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 Derrière le hasard se cache bien souvent la volonté ₪ Vettius



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Fullonica de Vettius Stephanus
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Patricien
Mar 12 Mai - 0:01
Derrière le hasard se cache bien souvent la volonté ₪ Vettius   




Caius Licinius Murena
₪ Arrivée à Pompéi : 19/06/2013
₪ Ecrits : 1081
₪ Sesterces : 163
₪ Âge : 41 ans
₪ Fonction & Métier : Legat / Edile de Pompéi

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: No matter how right a man may be, they always find the fallen one, guilty.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Octavia, toujours.
Caius Licinius Murena
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Derrière le hasard se cache bien souvent la volonté.
Aulus Vettius Stephanus & Caius Licinius Murena



Dans la fraîcheur du patio de Tullius, alors que nos femmes bavardent à l’intérieur, la nuit s’installe doucement et silencieusement. Tout en me faisant servir une coupe de vin, sa conversation semble glisser vers un air de déjà-vu :

- Edile, tu ne peux pas te passer de l’appui de Vettius. Il est au commerce ce que Pompeius est à la politique. Si tu veux faire chuter le second, le premier est loin d’être à négliger. Tu dois le rencontrer.

Voilà des semaines qu’il me presse. J’acquiesce et pourtant lui fait un signe de la main, impuissant. S’il n’est un ami cher, je n’aurais sans doute pas manqué de lui rappeler de ne guère utiliser l’impératif avec moi. Pourtant il a raison et je le sais. La guilde des foulons que les Vettii verrouille depuis des générations est l’épine dorsale du commerce à Pompeii, et malgré leurs origines plébéiennes leur influence n’a jamais cessé de grandir.
Je me souviens combien, il y a déjà 20 ans, mon père - pourtant d’auguste naissance - ménageait tant la susceptibilité de leur patriarche qu’on l’aurait volontiers crû sénateur. Dans mon souvenir, s’ils n’en avaient pas le titre, les Vetti n’étaient pas loin d’en avoir la fortune. Mais ils l’avaient modeste, de celles qu’on ne laisse entrevoir que par largesses et dons dispendieux, pas par petites vanités extravagantes.
Si je suis attaché à mes privilèges patriciens, je reconnais volontiers cependant aux plébéiens lors pugnacité sans relâche là où bien des nôtres abandonnent vite honneur du nom et des ancêtres aux vicissitudes d’une vie oisive. Peut-être parce qu’il ne m’a pas été donné le loisir de connaître une vie d’oisiveté et de jouir de la paresse d’un nom prestigieux.

Quoiqu’il en soit, Tullius peut bien me servir la même diatribe, il n’en demeure pas moins que ce Vettius est presque plus difficilement attrapable qu’Octave lui-même. A peine étais-je élu que le bougre était déjà parti pour affaires pour plusieurs semaines. J’ai appris son retour la veille seulement et désormais, comme me le rappelle Tullius, la nécessité de le rencontrer se fait plus pressante encore qu’auparavant.
Edile, la supervision et la bonne gestion du commerce pompéien sont de mon ressort. En somme, nous sommes amenés à nous côtoyer avec une rigueur quasi conjugale pendant toute la durée de mon mandat. Et de la nature de nos relations peut dépendre une bonne part de ma fortune électorale. Comme s’il lisait dans mes pensés, Tullius ajoute, sibyllin :

-Il passe tous les matins aux premières heures du jour dans sa foulonerie de la rue de l’Abondance. Souvent il y revient tard le soir, mais c’est plus incertain.

Je fais à son regard de connivences et je conclue simplement :

-Demain matin alors.

***


Il fait encore sombre lorsque je passe le seuil de ma villa et la nuit pâlit seulement à l’est. En cela, la vie politicienne ne me change guère de la vie militaire. Flanqué d’un garde seulement, je descends d’un bon pas vers le cœur de la cité. Le forum est encore pratiquement désert à cette heure, le marché lui, s’anime déjà. J’adresse quelques saluts mais m’attarde pas, je reviendrai plus tard.
L’odeur âcre qui émane de l’entrée de la rue de l’Abondance ne permet pas le doute, j’approche. Une nouvelle fois, il semble que ma carrière dans l’armée m’est préparé à affronter ce genre d’odeur qui ne me pique pas le nez. La promiscuité d’une vie de camp fait relativiser bien des désagréments. Je continue mon avancée avec allant. Comme dirait plus tard l’autre, l’argent n’a pas d’odeur. Les votes non plus.

Devant la boutique de Stephanus, une cariole remplie jusqu’à ras bord est en partance pour une destination qui m’est inconnue, le propriétaire des lieux que je reconnais à sa mine et son allure soignée vérifie les derniers détails du chargement avec le porteur.
Je tends une main vers la cargaison et en apprécie le toucher. Je n’y entends rien à vrai dire, je juge en tant que potentiel acheteur :

-Voilà une qualité que l’on ne trouve plus à Rome… -tandis que l’homme lève un regard vers moi, je souris l’air affable- Salut à toi, honorable Vettius. Ne t’interromps pas pour moi, j’attends.

Je ne saurais dire si Vettius hâte la fin de la conversation avec le porteur, ou bien si j’arrive à point nommé, mais quoiqu’il en soit, mon attente ne dure pas. Bientôt, le maître de lieux me fait face :

-Pardonne mon irruption. Nous nous connaissons déjà, mais de nom seulement et de réputation, pour ce qui te concerne en tout cas. Je viens ce matin pour y ajouter un peu de concret. Et pour m’enquérir aussi de la bonne santé de ton commerce : tes affaires se portent-elles bien, même en ces temps troublés ?

Un échange fortuit de banalité en apparence. Mais je sais que Vettius, s’il honore la réputation qu’on lui prête, ne s’y trompera pas. De cette entrevue dépendra la suite de nos relations. Et lui comme moi ne pouvons nous permettre d’en négliger la valeur.
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