[PREVALIDEE] Philaé ❧ Le destin, c'est celui qui a placé ma vie entre les mains d'une autre

(c) Mistaken

Philaé incarné(e) par Freida Pinto Ave, étranger! Je suis Philaé, fille de Djet. Née à Alexandrie, il y a 23 ans ans, je suis d'origine égyptienne. La déesse Fortune a fait de moi une esclave prostituée et j'ai pour maîtresse Julia Felix et pour frère Seth (Adjib).        Plus de 2000 ans plus tard, c'est S. qui m'incarne. Qui es-tu? Je suis majeure et étudiante, avec des stages de temps à autre et des dossiers et des partiels à réaliser de temps à autre. Je suis arrivée sur le forum à partir de PRD je crois, sinon d'un partenaire qui y était. Je sais plus trop, mais ce forum est juste magique       Si je venais malheureusement à quitter le forum, j'accepte [  ] que mon personnage soit adapté en scenario / [] que le staff le fasse disparaître de Pompéi par mort ou départ (cochez selon vos préférences), et ce pour permettre à mes liens importants de ne pas être gênés. Mais ça n'arrivera pas.

(c) Mistaken

   → Ce que je pense de Pompéi
   Cette ville est ma prison, le lupanar où je vis ma cellule, ses ruelles les couloirs suintants de pourriture, ses habitants... mes geôliers, mes bourreaux, mes alliés, mes ennemis... Vous aimez cette cité sûrement autant que je la vomis et regrette Alexandrie du temps où ma reine vivait encore. La fraîcheur des jardins, le parfum des bains de Cléopâtre, tout cela me manque, plus encore dans la condition qui est mienne ici-même. Comment pourrais-je aimer une ville qui m'a mise à genoux, les cuisses si faciles à écarter ?

   → Ce que je pense de la politique
   Celle de cette ville ne m'est pas vraiment connue. Je connaissais bien plus de choses concernant celle d'Alexandrie. On peut ainsi dire que je sais ce que mes clients me murmurent lors de nos ébats, ce qu'Adjib peut bien me rapporter lorsqu'il demande ma présence. Ils ne sont finalement que des noms sur lesquels je ne suis pas pressée de mettre un visage.
   
   → Ce que je pense des jeux
   Ils sont... je n'ai jamais pu y assister, mais j'imagine assez facilement, de ce que l'on a pu m'en dire, que cela n'a rien d'aussi noble que les romains veulent bien le dire. Pourtant, je ne cesse de prier pour que mon frère parvienne finalement par y acheter sa liberté et puisse enfin vivre libre sans avoir sans cesse à risquer sa vie pour le plaisir de la plèbe.

   → Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
   Mes souhaits ? J'en ai tellement, tout comme mes rêves, quant à mes ambitions, encore faudrait-il que je trouve la bonne oreille pour les écouter. Mon rêve le plus fervent serait de pouvoir regagner l'Egypte en compagnie d'Adjib, de parvenir à fuir tout ceci par une série de hasard et d'opportunité qui se glisseraient sous nos pas. Ou peut-être que l'on vienne nous affranchir tous les deux, pour toujours et à jamais. Je sais bien que tout cela est d'une naïveté à faire peur, et pourtant je prie les Dieux, ceux d'Egypte, d'entendre mes prières et d'y accéder. Quand ma situation m'oblige à rejoindre un homme de plus, un homme de trop.

   → Ma pire crainte
   Ma plus grande peur serait de perdre mon frère, qu'il meurt, peu importe la manière, mais que l'on vienne me l'arracher pour l'offrir à Anubis. Je ne supporterais pas de le perdre, il est ma seule famille, l'être que j'aime le plus sur cette terre, le seul à faire battre mon cœur, à craindre pour sa vie, à m'inquiéter de ses blessures comme si elles étaient miennes.

   → Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
   Je ne crois pas aux Dieux Romains, je ne les respecte aucunement, preuve en est des valeurs portées par ce peuple. Mais je n'en souffle aucun mot, je tais mes croyances, je murmure mes prières avec parcimonie et discrétion pour mes propres dieux. Je prie Nephtys de veiller sur les morts de ma famille, de la reine, et de mon peuple ; mais je prie Râ de nous accorder sa justice, et Isis de veiller sur mon frère, ma famille.

   Le souffle du vent caressa mon visage, soulevant quelques mèches rebelles de ma chevelure soigneusement tressée dans ma position auprès de Cléopâtre. Depuis que je n'étais qu'une fillette, j'étais au service de Cléopâtre, formée pour faire parti de ses suivantes, à son image, la Reine offrait une vaste culture à ces filles, les langues, dont le grec et le latin n'avaient rien d'obscurs pour mon esprit sous les leçons qui furent les miennes. J'étais celle qui n'avait cessé de suivre Cléopâtre lorsque celle-ci en faisait la demande dans ses périples et ses voyages, bien que je fus restée à Alexandrie à d'autres, pouvant ainsi profiter de mon frère, lui-même garde du palais de la Reine. Comme en cette nuit si chaude que le vent semblait s'attarder telle des mains brûlantes sur mon visage. Je déambulais dans les jardins, errant avec inquiétude sous le messager qui était arrivé dans la soirée au palais, réclamant à parler à Ptolémée sur ordre de la Reine, ce qui, à vrai dire n'avait rien de rassurant. J'aurais aimé en parler à Adjib, mais il était de garde cette nuit, et puis...

