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 Gone with the wind ♦ Antiope



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Ludus Naevius :: Caserne des gladiateurs
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Dim 28 Juin - 22:45
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TELL ME THE TRUTH

La tension montait peu à peu chaque jour dans les rues de la ville romaine. Serena le sentait au sein même du ludus. Plusieurs jours qu’elle ne parlait plus à Remus, depuis que celui-ci avait eu la brillante idée de vouloir la blesser suffisamment sérieusement pour que Sextus soit sûr de leur loyauté. Ne mettait-elle pas ses biens les plus précieux à l’abri pour ne pas que les esclaves rebelles ne lui volent toute sa fortune ? N’était-ce pas assez pour le convaincre qu’elle n’avait jamais eu l’intention de fuir ? Le gladiateur pensait que les romains et Sextus ne seraient pas capables de faire la différence. Les conséquences pouvaient être graves mais comment pouvait-il sérieusement envisager de lever la main sur elle ?

Ses exercices avec Antiope, elle les appliquait farouchement, bien décidée à pouvoir se défendre si jamais le destin la mener au devant du danger. Si seulement ceux qui voulaient partir pouvaient le faire sans laisser derrière eux une rivière de sang ! Revenant du marché, elle alla trouver Sextus quand elle entendit deux esclaves échanger quelques mots entre eux . Tendant l’oreille, elle put percevoir la teneur de leur conversation. Fronçant les sourcils, elle ralentit son allure, bien décidée à capter ce qu’ils cherchaient à ne pas révéler à trop haute voix.

Encore ces rumeurs... Serena côtoyait beaucoup la Domina et femme de Sextus. Etant à son service personnel, elle avait partagé nombre de ses doutes, de ses chagrins, de ses colères. Elle se souvenait bien du jour elle avait abordé le sujet d’Antiope, fraîchement arrivée. « Je suis sûre Serena qu’il me trompe avec cette traînée ! Si seulement elle pouvait mourir dans l’arène, pourquoi les dieux me sont-ils si cruels ? ». L’esclave essayait alors de la rassurer, arguant qu’il n’y avait pas eu de femmes auparavant et que Sextus souhaitait probablement s’assurer de son investissement. Car c’était ainsi que raisonnait le maître des lieux. Mais depuis le décès, tout semblait s’être calmé. Jusqu’à ce jour. Ainsi Sextus convoquait toujours la gladiatrice...

L’idée ne lui plût pas. Parce que plus les heures avançaient, plus elle observait ses pairs avoir des regards particuliers lorsqu’ils voyaient la jeune blonde traverser les couloirs. Par les temps qui couraient, il n’était pas bon qu’Antiope ait ce genre de rumeur sur le dos. Certains la traitaient déjà de traitresse. Non, il fallait qu’elle en ait le coeur net. Se pouvait-il que son amie soit vraiment ... Avec Sextus ? Accélérant le pas, elle remit la monnaie à son maître avant de repartir vaquer à ses occupations.

Elle obtint également le droit d’aller aider Antiope après l’entraînement, un honneur qu’elle avait réussi à obtenir. En réalité, les deux jeunes femmes s’entraînaient. Enfin, plutôt Serena. Elle apprenait avec la gladiatrice mais quand elle la retrouva ce soir là, elle lui fonça dessus et lui prit les mains. « Antiope, il y a des bruits qui courent dans les couloirs... Ce n’est pas la première fois que je les entends. Mais avec la révolte qui gronde, je ne peux pas croire de telles rumeurs. Es-tu une amante de Sextus ? ». Plantant son regard dans celui de son amie, elle ne la quittait pas des yeux, essayant de juger sa réaction. Serena n’était pas du genre à faire des détours pour obtenir la vérité. L’emmenant vers le bassin, elle entrerait dans l’eau sans aucune animosité, seulement contrariée.

