maquereau se dirige déjà dans la seule direction que je lui sais entièrement interdite.

- J’espère que tu comptes faire quelque chose pour éloigner ton précieux Faustus de Felix, parce que je te garantis que la seule présence de ce rapace à côté d’elle l’offusque déjà. Et offusquer Julia Felix, c’est la perdre. Je te rappelle Paullus que si nous perdons une alliance pareille, la faute sera sur toi …    

Je cherche immédiatement Faustus des yeux et ne tarde pas à distinguer parmi la foule ses étoffes mille fois trop riches pour un homme de son envergure alors qu’il lance quelques mots en direction de Felix près d’un piédestal ou s’active une des filles de la matrone dont le serpent attire les regards fascinés de quelques Pompéiens venus combler là leur désir d’exotisme. Soudain, la voix de mon frère vient de nouveau gronder à mon oreille :

- Tu es un Oppius, par Jupiter, agis comme tel !    

Immédiatement, je dirige vers lui un regard assombri d’une colère sourde alors que ma mâchoire se crispe pour ne pas lui répondre comme je le voudrais devant toute cette délégation de bougres bien gras et mielleux qu’il affectionne tant.  

- Ai-je jamais gâché tes soirées de parade, mon frère ? sifflé-je entre mes dents de sorte à ce que seul lui m’entende. Pavane-toi l’esprit tranquille, jamais un jour aussi décisif pour notre famille n’a été assombri par ton indigne cadet, et celui-là ne le sera pas non plus. Peut-être n’accepteras-tu jamais de le croire, mais ces thermes me sont aussi importants qu’ils le sont pour toi.

Je m’interromps quelques secondes pendant lesquelles je cherche Faustus des yeux pour m’assurer qu’il n’ait pas migré vers quelque lieu en dehors de ma portée, puis je reviens planter mon regard dans les prunelles de mon frère.

- Je t’ai dit que je gèrerais Faustus, économise donc ta salive pour en lustrer les sandales de cette nuée de patriciens qui te tournent autour comme autant d’insectes attirés par une lumière, Lucanus.

J’insiste sur son cognomen qui n’a jamais été aussi savamment employé qu’aujourd’hui, alors que tous viennent saluer les prouesses du deuxième fils de Scapula. Tout son être brille de cette aura que renforcent tous ces invités qui l’observent avec des yeux emplis d’admiration. Si cette soirée s’avérait être un échec, je sais qu’il affectionnerait tant pouvoir m’affubler de la faute de ce malheur et je ne lui ferai pas ce plaisir.

- Cette fois, Lucanus, pour toutes les autres où tu n’en as pas été capable, je te demande de me faire confiance. Tu es mon frère, toi aussi, agis comme tel.

Sur ces mots, j’efface toute animosité de mon visage, m’efforçant de retrouver cette mine enjouée que se doivent d’avoir tous les enfants de Scapula qui reçoivent ce soir tous les grands de cette ville. D’un signe de tête, je salue la femme de Cnaeus Loreius Tacitus avant de m’excuser et de m’enfoncer dans la foule pour aller retrouver Faustus, toujours en compagnie de Julia Felix. Sur le chemin, plusieurs de mes clients réguliers me gratifient d’un salut plus personnel auquel je réponds toujours avec un professionnalisme travaillé et naturel. Mais je ne perds pas une seule seconde le fripon de vue et, m’emparant du plateau d’un esclave sur lequel figurent trois coupes de vin coupé à l’eau, j’arrive à leur hauteur en offrant à Felix mon sourire le plus charmeur.

- Une coupe de vin, chers convives ? Outre la vue de cette divine charmeuse de serpent, je ne doute pas que ces premières chaleurs printanières puissent vous assécher quelque peu la gorge et je regretterais de vous voir ainsi souffrir de quelque inconfort.

Alors que je prends la dernière coupe, je rends le plateau encombrant à l’esclave qui se hâte d’aller quérir d’autre breuvage et je me tourne de nouveau vers nos deux invités.

