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 Abandonnons le silence et parlons d'or... [Aulus & Publicola]



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Villa des Vettii
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Patricien
Jeu 19 Mar - 12:49
Abandonnons le silence et parlons d'or... [Aulus & Publicola]   




Lucius Pompeius Publicola
₪ Arrivée à Pompéi : 11/05/2013
₪ Ecrits : 2404
₪ Sesterces : 65
₪ Âge : 42 ans
₪ Fonction & Métier : Duumvir

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: Verba volant, scripta manent.
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Époux de la louve et amant de la vipère.
Lucius Pompeius Publicola
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2 ans plus tôt...

La ville est en effervescence tandis que les élections se profilent. Je n'ai jamais senti autant de délicieuses décharges dans mon épine dorsale annonçant par leurs caresses les perspectives d'un dénouement que je crève d'envie d'afficher. Je sais que les tractations matrimoniales ont fait céder les dernières réluctances de ces patriciens vieillissants qui ont peur de voir la politique basculer dans la nouveauté et surtout l'inconnu. Ils s'accrochent à leurs acquis comme les nixes à leurs navires mais j'ai pour moi le nomen, ainsi que Septimus comme gendre. J'avais bien évidemment imaginé plus sémillant lorsque mes plans m'ont amené à entreprendre les épousailles de ma si belle enfant mais le dégoût d'un corps décati et de ses odeurs douçâtres, propres aux personnes d'un autre âge, sclérosé par son conservatisme, m'a vite passé lorsque l'évidence fut là : il est duumvir, il le sera encore, et associer nos noms me permet de gagner les voix de ses amis. Puis je suis prêt à demeurer dans la politique respectueuse qu'avait établie mon père de son vivant. Ne m'a-t-il pas parfaitement formé ? Pour que je promette tout ce qu'il faut, que je souris à qui doit être ensorcelé et que je cède un temps face aux exigences de certains qui croient me mener jusqu'à ce que je leur fasse payer au centuple l'affront.

Durant cette campagne, j'ai rencontré tous les acteurs de cette vie pompéienne, jusqu'à ce que la tête m'en tourne et que la langue me brûle. Mais si mon père a su me donner l'héritage politique, j'ai su forger cette soif de pouvoir qui je pense surpasse aujourd'hui celle qui fut la sienne. Et si jadis, lors de mes jeunes années, ces imbéciles de politiciens osaient me parler sur un ton frôlant l'impolitesse, je fais à présent partie des leurs et j'ai suffisamment arrangé le paysage pour qu'ils sachent qu'il sera difficile de ne point me compter comme l'homme de la situation. C'est donc l'impatience qui me noue les tripes, car l'acte est déjà joué, je serai élu et chacun commence à en être conscient, bien qu'il faille encore attendre une semaine entière pour que cela soit officiel. Qui d'autre eut pu prendre cette place que je manigançais d'occuper en me jetant dans les carrières des honneurs d'ailleurs ? Certainement pas Blaseus, ce vieillard inconséquent et bègue dont j'ai achevé la réputation au sein même de la curie. Certainement pas encore les Cornelii, que j'ai noyé sous des caresses, assurant que leur fille trouverait tout de même un époux bien qu'elle eut les moeurs les plus légères de Pompéi et que chacun soit au courant. Enfin pas ce piètre adversaire que fut Plaranius, trop peureux dans l'intrigue pour prévaloir celles que j'ai tendues jusqu'alors.

Ne me reste que la visite officielle aux plébéiens les plus argentés de la cité. Ils ont toujours su être généreux avec mon père mais s'ils connaissent ma réputation, nous n'avons eu que peu l'occasion de nous croiser dernièrement, surtout que c'est désormais le fils, Stephanus, qui gère les affaires familiales. Je l'imagine retors, sachant qu'on amasse pas ainsi une fortune sans être fin négociateur et si j'ai pu compter sur les fonds de ma propre famille jusqu'alors, je sais que si je veux tenir mes engagements et les moults promesses faites après mon élection, il me faudra emprunter aux Vettii. Qu'importe, l'on dit que nos cheveux d'or ruissèlent de la fortune des dieux et personne n'est jamais venu nous réclamer un sesterce depuis que nous tenons la cité. C'est après tout d'une autre manière que nous payons toujours les dettes qui nous incombent. Toujours. Et il faut aujourd'hui que je m'assure qu'Aulus en est bel et bien conscient.