Les gladiateurs en effet n’étaient pas tendre. Aucun ne l’était, même pas Remus. Serena en était parfaitement consciente et savait que la gladiatrice devait toujours prouver sa valeur à ces hommes de combat. Ceux-ci accepteraient mal qu’elle obtienne des faveurs en écartant les cuisses. « Tes frères ne t’ont donc rien dit ? Ou bien est-ce que c’est seulement dans la villa que ces rumeurs sévissent ? Je crains pour ta vie, Antiope. » Lui prenant la main, elle l’aiderait à se débarasser de la poussière qui lui couvrait le dos, faisant attention à contourner les éventuelles blessures avec douceur. « Sextus te force-t-il ? Pourquoi te fait-il autant mander ? Domina était toujours très contrariée et je la rassurais autant que je pouvais, mais j’avoue qu’aujourd’hui je ne sais plus très bien que croire. C’est pourquoi j’avais besoin de te parler. C’est pourquoi je t’ai posé cette question. Pardonne moi mon indiscrétion mais je suis seulement inquiète pour toi. Il n’est pas bon d’avoir des ennemis dans le ludus et dans la villa. Tes intentions avec la révolte ont-elles changées ? »

Parlant à voix basse, la brune savait que personne ne pourrait entendre leur conversation. Et c’était bien l’objectif. Remus l’attendait peut-être encore mais une fois de plus, la jeune femme se déroberait et il ne pourrait rien dire à Sextus sans risque de la voir sanctionner et de la perdre. Un chantage affectif ? Pas dans l’esprit de Serena qui avait juste besoin de prendre du recul pour analyser ses sentiments et ceux du gladiateur.

Arene
Mer 8 Juil - 20:59
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Antiope était épuisée. Chaque muscle de son corps semblait tendu, douloureux. La journée avait été longue, vraiment longue. Elle avait l’impression qu’on essayait de la tester, de la mettre à l’épreuve. Et si Doctore ne faisait pas spécialement attention à elle, il n’arrêtait rien non plus, mais il y avait longtemps que la gladiatrice avait arrêté de compter sur qui que ce fut. Les coups donnés avec ses épées en bois résonnaient encore dans ses bras qui tremblaient quelque peu. La marque de Naevius avait presque l’air d’avoir disparut sous la couche de poussière dans laquelle la jeune femme avait baignée toute la journée. Naevius… Peut être était-ce aussi pour oublier cette manière si abrupte avec laquelle son maître l’avait congédiée qu’Antiope s’était démenée comme une lionne ce jour-là ? Il lui avait ordonné de parler franchement, mais, comme elle s’y attendait, cela ne lui avait pas plu. Elle tentait simplement de le protéger, lui, son égo et sa réputation. Elle le savait ambitieux. Il avait été odieux et c’était là son privilège de maître. Pourtant la jeune femme aurait particulièrement apprécié de lui remettre les idées en place. Elle était aussi en colère après elle-même pour avoir parlé à cœur ouvert des rumeurs courant dans le ludus. Quelle naïveté de sa part. Stupides idées qui ne semblaient pas vouloir s’éloigner des pensées des esclaves. Elle ne pouvait rien y faire. La seule solution était de ne plus être convoquée par le maître, chose sur laquelle elle n’avait aucune emprise.

Allongée dans la baignoire des esclaves, plongée dans l’eau jusqu’aux épaules, ses cheveux bruns trempés, elle réfléchissait, et songeait qu’il n’était peut être pas plus mal d’avoir été congédiée de la sorte. Au moins, il y avait peu de chances qu’elle soit de nouveau convoquée et ainsi de nouveau, les rumeurs se tueraient. Elle était prête à s’endormir dans la baignoire, ne se sentant plus la force de bouger, quand Serena pénétra comme une tornade dans la salle des bains, semblant particulièrement troublée. La gladiatrice continuait de lui apprendre à se défendre plusieurs soirs par semaine, mais ce jour-là, elle ne s’en sentait pas la force. Elle allait renvoyer son amie quand celle-ci, sans préavis, l’assaillis par son discours.

-Antiope, il y a des bruits qui courent dans les couloirs... Ce n’est pas la première fois que je les entends. Mais avec la révolte qui gronde, je ne peux pas croire de telles rumeurs. Es-tu une amante de Sextus ?

Antiope en fut tellement surprise qu’elle en garda le silence quelques instants. Serena plaisantait ? Elle ne pouvait pas croire cette rumeur, pas elle !

-Je te demande pardon ?

Très vite, la surprise fit place à la colère. Qui était Serena pour venir lui faire la leçon ? Avait-elle des comptes à lui rendre ? La gladiatrice avait passé une journée assez harassante pour qu’elle n’ait pas en plus de justifications à donner.

