Aelia Julia ♠ Sa lumière éclatante fait trembler ses ennemis, mais c'est la lumière déclinante qu'ils devraient avoir peur

→ Ce que je pense de Pompéi
Pompéi n'est qu'une cité de pauvre. L'on n'en parle que trop. Je trouve Pompéi bien moins intéressante que Rome. Plus poussiéreuse et sale, pourtant c'est la ville d'une branche de la gens Aelii. La ville de notre si chère empereur me manque. Mais Pompéi est une ville qui a l'avantage de m'épargner la chaleur étouffante des étés à Rome. J'en ai horreur, ce temps ruine mon teint. Mais, j'aime tellement la villa Limona. Ces citrons sont des délices, et la villa est magnifique, elle surplombe la mer. De plus, Pompéi est tout de même une ville sympathique. L'Odéon est vraiment un endroit agréable et les ruelles sont magnifiques. De plus, le vin est un délice, et c'est bien pour cela que Pompeii mérite de rester dans les mémoires.

→ Ce que je pense de la politique
La politique, c'est plus qu'une affaire de famille. C'est une véritable malédiction. Son père est un haut magistrat, sans doute sera-t-il bientôt consul. La jeune fille n'est pas dépourvue de sens de l'intrigue. Sous son apparence de colombe, elle a en effet une langue de vipère. Un véritable petit cygne, belle et douce, mais attention, elle mord. Julia aime les joutes verbales qu'offre la politique. Et, elle dispose des armes de la femme. Le charme, la séduction et elle est devenue maître dans l'art de séduire. Je suis une combattante de l'ombre, la technique consiste à faire croire que l'idée vient de la personne en face. Stupides que sont les êtres humains.
 
→ Ce que je pense des jeux
Quel jeu étrange. Je ne supporte pas qu'on sacrifie de si beaux spécimens pour le joies d'une plèbe stupide. Ils réclament du sang pour rien, et on perd des hommes forts pour rien. Je ne supporte plus de voir mourir des hommes aussi beaux et aussi parfaits. Leur exotisme est un air frais sur l'empire Romain. Ce n'est pas sujet à discourir, on devrait interdire de tuer les délices de notre monde.
Après, je n'ai aucun problème avec les giclements de sang. Ce n'est vraiment problématique. Il arrive même que je doive détourner les yeux. La violence n'est que la preuve que les hommes sont des bourrins. Après, je respecte leur place et je sais où se trouve la mienne.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
L'on peut me souhaite de garder mon rang et même de monter plus haut. Je me verrais bien tranquillement avec de l'argent et du pouvoir. Mais, je ne veux qu'être libre. J'ai eu la chance d'être marier à un homme, enfin une sorte d'homme. Je voudrais être marier à un homme puissant, un homme d'étoffe. Non une parodie d'être humain. La reste viendra avec le temps, j'ai déjà ce qu'il faut à une demoiselle de mon âge, un mariage et bientôt une nouvelle épopée, dans les bras d'un homme.

→ Ma pire crainte
La Mort sans rester dans les mémoires. Je veux qu'on se souvienne de moi, je veux qu'on se rappelle de ma vie. Le Styx m'emportera trop tôt et avec moi mes rêves de gloire. J'ai peur de retourner dans de nouvelle guerre. Pour moi, ce serait tout perdre. Je crains de perdre ce que ma famille à si durement acquit puis conservé. Survivant des innombrables crises qu'à subit le grand Empire Romain. Gloire à Auguste d'avoir ramener la paix à ceux qui le mérite, nous !

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Les Dieux, je suis très pieuse. Malgré mes différents vices, je suis certaines qu'ils veillent sur l'empire romain. Je n'aime pas particulièrement Diane, je trouve la vierge chasseresse égoïste. Mais, j'admire son courage. J'apprécie particulièrement Minerve, elle a en elle tout ce que je recherche, mais je vénère Junon pour sa puissance. Elle règne d'une main de maître sur l'Olympe. J'aime Neptune contrairement à la plupart des Romains. D'après moi, mieux vaut tous les adorer.

