Le voleur reconnait le voleur, le loup le loup. LAETONIA HOSIDIA LIVIA. end

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Laetonia Hosidia Livia incarnée par natalie dormer Ave, étranger! Je suis Laetonia Hosidia Livia, fille de Proculus Laetonius . Née à Pompei, il y a 26 ans, je suis d'origine romaine. La déesse Fortune a fait de moi une membre de la plèbe pompéienne et j'ai pour famille Volesus Hosidius (59 ans), mon époux, Hosidia Ovidia (7 ans), ma fille, Vopiscus et Vibius Hosidius (jumeau - 5 ans), mes fils. Il y a aussi Proculus Laetonius (41 ans), Secundus Laetonius (36), Tertius Laetonius (33 ans), Quartus Laetonius (26 ans - jumeau), Quintus Laetonius (24 ans), Sextus Laetonius (20 ans) et Septimus Laetonius (17 ans) , mes frères et  Lucretia Laetonia , ma grand-mère paternelle. Sans compter d'innombrables neveux et nièces ainsi que les épouses de mes frères ainés.          Plus de 2000 ans plus tard, c'est Nemo qui m'incarne. Qui es-tu? Fiou, je suis qu'une petite fan de votre forum qui l'a découvert il y a looooonngtemps, mais qui n'osait pas s'inscrire, faute d'avatar à mon goût malgré une idée de personnage, aujourd'hui me revoilà, avec un perso et un avatar qui me plait, en espérant ne pas m'être trompé au niveau des prénoms du perso, j'ai relus trois quatre fois tous les sujets sur les prénoms, j'ai fait des recherches wikipédia (preuve de mon sérieux n'est-ce point? (a) ), mais je suis quand même sur de moi qu'à 72%    A part ça j'ai 23 ans, je suis insomniaque et je rp depuis six ou sept ans, je n'ai pas une très bonne notion du temps, et puis je crois que c'est tout ce qu'il y a d'intéressant à savoir sur moi xD    Si je venais malheureusement à quitter le forum, j'accepte [x] que mon personnage soit adapté en scenario / [x] que le staff le fasse disparaître de Pompéi par mort ou départ (cochez selon vos préférences), et ce pour permettre à mes liens importants de ne pas être gênés. Mais ça n'arrivera pas.

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   → Ce que je pense de Pompéi
   Inutile. Ennuyeuse. Sans intérêt. Voilà ce que je pense de cette cité qui n'en vaut pas une autre et qui a mes yeux n'est rien d'autre qu'un amas de pierres dans lequel je suis obligée de vivre, ou plutôt survivre. La cité en elle-même n'a aucun attrait, ses habitants en ont encore moins. Vindicatifs, arrogants, ils sont à l'image de leur cité, dépassée et inutile.

  → Ce que je pense de la politique
  Elle sera toujours là, car il y aura toujours des hommes avides de pouvoirs et de richesses, à mes yeux la politique est beaucoup plus intéressante à observer qu'un combat de gladiateurs, voir des hommes et des femmes se manipuler, se mentir, c'est distrayant, surtout lorsqu'ils chutent et perdent face à plus fort qu'eux. Juste récompense, le gagnant d'un jour est toujours le perdant de demain. Y participer n'aurait aucun intérêt à mes yeux, rester spectatrice silencieuse me semble bien plus intéressant.
   
  → Ce que je pense des jeux
  Je n'aime pas l'esclavage. Je n'aime pas l'idée qu'on oblige des hommes à se battre pour leur survie. Je n'aime pas l'idée qu'on les prive de leur liberté, une liberté qu'on leur lance au visage en guise de carotte pour qu'ils se battent avec davantage de conviction... Je n'aime pas tout cela. Malgré tout, je dois admettre que j'aime les voir se battre, en réalité, j'aime la beauté des combats, même si tout ce qu'il y a autour de cette beauté me rend malade. Je n'ose l'admettre, car je me sens coupable d'autant apprécier le sang versé et de voir en de tels crimes de la beauté, mais c'est un fait, la guerre est une chose qui m'attire, plus que la paix. Cela étant, tout serait sans aucun doute encore plus glorieux si les combattants avaient le choix.

  → Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
  Mourir sans perdre ma dignité. Voilà ma seule ambition. Le reste n'est que fioriture. La richesse, le pouvoir, les bijoux, les grandes maisons, la flopée d'esclaves, les compliments, les hommes, les femmes, les enfants, tout ça n'est rien à mes yeux... Je vois le monde tel qu'il est, fade et cruel, alors pourquoi persister à vouloir y survivre... Il y a peut-être une chose que je rêverais de voir avant ma mort, la chute de Rome et la libération des esclaves.

  → Ma pire crainte
  L'humiliation. Perdre tout du jour au lendemain ne me dérangerait pas, je réussirais à rester digne, même dans la pauvreté, mais si je devais être victime d'une humiliation, les règles du jeu changeraient... Je ne suis pas cruelle. Je ne suis pas mauvaise. Mais je sais de quoi mon orgueil blessé peut être capable et je n'ai aucune envie de voir cela se reproduire, me retrouver face à cette partie de moi-même me fait peur et il s'agit là de ma seule crainte.

  → Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
  Il m'arrive souvent de prier, mais j'aurais du mal à vous dire quel dieu exactement. Je sais simplement qu'il y a quelque chose de plus grand que l'homme quelque part et c'est à cet être que j'adresse mes prières, seule, sans demander quoi que ce soit à qui quoi soit, sans mensonges, sans fioritures, simplement parce que j'en ai envie et non parce que je m'y sens obligé, effrayé par un quelconque gourou divin.

   Concentrée. Déterminée. Laetonia s'évertuait à tailler finement un bijou qu'une grande romaine avait commandé à sa famille. Peu de personnes le savaient, mais depuis des années c'était les femmes de la famille qui donnait un tel panache, un tel éclat à leurs joyaux, des bijoux faits de pierres précieuses, d'or et d'argent et dont les plus riches s'arrachaient les plus rares spécimens à travers tout le pays et plus loin parfois. Unique et fantaisiste, personne ne restait indifférent face à leurs créations et si sa grand-mère restait l’œil vif, observant les œuvres de sa petite-fille, aujourd'hui c'était Laetonia qui devait se charger de la majorité des commandes ou tout du moins, des plus importantes. Elle aimait cela, la solitude que lui conférait cet art. Enfermée dans son atelier, elle savait que personne ne viendrait la déranger. Le silence. La presque nuit, simplement éclairée par une bougie. Voilà tout son don elle avait besoin. Malheureusement, si elle pouvait se permettre d'ignorer les invitations d'autres Romaines, comme toutes les femmes, elle ne pouvait faire fit des appels de son époux. « Domina? » L'esclave était rentrée doucement dans la pièce, essayant de ne pas surprendre sa maitresse, ce qui ne marcha qu'à moitié, puisque la belle se mit à sursauter, rayant légèrement son travail du jour. Elle pourrait le rattraper aisément, mais ce n'était pas vraiment le meilleur moyen de la mettre de bonne humeur et on pouvait le voir sur son visage, bien qu'elle tentait de faire bonne figure. « Qui y a-t-il ? » « Dominus vous demande auprès de lui... » Elle hocha la tête, lui offrant un faible sourire avant de poser ses ustensiles. Cette esclave était la seule qui avait le droit de rentrer dans son atelier, elle la connaissait depuis presque toujours et au-delà d'une relation maitre-esclave, ou même amical, quelque chose de presque fraternel était né entre elles. Elle ne lui cachait rien, ni ses états d'âme, ni ses envies, car elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance, qu'aucun mot ne sortirait d’entre ses lèvres, hormis si elle le lui demandait. Il n'y avait plus d'ordres à donner, Misandei faisait simplement un travail, presque libre de ses mouvements, affranchis en quelque sorte, même si elle restait aux yeux du monde l'esclave attaché à Livia. Sur le chemin elles échangèrent un rire discret en se remémorant la tenue ridicule d'une jeune romaine , invité quelques lunes auparavant dans la demeure des Laetonius et qui semblait intriguer pour se rapprocher d'un des plus jeunes de la fratrie, un rire qu'elles durent calmé bien vite en arrivant devant la chambre Volesus, l'époux de Laetonia depuis presque dix ans maintenant.