-Tes frères ne t’ont donc rien dit ? Ou bien est-ce que c’est seulement dans la villa que ces rumeurs sévissent ? Je crains pour ta vie, Antiope.

Antiope se releva, sortant de l’eau et s’enveloppant dans un drap avant de faire face à Serena.

-Je te remercie mais je n’ai pas besoin de ton inquiétude, ce serait plutôt le contraire d’ailleurs. Quand à ces rumeurs, si tu les croies, je ne sais pas pourquoi nous pouvons nous appeler des « amies ». Les rumeurs sont toujours promptes à se répandre, mais la vérité, elle, est rarement écoutée.


La gladiatrice était hors d’elle. Quant à sa vie, elle était en danger, du matin au soir, dans le ludus et dans l’arène, comme celle de n’importe quel autre gladiateur. On avait souvent vu des entrainements mal tourner, ça n’aurait pas été une première. Serena tenta de s’approcher mais Antiope la repoussa. Si l’intention était louable, le ton, lui, la courrouçait.  

-Sextus te force-t-il ? Pourquoi te fait-il autant mander ? Domina était toujours très contrariée et je la rassurais autant que je pouvais, mais j’avoue qu’aujourd’hui je ne sais plus très bien que croire. C’est pourquoi j’avais besoin de te parler. C’est pourquoi je t’ai posé cette question. Pardonne moi mon indiscrétion mais je suis seulement inquiète pour toi. Il n’est pas bon d’avoir des ennemis dans le ludus et dans la villa. Tes intentions avec la révolte ont-elles changées ?

-« Domina » était une garce jalouse folle à lier qui m’avait prise en grippe et tu le sais très bien.

Ces paroles étaient sorties sans qu’elle ait pu les retenir, criant presque, contrastant avec le ton chuchotant de Serena. La mention seule de cette femme rappelait à Antiope des mois de torture morale dès que Dominus quittait la villa. Rien, jamais, ne s’était passé avec le maître, et pourtant, à chaque fois qu’elle était seule maîtresse en ces murs, et pire encore quand sa sœur lui rendait visite, Domina augmentait ses crises envers la gladiatrice qui n’avait d’autre choix que de subir en silence. Elle tenta de se reprendre, retenant ses cheveux bruns derrière ses oreilles, et inspirant pour se calmer.

-Si Dominus m’a fait mander, c’est parce qu’il avait confiance en moi pour une mission dont je ne peux parler, je suis tenue au secret. Quand à mes ennemis dans le ludus, qu’ils viennent. Au mieux ils serviront à étancher ma colère,…

Elle coupa abruptement sa phrase, avant de laisser le pire franchir ses lèvres. Au pire, elle rejoindrait ses morts. Antiope tenta de faire les cent pas pour se calmer quelque peu. Malgré la chaleur et l’humidité de la salle, elle frissonnait, non pas de froid, mais d’un rage contenue, la fatigue physique et morale n’aidant en rien. Elle avait tenté de prévenir Dominus, et il ne l’avait pas écoutée, ou alors si, mais trop tard. Et maintenant, elle allait devoir se défendre seule contre une meute de loups prêts à croire qu’elle bénéficiait de bien des avantages qui étaient pourtant inexistants.
Mer 15 Juil - 23:25
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YOU'RE QUITE UNFAIR TOO

Mieux valait pour la gladiatrice de ne pas parler des intentions des esclaves, autrement elle serait considérée comme un traître par ses frères et les traîtres ne survivaient pas. Pas dans l’arène, pas lors des entraînements, pas dans les quartiers qui leur était alloué. L’important était que les intérêts de leur maître resteraient saufs et Serena oeuvrait de tout son coeur dans cette entreprise, certes risquée mais elle ne pouvait pas rester simple spectatrice d’une révolte en laquelle elle ne croyait pas. Désormais, d’autres rumeurs se murmuraient dans les couloirs et l’esclave ne pouvait pas vraiment leur donner crédit. Mais, en ces temps troubles, et parce qu’elle ne pouvait certainement pas laisser les mauvaises langues délier des mensonges, elle préféra aller chercher l’information à la source.