- C’est une joie de vous compter parmi nous, chère Julia Felix. Vos nymphes sont d’une beauté remarquable ce soir, mais nous n’en attendions pas moins d’une maison d’une telle qualité.

Doucement, je viens boire une première gorgée de vin, puis j’ajoute avec un empressement que je peine à cacher véritablement :

- J’espère ne rien interrompre. Mais, pourrais-je vous emprunter ce brave Faustus quelques instants ?

Alors qu’un nouveau sourire vient étirer mes lèvres, ma main libre vient s’emparer de la manche de Kaeso que je tire discrètement en arrière pour l’obliger à me suivre et je nous éloigne ainsi de quelques pas pour trouver un endroit où les oreilles attentives ne sauraient distinguer le moindre de mes mots. Alors, je gronde d’une voix grave teintée de reproches :

- Sais-tu les risques que je prends en te laissant entrer ici, pauvre fou ? Une seule personne t’est interdite, une seule, et tu accours vers elle comme un chien qui flaire une femelle ? Que cherches-tu à faire ?

Je jette un regard inquiet à la foule pour m’assurer qu’aucun invité ne nous épie, puis je reprends :

- Nous ne sommes plus dans ta taverne miteuse. Les règles de ce monde ne sont pas les mêmes que dans le tien et tu le sais très bien. Souhaites-tu me faire plonger, pauvre cervelle d’huître, car c’est exactement ce que tu t’apprêtes à faire en allant distiller ton venin auprès de Felix !

Jetant un nouveau regard par-dessus mon épaule, je ramène la coupe à mes lèvres pour boire une large gorgée.

- Va donc faire le numéro qui te chante auprès de ces braves gens trop riches et trop propres, mais ne t’avise pas de créer le moindre malaise lors de cette soirée car je t’assure que si jamais la moindre plainte me revient aux oreilles par ta faute, j’irai amocher le doux visage de tes putains de sorte que même les légionnaires revenus de plusieurs années de batailles en Germanie préférerons se soulager auprès d’une chèvre plutôt que de passer une seule heure entre leurs cuisses. Suis-je assez clair désormais ?

Mes prunelles viennent transpercer les yeux du tavernier alors que je vide ma coupe d’un trait.

- Je t’ai fait une fleur en te faisant entrer ici. Ne me le fais pas regretter.
lumos maxima


Hrp:
Arene
Mar 14 Avr - 23:18
Re: RP Commun ₪ L'élite, le plébéien et le truand    




Antiope
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Antiope s’était souvent demandé l’intérêt d’avoir les gladiateurs à ce genre de soirée. Après tout, on ne demande pas au poisson ce qui arrive sur terre, ni au rat ce qui arrive dans l'eau. Le seul intérêt était d’avoir ces stars de l’arène, ces athlètes qui les faisaient rêver, un peu plus près. De pouvoir les touchers, les caresser, leur parler, et parfois un peu plus quand on savait y mettre le prix. Prix qui, en fonction de quel ludus dominait l’arène et de qui en était le champion, variait du simple au triple, et parfois plus. Toujours de bonnes raisons pour un laniste que d’y envoyer ceux qu’il formait de manière si intense et si cruelle. Certains valaient très cher parmi les gladiateurs présents. Mais Antiope, elle le savait, était hors de prix. Ce n’était ni son orgueil ni sa suffisance qui parlait, mais bien le fait que son Dominus refusait de laisser à quiconque le droit de la toucher. Pas par jalousie, oh non, simplement par intérêt. Si elle tombait enceinte, elle ne pouvait plus combattre. Quand l'appât vaut plus cher que le poisson, il vaut mieux arrêter de pêcher, mais cela, certains romains ne l’avaient pas encore comprit. Hors de prix donc, du moins pour les hommes, et cela, elle allait l’apprendre à ses dépends. D’autres riches personnalités de la ville pourraient s’offrir certains de ses services et non pas des moindres. La gladiatrice gardait pour le moment le silence, tête et yeux baissés, comme cela se devait pour tout bon esclave correctement éduqué.

