Demetrius.

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Demetrius incarné par Douglas Booth Ave, étranger! Je suis Demetrius, fils de Posca. Né à Rome, il y a vingt-trois ans, je suis d'origine macédonienne. La déesse Fortune a fait de moi un esclave de la maison Vinicii et j'ai pour maître Marcus Vinicius. Plus de 2000 ans plus tard, c'est Sterennade. qui m'incarne. Qui es-tu? Etudiante en Lettres Classiques, j'ai trouvé le forum grâce à Google et je le trouve très complet et beau.     Si je venais malheureusement à quitter le forum, j'accepte [X] que mon personnage soit adapté en scenario, et ce pour permettre à mes liens importants de ne pas être gênés. Mais ça n'arrivera pas.

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→ Ce que je pense de Pompéi
Je ne pense pas grand chose de la ville. Je n'y vais jamais pour me promener, et qu'importe le soleil ou les nuages, les murs restent des murs. Toutefois, la Nuit change les rues et les gens. La ville, c'est quelque chose à apprivoiser. Je me glisse en son sein traître, et sans m'y vouer. J'y vais pour les affaires, quand il faut accompagner le maître, quand je dois recueillir dans l'ombre des paroles.

→ Ce que je pense de la politique
Je me fiche royalement de la politique ; que je berne un Patricien, un Plébéien ou un Affranchi, la méthode est la même ; le résultat similaire. J'en ris, même, je puis dire que je suis ouvert à tout parti... Si je prête attention aux discours de ces hommes-là, c'est toujours dans le but de servir mon maître. Le reste m'est bien égal.

→ Ce que je pense des jeux
Les jeux, les jeux... Une bien belle distraction, oui. Parfois je m'octroie un peu de temps à gaspiller. Et c'est agréable, je l'avoue, de le passer devant de beaux corps en sueur. Le sang ne m'émeut pas, et la violence... Au fond, ça retourne mon ventre mais moi-même... Ah, une chose courante !

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Je veux être aux côtés de Marcus Vinicius, lui être utile. C'est à quoi je destine mes années, et quand il ne voudra plus de moi, je partirai. Cependant, je veille à ce que cela n'arrive pas. Je m'évertue à créer des liens indéfectibles entre lui et moi, de sorte qu'il ne puisse se passer de mes services. J'ai rêvé de son Amour... Mais maintenant, sa compagnie seule me suffit ; en tout cas je me convaincs de cette pensée.  

→ Ma pire crainte
C'est tout naturel, je crains que le maître me renvoie. Avec effroi je considère cette éventualité. Non, non... Et je ne pourrais souffrir de voir de la déception ou du dédain dans ses yeux, moi qui veille à tous ses besoins.

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Les Dieux, je les vénère quand ça m'arrange. En vérité, la question me confuse. Je crois ce que je vois, d'une certaine manière. Les Dieux... Qu'ont-ils fait pour moi ? Je préfère louer ou blâmer le Hasard, créateur de toute chose.

Je ne suis pas encore né que tu es là, et lui, ton nom. Tu es déjà tout pour moi, moi qui ne suis pas, et moi ne serait être. Sinon une res. Je vois les lueurs dans la soumission ; elle m'a bercé, logé en son sein meurtri, chauffé. Et lui aussi, la semence ; au service du nom. Encore, encore. De père, en fils : nous servons l'honorable famille des Vinicii. Je suis ainsi fait, esclave, progéniture d'esclave. Il y a ça, au dessus de ma tête ; si proche, si lourd. Mais j'aime qu'on affaisse mes frêles épaules. Ces chaînes à mon cou, à mes chevilles, à mon sexe ; je le sens, elles tirent ma chair et la malmènent. Si profondément ancrées, souillées.

Et donc toi, aussi, chose. Ton sang qui est le mien, ton sang qui ne vaut rien. Père, je t'envie. Tu as connu l'homme que j'aime, et je voudrais ravir ces années, te prendre ton temps déjà passé. Je veux voler ces instants que tu as vécu près de lui, à être son intendant personnel. Mais tu n'es qu'une ombre, et je suis de chair ; je parle même ! On t'oublie, et je souhaite n'être plus ton fils. Indigne, ignoble que je suis. J'ai vu ta mort de souffrances, si laide, si terrible. J'avais dix-sept ans, ou dix-huit, peu importe. Tu m'as lassé une place. Et pour cet héritage, je t'aime comme je te hais.

Je suis doué de la langue, si je puis dire. Et même l'écrire. Depuis tout jeune... Il y a eu ces sonorités, étranges, diverses, qui sont pour vous le latin et le grec ; et pour moi, des phonèmes, des mots de toujours. Même d'autres dialectes, ceux des esclaves venus d'ici et de là. Ces paroles qui sifflent parfois comme des lames... Tranchantes à l'oreille, coupantes sur le papier. Mes doigts sont familiers à la violence ; d'une voix ou d'un glaive. C'est pourquoi je manie l'un et l'autre. Je peux embrocher, si je veux ! Enfin, si je puis garder l'épée près de l'habit, et glisser dans l'ombre, en quelques murmures...