Elle entra dans les bains et trouva Antiope allongée dans le bassin, essayant de se détendre. Serena aurait pu battre en retraite mais elle avait besoin de savoir. Elle ne fit donc aucun détour superflu. La celte pouvait lui répondre et reprendre son repos par la suite. La surprise, elle la lut sur le visage de son amie. Hochant la tête, Serena répété sa question. « Je suis désolée mais je ne compte pas t’importuner longtemps avec ça. Je préfère clarifier les choses, afin que nous puissions tous éviter de perdre notre temps sur ces rumeurs ». Le silence qui lui fit face amplifia ses craintes. Antiope allait-elle lui annoncer que tout ça était une vérité ? L’interrogeant du regard, elle la laissa se couvrir.

Les mots de la gladiatrice désarçonnèrent la brune. « Vérifier si le contenu d’une rumeur est vraie n’a rien à voir avec l’amitié. Si je n’étais pas ton amie, je m’en satisferais et m’amuserais à la répéter à quiconque le demande. J’ai au moins l’obligeance de venir te poser la question parce que la vérité compte pour moi ». La toisant du regard, Serena se savait inférieure si jamais Antiope la frappait mais elle ne comptait pas se laisser accuser d’être une mauvaise amie simplement pour poser une question. D’ailleurs, parfois, les rumeurs avaient un fond de vérité et ce n’était pas la première fois qu’elle entendait de tels mots sous le toit de Sextus. Mais peut-être qu’Antiope était en colère parce que c’était justement la vérité ? Rien n’était plus blessant que la vérité... Ou bien, il y avait quelque chose qu’elle cachait... ? Dessinant de multiples scénarios dans sa tête, Serena continua de l’interroger. « Domina » était une garce jalouse folle à lier qui m’avait prise en grippe et tu le sais très bien. » Les yeux de l’esclave se plissèrent. Comment osait-elle insulter leur défunte maîtresse ? Certes, elle était dépressive et avait parfois des obsessions terribles mais elle l’avait bien traité. Et si Serena avait passé du temps à la rassurer quant à la fidélité de son époux, il fallait bien avouer qu’il y avait des faits. « Ne l’insulte pas. Je sais qu’elle a été parfois injuste à ton encontre mais elle souffrait de maux que nous ne pouvions pas comprendre. Personne. »

Serena soupira. Antiope lui donna la raison qu’elle était venue chercher. Une mission secrète ? C’était inquiétant. La jeune femme se demanda pour la première fois si la gladiatrice était vraiment digne de confiance. Blessée également d’avoir été rejetée, elle baissa un instant la tête avant de la relever. « J’étais venue t’avertir parce que je sais combien la fraternité et le soutien des autres est important ici. Je m’inquiétais pour toi et oui, j’ai voulu aussi vérifié que tu ne vivais pas un autre enfer. Manifestement, ce sont à tes yeux des choses qu’un ami ne ferait pas. Un ami ne dirait rien, ne s’inquièterait pas et surtout ne chercherait pas à entendre la vérité de la bouche même de celle qui la détient. ». La colère se reflétait dans ses yeux. « Je te remercie de m’avoir néanmoins répondu. Je ferai passer le mot inverse pour étouffer cette vipère qui traîne dans les couloirs, en dernière marque d’une amitié que tu ne souhaites plus. »