Les romains vêtus tenues en tissus luxueux passaient à proximités des gladiateurs, s’arrêtaient devant certains, les jaugeaient, les jugeaient, et parfois les emmenaient dans des têtes à têtes, hommes comme femmes. Parfois ils étaient plus. Antiope ne disait rien, l’intérêt que les romains lui portaient était variable en fonction de l’avancée de la soirée. Dans un coin, Doctore était chargé de la « protéger » s’il en était besoin, des attentions un peu trop soutenues des pompéiens ivres. La jeune femme pensait plutôt que c’était eux qu’il aurait fallut protéger, mais en fin de compte, la seule chose que Doctore gardait était bien la réputation de leur maître, et ses intérêts. Avoir sa gladiatrice frapper un plébéien, ou pire, un patricien, n’arrangerait pas ses affaires. Il n'y a pas de poisson sans arête, et Antiope en était pleine, d’arêtes. Dangereuse ? Le mot était faible. Ici, douce et docile, mais dans l’arène, une véritable machine à tuer. C’était après tout ce qui excitait la foule. Foule aussi compact ici que dans l’arène. Ils étaient serrés comme des sardines et la jeune femme devait faire un effort pour se rendre toute petite. Elle observait de loin ceux qu’elle connaissait, sont dont elle avait entendu parler, les autres… Se faisant ainsi une idée globale de la situation. Les choses n’allaient pas véritablement bouger ce soir, du moins pas de manière apparente. Il y aurait sans doute aucun des discussions d’affaire, des alliances conclues, d’autres brisées, le tout sur fond de musique, de plaisir donné par les courtisanes et les gladiateurs, mais surtout du vin, beaucoup de vin.

-Tu es Antiope n’est-ce pas ?

La jeune brune releva les yeux vers une jeune femme aux cheveux d’un blond très clair. Elle ne fut pas difficile à reconnaître au vu de sa crinière caractéristique : Nemetoria Loreia Ovidia. Dans les yeux de la jeune femme, d’une dizaine d’années sa cadette, brillait une sorte d’admiration qu’Antiope avait déjà vue chez d’autres. Elle n’en disait rien mais cela la mettait toujours mal à l’aise. Comment pouvait-on envier sa vie de chienne enchaînée, comme l’avait appelée cette raclure de mendiant ? Pourtant, la jeune femme hocha la tête :

-Domina.

Ainsi avait-elle apprit à se référer à tous les romains et toutes les romaines, hommes et femmes libres, et ce depuis sa captivité à Lugdunum. Pourtant, elle sentait que la jeune femme voulait plus qu’un simple sourire et un regard. Elle devait choisir ses mots avec soin, ayant apprit depuis longtemps qu’on ne parle pas à un romain sans qu’il ait parlé ou questionné le premier.

-Puis-je faire quelque chose pour vous ?
Patricien
Sam 18 Avr - 23:48
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Aulus Caelius Ahenobarbus
₪ Arrivée à Pompéi : 18/06/2014
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₪ Âge : 25 ans
₪ Fonction & Métier : Patricien, en formation pour devenir Flamine

