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  Utilisons nos regards pour comprendre et savoir - Rp Claelia et Celadus



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Rue de l'Abondance
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Dim 31 Mai - 16:52
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Un soir comme les autres à Pompéi
Chaque soir, et pendant toute la nuit, les rues de Pompéi se parent de romains et d’esclaves, chacun allant à une besogne, jamais sans but. On croise souvent quelques femmes, retournant chez elles après des soirées, saoule de vin, de nourriture et de leurs propres fêtes, quelques Hommes les accompagnant, des maris ou des amants, épris et tout aussi ivres, mais il y a surtout, sous des capuches et de longues capes, se cachant même de leurs amis, des hommes, cherchant la compagnie de quelques filles de joies. En fait, j’ignore s’ils se cachent vraiment. Les gladiateurs n’ont pas de honte à recevoir quelques services de ce type.

Le romain sur lequel j’étais sensé veiller se cache cependant. Il est un riche pompéiens, tout droit sortit de chez lui avec ses bijoux et sa toge de soie et d’or. Sa femme dont il m’est déjà arrivé de croisé le regard à une fenêtre ou un balcon alors que j’attendais son mari pour une « affaire urgente ». Ce regard m’indique pertinemment qu’elle sait qu’il n’y a pas d’affaire urgente au sens propre du terme, mais que son mari, par cette excuse cherche simplement à s’offrir les affections d’une beauté des maisons de plaisir de la ville. Il ne lui tarde d’ailleurs que je ne soit retenu ailleurs qu’aux coté de son mari les soirs de ses sorties « urgentes ». Elle le ferait alors certainement assassiner. L’assassinat de maris infidèles est devenu l’occupation principale de ses chères dames délaissées, et les hommes qui ne souhaitent pas les subir sont prêts à dépenser une prodigieuse somme pour obtenir les services des plus grands gladiateurs, que nos maitres accueille avec la plus grande joie. Les assassins ne pouvant ignorer nos exploits sur le sable ont une certaine tendance à la lâcheté, dès qu’ils se retrouvent face aux impressionnantes carrures des champions de Pompéi.
La plupart du temps cependant, les sorties de ses romains consistent à une balade au clair de lune et à admirer les beautés des plus belles Maison de Tolérance. Celle que je préfère, comme la plupart des riches plébéiens, est celle de la Julia Félix, qui offre des filles aux qualités biens supérieures que celles que je puis m’offrir avec les quelques sesterces qui me sont donnés à la fin de mes combats et que je ne puis garder jusqu’à la fin du mois. Accompagner les romains, même s’il ne m’est jamais permis de m’accorder la compagnie de ses filles, me permet au moins d’avoir d’elle une image bien agréable pour les quelques heures ou les quelques jours qui suivent.

J’amenais donc ce romain jusqu’à sa destination prévue, sans qu’il y ait eu le moindre incident digne d’intérêt. Petit de carrure, sans force ni courage, il sursautait comme un nourrisson à tous les bruits dans le noir, attirant mon regard sur des objets inanimés, ne représentant pas le moindre danger. Une fois dans la Maison de la Félix, il parti à la recherche de sa favorite, tandis que, frôlant les murs, je le surveillais et faisais en sorte qu’il ne vienne à l’esprit d’aucun de lui causer ne serait-ce qu’un simple ennui. Ce soir, il n’y avait aucune fille digne d’intérêt, toutes les filles auquel j’avais accordé un regard lors de mes précédentes visites étaient parties dans les « pièces spéciales ».
Je n’ai pour les prostituées qu’un respect limité, plus dédié à l’usage de leur corps qu’à celui de leurs esprits, faibles et inertes. Elles ne sont payées que pour quelques services sans gloire ni honneur, soumises à leurs conditions, mais j’éprouve bien plus l’envie d’accorder plus d’un regard à une des filles arpentant ce lieu. Elles ont au moins quelques qualités supérieures et différentes que celle d’une simple prostituée, et certaines semblent bien moins soumises à leur condition qu’elles ne l’apprécient. L’endroit n’est aussi pas le moins vivable dans le pays : les draps sont ornés d’or, le vin coule à flot et les bains chaud. Que demander de plus une fois sa tâche accomplie…

Le romain regarda plusieurs filles avant de finalement porter son attention sur l’une d’elle, certainement la favorite qu’il était premièrement venu voir, cachée par le décor de la villa. De ma position, je pouvais surtout l’observer lui, et  ne voyais de la fille qu’un bras, exerçant un geste fugace, ou une partie de sa tunique. Il se passa quelques minutes, peut être une dizaine, pendant lesquelles ma concentration fut plus retenue à chercher le visage de la fille qu’à surveiller les actions de mon employeur ou les potentiels dangers pour sa vie. Je devais rester caché dans l’ombre et attendre qu’il ait besoin de mon aide ou son départ pour me montrer et signifier sa protection.
Essayant de passer le plus discrètement dans le contour de la pièce, je les contournais, trouvant peu à peu un meilleur angle pour observer la jeune fille, sans perdre évidemment le romain de vue – une erreur qui pourrait me coûter cher si quelque chose lui arrivait.