C'est aussi là... Dans les recoins obscures, un peu humides... Que je t'ai laissée, triste fleur, à peine éclose. Ils l'ont prise, ardemment et un râle m'a étreint la gorge. Encore jeune, oui... C'est la coutume, à ravir cette peau lisse et douce. Ils y ont laissé leurs ongles, et leurs dents, et j'ai aimé. La douleur a vibré dans mon corps, jusqu'à ma bouche entrouverte, et j'ai gémi. Mais ils ne m'ont laissé aucune voix, voie... Mes soupirs étouffés, mon dos couvert, j'ai vogué, tangué, dansé entre deux. Jusqu'au murmure dernier de la nuit, ils ne t'ont pas délaissée.

Je souffle et je siffle, les mots, le fouet ! Jusqu'à ce que le venin s'insinue... Dans les plaies, les entailles profondes ! Femmes, vous, pires que moi. Que je vous hais, par les Dieux ! Ça me submerge, et j'en vomis d'amertume. Je vois vos courbes dans le lit de mon maître, même vos soupirs ont résonné à mes oreilles. Qu'importe la Naïve, la Nouvelle Venue, toutes je les frappe de mon courroux ! Rongé jusqu'à la moelle, il ne peut en être autrement... Mon vice, mon amour. Elles se méprennent, toujours, de mon joli visage... Traits traîtres ! Contemplez ce masque, oui, vous verrez assez tôt... L'ignominie que je cache.

Cinq ans... C'est si vite passé, en un battement de cils ; sur ce domaine, ces couloirs que j'arpente tranquillement. La main comme une caresse aux murs imposants, je me tapis dans l'ombre qu'ils projettent. Je me fais courant d'air, bout de talon. Toujours devant moi, ma Lumière, mon maître qui va... Ses pas sont les miens, et ses affaires, ma vie. Scrupuleusement, je guette les pièces, les dépenses... Et je parviens toujours à lui laisser une confortable avance. C'est devenu un jeu, peut-être. Tous ces chiffres, étranges symboles, qui tanguent dans mon esprit. Restez-là! Venez ! Je prendrai soin de vous. Et les visages ! Ces traits qui restent ancrés... Avec leurs noms. Je me souviens, et voici ma force. Je me plais dans les détails, ne serait-ce qu'un regard appuyé, une main posée... Je le dois, je ne peux m'en empêcher. Tous ces murmures que je bois, et ces confidences, je m'en abreuve. A l'angle d'un mur, dans la couche d'un esclave, peu importe... Une parole lancée au hasard peut être l'épée à la gorge d'un Patricien. Quant à l'honneur, je n'en ai point. Sinon d'être l'esclave de mon maître.

L'on dirait que je suis maniaque, et assurément... Il faut que tout soit dans l'ordre, et l'effroi me prend les tripes à l'inverse. Je ne tolère pas la négligence ! Je hais ça, autant que mes paires femelles. Qui peut se permettre d'être nonchalant, vraiment. Je méprise ces gens qui ne se soucient pas. Ceux qui ne vont pas au bout des choses, je voudrais les battre, encore, encore ! Et quand bien même, la chair imprégnée de leur incapacité, ils ne sauraient être bons. Alors je mène la danse. Leurs pieds s'affolent à ma parole tranchante et sévère.

Il est le maître de toute chose. Je l'aime comme je respire, et parfois j'étouffe. Quand je découvre, tôt le matin, les lits défaits... Entre admiration et dévotion, je ne saurais à quel saint me vouer. Mon penchant oscille plus vers le vice, celui de la vengeance. Je deviens autre, un être froid, et l'entreprise se fait sans préavis... En une mécanique bien huilée.

Elle est le Poison, cette Rigborg. Un cheval a plus de valeur, à mes yeux. Inutile, laide, affable... Que fait-elle ici, sinon me gêner et écarter ses cuisses pour lui.

Et puis le Désespoir est venu, emporté dans les tissus de Tirzah. Quand je la vois, je contemple l'inaccessible. Et je souffre. L'amertume m'enveloppe tout entier, et je ne sais que faire. Même mes manigances me paraissent futiles. Quel terrible fardeau que de voir un Amour rival éclore, devant ses yeux impuissants.

Et l'Autre, la Nouvelle. Je la déteste, c'est si aisé. Un boulet à ma cheville, dans cette maison. Toutefois, il faut s'en accommoder. Ah, Domina... Seulement dans le lit, car je connais bien des choses.

Mais la rancœur et le mépris sont des sentiments si faciles, bien trop grossiers... Je me méprise moi-même à accorder ne serait-ce qu'une attention à ces femmes... Ne serait-ce qu'une onde négative. Silia Vinicia Nydia est une personne qui, elle, attise mon intérêt. Elle m'a surpris, habile femme, du poison dans les mains. Encore plus étonné de son aide, nous avons trouvé un terrain d'entente. Quoiqu'il en soit, aussi terrible et brillante qu'elle soit, une femme ne vaut ma confiance.

Je ne t'oublie pas, amant insatiable, homme effrayant. Tu me consumes de tes baisers.