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Aulus Caelius Ahenobarbus
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L'élite, le plébéien et le truand
Evidemment, les Caelii avaient reçu une invitation pour la fête aux thermes de Stabie. Des patriciens, très riches qui plus est, dont le pater familias était à la tête des troupes chargées de la sécurité de la ville, ne pouvaient qu’être invités. Aulus ne savait pas bien pourquoi il s’était décidé à y aller, néanmoins. Ce genre de fête où tout le monde était serré comme des sardines dans une pièce n’était pas exactement ce qu’il préférait, mais apparemment, quelque chose l’avait décidé à s’y rendre. Certainement sa petite sœur, qui lui avait presque fait du chantage pour le convaincre. Ou bien le Flamine et son épouse, qui le poussaient quotidiennement à s’intégrer dans la société Pompéienne … En tout cas, il se dirigeait avec sa famille presque au complet (évidemment, sa mère était restée à la Villa Sola, la foule déclenchait souvent en elle des réactions … disproportionnées) vers les thermes des Oppii, vêtu d’une toge bleue nuit et d’un masque assorti. Il ne s’était pas rasé, espérant que grâce à cela, au moins quelques pompéiens le reconnaîtraient. Ce n’était pas gagné, mais il s’était fait la promesse que s’il sortait ce soir, ce n’était pas pour rester dans son coin et se taire. Il boirait quelques coupes de vin, et tenterait d’imiter ses frères, beaucoup plus extravertis que lui, ne serait-ce que pour aller retrouver sa sœur aîné et son mari. Alba, sa petite sœur, remarquant son front ridé alors qu’ils s’approchaient du lieu de la fête lui avait murmuré à l’oreille qu’il valait mieux ne pas préparer la poêle tant que le poisson est dans la mer. Elle n’avait pas tort, ils n’étaient même pas encore chez les Oppii qu’il se faisait déjà un sang d’encre. Tout allait bien se passer.

L’endroit était grandiose, comme d’habitude. Les Oppii, évidemment, s’étaient surpassés. Après s’être laissé balloter dans l’entrée des thermes pour saluer les maîtres des lieux – et s’être bouché le nez pendant de longues minutes parce que son voisin dans la foule puait le poisson pourri – Ahenobarbus avait réussi à s’immiscer jusque dans le jardin. Un son de flûte surpassait le brouhaha de la plèbe, mais il ne parvenait à retrouver la source. Une des courtisanes de Julia Felix, certainement. Heureusement qu’il portait son masque, sinon tous les pompéiens auraient pu l’admirer rougir à chaque fois que ses yeux se posaient sur un des corps à moitié nu des courtisanes de Felix. Vraiment, il n’était pas à l’aise avec cela. Pour éviter de trop laisser son regard s’égarer, il avait décidé de se diriger vers le buffet, à la recherche de vin, ainsi que de quelque chose à manger. Il espérait qu’il y aurait des sardines, il adorait les sardines, ça lui rappelait ses voyages. Quand il partait en bateau pour visiter de nouvelles contrées, il trouvait les moments sur les flots absolument précieux. Il se disait souvent qu’il n’y avait rien de plus beau que la couleur de l’eau au lever et au coucher du Soleil. Il aimait se lever un peu avant l’orée du jour pour se mettre à l’avant du bateau et regarder le Soleil apparaître à l’horizon. Quand le temps était clair, l’eau se faisait presque orange, chose qu’il n’avait jamais l’opportunité de voir depuis le rivage de Pompéi. C’était définitivement magnifique. Il avait pendant longtemps partagé ces moments avec son père, quand ils partaient en voyage tous les deux. Pius préférait souvent la version du soir, quand le soleil se couchait, et que l’eau était rougeâtre. Maintenant, qu’Ahenobarbus passait ces moments en solitaire, il avait élu le matin comme son préféré. Il passait des jours et des jours sur l’eau, en compagnie d’un équipage bien sûr, mais aussi avec quelques rats, des mouettes, et des dauphins qui  ne se gênaient pas pour les suivre. Quand la pêche était bonne, on pouvait se nourrir d’énormes poissons frais. Néanmoins, la plupart du temps, il fallait se contenter de sardines, plus faciles à cuir, moins dangereuses dans un bateau facilement inflammable. Alors les sardines lui rappelaient ses voyages. Il avait envie de sardines. Evidemment, il n’y en avait pas ; ah, ces Oppii, on ne peut jamais compter sur eux !