« Sais-tu ce qu'il se passe Philaé ? » résonna une voix dans mon dos que je reconnus pour être celle de Césarion, le fils de Cléopâtre. Me retournant pour croiser le regard de celui que l'on appelait déjà le Roi des Rois, son regard juvénile me rappela que j'étais l'une de celle à m'occuper de son frère et de sa sœur, alors que je n'étais guère plus âgée que lui, tout du moins pas assez pour être sa mère, mais sûrement pour passer pour sa sœur. Mais si sa peau possédait la couleur dorée de nos régions, ses traits rappelaient ceux de son père, César. « Non mon petit roi. » soufflais-je doucement pour toute réponse, tandis que les voiles de mon vêtement frôlaient ma peau sous une caresse presque distraite. Mais ce que je remarquai fut la crispation de la mâchoire du futur Pharaon d'Egypte. « Ma mère... a fait détacher ce messager pour la précéder de quelques jours à peine. Elle veut que je quitte Alexandrie et que je fuis à Méroé. » J'entendis la détresse dans sa voix, celle qu'il ne se serait jamais autorisé devant une autre personne que moi. Comme un murmure, le jeune homme de dix sept ans s'empara de mon bras à mes paroles que je laissais filer sur le souffle capricieux du vent. « La Reine a sûrement une bonne raison de se méfier de ce qui fait gronder les armes ces dernières années, Césarion. » « Crois-tu ? Et qu'est-ce que cela fera de moi si je fuis cette nuit pour le Soudan ? » me questionna-t-il, ses prunelles braquées sur les miennes comme s'il espérait dans leur noirceur une solution à toutes ces interrogations. Mais je n'avais que trois années de plus que lui, que pouvais-je lui dire de si sage ? « Un futur roi assez sage pour respecter les volontés d'une Reine respectée qui a su faire prospérer son pays et protéger son peuple. » dis-je simplement, d'un timbre toujours aussi doux et délicat. Sa main libre s'éleva jusqu'à effleurer ma joue, ses doigts s'y perdant, s'y égarant, avant que ses lèvres ne viennent ébaucher les miennes, en me laissant stupéfaite. Je n'avais jamais compris qu'il pouvait me voir ainsi, désirable, comme ces autres hommes dont je surprenais parfois les paroles ou les œillades. Certains m'avaient même déjà demandé si j'accepterais de leur accorder mes faveurs, mais je n'avais généralement qu'un mot à dire pour m'en débarrasser : Adjib. Mais là... il s'agissait du descendant direct de la reine, ce fils que certaines armées reconnaissaient déjà comme un futur dirigeant. « Je ne te laisserai pas derrière moi. » me glissa-t-il lorsqu'il écarta légèrement son visage du mien. « Et je n'abandonnerai ni mon devoir, ni ma famille. » répondis-je en détournant le regard tout en lui affirmant que je ne serai pas sienne par cette simple réponse. « Votre mère, la reine, m'a confié Cléopâtre Séléné et Alexandre Hélios, je ne peux décevoir la confiance qu'elle m'a accordée. » Et puis, si j'avais pour lui une profonde tendresse et le plus impérieux des respects, je ne l'aimais pas. Pourtant, cette nuit-là, je m'offris à lui sous le regard immortel des étoiles et des Dieux.

Sûrement fut-ce là la meilleure des décisions que je pris un jour, car elle m'épargna les tourments d'une première fois brutale et venimeuse. Et puis Césarion était beau et exprima tout l'amour et le désir qu'il ressentait pour moi dans cette étreinte... Il ne fallut que deux jours de plus avant que la Reine n'arrive, mettant toute son armée sur le qui vive... Pas assez néanmoins pour qu'Octave ne puisse parvenir jusqu'au palais et que les lames ne fassent couler le sang. Ce jour-là, j'entendis les hurlements, tandis que je gardais les enfants de ma Reine contre moi dans l'une des chambres du Palais. Impossible de quitter les lieux, et lorsque l'héritier désigné de César pénétra nos dernières défenses... il fit exécuter Césarion, alors que Cléopâtre mourait d'un poison et que les enfants survivants étaient entraînés au loin. Instant où des gardes me saisirent à mon tour, fardant mes poignets de chaînes, pour m'entraîner sur un navire destiné à nous ramener en Italie. J'y retrouvai Adjib, mais cela ne dura que le temps du trajet, alors que mon cœur saignait déjà, on m'acheta rapidement pour faire de moi une louve, une prostituée, une putain. Mon frère était devenu fou ce jour-là, les larmes coulant similairement sur nos visages, j'avais tenté de rebrousser chemin, mais une poigne de fer s'était refermée sur mes chaînes. « Oublie ton amant, il n'a pas de quoi payer tes faveurs. » ricana l'homme en me repoussant vers l'avant, se moquant si je comprenais ses paroles ou non, son timbre était un indice plutôt pratique pour comprendre que ses mots, bien que moqueurs, contenaient une menace sous-jacente : recommence et je t'apprendrai à désobéir. Il avait déjà palpé et dénudé un peu plus tôt pour savoir si je serais capable d'offrir à sa maîtresse de bons revenus, j'avais alors relevé la tête comme si tout ceci m'indifférait, puisant dans la force et le courage de ma Reine, et je le suivais d'une démarche qui soufflait une origine qui n'avait rien de basse.

