Pompeia || L'amour ne doit pas être un luxe

→ Ce que je pense de Pompéi
Cette ville est le plus bel héritage que les miens ont pu nous laisser, à moi et à ma famille. Le théâtre, les arts, chaque maison est pour moi une œuvre qui le mette en valeur, la glorifie, l'embellisse. Lieu de culture, et de beauté, je suis heureuse d'y grandir, d'y vivre et d'en porter le nom.

→ Ce que je pense de la politique
J'aurai voulu m'en tenir éloignée, hélas je crains de ne pas y arriver. Entourée par cette dernière je ne peux l'éviter, même si je ne peux y participer, elle m'influence à chaque instant. En être exclue, ne signifie pour autant pas lui échapper. A mon tour je dois faire des choix qui - je le sais - sont largement influencés par ce qui fait mon entourage.

→ Ce que je pense des jeux
Honnêtement ? Je ne les comprends pas, plus que ça je ne les tolère pas. Comment peut on sacrifier des vies humaines ? Mais hélas faire partie de ma famille, être la pupille de mon frère m'oblige parfois à y assister. Je dois alors faire bonne figure. Ce que je sais faire e public.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Mon rêve ? J'aimerai investir le théâtre, être reconnu pour mes écrits. Voir sur le pulpitum des hommes déclamer les mots qui me tenaient tant à cœur. Que depuis l' hémicycle les acclamations montent et raisonnent. Mais plus encore je rêve de ne plus avoir à me cacher, que ce soit mon nom qui se fasse entendre, pas un autre, pas un qui cacherait mon identité pour m'éviter la colère des miens... Plus encore j'aurai voulu que ce soit moi que l'on acclame, que je puisse moi même dire mes propres mots, mais je crains que cela ne soit encore plus irréalisable que le reste...

→ Ma pire crainte
L'avenir... Mon propre avenir, me fait peur. Finir dans l'un de ces mariages sans amour, décidé par mon frère car je n'aurai pas voulu céder à l'un de ces hommes trop imbus de lui même. Je ne veux pas de cela. J'ai peut-être une exigence trop importante, mais je ne laisserai pas se réaliserai ce cauchemar. Et entre deux maux, je choisi le moindre...

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
C'est un profond respect pour nos dieux qui m'habite, j'ai grandit dans le respect de leur culte et de ce qu'ils représentent pour nous. Ainsi ai-je grandit dans le culte de Vesta, elle a imprégné notre famille, et savoir qu'elle veille sur nous a toujours été important pour moi. Mais plus encore c'est Venus que j'honore. Je pense que cela est un héritage de ma mère, elle n'avait de cesse de me dire que ma beauté était un don que la déesse m'avait donné et que je devais chaque jour l'en remercier.Ce que je fais, et je ne vois qu'un avantage au mariage auquel je me prépare : celui d'espérer entrer dans sa prêtrise.

“ Tu ne peux pas faire cela Praedita, tu ne peux pas monter sur scène, quel déshonneur cela serait pour notre famille, as-tu la moindre idée de ce que tu fais ? „

La voix de mon père avait été impartiale, son ton sévère ne me laissait entrevoir aucun choix. Au fond de moi je savais combien le nom de ma famille et son honneur était important pour moi. Mais le théâtre n'était une lubie d'enfant gâtée comme cela avait pu l'être pour d'autres choses. Je savais exactement ce que je voulais, et l'art m'appelait avec tant de force. Je n'avais pourtant que dix ans, mais alors mon frère et sa force furent mes seuls refuges face à la colère de notre père. J'ai alors fermé les yeux contenant mes larmes voulant jouer la dignité plus que la frustration. Je n'avais pas dit mon dernier mot, sans savoir pourtant comment le faire. Pour la première nuit de ma vie, malgré mon jeune âge, je priais la nuit durant Venus, me rendait chaque jour à son temple, au point que mon père cru à une nouvelle dévotion qui aurait traversé ma voie. Mais la réponse me vint lorsque je rentrai chez moi je trouvais de quoi écrire, et compris que mon imagination serait alors sans limites...