La jeune fille était loin d’être aussi médiocre que le romain auquel elle parlait. Grande, fine, jolie, elle avait de la grâce et un sourire qui aurait fait tombé n’importe quel homme de son cheval ou l’aurait fait traversé Troie dévorée par les flammes et sauvée cette fille qui concurrençait son Hélène.
Elle jouait avec le romain comme elle le faisait de chacun de ses « clients », avec des gestes sensuels, appelant à la séduction et entrainant une éternelle addiction. La malice de cette possibilité pu alors se lire sur mon visage. Tout en elle l’attirait, le voulait et se mouvait dans ce but. Et le romain ne tarda pas à succomber irrémédiablement aux promesses que lui proposait la jeune perse. Sa peau mate, rendue dorée par les soins qu’elle s’était certainement appliqués avant la soirée, captait le reflet de chaque flamme éclairant secrètement la pièce, et la redistribuait aux pupilles des hommes éblouis. Ses cheveux d’obsidiennes suivaient ses mouvements et ajoutaient de la grâce à ses mouvements, comme un voile, une ombre la suivant. Le romain souhaita bientôt aller dans sa pièce, me faisant alors un geste, que je remarquais à peine, pour que je m’assure qu’il n’y ait pas un tueur à la solde de son épouse caché entre les draps ou dans une malle. Que ce romain pouvait être ridicule…
J’observais donc la pièce et une fois lui avoir assuré et répété qu’il n’y avait personne pour le tuer, me postais devant la porte, bloquant ainsi la seule issue ou serait susceptible de passer le prochain tueur potentiel. S’il finissait par en venir un.

Une minute passa, puis plusieurs, sans que personne ne vienne rejoindre. Soit il avait surestimé sa capacité à amener une fille à lui, soit la fille le faisait attendre délibérément. Je penchais plutôt pour la deuxième hypothèse lorsque le bruits de ses pas, lourds et impatients, raisonnèrent jusque sur les murs. Cette supposition s’affirma encore plus instamment quand la fille fit son apparition. Elle était toujours aussi belle et avait ses manières dignes d’Hélène de Troie mais quelque chose avait changé. Peut être ses yeux, leurs duretés, m’enjoignaient à la percevoir autrement. D’un bleu si naïf et sensuel quand elle parlait à ce romain, ils avaient maintenant une certaine froideur, un désintérêt et une pointe de dégout ou de rage peut être. Dans tous les cas, il s’agissait d’une émotion qu’elle ne pouvait montrer lorsqu’elle souhaitait séduire, impressionner ou attirer. Ce changement extrême d’attitude amena mon esprit à une constatation : elle portait un masque de bonheur devant sa vie qu’elle pensait misérable mais surtout, elle avait des connaissances et un esprit bien plus développés que ceux qu’elle mettait théâtralement en scène devant les autres.

- Il t’attend… lui annonçais-je, fixant le bleu de ses yeux.





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Dim 31 Mai - 19:17
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Une soirée comme les autres dans la maison de Julia Felix. Claelia, comme toutes les autres courtisanes, était parée pour briller de mille feux. Le but était simple : les hommes ne devaient plus savoir où regarder. Cette maison avait tout du temple dédié à la beauté, à la différence près qu’on ne venait pas simplement pour l’admirer. Ici, elle était présentée pour pouvoir être touchée, goûtée et savourée par ceux qui pourraient se l’offrir. Elle était incarnée par l’armée de courtisanes de la propriétaire des lieux et parmi elles, il y avait Claelia. Ce soir serait comme tous les autres soirs : elle remplirait son rôle en bon soldat qu’elle était afin d’enrichir un peu plus sa maitresse. En tant qu’esclave, elle n’avait pas d’autre choix que celui de coopérer. Elle ne tenait pas à retourner dans la misère ou à se voir affectée au lupanar. Sa condition, en tant qu’esclave, était loin d’être la pire. Elle mangeait à sa faim, portait des atours que de nombreuses femmes libres ne pourraient jamais se payer et se mouvait dans un univers que le plus commun des hommes aurait trouvé merveilleux. A un détail près : il ne s’agissait de rien de plus qu’une simple mise en scène dont elle faisait partie intégrante, en tant qu’élément de décoration et de plaisir. Sa maitresse n’était certes pas la pire – loin de là. Malgré tout, être consciente de ces choses ne l’aidait pas à accepter sa condition, encore moins à l’apprécier. Elle ne se considérait pas bien lotie pour autant. Il n’y avait qu’à regarder les autres courtisanes – au-delà de leur beauté et de leurs sourires calculés – pour comprendre qu’elle n’était pas la seule. Certaines étaient résignées. Claelia, elle, avait fait le choix de garder son esprit libre et de leur laisser son corps, puisqu’on comptait sur lui pour ramener de l’or.