Le vin, par contre, était très bon. Aulus errait dans les thermes, sa coupe à la main, écoutant des conversations à droite et à gauche, se mêlant à certaines d’entre elles et en évitant d’autres. Il savait qu’il valait mieux ne pas trop boire, surtout avec le ventre vide comme il avait, parce que vu le fiasco qu’avaient été les fêtes de Flore, c’était mieux de ne pas retenter l’expérience ; l'arête est la vengeance du poisson et la gueule de bois, la colère des raisins. Néanmoins, il aimait plutôt l’effet que lui donnait cette coupe : sa langue se déliait plus facilement, et il pouvait mieux obéir à la requête de son Flamine qui le poussait à se mêler à la populace. Il fallait simplement qu’il reste dans ses limites. Rien d’impossible, n’est-ce pas ?


© charney
Mar 21 Avr - 16:04
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L'élite, le plébéien et le truand.
I'm not aware of too many things I know what I know, if you know what I mean Philosophy, is a walk on the slippery rocks Religion is a light in a fog I'm not aware of too many things I know what I know, if you know what I mean. Shove me in the shallow water Before I get too deep Choke me in the shallow water Before I get too deep What I am is what I am
Rufia savait très bien que ce qu’elle était en train de faire était mal, très mal et que si on l’apprenait elle risquerait une punition au moins égale si ce n’était plus à celle d’un esclave désobéissant. Son cousin n’était pas une personne à se montrer magnanime et surement pas envers elle s’il la trouvait masquer parmi les invités de la haute société présents ce soir-là dans les thermes des Oppii. Mais la tentation avait été trop forte quand elle avait entendu parler de l’invitation reçue par Fautus, un tel évènement et si près de chez eux. N’écoutant que son envie de participer aux festivités dont les clients de l’auberge n’avaient pas arrêter de parler, la jeune fille s’était dans le dos de sa famille cousue une stola relativement simple dans le tissu le plus blanc qu’elle était parvenu à se procurer. Et elle avait également confectionné un masque grâce à des babioles acheté sur le marché. Tout le long de cette entreprise, la rouquine n’avait pu se débarrasser du sentiment d’excitation mêlé à la peur d’être prise la main dans le sac. Ses agissements n’étaient pas dignes de son rang, d’elle, mais ces derniers temps Ausonia se sentait pousser par des ailes nouvelles et sur des territoires jusque lors inconnu. Qui savait combien de temps il lui restait à être libre de ses mouvements, qui savait si elle n’allait pas mourir le lendemain ? C’était avec ce raisonnement qu’elle avait décidé de braver l’étiquette et la bienséance pour se rendre aux fastes organisés dans les thermes. Ainsi devant l’établissement où elle le savait désormais, résidait Corvus, elle attendit de trouver le bon groupe auquel se mêler pour passer les portes sans se faire voir ni d’eux ni des gardes à l’entrée.

Un groupe de jeune femme se présenta et profitant qu’une esclave soit coiffée comme elle d’une couronne de fleur pour se glisser dans leur sillage et découvrir la beauté des lieux. Ses yeux s’ouvrir comme un enfant découvrant pour la première fois un objet merveilleux. Il y avait un tel luxe que la demoiselle trouva soudainement sa tenue plus terme et de très mauvaise qualité mais si elle devait passer pour une esclave cela ne la desservirait peut-être pas. Rufia laissa les autres jeunes femmes partir de leur côté pour se diriger dans l’autre sens le nez lever pour tout regarder et tout enregistrer dans sa mémoire. Elle avait laissé sa chevelure enflammée totalement libre et en sentait les mouvements dans son dos nu chaque fois qu’elle faisait un mouvement de tête attirée tantôt par une odeur, tantôt par un son. La foule était déjà importante et elle estima que personne ne lui prêterait une grande attention alors qu’elle observait les corps huilés des gladiateurs, surprise des émois que cela pouvait provoquer dans son corps d’adolescente. Elle remarqua également que les louves présentes et appartenant à Julia Félix n’avaient rien à envier à celle du lupanar de son tuteur et comprenait la haine farouche de ce dernier pour la tenancière adversaire. Elle devait d’ailleurs faire particulièrement attention à ne pas croiser la route d’Ausonius qui par chance n’avait rien d’un homme discret et qu’elle avait observé partir pour connaître sa tenue. Rufia espérait aussi que personne ne s’apercevrait de son absence à l’auberge, elle s’était excuser en prétendant être malade, sachant que personne ne viendrait s’en quérir de sa santé. Mais il suffisait que cette nuit particulièrement quelqu’un décide d’agir de façon gentille pour que sa mascarade prenne fin de façon terrible.