Elle se mit à genoux à côté de son lit, posant sa main sur la sienne, inquiète de son état. Volesus était surement le meilleur mari dont elle aurait pu rêver. Amoureux à en perdre la tête, il ne l'avait jamais maltraité, lui offrant ce qu'elle désirait, liberté, confort et protection. Il avait même attendu trois ans avant de consommer leur mariage et ne la forçait nullement à assouvir ses plus bas instincts. Il savait ce qu'il risquait à le faire de toute façon. Plus soumis que dominateur, il ne semblait pas faire grand cas d'être manipulé, rejeté ou mal aimé par son épouse, peut-être s'était-il résigné à n'être que son époux, à ne pas vraiment faire partie de sa vie, à espérer, jusqu'à son dernier souffle, la voir tomber d'amour pour lui comme lui pour elle. L'espoir, c'est tout ce qu'il lui restait, aujourd'hui il ne semblait même plus avoir la force de se déplacer tout seul. La maladie le rongeait et il savait sa fin proche. C'est elle qui s'occupait de son traitement, désormais coutumier de la médecine et de toutes ses dérives. Son époux l'avait initié très vite, lui-même grand médecin de renom à Pompéi, elle l'avait suivi dans biens des missions, avait appris, plus que de raison, et c'était finalement trouvé une passion lugubre pour se domaine pourtant synonyme de vie. Elle aimait concocter ses remèdes, apprendre le fonctionnement du corps humain, combien de fois avait-elle laisser libre cours à sa curiosité sur des cadavres ramenés par Secundus, son frère lui-même médecin? Tous deux partageaient cette passion morbide pour la connaissance et tout le monde dans la famille était au courant de leurs expériences sans aucun doute interdites. Secundus était celui qui trouvait les corps, pas toujours de façon très naturelle si vous voulez mon avis, Laetonia, elle, était celle qui les examinait, avec minutie. La même minutie qu'elle avait lorsqu'elle s'occupait de ses mixtures étranges, dont elle avait appris les recettes auprès de voyageurs, venant de lointain pays, des voyageurs qu'elle avait coutume d'héberger chez elle, noble ou pas, simplement pour écouter leurs histoires, vivre leurs aventures à travers des mots, apprendre de leur lointain savoir... Comme ses potions. Onguent , pour certains, poisons, pour d'autres et aujourd'hui, qui sait ce qu'elle versait dans le verre d'eau de son époux. Était-ce vraiment des herbes capables de le soigner? Ou au contraire, des plantes qui s'acharnerait à le garder ainsi, malade et faible? Dur à dire.

Livia n’avait rien contre son époux, il était un homme adorable, elle le confessait sans mal, mais elle restait son épouse d'infortune. De plus, elle s'était très vite rendu compte que depuis qu'il était incapable de bouger, c'était elle qui dirigeait leur maison... et uniquement elle. La belle secoua la tête légèrement, préférant éloigner ses pensées de son esprit avant d'offrir un baiser sur le front Volesus, quittant alors la pièce, sans plus de tendresse ou de ménagement. Le faire souffrir n'était pas son but, lui mentir non plus et malheureusement, l'un ne semblait pas aller sans l'autre.

