( cornelia aurelia ) ♦ i am the voice in the fields when the summer's gone. i am the gold one, i'll always remain.

(c) echo des plaines

cornelia domitia aurelia incarnée par imogen poots Ave, étranger! Je suis Cornelia Domitia Aurelia, fille de Oppius Cornelius Lupius. Née à lieu inconnu, à Rome d'après son père, il y a 23 ans, je suis d'origine romaine. La déesse Fortune a fait de moi une patricienne et j'ai pour famille Julia Cornelia Serenia pour mère, Oppius Cornelius Lupius pour père, Sextus Cornelius Barbatus et Felix Cornelius Scipio pour oncles, Fabius Cornelius Furius, Kaeso Cornelius Saxa, Cornelia Helvia, Atticus Cornelius Figulus et Carus Cornelius Pius pour cousins. [ la liste est bien longue -> ] Plus de 2000 ans plus tard, c'est tiramitsuu – comme le truc qui se mange oui - qui m'incarne. Qui es-tu? Ce dimanche, je fête mes 17 ans ! Et dans une semaine, c'est le bac aussi. C'est d'ailleurs pour ça que ma présentation va traîner un peu je pense, buhuhu. Sinon... Sinon il y a plein de choses à dire sur moi mais ce sera pour demain ! Suspens suspens ! Il est déjà bien trop tard là !

(c) echo des plaines

→ Ce que je pense de Pompéi
Pompéi est une belle cité. Certes, je n'ai guère eu l'occasion d'en voir beaucoup lors de ma courte vie mais... Oui, Pompei est belle. Puis, je m'y sens étrangement bien. Comme à la maison. Peut-être est-ce simplement parce que je n'ai jamais vécu ailleurs, et que donc je ne m'imagine aucunement le faire et bousculer mes petites habitudes ? En ce qui concerne les habitants de Pompéi... Eh bien, je n'ai rien à leur reprocher. Citoyens romains comme étrangers comme esclaves, chacun y trouve sa place après tout. Et puis, la ville prospère. Cela prouve que Venus est plus que satisfaite de la manière dont la vie s'y organise.

→ Ce que je pense de la politique
Je ne m'en mêle pas. Je n'aime pas la politique. De toute manière, ils me semblent tous pareils. Ce sont les mêmes projets, promesses, choses qui reviennent encore et encore. Trop répétitifs, peu crédibles... Non, je ne m'y intéresse vraiment pas alors. Alors je ne me juge pas apte à donner un avis objectif ou même subjectif sur le sujet. De la politique à Pompéi, je n'en pense rien, strictement rien. Je laisse ce domaine à mon père et à mes oncles, qui en raffolent. Plutôt tisser une tapisserie que de m'en mêler.
 
→ Ce que je pense des jeux
J'en raffole. C'est si divertissant ! Puis, généralement, lorsque des jeux sont tenus, et que nous y assistons mon mari et moi, le soir il est constamment épuisé, et je peux donc enfin avoir la paix. Pas de devoir conjugale obligatoire, rien. Un véritable paradis. C'est si rare, vous savez... Puis, cela peut paraître ironique mais ce sont surtout les combats de gladiateurs qui me redonnent le plus de liberté. Il a tendance à tellement s'y investir que je peux par la suite faire tout ce dont j'ai envie sans même qu'il ne s'en soucie. Enfin, même si ces jeux m'apportent bien des avantages, j'ai tout de même du mal avec la violence et les effusions de sang lors des divers combats... Et je ne supporte pas les mises à mort.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Que mon mari meurt serait une bonne chose, pour commencer. ... Plus sérieusement, je souhaiterais être ... Plus heureuse ? Oh, si seulement je pouvais retourner dans le passé. Ma mère me chouchoutait. Mon père, certes, ne me laissait pas un instant de répit, mais j'étais traitée comme une princesse. J'étais heureuse. Je ne le suis plus, désormais. Est-ce cela, la vie d'une femme ? Alors j'aurais aimé naître un homme. Un homme grand, et fort. Plus libre. Plus indépendant. J'aurais voyagé au-delà des mers, découvert le monde... Malheureusement, je suis née femme. Enfin, je ne devrais pas tant me plaindre, les dieux m'ont tout de même gâtée, j'ai eu la chance de naître dans une grande famille, d'avoir une éducation digne de ce nom, et... Certes, mon mari est loin d'être le meilleur de tous, mais ... Cela aurait pu être pire ... Une momie de 50 ans, arrivant tout juste à marcher ... Oui, cela aurait pu être pire.