On a tous des rêves, des souhaits et des passions. Et je ne fais pas exceptions à la règle. Je veux plaire et profiter de la vie. J'arriverais à rendre ma famille fière, à tendre vers l'idéal de la jeune Romaine et à atteindre les sphères du pouvoir. Mon histoire n'appartient pas à des pauvres plébéiens, mais je tenterais de vous la racontez. Que les témoins prennent actes.

Roma, -40 avant Jésus Christ

"La puissance appartient à ceux qui peuvent la maîtriser."

Encore une heure à étudier. L'ambiance est tellement studieuse. On entendait le vent soufflait en cette joyeuse matinée d'Automne. Une enfant, plus tout à fait, ce n'était plus une enfant. Ses cheveux bruns étaient retenus en arrière par une rangée de perle. Un peu de rouge avait été mis sur ses lèvres pulpeuses. Ses dents mordillaient sa lèvre inférieure dans un joli plissement de chair. La jeune romaine semblait avoir du mal à résoudre ce mystère. Pourtant, elle adorait résoudre les mystères qui s'opposaient à elle, et elle y réussissait. Mais la phrase en grec semblait presque insurmontable.
-Vous pouvez y allez pour aujourd'hui Julia. Mais demain, j'exige que vous sachiez traduire cette phrase.
La demoiselle était Aelia Julia, la fille cadette de cette partie de la gens. La Romaine avait des cheveux d'un noir ébène. Elle avait des yeux couleurs ciels, dedans, l'on pouvait trouver des paillettes d'or. L'on raconte que ses yeux sont infinis et que l'on pourrait se noyer aux plus profonds de ceux-ci. L'on y lisait une étincelle d'arrogance et de mépris constant. Son nez était bien faits et sa peau porcelaine. Il pouvait parfois sembler qu'elle avait un grand front. Julia était de ses beautés sombres, voluptueuses, dont on a soit les grâces, soit le poison. Elle courait dans les couloirs de la demeure, passa comme un flèche dans l'Atrium et fonça dehors. Rome grouillée habituellement d'activité, mais aujourd'hui était un jour particulier. Octavie allait épouser Marc Antoine.
Le lendemain, Julia se préparait pour le mariage. Elle avait une très jolie tunique bordé d'or et des chaussures à la mode. L'on avait encore éclairci son teint et mis en valeur sa taille naissante. La magnificence du mariage éblouie le pays, mais aussi notre petite fille. Le couple ne manquait pas de charisme. Elle savait qu'Octavie pouvait aujourd'hui prétendre au titre de plus puissante femme de l'empire. Julia finit par aspirer à lui ressembler. La puissance éblouissait les yeux de l'enfant. Elle rêvait d'avoir elle aussi cette aura, qu'un simple levé de sourcil nous apporte la lune. L'ambition lui sied bien au teint et elle n'est pas prête de la quitter.

Roma, -32 avant Jésus Christ

"Le soleil n'offre aucune vérité. Sa lumière nous brûle et nous aveugle."