Vexée ? Oui. Serena était depuis quelques semaines maintenant sur le qui-vive permanent. Angoissée, elle craignait toujours d’être trahie. En dehors d’Antiope et de Remus, les autres savaient juste qu’elle ne comptait à priori pas suivre mais qu’elle les aidait tout de même à préparer leur fuite. Elle jouait sur deux fronts et se sentait toujours en danger. Antiope allait vivre une situation similaire pour d’autres raisons et au lieu de se soutenir, elle n’aurait plus que Remus. « Je vais donc te laisser tranquille. » Annonçant son départ, elle mourrait d’envie d’en savoir plus sur cette mission secrète, pour se rassurer mais... Il fallait se rendre à l’évidence : la celte ne la considérait plus comme amie. Il ne servait à rien dans ces conditions de plaider. Elle avait présenté ses excuses, avait expliqué ses inquiétudes... Si Antiope refusait d’entendre, elle ne pouvait l’y obliger. Elle était aussi injuste et harpie que la Domina qu'elle avait insulté plus tôt dans l'esprit de Serena.
Arene
Ven 14 Aoû - 12:19
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La discussion s’envenimait. Antiope en avait conscience et ne faisait rien pour l’arrêter. Le seul fait que Serena ait pu un tant soit peu mettre sa parole en doute la mettait hors d’elle. Cela, allié aux souvenirs liés à leur domina défunte et le retour de ces rumeurs qui ne cessaient de la poursuivre lui donnaient des envies de meurtre. Pas sur Serena, bien sûr, mais sur n’importe qui d’autre. Une de ces nouvelles recrues qui n’avait pas encore compris de quel bois elle se chauffait, sans doute ? Cela aussi l’épuisait, le fait de devoir à nouveau faire ses preuves contre de jeunes imbéciles qui ne survivraient pas à leur premier combat – quand ils survivaient à l’entrainement menant à la marque – alors qu’il y avait trois années qu’elle était là et deux qu’elle combattait pour son Dominus. Un Dominus qui avait fait un coup assez osé en l’achetant et la présentant, et qui en payait désormais les frais au sein même de son Ludus, supportant les rumeurs propagées par ses propres esclaves. Les esclaves de maison n’étaient pas dignes de confiance, ils rapportaient tout ce qu’ils entendaient à d’autres esclaves qui eux-même les rapportaient à leurs maîtres. Un cercle vicieux dont Antiope avait été témoin elle-même pendant deux ans chez son précédent Dominus. A se demander comment et pourquoi la jeune femme ne les supportait pas, au point que leurs racontars tournaient l’une de ses meilleures amies – ou plutôt l’une de ses seules amies, avec la guérisseuse celte – contre elle.  

Le moment était véritablement mal choisit, laissant Antiope dire le fond de sa pensée sur leur défunte Domina. On ne disait pas du mal des morts, ni chez les romains, ni dans son peuple, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser la moindre de ses paroles. Elle ne la connaissait pas autant que Serena, et en savoir plus aurait peut être atténué si non modifié son jugement, mais elle n’en avait pas la moindre envie. A quoi bon de toute façon ? Le peu qu’elle lui avait fait vivre l’avait assez traumatisée de la sorte. Les rumeurs avaient courues parce qu’elle y avait prêté attention. Aurait-elle ignoré la gladiatrice comme elle ignorait les autres gladiateurs, rien de ceci ne lui serait jamais arrivé. Antiope, comme tous les esclaves, n’avait rien demandé. Et puis, les esclaves n’étaient-ils pas considérés comme des jouets dont leur Dominus se servent de la manière dont ils le souhaitent ? Etre jalouse d’une esclave, à Lugdunum, était du dernier mauvais goût – à ceci près que les femmes romaines n’étaient pas autorisées à jouir (le mot prenait tout son sens) des esclaves mâles en toute impunité comme leurs époux de leurs esclaves femelles. Cela n’empêchait rien au fait que Dominus était Dominus, et qu’elle était condamnée à mourir dans l’arène le jour où la Mort l’aurait décidé, si elle n’arrivait pas à trouver sa liberté assez vite. L’homme en lui-même avait ses attraits et ne laissait aucune femme indifférente, elle le savait. Et quand bien même il lui aurait plus, elle n’aurait pus que rêver à lui depuis sa petite cellule, voilà tout.

-Je suis désolée mais je ne compte pas t’importuner longtemps avec ça. Je préfère clarifier les choses, afin que nous puissions tous éviter de perdre notre temps sur ces rumeurs. Vérifier si le contenu d’une rumeur est vrai n’a rien à voir avec l’amitié. Si je n’étais pas ton amie, je m’en satisferais et m’amuserais à la répéter à quiconque le demande. J’ai au moins l’obligeance de venir te poser la question parce que la vérité compte pour moi.

Le doute lui-même n’autorisait pas Antiope à la pardonner. D’où elle venait, on ne doutait pas des siens. C’était d’ailleurs ce qui l’avait perdue, elle, mais aussi tout son peuple.

-Ne l’insulte pas. Je sais qu’elle a été parfois injuste à ton encontre mais elle souffrait de maux que nous ne pouvions pas comprendre. Personne.

Antiope eut un rire sarcastique. Bien sûr…

-J’étais venue t’avertir parce que je sais combien la fraternité et le soutien des autres est important ici. Je m’inquiétais pour toi et oui, j’ai voulu aussi vérifier que tu ne vivais pas un autre enfer. Manifestement, ce sont à tes yeux des choses qu’un ami ne ferait pas. Un ami ne dirait rien, ne s’inquièterait pas et surtout ne chercherait pas à entendre la vérité de la bouche même de celle qui la détient. Je te remercie de m’avoir néanmoins répondu. Je ferai passer le mot inverse pour étouffer cette vipère qui traîne dans les couloirs, en dernière marque d’une amitié que tu ne souhaites plus.