Chacune des courtisanes était déjà prête. Elles se devaient de l’être à chaque instant : à tout moment, un homme pouvait entrer retrouver sa favorite. La journée avait été plutôt calme pour Claelia. Elle ne s’était pourtant pas accordé le luxe d’espérer que la soirée suivrait. Pour chacune d’entre elles, les nuits étaient bien souvent éreintantes. Elles n’étaient pas comme les louves du lupanar, mais elles avaient tout de même une activité en commun. Au moins les courtisanes avaient-elles la chance de pouvoir passer un certain temps sur la séduction en elle-même ; certains clients ne venaient d’ailleurs que pour cela. Claelia en avait même un avec lequel elle ne partageait plus vraiment les plaisirs du lit. Celui-ci, elle l’appréciait réellement – elle ne pouvait malheureusement pas en dire autant de la majorité. Et ce soir, comme tous les autres soirs, elle ne s’attendait pas à passer un bon moment. Elle n’était pas présence pour de toute façon : c’était à elle de faire en sorte que les hommes fréquentant la maison de Julia Felix soient contents de leur visite, et non pas l’inverse.

La courtisane ne se détachait presque plus de son masque de séduction. Il n’y avait que dans l’intimité ou en compagnie de personnes de confiance qu’elle se permettait de baisser les armes – et quelles armes ! Regard charmeur, sourire malicieux, ses origines exotiques et ses yeux insondables faisaient planer autour d’elle une aura mystérieuse, qui avait pris dans ses filets bon nombre de clients. Sa peau dorée n’était qu’un atout de plus pour attirer le regard et ce soir, comme tous les soirs, elle ne resterait pas seule bien longtemps. Elle partagerait le même sort que celui de ses compagnes d’infortune. Malgré tout, il faudrait séduire, encore et toujours un peu plus. Certains hommes étaient déjà arrivés et avaient trouvé leur bonheur en compagnie d’autres. Ce fut enfin au tour de Claelia : l’entrée de l’un de ses clients ne lui échappa pas. Rien dans son attitude ne laissa transparaitre le soupir qu’elle aurait souhaité échapper. Ses yeux pétillants brillèrent un peu plus – ici, tant qu’on pouvait s’offrir une courtisane, tout le monde était logé à la même enseigne –, son sourire s’élargit. Elle ne prêtait plus attention à ses propres envies lorsque l’un de ses clients faisait son apparition. Il n’était pas venu seul : elle était trop observatrice pour que ce fait lui ait échappé. Néanmoins, impossible d’apercevoir les traits de son accompagnateur. Rien de plus qu’un garde du corps : certains avaient pris cette habitude et l’homme avait simplement suivi le mouvement. La pratique n’était pas nouvelle, aussi n’y prêta-t-elle pas plus d’attention. Sa curiosité ne serait pas satisfaite, elle y était maintenant habituée.

Elle ne l’appréciait pas. Toujours trop pressé, ce dernier avait beau être riche, Claelia le trouvait grossier. Aussi faisait-elle en sorte que les choses se passent vite : une fois satisfait, il repartirait sans tarder pour revenir une prochaine fois. D’habitude, elle passait plus de temps avec eux : la plupart des Romains venaient tout autant pour le plaisir de leur compagnie et de la séduction que pour celui de la chair. Ceux là, Claelia l’avait appris, étaient les plus agréables. Avec eux, elle parvenait parfois à leur faire oublier qu’elle n’était qu’une esclave, et se voyait hissée au rang de femme avant tout. Elle s’adonnait à des démonstrations de danse persane, comme sa mère le lui avait enseigné, ou chantait quelques airs pour leur plaisir. Avec ce client-ci, les choses étaient bien différentes. Le temps passé en sa compagnie n’avait rien d’agréable et chaque fois qu’il réclamait qu’ils passent un moment seul à seul, elle se sentait à la fois soulagée de le savoir bientôt parti et extrêmement tendue. Comme à chaque fois, elle ne laissa rien paraitre et lui promit de le rejoindre sous peu. Prétextant devoir se mettre un peu plus en beauté, elle quitta la pièce, se dirigeant vers les cuisines pour y chercher de l’eau.

La porte refermée derrière elle, Claelia s’octroya le droit de pousser ce soupir qu’elle gardait pour elle depuis l’arrivée de son client. Ses yeux levés vers le ciel, silencieuse, elle saisit la coupe remplie d’eau qu’une jeune esclave lui tendit et la vida d’un trait. Quelques minutes trop courtes plus tard, elle ressortait, bien obligée d’aller satisfaire son client grossier. Sa richesse l’excusait. