Livius ♦ Dum spiro, spero.

→ Ce que je pense de Pompéi
Une belle ville. Mais ça reste une ville. Sans compter qu'il y a trop de soleil. Je préfère la pluie, le froid, les grandes plaines herbées, les falaises rocailleuses contre lesquelles la mer vient s'écraser... Ici tout parait asséché, autant que le coeur de la plupart des gens qui y vivent...

→ Ce que je pense de la politique
La politique est comme un jeu d'échecs. Et je ne sais pas y jouer. Ca ne m'intéresse même pas. Je ne suis pas doué pour la comédie de toute façon et les politiciens sont experts en la matière.

→ Ce que je pense des jeux
L'arène est mon domaine. Je ne vis que pour les combats, les acclamations et le sang. Je ne suis pas un esclave banal, même si ça peut paraître ridicule voir pompeux de parler ainsi. Je combats avec ardeur et les morts que je laisse derrière moi me font gagner le coeur de la foule. Certains connaissent mieux mon nom que celui de grandes pompes ! Oui sommes plus que de simples esclaves. Nous sommes les Dieux du sable et du sang !

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Je mourrais comme tout le monde, et si je clame que mourir glorieusement dans l'arène est mon but, dans le fond, j'aimerais retourner dans mon village. Mais ce n'est qu'un doux rêve...

→ Ma pire crainte
Je n'ai peur de rien. Je n'en ai pas le temps ni le loisir. La peur c'est bon pour les hommes libres ! Et les riches ! Je n'ai plus rien à perdre... Sauf mon honneur, mais ça, croyez moi, ça ne va pas arriver !

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Les Dieux de l'arène ont toute ma foi. Je prie parfois en silence les Dieux Celtes. Mais je ne fais pas état de mes croyances, et je respecte celles des autres.

Livius est né sur l'île de Bretagne, dans un village en bord de mer. A cette époque il s'appelait Adair. Fils de pêcheur, à ce moment là, rien de grand ne semblait l'attendre. Il passait sa vie entre le bateau de son père, les plages à perte de vue, les falaises saillantes, les forêts vertes... Une vie simple mais agréable en compagnie des siens.
Seulement, à 13 ans il commis un meurtre. Alors qu'il revenait des bois, il découvrit le corps de sa petite soeur inerte sur le sol, un homme s'éloignant d'elle en jetant des regards à droite et à gauche. Livius ne réfléchit pas et se jeta sur lui comme un forcené. La lutte fut difficile mais le gamin était si enragé qu'il parvint à avoir le dessus et explosa le crâne de l'agresseur avec une pierre. Lorsqu'il rentra chez lui plein de sang et le corps de sa soeur dans les bras, ses parents paniquèrent. Ils savaient que malgré les faits, Livius serait puni de mort pour avoir tué l'un des leurs. Son père organisa donc sa fuite, le conduisant à un plus grand village et le laissant à un ami marchand. Ce jour là, Livius avait tout perdu et il changea du tout au tout.
L'enfant joyeux et drôle, laissa place à un jeune homme froid, distant, violent. Loin des siens, Livius du faire sa place dans un monde d'adultes et de charognards. Il portait des charges lourdes, dormait entre les caisses sur les quais, mangeait rarement à sa faim... Son joli minois comme sa maigre bourse en attiraient plus d'un et il apprit rapidement à se défendre.
Un an plus tard, il fut vendu à un autre marchand et embarqua sur un navire en direction de la Gaule. Si la vie sur les quais avait été difficile, celle en mer l'avait été encore plus. Et pourtant Livius s'y plaisait. Sans doute que ça lui rappelait son ancienne vie. Parfois il se mettait à penser aux siens. Que faisaient ils ? Comment allaient ils ? Briséis, son autre soeur, allait elle bien ? Mais quand les pensées et les souvenirs devinrent trop douloureux, Livius décida de les oublier. Il ne pensait plus qu'au jour le jour, qu'aux hommes qui partageaient dorénavant sa vie sans pour autant avoir l'impression d'être lié à eux.
Sans compter que c'est un jeune homme assez difficile. Son caractère ne lui attire pas que des amis. Il ne manque pas de respect envers les "sien"s mais son franc parler et son impatience ne sont pas des défauts toujours appréciés. Les anciens tentent de lui apporter un peu de sérénité pour lui apprendre à être plus posé et plus sage mais il est têtu comme une mule. Lors des arrêts aux ports, il est souvent à l'origine de bagarres. C'est comme si le sang l'excitait.
Si bien qu'il y a six ans il tua l'homme qu'il ne fallait pas : un romain. L'homme battait une prostituée et sans chercher à comprendre Livius s'en mêla. L'issue de la bagarre fut fatale pour le soldat romain et pour Livius aussi. En quelques sortes. Il fut arrêté et condamné à l'esclavage.
Rapidement il fut racheté par le maître Ludus, puis un autre, et un autre. En fait il en connut plusieurs et se fit une certaine réputation. On le surnommait Le Serpent : agile, rapide, vicieux. Lorsqu'il tenait un adversaire il ne le lâchait plus. Il y a un an, attiré par cette certaine renommée Lucretius le voulu pour son ludus, certain que ce nouveau gladiateur pourrait lui rapporter gros.
C'est ainsi qu'une nouvelle vie commença pour lui. Une vie pas plus difficile que les dernièrse à ses yeux, et dans laquelle il se sentit plus à sa place. Cette fois il avait l'impression d'avoir retrouvé une famille, des frères. Certes chaque fois qu'il entrait dans l'arène il pouvait ne pas en sortir, pourtant il ne s'était jamais senti aussi vivant. Quand aux entrainements impitoyable, la bouffe infecte, les conditions de vie misérables... Il n'y prêtait même plus attention, c'était devenu une habitude depuis longtemps déjà. Au moins là on l'acclamait, on l'encensait, on l'aimait. Là, debout au milieu de l'arène, couvert de sang, la tête de son adversaire dans la main, il était quelqu'un. Il était Livius.