Alors que je me fais annoncer et que je patiente dans l'atrium de leur domus, je suis venu avec tout le lustre patricien que nous avons toujours eu : ma tunique porte nos couleurs, rouge et or, tandis que ma garde attend au dehors. C'est une visite sous le sceau officiel mais c'est pourtant d'une camaraderie des plus affichée que je salue l'homme qui s'avance vers moi. Je reconnais ce regard perçant que je me figurais en mes souvenirs :

- Aulus, j'espère que tu excuseras cet affreux retard, la campagne électorale ne m'a laissé que peu de repos. Je viens aujourd'hui jusqu'à toi pour rappeler les étroits liens qu'ont toujours entretenus nos deux familles et espère te voir enthousiaste quant aux projets que j'élabore pour notre belle cité.


Spoiler:
Sam 11 Avr - 23:47
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Invité
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Ah là là ! Que de lustre revêt la belle Pompéï ces temps-ci. Toute la ville arbore ses plus beaux atours tandis que ses citoyens les plus illustres paradent tels des paons dans leurs tuniques aux couleurs saisissantes. Accoudé à mon balcon, je regardai défiler tous ces patriciens en quête d'honneurs et de pouvoir tandis que ma conscience bataillait afin de savoir qui du mépris ou de la jalousie l'emportait. J'aurais dû en faire partie. C'était mon privilège, mon destin, que m'avaient enlevé les dieux à ma naissance. Mais enfin... Ce n'était pas la première fois et ce ne serait certainement pas la dernière que ces démons me torturaient. Je me détournai de la lumière pour retourner dans l'ombre, mon domaine. Si je ne pouvais être sur le trône, je pouvais être l'ombre derrière le trône. Et je l'entendais bien ainsi.

Je retournai à mes comptes, m'abîmant les yeux sur les tablettes de cire noire jusqu'à ce que ma tête crie grâce. Un repos miséricordieusement accordé par l'entrée impromptue de l'un de mes esclaves venu m'informer sans aucune autorisation que l'illustre Publicola patientait gentiment dans mon atrium, attendant mon arrivée. La vision me fuit sourire et j'aurais peut-être pensé à rabrouer le numide si cette situation ne m'avait pas mis de si bonne humeur. C'est d'un pas presque guilleret que j'allai enfiler ma tunique brune et argent et rajuster mes cheveux pour enfin pouvoir contempler le spectacle de cette vieille connaissance qu'était Publicola, désormais politicien réputé et aimé de tous sauf de ses rivaux politiques, et encore.

Alors que je pénétrai dans l'atrium, je ne pus que remarquer que celui-ci s'était entouré de tout le prestige possible, digne d'un grand ponte. C'est avec un sourire amical que je me portai à la rencontre du patricien et lui retournai mes salutations, laissant toutefois malgré moi poindre l'amertume que m'inspirait ces évènements.

- Ne te préoccupe donc pas de ces futilités Lucius. Bienvenue.

La brutale entrée en matière me déconcerta quelque peu mais c'était bien digne de la lignée des Pompéii. Cette famille savait ce qu'elle voulait, cela courait dans le sang. Et ils avaient le pouvoir de les obtenir. Bien sûr, je savais ce qu'allait me demander le futur Duumvir, et peut-être allais-je lui accorder. La question serait de savoir pourquoi le ferais-je ? Bien entendu je savais que les Pompéii n'étaient pas avares de faveurs envers leurs bienfaiteurs, et ce depuis que nos parents respectifs s'étaient soutenus tout au long de la carrière de Pompéius père. Je continuai avec un air complice :

- Et pourquoi serais-je donc opposé au bien commun de Pompéi ? Tu sais bien que je n'ai à coeur que le bonheur de ses citoyens, tout comme mon père avant moi. Bien entendu je ne remettrais jamais en cause une relation aussi enrichissante que celle qui unit nos deux familles depuis des décennies. Mais je m'oublie. Bramag !