« Domina! » Une nouvelle fois la jeune Hosidia se stoppa net, laissant échapper un soupire avant de se tourner vers Misandei, attendant l'énième nouvelle qui allait désordonné sa journée. « Votre grand-mère est là... » Pourquoi se sentir si surprise qu'elle soit ici? Après tout, sa grand-mère semblait avoir élu domicile chez elle, à dire vrai, elle était chez elle partout chez les Laetonius, autant chez ses frères qu'ici. Après la mort des parents de Livia il y a seize ans, c'est elle qui était devenue la matriarche de leur famille, secondé de près par sa petite-fille et personne n'a jamais rien trouvé à redire à se fonctionnement, pas même l'ainé du clan, bien content de pouvoir compter sur elles, ravi de pouvoir déléguer un si grand pouvoir. Il était peut-être le plus âgé chez les Laetonius, mais il n'avait jamais eu un tempérament de leader, une vérité qu'il avait acceptée il y a longtemps, tout comme la majorité des hommes de cette famille. Chez les Laetonius, les femmes dirigent, les hommes suivent, et elles se moquent qu'officiellement ce ne soit pas ainsi, tant que dans les coulisses elles tirent les ficelles, passer pour faible de l'extérieur ne les touchait pas. En théorie en tout cas, en pratique, Livia avait tout de même un peu de mal à suivre cette règle. Être reconnu n'était pas important, par contre, passer pour faible ou soumise, ça , c'était autre chose. « J'ai failli attendre! Où êtes-vous allé chercher ses figues? Sur l'Olympe? » Lança la sextagénaire, avec tout le tact qu'on lui connaissait. Elle était moins douce et respectueuse avec les esclaves que sa petite fille, et il s'agissait là sans doute du seul et unique point de discorde entre les deux femmes. « Ne t'étonne qu'ils montrent les crocs si tu t'obstines à les rabaisser ainsi ma chère grand-mère... » Cette dernière eu un sourire, amusé par ses propos qu'elle trouvait bien futile de la part d'une Romaine, mais peu importent, elle n'était pas là pour parler des esclaves, non, une tout autre mission l'amenait en ses murs si colorés. Elle fit donc signe aux servantes de s'en aller, seule Misandei lança un regard à sa maitresse, cherchant son approbation, ce qu'elle lui offrit d'un signe de tête. Misandei était surement la seule ici à ne pas craindre la matriarche, à ne craindre aucun Romain en réalité, ne bougeant que si Livia le lui ordonnait.

LUCRETIA ; « C'est à propos de ton frère... »
LAETONIA ; « Je crois qu'il va falloir se montrer plus précis, tu n'es pas sans savoir que j'ai sept frères... »
LUCRETIA ; « Septimus. »
LAETONIA ; « Suis-je vraiment obligée de demander plus de détails ou imagines-tu que j'ai découvert il y a peu le don de lire les pensées? »
LUCRETIA ; « Avec tes frères nous pensons... » Laetonia laissa échapper un rire franc et naturel, pensant réellement que sa grand-mère se moquait d'elle.
LAETONIA ; « Mes frères et toi? Vraiment?... » Laetonia connaissait assez sa famille pour savoir qu'aucun de ses frères ne pensait vraiment par lui-même, suivant davantage les murmures de leur grand-mère, ou de leur sœur, que leur propre songe.
LUCRETIA ; « Entendu... JE pense qu'il est temps pour ton cadet de se marier... »

Les mariages. Sujet de grandes discordes dans bien des familles. Rarement chez les Laetonius. Tout le monde connaissait sa place ici bas et le destin auquel chacun devrait face un jour ou l'autre. Livia a toujours su qu'elle devrait se marier, elle a anticipé tous les scénarios possibles, du mari jaloux et possessif, au mari violent et brute en passant par la douceur même de la jeunesse, elle était préparée à toutes les possibilités. Alors, elle ne fut pas surprise d'être poussée dans les bras d'un homme de presque trente ans son ainé. Ses grands frères aussi connaissaient leurs responsabilités, ils s'étaient mariés sans se plaindre, l'un plus par amour que l'autre, même si au final, l'autre semblait plus heureux que l'amoureux. Comme quoi, l'amour ne fait pas un mariage. Aujourd'hui, seuls les plus jeunes demeuraient célibataires, profitant de leur condition et semblant peu désireux de trouver une épouse digne de ce nom. Quartius semblait prêt pour le mariage. Sextus, un peu moins, préférant un peu trop la compagnie de sa sœur, tout comme Quintus, quant à Septimus, lui, il fuyait les femmes autant que les hommes, et semblait se destiner au célibat par manque d'amour-propre. Il était le plus jeune, le plus fragile et celui qui considérait le plus Laetonia comme une mère, étant donné qu'il n'avait pas eu la chance de connaître leur parent, mort un an après sa naissance dans des circonstances tragiques. Entendez par là , empoisonné, même si officiellement et pour la majorité des membres de la fratrie, ils étaient morts de cause naturelle, dans un terrible accident incluant des chevaux, la nuit sombre et un peu trop d'alcool. Laetonia, elle, savait qu'ils avaient été poussés abruptement sur les rives de l'au-delà par sa grand-mère, qui désirait avant tout protéger ses petits enfants de la stupidité de sa belle-fille et de son fils unique. La mère de Laetonia avait une véritable emprise sur son époux, elle voulait gravir les échelons, devenir plus importante que l'importance elle-même, devenir plus riche que la richesse, voir son nom graver dans le marbre du temps. Elle était prête à sacrifier n'importe quoi pour cela, même ses enfants, surtout ses enfants, notamment en mariant son unique fille à un homme des plus détestables. La belle n'avait qu'une dizaine d'années à l'époque et pourtant, on l'avait déjà fiancé à ce monstre qui malgré son jeune âge n'hésitait pas à lui lancer des regards lubriques. Ce fut le mauvais choix de trop pour Lucretia, qui préféra mettre un terme à la folie de sa descendance. Devenir puissant, oui, mais pas au prix de ses petits-enfants. Si l'ont peu loué une chose à cette sextagénaire exigeante, c'est bien l'amour qu'elle porte à sa famille, malgré la cruauté dont elle peut faire preuve parfois. Elle est comme une louve, prête à mordre pour protéger sa meute ou à en sacrifier un membre pour le bien des autres.

La discussion fut longue et fastidieuse. Lucretia se sentait obligé de convaincre Laetonia du bien-fondé de cette union, surement parce qu'elle savait que si elle était contre, toute sa fratrie la suivrait. Elle était la seule à ne faire qu'observer les autres dans leurs manigances depuis quelques années, la seule à ne pas désirer ardemment une vie encore meilleure que celle qu'elle avait, mais étrangement, c'est tout de même son avis que ses ainés attendaient avant de prendre une décision soufflée par leur grand-mère. Surement parce qu'ils savaient qu'elle était assez en dehors de ses histoires pour avoir un avis sincère sur le sujet... et qu'elle était la seule à ne pas craindre la colère de son aïeule. Prise au piège malgré elle. Ce qui avait le don de l'agacer. La belle coupa d'ailleurs court à la conversation, lançant un naturel et habituel « Tout ça m'ennuie fortement. » avant de quitter Lucretia pour rejoindre ses frères, plus que dépité par ses conversations stériles, comme toujours... Elle était ainsi, trop spontanée, pouvant ignoré n'importe qui lorsque la conversation l'ennuyait, ou alors quitter une table sans même un mot, peu importe qui se trouvait en face. Elle était connus pour ça, pour parler peu et agir trop.

▬ Elle préféra donc rejoindre les autres dans leur salle d'entrainement commune, une passion pour chaque Laetonius, surement parce que leur arrière-grand-père, père de sa grand-mère, était connu pour avoir été un gladiateur de légende, qui avait gagné sa liberté au fil des combats et de décennies de servitudes, ses enfants étaient nées romains libres, encore plus ses petits-enfants, grâce au mariage avec un Romain. Il avait vécu longtemps, très longtemps, profitant de ses années de liberté pour ne plus se battre, ne plus s'inquiéter, il vivait grâce à la petite fortune de son gendre et profitait de ses enfants et même de ses arrières petits-enfants. Fort et brave, il parvint à survivre très longtemps, un exploit, pour bien des gens, il faut dire que sa fille s'évertuait à le garder presque captif afin de ne pas le perdre, repos et repos, voilà ce qu'elle lui offrait afin qu'il puisse vivre aussi longtemps que possible. Elle voulait le garder à ses côtés à tout prix et travaillait dur avec son époux pour subvenir à ses besoins, mais ironiquement, elle passait si peu de son temps avec lui qu'elle n'a pu s'enrichir de ses connaissances et de sa vision du monde, bien au contraire, elle s'est habituée trop rapidement, trop jeune, de cette vie de Romaine libre. La seule distraction du vieillard était de raconter ses histoires à ses petits-enfants, de les éduquer pour qu'ils changent le monde comme il se plaisait à le dire, Laetonia en était particulièrement friand, avec son jumeau, passant le plus clair de ses journées et souvent de ses nuits à écouter ses aventures, il avait un tel don de narrateur qu'elle ne pouvait s'en détacher. Il évoquait sa vie d'esclave, avec cette lueur dans les yeux, perdus entre le déchirement, la nostalgie et l'horreur. C'est l'histoire de sa vie qui façonnait la façon de voir de Laetonia, à chaque fois qu'elle voyait un esclave ce faire fouetter ou réprimander, elle imaginait son aïeule à la place de cette personne, déchirer à l'idée de la souffrance qu'il avait ressentie à l'époque. Aujourd'hui, ça n'a pas beaucoup changé malgré la disparition de son arrière-grand-père il y a quelques années, au contraire, elle continue de le voir dans chaque esclave, dans chaque gladiateur et si elle désire secrètement les voir s'élever contre Rome, c'est avant tout parce qu'elle voit en eux cet homme qu'il était et que les voir gagner leur liberté, ce serait comme LE voir à nouveau gagner la sienne. J'admets aussi qu'une partie d'elle-même, plus égoïste, veut voir les choses changer simplement parce qu'elle s'ennuie. Le monde se répète, inlassablement, les mêmes gestes, les mêmes injustices, les mêmes stupidités, elle ne le supporte plus et se sent dépité de tout, alors peut-être qu'une petite guerre sanglante serait le prix à payer pour voir ses journées devenir moins casanières. Elle a gardé l'éducation de son arrière-grand-père, mais elle reste aussi la petite-fille de sa chère grand-mère. ▬

Chaque demeure de chaque membre de cette famille ne formait qu'une seule grande demeure , à dire vrai, on pouvait aisément dire qu'ils vivaient ensemble malgré leur mariage respectif. Ce qui ne plaisait pas à tout le monde, les rumeurs allaient bon train au sujet de l'amour que partageait Laetonia avec certains de ses frères, ou même certains de ses frères entre eux, un amour loin d'être fraternel. Vérité ou mensonge? Difficile à dire. En tout cas, ils partageaient tout, les mauvais comme les bons moments, les naissances, comme les décès, la richesse comme la pauvreté, c'était un peu l'adage de leur clan : mourir debout ensemble ou vivre à genoux seul. Un lien fraternel fusionnel, une vérité absolue, imperturbable. Déjà enfant elle passait le plus clair de son temps avec eux, incapable de s'en séparer, peu importe la différence d'âge, elle jouait au même jeu, elle faisait les mêmes bêtises, malgré les réprimandes de sa mère, une mère qui commença à très vite à s'en moquer, plus intéressée par les soirées mondaines et les jeux de pouvoirs que par l'éducation de sa fille. Laetonia était de toute façon peu encline à suivre les règles, sachant pertinemment que ça ne ferait que l'éloigner de ses frères. Notamment son jumeau, qui n'arrivait pas à vivre sans elle, et vice versa, la séparation fut tenter une ou deux fois, mais à chaque fois, les deux enfants s'en rendaient malade. Cette relation est devenue d'autant plus forte après la mort de leur parent, chacun jouant de temps à autres un rôle qui n'était pas le sien. Livia ne parla pas de cette idée de mariage aux siens, elle se contenta de faire quelques passes avec ses frères, comme lorsqu'ils étaient enfants, se montrant plutôt agile avec deux épées, même si elle n'avait pas leur force. Si elle connaissait les bases, c'est surtout parce qu'elle les avait regardées s'entrainer toutes sa vie, assimilant leurs talents malgré elle, même si entre nous, elle préférait largement observer les combats plutôt que d'y participer. Ses enfants ne tardèrent pas à arriver, avec plusieurs de leurs jeunes cousins, qu'elle attrapa dans ses bras sans tarder, souriante, paraissant heureuse, comme n'importe quelle mère comblée. Malgré ses sourires, ses rires, Laetonia avait toujours cette tristesse dans le regard, cette colère latente, incapable de sortir, comme prisonnière de son propre esprit. Torturée, elle s'en voulait de ne pas être heureuse, elle s'en voulait de vivre dans ce monde, un monde dont elle ne supportait aucun attrait... L'ennuie était son principal ennemi. Vivre, c'est ce qu'elle paraissait faire. Survivre semblait un terme plus juste.