Pompeia Septima Aurea - Quand le rêve se brise...

→ Ce que je pense de Pompéi
Etant donnée que j'ai toujours vécu dans cette cité, je pourrai manquer d'objectivité, mais passons. Pompéi est une ville sublime. Je sais qu'il existe des villes plus imposantes comme Rome, j'en suis consciente. Pourtant, je n'ai jamais souhaitée quitter cet endroit. Il y a tout à Pompéi. Il fait bon d'y vivre. J'ignore si j'aurais le même avis sur cette cité si je n'étais pas née dans une famille comme la mienne et je ne le saurai jamais. Ici, mon nom a un poids. Tout le monde sait que je suis issue d'une famille prestigieuse. Je ne renierai ma place pour rien au monde, malgré toutes les épreuves que je traverse.

→ Ce que je pense de la politique
Je laisse les affaires politiques aux hommes. Que ce soit à Père ou à mon époux. Je ne me suis jamais réellement intéressée à la chose. Bien sûr, si on vient à me demander conseil pour prendre une décision, j'aiderai mais, ça s'arrête là. Je connaît les tâches qu'on attend d'une femme, j'ai eu assez d'exemple pour ça et jusqu'à présent, la politique n'en fait pas partie. Seule ma soeur imagine que le monde politique a besoin de sa personne. Au point qu'elle a réussi le tour de force de devenir une Vestale afin que toutes ses priorités soient loin des priorités des autres femmes romaines. Au moins, Virginia a su éviter de se retrouver mariée à un homme responsable de son malheur. Oui, je jalouse son indépendance mais, sachez que ça me coûte de le dire alors n'essayez pas d'ébruiter l'affaire si vous tenez à la vie.

→ Ce que je pense des jeux
J'ai toujours aimée les jeux et à l'heure actuel, c'est un divertissement qui me permet d'oublier un tant soit peu ma vie actuelle. Je ne me lasse pas de regarder les gladiateurs se battrent entre eux afin de nous offrir des spectacles mémorables. J'aime l'ambiance qui ressort des jeux. Un mélange d'euphorie, d'excitation et de tension. C'est tellement intéressant. Tellement jouissif.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Je rêvais d'avoir ma maison, de devenir une femme influente. J'avais des rêves simples. A présent, j'ai un mari, certes, mais cet homme ne m'inspire que répugnance et dégoût. Je ne comprends pas comment Père a pu me donner à cet homme. Bien sûr, il a une place intéressante. C'est juste que l'idée même que je pourrai me retrouver à être enceinte de lui me révulse. Il a beau me couvrir de cadeaux. ça ne changera rien. Je ne l'aime pas. Je fais bonne figure. Je sais que je ne suis pas la seule à être malheureuse en mariage, mais croyez-moi... Les choses finiront par changer tôt ou tard. Foi de Pompeia Septima Aurea, je finirai par lui faire regretter de m'avoir choisie comme épouse.

→ Ma pire crainte
Tout perdre. Je sais que c'est peu probable que ça arrive et pourtant, j'ai peur. Terriblement peur. Alors, oui, j'aurais aimée être l'épouse d'un autre homme même si ça ne signifie pas forcément que j'aurais fais un meilleur mariage. Oui, je rêve de me débarrasser de mon très cher mari même si il m'apporte tout ce que je désire et pourtant, je me demande si, un jour, j'en serai capable. Bien sûr, j'aurais conscience de ce que je perds mais, en échange de quoi ? De la peur qu'on découvre mon secret, que c'est moi qui ai assassinée mon mari ? Avouez que ce serait légèrement ironique que je finisse par me libérer du joug de cette homme qui n'a rien fait ,hormis être trop âgé, pour me retrouver dans une position dangereuse qui pourrait me coûter la vie.

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Je n'ai pas encore perdu foi en eux. Peut-être que ce mariage est une mise à l'épreuve dont j'ignore la raison. Je ne sais pas ce qu'ils attendent de moi. J'aimerais avoir un signe, quelque chose me disant quoi faire pour acquérir leurs pardons. Après tout, j'ai forcément fait quelque chose de mal pour qu'on m'assigne à cet homme. J'aimerais comprendre. Je suis perdue...

On a tous des rêves, d’innombrables souhaits qu’on voudrait réaliser. Je faisais partie de ces personnes. Moi, Aurea Pompeia, fille de Lucius Pompeius et de Flavia Pompeia. Je rêvais d’un mariage prestigieux, de ne jamais voir la déception dans le regard de Père. J’étais une petite fille qui avait grandie en admirant le couple que formaient mes parents. Ils étaient complices, veillaient l’un sur l’autre. Ils s’aimaient tout simplement. Bien sûr, j’entendais de temps à autres des gens parler de leurs mariages désastreux mais, je pensais que je ne connaîtrais pas le même sort. Les dieux devaient me réserver un bel avenir. C’était certain. Régulièrement, je me confiais à Minor, ma très chère petite sœur. On parlait de tout, de nos rêves, de notre avenir. On était tellement proches. J’étais prête à tout pour la protéger. J’étais son aînée, je devais lui montrer le bon chemin. Enfin, ça, c’était avant.

Avant que Père me promette à Septimus Quintus. Quand la nouvelle était tombée, j’étais heureuse. Tellement heureuse. J’allais pouvoir vivre dans ma maison avec mon époux que j’aiderai pour que sa vie soit la meilleure possible. Je ne voulais pas être un boulet pour lui. C’était hors de question. Je faisais partie de la famille Pompeii, après tout. J’allais devenir Aurea Septima Pompeia pour mon plus grand bonheur et celui de mes parents. Ce qui devait être un rêve éveillé se transforma en cauchemar quand je vis l’apparence de l’homme avec qui j’étais condamnée à vivre. Père m’avait promis à un homme de soixante ans. Je voyais dans ces yeux une immense tendresse. J’étais sûre d’une chose… Je ne risquais pas de me faire maltraiter avec lui. Et pourtant, malgré tout ça, malgré la chance que j’avais dans mon malheur, je n’arrivais pas à surmonter ma répugnance pour lui. Je faisais mine de ne pas le montrer. Je jouais les épouses dociles et heureuses. J’acceptais ses présents. J’acceptais tout de lui. J’avais l’infime espoir que la situation s’arrange, que pour une bonne raison, le mariage s’annule et que sais-je encore. Les dieux ne m’avaient peut-être pas abandonnés.

Les mois passèrent et rien ne changea. Enfin si, une chose. Lors d’une visite à la villa familiale, j’appris que Minor avait décidée de devenir une Vestale. Ma petite sœur, mon adorable petite sœur avait décidée de ne pas suivre les ordres de Père pour échapper à un mariage. Pour échapper aux obligations des traditionnelles femmes romaines. Evidemment, il était bien plus intéressant pour notre cher père d’avoir une vestale dans sa famille plutôt qu’une deuxième fille totalement malheureuse. C’était d’une telle évidence. Dire qu’elle semblait tellement enthousiaste à l’idée de se marier, d’avoir son foyer. Bientôt, Minor ne serait plus. On la connaîtrait sous le nom de Virginia. A partir de ce moment, une sorte de jalousie sournoise grandissait en moi. Ma confidente, mon alliée avait préférée fuir ses responsabilités en ayant l’aval de Père, plutôt que de devenir la femme d’un homme important. Elle avait réussi à obtenir son indépendance, pas moi. Elle était heureuse, pas moi.

Alors que je m’éloignais de ma sœur, je me rapprochais encore plus de ma tante. Elle connaissait mes souffrances. Je n’avais pas besoin de faire semblant d’être heureuse, ravie. Elle savait ce que j’endurais. J’ai trouvée en elle un réconfort inestimable. Mes parents ne me comprenaient pas. Enfin, peut-être que si mais, ils ne pouvaient rien faire sans attirer le déshonneur sur le clan et je refusais d’être la responsable de leur déchéance alors je me taisais. Seule ma tante avait le droit à ce genre de confidence. Je sais que je peux compter sur elle qu’importe la situation. Elle m’aide beaucoup. C’est même elle qui m’a parlée d’une solution pour me débarrasser de mon époux. Une solution discrète. J’ai toutes les cartes en main. Toutes les cartes pour pouvoir vivre un second mariage, peut-être, plus heureux. Et pourtant, je ne fais rien pour me libérer du joug de cet homme, qui a beau me faire honneur avec d’innombrables cadeaux, que je n’arrive pas à aimer. On dit que l’amour et la haine sont sœurs, qu’il n’y a qu’un pas qui les sépare…

Je rêve d’avoir une seconde chance. Je veux avoir une deuxième chance. J’ai beau prier tous les soirs en silence pour que quelque chose, quelqu’un fasse annuler ce mariage. Rien ne se passe. Je suis condamnée et j’ai peur du jour où je serai enceinte, où je porterai l’enfant de Septimus Quintus. Oui, ce qui devrait être un bonheur pour toutes les femmes voulant perpétuer la lignée de leurs maris m’effraie. Paradoxalement, je sais très bien que j’aurais pu tomber sur un mari d’un âge avancé mais, également violent. J’aurais pu tomber sur pire. Alors pourquoi je m’acharne à vouloir trouver une solution pour le faire disparaître ? Pourquoi j’en veux à la terre entière de m’avoir destiné à ce sort ? Je ne me reconnais plus. Là, je parle de projet l’assassinat de mon mari, de celui qui aurait pu faire le grand père idéal dans une autre vie. Qu’est-ce que ce sera plus tard ? Peut-être qu’on va me retrouver à commanditer le meurtre d’un homme important… Dois-je m’enfoncer encore plus dans le malheur, l’horreur et les complots ou attraper les mains qu’on me tend ? Je désire juste une seule chose. Un signe.