Le mois de janvier laisse une chape de froid sur Rome. L'on grelotte et l'on prit les Dieux d'être clément. Une rumeur court la vie se passe à Alexandrie. Julia n'a pas le droit de participer aux discussions entre le Pater Familias et son frère aînée. Mais, ce n'est pas cette interdiction qui l'empêchera d'écouter. Elle avait toujours eu son petit caractère, trop curieuse et romantique. Depuis le mariage de la sœur d'Octave et de Marc Antoine, la jeune fille l'admirait. Elle commençais à vouer à Marc Antoine une haine féroce. Il batifolait et brisait le cœur de son épouse, qui continuer de le protéger et de le couver. Mais elle n'avait pas le bon cœur d'Octavie, et priait pour qu'il meurt, avec son Égyptienne pétrit d'une ambition sans bornes et d'un cœur de glace.
Julia plaignait cette pauvre Octavie, mais elle savait qu'elle ferait un bon mariage. Elle ferait tout pour que la vie lui soit sympathique et le ménage correct. Elle serait l'ombre derrière lui, qui le protège et le soigne. L'ombre, peut-être était-elle la fille des intrigues. Son cœur, comme celui des Aelii, appartenait aux sombres complots et noirs dessins. La réputation du machiavélisme de cette branche n'est plus à faire. Julia ne faisait pas exception à cette règle. Les autres, ne portaient le nom d'Aelii que pour la frime. Ou alors, ce n'était que des bâtards, des moins que rien. Méprisante Julia ? Pas pour un sous.
Elle grelottait toujours quand des bras entourèrent ses épaules. C'était Lupus, on l'avait surnommé comme cela en raison de sa férocité sur le champ de bataille et de son côté solitaire. Il avait 21 ans, ce n'était pas vieux. Et surtout, Julia l'aimait. Son cœur battait la chamade, au contact de sa peau contre la sienne elle rougie. Elle le regarda dans les yeux et l'embrassa. Elle allait se marier. C'était tellement vieux pour un mariage. Il y a pourtant tellement longtemps qu'elle était fiancé, mais le mariage n'était pas encore consommé. La jeune patricienne était déchirée entre l'honneur de sa famille et l'amour qui faisait vibrer son être. Elle n'eut pas à hésiter très longtemps.
-Julia, je dois partir. Je me marie demain et je pars pour Ostia avec ma future femme. C'est avec regret que je te quitte. Mais jamais je n'oublierais tes caresses et la douceur de ta peau. Vale, Julia...
Une dernière caresse, un baiser et il partit. Julia laissa longtemps sa main sur ses lèvres, comme pour s'imprégner de Lupus. Elle resta prostré dans cette position. Le froid de sa chambre ne lui avait jamais paru aussi ardue. Les larmes ne coulèrent que bien plus tard. Elle ne pouvait accepter le fait de ne plus jamais le revoir. Les douces illusions de mariage avec Lupus était détruite. Il était pourtant riche, d'une noble gens alors pourquoi la déesse Fortune l'avait-elle abandonné ? Julia ne se releva que pour partir d'un pied nouveau. Plus forte que jamais, elle se faisait ses premières armes.

Roma, -28 avant Jésus Christ

"Il ne fallait pas voir en elle la fleur innocente, mais le serpent caché derrière."

Aujourd'hui, est un jour à marquer d'une pierre noire. La nuit de noces avait été horrible. Son mariage était avec un vieil homme de 55 ans. Déjà quatre ans qu'elle supportait cet parodie d'homme. Son contact la répugnait et les larmes coulaient trop souvent. Elle n'en pouvait plus et rêver chaque soir de l'étrangler ou même de la poignarder. Et ce soir ne dérogeait pas à la règle. Elle frissonnait à chaque caresses et son mari le sentait bien. Tout en suivant la courbe de ses seins, il lui murmura :
-Demain, je t'offrirais une nouvelle tenue, et nous irons voir une course si tu veux. J'ai des très bonnes places.
Elle ne bougeait pas, se laissant faire et tentant de ne pas le contrarier. Il continua se qu'il avait commencé. Profitant du corps presque parfait de sa femme. Ses caresses finirent par se faire plus pressantes. Le regard dans le plafond, elle subissait. Priant tous les dieux de la sortir de ce mariage. Il mourrait sans doute bientôt. Elle était une épouse aimante et dévouée, elle resterait stoïque. Lorsque son mari partit enfin, elle tremblait. Elle se sentait sale, mais c'était pour le bien de sa famille. Elle était persuadée qu'elle faisait de son mieux. Julia voulait se laver, être enfin propre, débarrassée des moments passés avec son mari.
-Leda, on va aux thermes. Prépare-moi.
Julia était rarement violente inutilement avec les esclaves. Elle pensait que blesser, ils ne la serviraient, et que la mansuétude était une grande qualité. Elle savait qu'il fallait avoir de la patience. Attendre son heure et frapper au bon moment. Attendre que son mari meurt, attendre qu'Octave prenne le pouvoir. Une nouvelle lui faisait croire que ce jour arriverait bientôt. Marc Antoine, ce renégat de général avait laissé tomber Octavie. Pourtant, elle continuait de se charger du pays et des affaires. La jeune romaine ne pourrait jamais être comme la sœur de l'empereur, mais elle fera tout pour s'approcher de cette idéal.
Les thermes de Rome étaient vraiment sublimes. Julia se reposait dans la piscine. Elle était entrain de se détendre enfin, de profiter de la vie quand un esclave vient lui apporter une rumeur déconcertante.
-Votre mari est malade, les médecins pensent qu'il va mourir dans la soirée.
Avec un air faussement inquiet, Julia se rendit au chevet de son mari, la Mort lui faisait un beau cadeau de l'emmener seule, elle n'aurait pas besoin de l'y aider. Son mari était fiévreux. Ses cheveux gris étaient collés à son front. Julia s'approcha de lui, lui prit la main et la serra. Les esclaves s'affairaient autour, lui épongeant le front. Julia