Repoussant ces sombres pensées au fond de son esprit, la jeune fille continua d’errer parmi les convives totalement fascinée par autant de beauté et d’indécence de fortune. Elle ne cherchait pas à deviner les gens sous les masques, elle ne cherchait pas entamer les conversations simplement à apprécier le spectacle qui serait très probablement le premier et le dernier qu’elle connaitrait jamais. Evidemment l’adolescente se permis de prendre un verre de bon vin comme elle n’en avait jamais dégusté et quelques gâteaux pour accompagner son périple à travers cette jungle de patricien et de leurs jeux favoris. Elle remarqua comment chacun se permettait de toucher les gladiateurs ou les filles misent à leur disposition. Elle rougit de ses comportements qui ne rentraient pas pour elle dans la catégorie des choses normales. Pour autant elle brûlait de s’y essayer. Ce quelle mis sur le compte de l’alcool lui montant à la tête malgré ses deux minces gorgées. Il lui était plus facile d’accuser la boisson que d’assumer des pensées si impures. Ce qui ne l’empêcha pas par ailleurs de continuer à marcher sans cesse dans le patio enregistrant le moindre détail, d’une association de fleur au parfum d’une femme à ses côtés en passant par les délicieuses notes de musique diffusées un peu partout par des instruments divers. Elle avait du mal à croire que cela pouvait représenter la banalité, le quotidien de la population aisée de Pompéi, tant c’était à l’opposé de sa vie à elle, de sa réalité. Elle repensait à la façon dont Corvus l’avait secourue, porté alors que des fauves les pourchassaient. Elle ne l’imaginait absolument pas dans ce genre d’univers alors même qu’elle le connaissait en tant que client de l’auberge. Et même cette image ne collait pas avec celle héroïque qu’elle conservait de lui. Le sourire aux lèvres, elle prit une troisième gorgée de vin et se laissa portée par une voix mélodieuse déclamant un poème.

code by Silver Lungs
Patricien
Mar 21 Avr - 18:51
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Lucius Pompeius Publicola
₪ Arrivée à Pompéi : 11/05/2013
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₪ Fonction & Métier : Duumvir

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₪ Citation: Verba volant, scripta manent.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Époux de la louve et amant de la vipère.
Lucius Pompeius Publicola
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Le fin sourire que laisse deviner mon masque, et qui s'épanouit sur mes lèvres, ne laisse pas encore place aux mots. Bien que l'ambiance soit festive, lorsque je négocie, j'attends à le bien faire et donc qu'elle soit disponible pour moi, qu'elle penche sa tête gracile d'orientale, afin qu'alentours, on ne puisse voir qu'un homme et une femme échangeant de futiles paroles, sans pour autant en saisir le moindre sens. Et après tout, dans une telle réception, qui s'attendrait à voir un quelconque sens de quoique ce fut s'étendre entre les êtres qui dissimulent en ayant pourtant hâte de se dévoiler ? À mes mystères, sa peau s'embrase quelque peu, ses yeux se font malicieux, j'ai ainsi su l'appâter. Mais elle joue bien, autant de la flûte que des apparences, n'oublie personne dans la distribution de ses oeillades avant enfin de venir condescendre jusqu'à moi, telle une Muse se penchant sur l'épaule d'un poète. Les paillettes dorées viennent parsemer mon masque, le côté noir s'en fait presque joyeux, le blanc revêt une nouvelle profondeur.

- La clairvoyance est un talent rare de nos jours... La vôtre m'intéresse, en souvenir d'une autre danse où vous sûtes sauvegarder mon honneur.