→ Ma pire crainte
Je ne sais moi-même pas pourquoi mais... Enfin... J'ai l'impression que ma vie toute entière repose sur un équilibre très fragile, sur quelque chose que j'ignore, mais que beaucoup autour de moi semblent connaître, et si cette chose venait à être découverte, alors tout cet équilibre se retrouverait brisé... Et moi avec. C'est assez confus, n'est-ce pas ? Mais, je ne sais pas, c'est une sorte d'impression... Voir de pressentiment. Il s'agit là de ma plus grande crainte. Tout ce que j'ai bâti, tout ce que mon père a bâti pour moi, tout ce que nous avons tous bâti... Rien, qu'il n'en reste plus rien.

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Je suis pratiquante. Très pratiquante, après tout, il s'agit là de la moindre des choses pour une prêtresse. D'ailleurs, prêtresse... Un poste honorable, certes, mais qui ne m'attirait en aucun cas... Passer des journées à prier... Non, il y a bien d'autres choses à faire dans la vie. Je ne veux en aucun cas offusquer les Dieux en disant cela, évidemment mais... C'est simplement que... Une charge religieuse... Non, je n'en voulais pas. Or mon père en voulait. Et me voilà donc prêtresse. Il me laissa tout de même choisir la Déesse que j'allais servir, et mon choix se porta sur Venus. Venus... Une femme forte, n'est-ce pas ? Crainte. Et libre. Indépendante. Puissante. C'est ce qui m'attire le plus, chez cette déesse. Il est vrai que je n'aurais pas dit non contre avoir un quart de sa puissance. Cela m'aurait aidée dans tellement de domaines. Une femme, crainte par tellement d'hommes... Si le rôle de prêtresse en lui-même ne m'intéresse pas plus que cela, je suis tout de même très fière de la prier et d'être l'une de ses plus ferventes fidèles.

« Une bâtarde ! Vous m'avez fait venir jusqu'à Rome pour me présenter... Une bâtarde ! Mais que vous passe-t-il donc par la tête ?! » Soyons honnêtes, lorsque celle qui allait devenir la mère adoptive de Cornelia apprit son existence, ce fut plus un véritable déchirement qu'une effusion de joie. Non seulement son mari l'avait trompée sans aucun scrupule avec une autre femme, mais voilà qu'il lui ramenait son enfant pour qu'elle l'adopte, qu'elle le fasse passer pour sien et qu'elle l'éduque. Son excuse ? Il le faisait pour elle. Elle ne pouvait enfanter. En voilà un tout prêt. Une bien piètre excuse, oui. Au départ, elle n'en écouta pas un mot. Mais aussitôt qu'il lui déposa la petite fille dans les bras, aussitôt qu'elle rencontra son regard bleuté, qu'elle tint ses petites mains dans les siennes et qu'elle calma ses pleures... Sa colère disparut. Elle le voulait, cet enfant. Elle allait le garder. Elle ne pouvait en avoir, il avait raison. Elle allait en faire sa fille. Et bien qu'elles n'aient pas de traits physiques en commun, bien que son sang ne coule pas dans ses veines, son éducation, son histoire perdurera à travers elle. Elle ne partira pas sans laisser de trace sur cette terre. Elle allait devenir une jolie jeune femme, enfanter à son tour, puis leur conter ce que, jadis, elle faisait elle-même avec celle qu'elle penserait encore être sa génitrice... Oh oui, sa fille allait être jolie, la plus jolie de toutes. Elle allait la couvrir des plus belles étoffes du marché. Elle en ferait une princesse.