Mon père aujourd'hui parti, mes écrits restent, et le regard de mon frère bien qu'inquiet ne m'empêche nullement de continuer mon art; Mon rêve lui ne s'est jamais éteint, il a simplement trouvé un dérivatif...

“ Praedita quand vas tu enfin arrêter cela ? Cet homme est un homme bon et qui saura prendre soin de toi ! „

Mes pas me firent me précipiter aux genoux de mon père, je savais combien il contenait sa colère, qu'il ne voulait que mon bien, me rendre heureuse et s'assurer que je saurai en sécurité dans le foyer d'un homme qui me protégerai. Mais cet homme là je n'en voulais pas, Étais-je seulement faite pour aimer ou être aimée. Je n'étais qu'une enfant – une femme à ses yeux – mais tout cela me paraissait bien trop rapide. Alors ma tête sur ses jambes je lui demandais pardon, lui expliquai que je ne voulais de cet homme qui ignorait tout de l'art, qui ne s'intéressait qu'aux jeux. Il soupira, posa ses mains entre mes cheveux qu'il effleura avant de poser son regard sur mon frère.

Étonnement la mort de mon père et la tutelle de mon frère Publicola, n'avait pas changer cela. Je savais ce qu'être encore seule à mon âge signifiait pour les miens, il n'y avait nul honneur dans tout cela. Mais aucun des hommes qui s'étaient présentés en notre demeure n'avait su attirer on attention ou même l'ombre d'une clémence de ma part. Je savais ce qu'ils attendaient tous de moi. Une famille, le silence, et ne jamais me laisser aller à mon art. Un art que j'aurai dû taire pour être comme il le fallait. Je n'ai jamais voulu de cette vie, je ne l'ai jamais concédé à mon défunt père, ce n'était pas pour me sacrifier au choix de mon frère. Nombres de fois l'un comme l'autre me pensait source de discorde, sans le dire, mais je savais la déception que cela pouvait engendrer. Pourtant c'est un peu allègrement que je profitais de ma place de cadette, je sais l'attachement de mon frère pour moi. Mais entre honneur et bonheur, j'ai fait moi aussi mon choix.

“ Tu ne peux pas faire cela mon frère ! Tu ne peux pas la donner ainsi en mariage ! Pas à cet homme ! „

La colère vrombissait en moi tel un écho malheureux. Combien de temps lui faudrait-il avant que ce ne soit de mon avenir qu'il décide ? Aurea était une charmante enfant, elle était presque mon enfant, comment pouvait il décider ainsi de son sort, avec tant d'assurance et de volonté. La mienne ne tiendrait guère longtemps face à l'homme qu'était Publicola, mais plus encore face à l'attachement, le respect sincère et profond que j'avais pour lui. Je devrais un jour céder à ses choix. Mais je ne le laisserai pas me mettre entre les mains d'un homme que je n'aurai pas aimé. Les choix sont trop restreint, et le temps qui m'est imparti trop court. Je le sais, je crois même que je le vois dans ses yeux.

Alors il me faut agir vite, très vite, avant que mon sort ne soit scellé. Alors j'ai fermé les yeux, prié les dieux pour trouver une réponse, une solution à tout cela. J'ai fini par comprendre, par voir quel devrait être mon avenir, vers qui me tourner. Chaque jour il franchissait ces portes, riait avec mon frère, veillait sur mon enfance trop gâtée, et me tenait tête avec tant d'aisance, que soudainement j'avais l'impression d'avoir trouvé une place logique face à un homme puissant. J'ai fini de me moquer de lui il y a de cela bien longtemps, préférant son esprit et ses mots. J'ose espérer que le choix que je m'apprête à faire ne me condamnera pas... Mais au fond je crois savoir exactement ce qui m'a conduit jusqu'à lui...