Arrivée dans ce lieu qui serait ma nouvelle demeure pour les trois années suivantes, une louve me prit sous son aile pourrait-on dire. S'approchant de moi, elle m'avait regardée comme pour deviner quelque chose qui m'échappait. « Combien d'hommes t'ont déjà touchée ? » me demanda-t-elle brusquement, me laissant la fixer sans rien répondre, surprise par cette interrogation. Certes, ces lieux disaient clairement ce qui allait se passer. les filles que j'avais croisées, vautrées sur un siège ou deux, le souffle encore court, les tissus parfois retroussés, quelques clients matinaux rôdant dans les parages lorgnant les nouvelles arrivées, de la chair fraîche pourrait-on dire. « Tu me comprends ? » demanda-t-elle finalement, une moue de déplaisir marquant ses lèvres mutines qui devaient plaire sans aucun doute. « Oui. Pardonne-moi... un seul. » Une nuit. Une unique nuit. « Au moins tu auras connu autre chose. Mais ici, c'est à toi de devenir celle que l'on ne voudra pas briser, tu as déjà tout ce qu'il faut pour qu'on te veuille. Mais rassure-toi, je vais t'apprendre quelques astuces. » Et elle tint parole. Ses murmures, ses caresses... rien de moins que des cours particuliers sur l'art et la manière de mettre les hommes à ses pieds au point de les rendre dépendants. Non pas que j'adorais ce nouveau métier, mais je n'avais guère le choix. J'étais devenue une esclave et j'avais entendu ce qu'il advenait des récalcitrants, plus encore des louves qui ne faisaient pas ce qu'on leur demandait. De véritables contes qui viendraient vous terrifier dans vos fourbes cauchemars, les monstres les peuplant ne ressemblant plus à rien dès lors. Et puis, il y avait l'espoir d'être un jour affranchie. Parallèlement, c'était une réputation des plus "flatteuse" que je me fis en agissant comme je le faisais, j'avais saisi mon rôle, ma place, et même si je détestais cette vie, elle, semblait m'adorer et m'aduler.

Et puis elle m'avait permis de retrouver Adjib, ou devrais-je dire Seth, le gladiateur, qui lorsqu'on lui proposa un soir pour sa victoire dans l’arène plusieurs louves, jeta son dévolu sur moi. Mon frère... je l'avais enlacé cette nuit-là, lové dans ses bras, laissé des larmes glisser le long de mes joues et mes doigts vérifier et longer chaque cicatrice qui maculait son corps, un pli d'inquiétude barrant mon front. Une première nuit, mais nullement la dernière, car plutôt que de réclamer une autre louve, son choix se portait inlassablement sur moi, faisant officiellement de moi sa favorite aux yeux de tous, qui devaient ignorer notre lien de parenté. On nous empêcherait de nous voir dans le cas contraire, et puis qu'un gladiateur apprécie un peu trop une esclave qui avait déjà une jolie petite réputation derrière elle, n'avait à priori rien de surprenant. Alors que je lui mentais pour le rassurer et l'apaiser, lui affirmant que je m'étais faite à cette vie, qu'elle ne m'effrayait plus, que ce n'était finalement pas si terrible. Car s'il avait beau me donner ce qu'il gagnait, je ne pourrais être libre en le sachant enchaîné. Je ne valais nullement son sacrifice... et je n'étais pas certaine que Domina veuille me libérer.

Pourtant une ombre rôdait, ma maîtresse semblait penser que je méritais une autre vie, d'autres clients... elle désirait m'éloigner de mon frère en agissant ainsi, sans le savoir. Et si la vie dans sa maison serait sans doute bien meilleure, je n'étais pas prête à renoncer à la chaleur des bras d'Adjib, à ses récits héroïques. J'avais appris tant de choses auprès de la Reine empoisonnée, à tisser bien sûr, préparer des huiles, tresser des paniers, mais également à coiffer des chevelures sous des formes compliquées, à parler couramment plusieurs langues, de même qu'à les lire ou les écrire, les cultures des autres pays, et quelques pratiques médicales... mais surtout l'art de la danse et de la musique. Après tout, j'avais été instruite en même temps que Césarion et avais secondée Cléopâtre le reste du temps. Mais tout ceci ne semblait plus servir à rien qu'à rendre les autres louves plus attirantes, à me perdre dans des rêveries d'un autre monde, d'une autre vie. Je voudrais croire que suivre les désirs de ma maîtresse améliorerait mon quotidien, mais il y avait Adjib et je ne voulais pas le perdre.