Ses murmures se mêlent aux miens tandis que le serpent darde sa langue, et pose ses yeux reptiliens sur moi, comme pour percer le masque et la proposition que j'esquisse. Mon sourire s'accentue jusqu'à dévoiler mes dents, les crocs du lion comme gage d'avertissement aux crochets de la bête qui ondule sur sa peau nue. Ou pour elle : "Ce n'est pas dans une telle demeure sous-marine que je souhaite vous mener, ma chère, c'est vous assoir définitivement dans celle que vous convoitez..." Je fais un léger signe de tête vers la maquerelle détentrice du lupanar le plus en vue de Pompéi. Travailler chez Julia, c'est accéder au rang de courtisane et ne point s'avilir dans les sombres bouges dont les Faustus sont les maîtres, c'est avoir le choix de ses clients, c'est enfin avoir des avantages non négligeables en terme de bénéfices. Et c'est surtout pouvoir me compter comme bienfaiteur, même anonyme.

Elle présente le serpent à la cantonade et le fait qu'elle souligne qu'il est inoffensif me donne envie de rire. Ce pauvre prédateur à qui l'on a fait cracher son venin jusqu'à ce qu'il ne puisse plus que danser sur les bras des donzelles, la gorge sèche et la peau froide. Quelle destinée que celle-ci ? Malheureusement pour lui, il n'a su masquer sa cruauté derrière de faux-semblants, il n'a pas pu manipuler l'ennemi qui l'a simplement dépossédé jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un accessoire utilisé dans un semblant de vie. Finirai-je donc ainsi ? Homme politique vieillissant, à qui on aura su rogner les crocs et qu'on agitera devant la populace pour faire aller les votes dans les bonnes urnes... les sesterces dans les bonnes caisses... Mon masque est duel et dans ma dualité je frémis pour le serpent comme je me réjouis d'être supérieur à lui. Il me reste bien des fils à tisser avant que l'on vienne s'en prendre à mes crocs. Et c'est elle, ce soir, cette égyptienne, que je convoite :

- Inoffensif n'est-ce pas ? Et l'êtes-vous vous même ? Je ris légèrement... Vous me fîtes l'honneur de souffler de l'or sur ma destinée, vous n'eûtes pu être plus perspicace car l'on dit que l'or ruissèle de nos cheveux. Sachez que j'ai le pouvoir de le faire ruisseler jusqu'à vous, pour que l'on ne vous pare plus des bêtes à sang froid mais bien des bracelets serpentins sertis d'or et de pierreries. Sachez reconnaître mes yeux et alors... je saurai que je ne me suis point trompé sur votre compte.

Toute bonne courtisane que l'on destine au recueil d'informations doit savoir aiguiser ses sens jusqu'à ce que les masques tombent, jusqu'à ce que les langues chantent leurs secrets et les corps dévoilent leurs convoitises. Si elle est faite de ce bois rare et précieux, alors l'affaire sera entendue. Tandis que mes yeux s'en vont balayer un instant l'assistance, je saisis les atours d'une blanche chevelure dans le lointain. Cette parure là ne peut s'usurper et je sais que quoiqu'il sorte de la conversation que j'entretiens d'un air dégagé de celui qui compte fleurette, il me faudra aller discuter toute autre matière avant que la soirée n'égraine ses dernières notes, avec une sorte de toute autre beauté. Mais mes yeux se fixent enfin dans le regard sombre de la belle, cessent d'observer tout et tout le monde à la dérobée. Ils interrogent leur proie : saura-t-elle me reconnaître, elle qui fut témoin de la colère divine associée à la mienne d'être arrivé quelques minutes trop tard pour tendre mon complot autour de cet homme grossier, Umbrius. Que son âme ne repose pas... qu'elle brûle de ce qui put être et qui me fut arraché. Et que peut-être Philaé, en s'associant à moi, saura me rendre, par quelque facétie étrange des destinées.
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