Le coup était bas, mais Antiope était fière. Elle était peut être une reine défunte, mais en avait sans doute gardé l’orgueil, du moins face aux autres esclaves. La perte de l’amitié de Serena la touchait, cela semblait irrémédiable, mais elle ne s’estimait pas assez avilie par les romains pour tenter quoi que ce soit pour retenir l’esclave brune. Si Serena avait ne serait-ce que tourné sa question d’une autre manière, plutôt que d’attaquer Antiope de front, tout se serait passé différemment : « j’ai entendu cette histoire, encore, ces rumeurs sont insupportables » ou encore « ils sont ridicules dans la maison, ils disent que… ». Elles s’en seraient esclaffées ensemble, mais au lieu de cela, elle l’avait accusée, elle aussi, et s’était comportée comme ces idiots qui parlaient à nouveau de ces rumeurs.

-Ne t’en fais pas pour moi, Dominus ne ferait pas le moindre mal à un objet si précieux, rétorqua-t-elle, narquoise, désignant son corps presque nu et couturé de cicatrices. Que tu infirmes ou confirmes ces rumeurs ne changerait rien, puisque tu es – ou plutôt étais, de tes propres dire – mon amie, personne ne te croirait, les rumeurs ont un attrait que la vérité n’a pas.

De plus, Antiope s’en voulait d’avoir mentionné la mission, même sans  aller plus loin, que son Dominus lui avait donné par rapport à Aquila Pia. Elle aurait mieux fait de se mordre la langue, quelle idiote ! Elle priait pour que Dominus ne l’apprenne jamais.

-Je vais donc te laisser tranquille.

Brûlante de colère, Antiope fit de son mieux pour se maîtriser. Comment, avec la révolte approchant, Serena pouvait-elle lui faire une chose pareille ? Antiope ne comprenait pas, et ne voulait pas comprendre. Tentant de maîtriser sa voix, elle lui lança froidement :

-Très bien. Ne t’en fais pas, tes secrets sont en sécurité avec moi, comme tu le disais, en marque d’une amitié dont tu ne sembles plus vouloir non plus.

La conversation semblait vouloir en terminer là, les deux jeunes femmes ne semblait plus rien avoir à se dire.


Spoiler:
Dim 16 Aoû - 23:24
Re: Gone with the wind ♦ Antiope   




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FINE. I'LL MISS YOU

Les rumeurs... Une source de maux dont Serena connaissait les dangers. Elle avait pu être témoin de biens vilaines histoires parce qu’une langue de vipère avait parlé avec mauvaise foi. Oui, elle savait que ce genre de paroles pouvaient avoir de fâcheuses conséquences. Inquiète, sa première intention fut d’avertir son amie des dangers qui commençaient à empoisonner l’air de la villa, puis du ludus. Les gladiateurs n’étaient pas tendres entre eux, et mieux valait qu’elle soit sur ses gardes. Et puis... Et puis un doute. Et si jamais c’était vrai ? Après tout, depuis le décès de leur Domina, leur maître ne semblait pas fréquenter beaucoup de femmes. Alors aurait-il pu forcer la gladiatrice ? Mais pourquoi Antiope se serait-elle laissée faire ? Elle savait se défendre, elle aurait pu l’empêcher... Certes, une action de rébellion aurait pu provoquer sa mort en punition... Même Antiope aurait pu se retrouver sans défense.