Pompeii, -27 avant Jésus Christ

"La pitié est un luxe, que je n'ai pas le loisir de m'accorder."
-Ma fille !
Julia leva les yeux de son livre, elle ne s'attendait pas à cette visite. D'un geste, elle lissa sa stola, remit en place ses cheveux noirs. Elle avait aujourd'hui cette beauté sombre qui se transmet dans le gens Aelii. Sa peau n'avait jamais été aussi pale. Durant quelques temps, l'on avait cru qu'elle n'était qu'une veuve noire, ayant tué son mari pour des fins lucratives. Mais, les soupçons furent rapidement lavés et elle redevint une bonne Romaine. Seulement, ses années de mariages puis les rumeurs mirent à terre toute trace de naïveté qui subsister encore. L'âme la plus pure se ternit obligatoirement sous les coups de la vie. Julia ne s'est pas contentée de se relever, elle a mis à terre la vie et tente de se débrouiller du mieux qu'elle peut.
-Père ! Comme tu m'as manqué.
Elle l'aimait son cher Père, il n'avait toujours voulu que c'est intérêt et leurs avis étaient souvent le même. Elle le prit dans ses bras, et posa sa tête sur son épaule. Il était son soutient, jamais elle ne chuterait avec lui à ses côtés. Elle inspira profondément et se laissa aller. Julia savait qu'elle devra sortir de ce cocon dans quelques instants pour affronter le monde. Elle aurait voulu un mari comme son père. Un homme, un vrai, capable de la protéger et qu'elle soutiendrait. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Tubero venait.
-Julia, tu vas devoir te trouver un mari. Je sais que tu as souffert de la perte de ton premier mari, mais le deuil est terminé. Pompeii est la ville parfaite pour que tu trouves un mari digne de notre famille. Je compte sur toi.
Le silence régna sur l'atrium. La villa Limona était une belle maison sur les hauteurs de Pompeii. Elle portait son nom car les citronniers étaient plantés tout autour de la maison. Un rayon de soleil éclaira le visage de Julia. Elle avait un air satisfait sur le visage. Tout se passait comme prévu. Un mari riche et tout rentrerait dans l'ordre.
-Mon enfant, je dois rentrer à Roma, sur le bon vouloir de notre empereur, mais ton cousin Quintus est toujours à Pompeii. Je les chargeais de veiller sur toi. Et puis, tu t'entends bien avec sa fille aînée.
Elle n'aurait pas pu rêver mieux. Son arrivée à Pompeii lui a heureusement permit de retrouver cet homme. Son cousin, si cher à ses yeux. Sa violence et son intelligence ne lui faisait absolument pas peur. Ils adoraient discutés intrigues et complots ensemble. Il lui faisait confiance, à elle et à sa fille. Les autres n'entraient pas dans la confidence. A eux deux, trois même avec sa fille, la région autour du Vésuve allait trembler. Méfiez-vous, la lumière et le danger n'éblouit pas les yeux des Aelii.