Oui, il ne fallut pas longtemps à Julia Cornelia pour s'attacher à l'enfant qu'il lui présentait. Pendant des années et des années, elle avait tenté d'en avoir, mais sans succès. Peut-être qu'en fin de compte, tout cela n'était que l’œuvre des dieux ? Oui, les dieux la lui envoyaient. Évidemment, face à un tel comportement, le père fut soulagé. Certes, il aurait préféré que l'enfant soit un garçon... Mais au moins, ainsi, il allait tout de même avoir une héritière ! Enfin, c'est qu'il n'avait pas vraiment le choix de toute manière. Ses frères, tous, avaient des enfants. Il était le seul qui n'en avait alors pas. Et il refusait catégoriquement de leur donner l'occasion de reprendre le dessus d'une quelconque manière que ce soit. Ne pas avoir d'enfant en était une. Cette fille, il allait s'arranger pour qu'elle puisse leur tenir tête. Il allait l'entourer de ses propres alliés. Il allait la faire apprécier de la plus grande partie des citoyens de Pompéi. Il allait la marier à un grand homme. Et il allait, ainsi, préserver ses droits, voir même lui donner une force qu'elle n'aurait peut-être pas habituellement étant donné son statut de femme.

Durant neuf mois, Julia Cornelia, à l'écart de leurs plus proches connaissances, à Rome, simula une grossesse. Puis un accouchement. Et resta encore un long moment, étant donné que l'enfant grandissait, et que cela poserait sûrement problème lors du retour à Pompéi... Aucune fête ne fut donné en l'honneur de Cornelia avant leur retour à Pompéi. Pas même lors du prétendu accouchement. Il fallait la garder à l'abri des regards, ne pas provoquer des soupçons. Et enfin, lorsqu'elle eut presque deux ans, son père les rapatria dans leur cité d'origine. Un grand banquet fut organisé. Et les yeux bleus de la petite fille, ainsi que ses cheveux blonds, surprirent autant qu'ils enchantèrent les visiteurs. Etrange, tout de même... Ni son père ni sa mère n'étaient blonds. A vrai dire, leurs yeux n'était pas bleus non plus. Et... Ses oncles non plus. Ses cousins. Elle avait quelques traits de son père mais... Elle ne lui ressemblait pas tant que cela. Et en grandissant, cette différence physique ne cessa de se marquer. Son père, qui lui, avait connu sa mère biologique, en connaissait les raisons. En réalité, c'est simplement parce qu'elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Oppius Cornelius décida de ne rien en dire à sa mère, ne souhaitant pas qu'elle voit en l'enfant sa rivale d'autan et qu'elle se mette à la détester. Mais à vrai dire, même une telle révélation n'aurait rien changé en l'amour que sa chère mère lui portait.

Julia Cornelia trouvait sa fille belle. La plus belle de toutes, même. Elle adorait lui coiffer les cheveux, bien que les domestiques pouvaient aisément s'en occuper à sa place. L'habiller. Jouer avec elle. Et lorsque Oppius Cornelius proposa, lors du neuvième anniversaire de Cornelia, de la présenter au grand pontife dans le but d'en faire peut-être une vestale... Son monde s'écroula. Voilà que neuf ans plutôt, il lui avait donné cet enfant, et maintenant, il désirait le lui reprendre ? Aux yeux du père, pour que Cornelia puisse, plus tard, tenir un minimum tête à ses oncles et cousins, il fallait qu'elle exerce une charge importante, qu'elle soit reconnue aux yeux de la société. Ce qui était accessible à une femme se résumait à la prêtrise. Puis, une vestale... Ses cousins et oncles baiseraient ses pieds. Il n'aurait plus à s'inquiéter de quoi que ce soit. Elle n'avait aucune malformation, puis elle était belle comme le jour... Oui, une vestale. Il fallait en faire une vestale. Mais Julia Cornelia refusait. Et si ses premières nuits se résumèrent à des pleures de désespoir, elle trouva rapidement une solution. « … Ne faites pas d'une bâtarde une vestale … Enfin … Vous risquez de provoquer la colère des dieux … Elle a une santé si fragile ! Imaginez donc que, face à un tel affront, ils décident alors de nous la prendre ?! Puis, un terrible malheur pourrait s'abattre sur notre famille … Je vous en conjure, ne laissez pas votre ambition vous aveugler .. Enfin, il y a mille manières de consolider sa position, vous le savez tout aussi bien que moi ! D'autres charges existent, puis, ne négligez pas l'importance d'un mariage grandiose. » Oppius Cornelius était très ambitieux pour sa fille. Et inquiet, constamment. En fait, en faire une vestale lui permettait de se débarrasser d'un certain nombre de craintes. Dont celle qu'elle puisse un jour lui ramener un bâtard, comme lui-même l'a fait. Déguiser ses origines, cela lui avait été si difficile. Il ne voulait pas que la même chose se reproduise. Résultat ? Eh bien, elle était constamment surveillée. C'est à peine si elle pouvait respirer. Et plus elle grandissait, plus elle s'épanouissait, plus elle attirait les regards, et plus son inquiétude grandissait.