A peine vit-elle Antiope que ses inquiétudes débordèrent et qu’elle déversa ses mots sur son amie. Et la réaction de la jeune femme la surprit, surtout quand elle commença à parler en mal de la femme qui l’avait protégée si longtemps, qui lui avait confié ses doutes, ses craintes, ses pleurs... L’esclave l’avait secondé jusqu’au bout et, bien qu’elle ait toujours fait attention, n’avait pu empêcher le pire d’arriver. Un secret qu’elle partageait avec Sextus, Sextus qui l’évitait depuis. Du moins, c’était l’impression qu’elle se faisait. Et pourtant, même si elle ne comprenait pas ce rejet, elle lui restait fidèle, s’assurant que la révolte ne ruinerait pas sa famille. Seul Remus savait.
Bien sûr, cela n’excusait pas le comportement de la défunte. Oui, elle avait été injuste envers Antiope et Serena elle-même tentait de détourner les pensées sombres de cette femme de la gladiatrice. Non, Sextus ne la trompait pas avec une esclave. Oui, il l’aimait toujours. Peut-être devait-elle se vêtir avec cette nouvelle robe de soie rouge nouvellement acquise ? Et de ces quelques rubis qui éveilleraient sans nul doute les ardeurs de son mari ? Serena l’aidait à se préparer, jusqu’à ce qu’elle sourit enfin. Et puis, et puis elle la poussait à aller à la rencontre du maître des lieux. Mais invariablement, elle finissait par refuser, fondre en larmes et s’endormir. Mais au moins, elle retrouvait son calme pour quelques jours, laissant un peu de répit aux esclaves de la maison. D’ailleurs, elle aurait même pu être traînée en justice, si jamais Sextus l’avait voulu. Il n’était pas permis d’infliger des sévices sur ses esclaves. Mais c’était certainement trop risqué, alors il avait probablement fermé les yeux.

Essayant de lui expliquer et de rattraper un peu les choses, elle n’obtint qu’un rire moqueur. Bien. Serena était vraiment peinée de voir la gladiatrice réagir ainsi. Manifestement, il y avait un malentendu car elle ne l’accusait certainement pas. Seulement, Antiope avait de quoi s’emporter, elle qui subissait ces ragots depuis plusieurs mois ne pouvait plus être aussi patiente. La première fois, elle n’y avait pas prêté attention mais à présent, il y avait des circonstances qui avaient de quoi la rendre moins affirmative. Elle pensait même Antiope être plutôt une victime. La gladiatrice s’enfermait dans sa fierté et Serena refusait de se faire rembarrer de la sorte alors que ses intentions n’étaient pas mauvaises. Elle voulait la consoler ou bien l’aider à se sortir de ce guêpier dans lequel elle pataugeait maintenant et avec la révolte approchant...

Ce différent ne pouvait pas tomber plus mal. Entre Antiope et Remus, Serena peinerait à gérer les gladiateurs du ludus. Et même ceux de l’extérieur. Fatiguée, elle préféra donc battre en retraite. « Tu es ridicule. Ou bien trop fière. C’est un trait de caractère que vous partagez tous au ludus. Je suis venue t’avertir, et oui, j’ai craint un instant qu’avec la mort de notre Domina il ait pu t’abuser. Mais puisque c’est absolument faux, je suis rassurée pour toi. Et quant aux autres, la vérité finit toujours par triompher. Je trouverai celui ou celle qui a lancé ces mots aux quatre vents et je m’assurerai qu’il démente ses propos auprès des autres.»

Le ton froid d’Antiope blessa vraiment Serena qui lui avait tourné le dos. Oh si... Elle était vraiment peinée de perdre son amitié mais la colère l’aveuglait sûrement autant que la combattante celte. « Tu te trompes. Ton amitié m’étais précieuse et je vais sûrement la regretter longtemps. Je ne voulais pas la perdre en entrant ici. »

Soupirant, elle quitta les lieux, vraiment sous le choc de ce qu’il venait de se produire. Les jours suivants, Serena passerait le plus clair de son temps loin du ludus et des affres que ses habitants lui faisaient vivre. Entre une amie qui lui en voulait d’avoir posé une question et un homme qui disait l’aimer et prêt à la blesser pour la protéger d’une blessure (une logique qu’elle ne comprendrait jamais), le ludus lui semblerait définitivement un endroit bien trop dangereux pour elle. Ravalant son chagrin, elle retourna à la villa et trouva un coin tranquille pour continuer l’entraînement quotidien de ce qu’Antiope lui avait montré.

Elle mettrait plusieurs jours à découvrir qui était à l’origine des ragots et le ferait parler jusqu’à lui faire prendre conscience qu’il n’avait au final aucune information. En public, loin de Sextus évidemment, mais les autres se détourneraient de lui et n’écouterait plus aucune de ses informations. Mais le mal, dans le ludus, était sûrement déjà fait.
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