Aussitôt l'esclave à la peau d'ébène nous rejoignît avec deux coupes de vin de la meilleure qualité et j'invitai Lucius à me suivre à l'intérieur de la domus à proprement dite. Atteignant les balcons, je fis signe au patricien de prendre place sur une couche et fis de même tandis que d'autres esclaves nous amenaient fruits et mets, comme il sied à une discussion d'affaires. Attrapant un grain de raisin, que je fis rouler entre mes doigts, je m'interrompis soudainement pour fixer un regard perçant sur mon invité, laissant entrevoir sous le masque de la convivialité mon sérieux naturel.

- Donc, Lucius. Que puis-je faire pour toi ?
Patricien
Lun 4 Mai - 17:22
Re: Abandonnons le silence et parlons d'or... [Aulus & Publicola]   




Lucius Pompeius Publicola
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Je l'observe un instant, de mon regard qui se plisse, un sourire venant décorer mes lèvres. Puis j'incline la tête pour dire qu'en effet, les futilités ne m'intéressent guère et que sa bienvenue m'importe beaucoup plus que mon emploi du temps. Je fais quelques pas, dans son sillage et d'abord silencieux, j'observe sa domus. Elle est telle que mes souvenirs la peignent, et je crois même reconnaître ce vase qui décore une niche et qui attirait déjà mes regards lorsque j'étais plus jeune et que mon père me trainait ici. J'ai toujours eu le goût pour les jolies choses et je commence à en parer la Villa des Mystères, petit à petit.
Avec ce même air complice assez emprunté, je réplique aussitôt :

- Et c'est bien le soucis de faire rayonner ma cité qui m'amène jusqu'à toi, Aulus.

Je le suis docilement jusqu'aux balcons qui sont aménagés avec raffinement. S'il y a bien quelque chose que j'apprécie chez certains de mes clients, c'est d'être reçu convenablement, dans un intérieur agréable. Même si mon interlocuteur n'est guère mon client à proprement parler, bien trop riche pour avoir besoin de venir récupérer son obole chaque jour, mais il s'agit bel et bien d'un allié de choix, qu'il me faut savoir garder près de moi. Pater m'a toujours dit, "entoure-toi de tes clients mon fils, pour aller au forum, et ne les néglige jamais lorsqu'ils viennent jusqu'à ta domus pour te rendre les honneurs qui te sont dus. Et si tu te dois de ne jamais les négliger, ignore encore moins les Vettii, point comme un patron mais bien comme un politicien cette fois-ci, car notre maison ne peut exister totalement sans la leur. Et réciproquement."

Si bien que les prodigalités entre nous vont bon train, depuis des années, ce qui me rend moins regardant quant aux affinités que pourraient entretenir celui que je regarde à présent, tandis que je m'étends sur un des lit de repos. Qu'importe ceux avec qui il fraye ou fraiera plus tard, le tout est de ne point se faire oublier. Je saisis la coupe de vin et la lève à sa santé :

- De jours heureux s'épanouiront bientôt sur nos seuils Aulus, et si tu peux en effet faire quelque chose pour moi, j'espère le pouvoir à mon tour. Le pouvoir, il est bien question de cela...

Je souris, de façon sibylline me réjouissant une fois encore de ma prochaine accession à la plus haute magistrature de la cité et soupire d'aise. Je plonge mon regard dans les prunelles qui me scrutent avec intelligence puis je saisis un quartier de pêche, reposant un instant la coupe sur la table basse :

- Les affaires donc... Seront bientôt organisés des jeux, des jeux splendides, pour souligner la fin de cette course électorale. Et je me disais que tu serai ravi d'y assister depuis notre tribune, tout comme ton père avant toi. Un maigre privilège mais on y voit pour le mieux. Puis ce serait une juste rétribution, si la générosité de ta famille veut bien venir caresser une nouvelle fois mon nomen.

Le "maigre" privilège n'est en réalité pas des moindres. Personne ne siège dans ma tribune à part mes proches et mes alliés les plus prestigieux, patriciens pour la plupart. Mais si j'emprunte à Aulus, pour l'organisation des dits-jeux et m'endette comme toute famille patricienne de cette cité, j'entends le bien faire, avec panache. Surtout que mes dires sont vrais, on y voit très bien le spectacle, mais surtout, on y entend tout ce qui se trame et pour un adepte des renseignements comme Aulus, une position stratégique comme celle-ci n'a pas de prix. J'ajoute, l'air de rien :

- Tu sais qu'il y aura Plautus dans cette tribune ?

Spoiler:
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