Il avait suivi les conseils de sa mère, finalement effrayé par la perspective de subir la fureur des dieux. Et décida simplement d'en faire une future grande prêtresse. Oh oui, il avait déjà tout prévu. Une fois mariée, elle deviendrait prêtresse de Vénus. Et par la suite, grande prêtresse. Ce qu'elle en disait, la pauvre Cornelia ? Il l'étouffait déjà avec la garde rapprochée qu'il lui faisait subir. Voilà que maintenant, elle allait finir prêtresse pour le contenter. Ce n'était pas du tout sa vocation, loin de là. Et lorsqu'il lui demanda quel dieu ou déesse elle aimerait servir, elle choisit Vénus parce que... Vénus était une déesse libre. Et puissante. Les hommes la craignaient, elle pouvait tout se permettre. Elle était tout ce que Cornelia aurait rêvé d'être, elle possédait tout ce que Cornelia aurait rêvé avoir. Dont une chose en particulier : la liberté. Cornelia était le type de personne qui, enfant, aimait courir dans les jardins, jouer avec ses cousins, ramasser des escargots et des insectes en tous genres, quitte à salir ses si jolies robes. Qui, même jeune femme, aimait marcher sous la pluie, danser sous le ciel bleu, ou gris d'ailleurs. Être libre. Mais cette liberté, son père refusait catégoriquement de la lui accorder. Et, avec son mariage, elle crut naïvement, au départ, qu'elle allait peut-être l'acquérir.

Lorsqu'elle eut seize ans, les prétendants se firent peu à peu de plus en plus nombreux. Elle était la fille unique du chef de famille. Belle qui plus est. Riche. Qu'espérer de plus ? Mais, son père était bien décidé à ne pas la donner à n'importe qui. Il comptait suivre le conseil de sa mère. Un mariage grandiose. Une union avec une grande famille. Un fils aîné de préférence, ce serait parfait ! Issu de l'élite patricienne... Et l'homme qui correspondit à tous ses critères se montra lorsqu'elle eut dix-sept ans.

Il était de quinze ans son aîné. Un collaborateur de son père. Il venait souvent à la Villa, et guettait du regard les rares allers et venues de Cornelia. C'est ainsi que son père décela l'attirance qu'il avait pour elle. Malicieusement, il s'arrangea pour qu'il puisse être légèrement plus en contact avec Cornelia, désirant toujours voir son comportement et, de fil en aiguille, il emmena un jour le sujet du fait que son unique fille n'était toujours pas mariée, et que sa conscience de père ne serait tranquille qu'une fois cela fait. Valerius se proposa. Il demanda sa main, et, son père ne prit pas réellement compte de l'avis de la jeune mariée. C'était ce qu'il y avait de mieux pour elle, un point c'est tout. Le mariage fut célébré quelques mois plus tard.

Valerius était fort. Physiquement, mentalement... Rusé, malicieux, mais aussi fourbe. Exactement ce qu'Oppius cherchait pour protéger sa fille. Et il était beau. Cornelia avait toujours eu peur de se retrouver au bras d'un vieil homme, très vieil homme. Valerius, bien qu'il ait dépassé la trentaine, était divinement bien conservé. En toute honnêteté, Cornelia fut, au départ, très satisfaite de celui qui devint son mari. Attentionné, doux, et s'endormir à ses côtés n'était pas désagréable, au contraire. Malheureusement, elle découvrit rapidement bien des traits qu'elle avait toujours reproché à son père et fui chez les autres. Il n'était pas uniquement jaloux. Il était... D'une possessivité maladive. Et la manière dont il l'aimait lui était plus pesante qu'autre chose. A peine mettait-elle un pied dehors qu'elle subissait à son retour un véritable interrogatoire. Il la soupçonnait constamment de voir d'autres hommes, alors qu'il n'en était rien. Et lorsqu'elle se rendait au temple de Vénus, puisqu'après son mariage, comme prévu, elle devint prêtresse... Eh bien, une minute de retard lui valait une heure interminable de sermons. Il avait aussi... Une certaine obsession avec le devoir conjugal. Au départ, Cornelia mit cela sur le compte du fait qu'ils étaient de jeunes mariés. On le lui avait fait clairement comprendre, bien que de manière détournée, que son mari allait avoir de nombreux contactes charnels avec elle ce qui était tout à fait naturel, après tout. Mais, après les premiers mois, vint le moment où Cornelia se mit à... Fatiguer. Oui, elle se lassait. Mais lorsqu'elle avait le malheur de le lui refuser, il la forçait. Tout comme, lorsqu'elle avait le malheur de lui désobéir - ce qu'elle avait tendance à faire assez fréquemment mais en cachette – il lui arrivait par moment de ne plus utiliser seulement les mots pour le lui faire regretter mais aussi les gestes. Le jour où sa mère découvrit quelques bleus sur ses frêles épaules, elle éclata en larmes. Tout comme Cornelia, qui revint souvent par la suite se confier et se plaindre à elle. Son père ? Son père donnait raison à son mari. Certes, cela ne le laissait pas indifférent de voir sa fille dans un tel état. Et à vrai dire... S'il se taisait, c'est simplement parce qu'il ne voulait pas qu'un tel mariage soit rompu. C'était... Un miracle qu'elle se retrouve avec un homme tel que lui. Il était hors de question de tout gâcher. Pour son bien, pour son bien à elle. Toujours la même excuse.

Mais, il était vrai que Valerius ne voulait que son bien. Seulement, il s'y prenait de la manière la plus mauvaise qui soit. Il la protégeait, la couvrait de présents, et lorsque sa jalousie maladive ou sa violence étaient mises de côté, il était un homme aimant, il fallait l'avouer. Malheureusement, dans l'esprit de Cornelia, ses mauvais côtés prirent plus de place que ses bons côtés. Au point qu'elle se mit un jour à prier pour sa mort après qu'il l'ait, pour la énième fois, forcée à partager sa couche un jour où elle avait tenté de l'éviter. Le plus ironique ? Quelques semaines plus tard vinrent des nausées. Des maux de tête. Elle était enceinte.

Étrangement, sa grossesse, au lieu de l'adoucir, le rendit encore plus invivable que d'habitude. Des cris, des règlements de compte, constamment... Et tout le stress que cela lui causa finit par être à l'origine d'une fausse couche alors qu'elle en était à son cinquième mois. Sa santé étant, depuis sa plus tendre enfance, très fragile, les médecins crurent qu'elle ne s'en sortirait pas. Et à part lui donner quelques remèdes, ils ne purent rien faire, la laissant alors dans sa chambre à se tordre de douleur. A sa grande surprise... Son mari passa toute la nuit à ses côtés. Il la prit dans ses bras, tenta tant bien que mal de calmer ses douleurs et ses larmes tout en lui demandant sans cesse de l'excuser. Bien qu'à ce moment, Cornelia ait été trop distraite pour s'en rendre compte... Eh bien, par la suite, elle se rendit compte qu'il s'agissait là d'une des rares fois, pour ne pas dire la seule, où il lui demanda  explicitement de l'excuser. Certes, après l'avoir frappée, il lui arrivait de lui offrir un présent, ou d'avoir une petite attention envers elle par la suite, pour se ''réconcilier'' mais rien de plus.

Évidemment, aussitôt cet incident passé, les choses revinrent à la normale... Bien qu'insupportée par le comportement de son mari, Cornelia supporte tant bien que mal, n'ayant d'autres choix de toute manière. Il lui apportait une certaine protection dont elle ne pouvait être à l'origine à elle-seule face à ses oncles et cousins, et que des alliés dont son père l'entoura venaient renforcer. … Si seulement elle était née homme, sa vie en aurait été transformée. Quelle injustice, que d'être une femme.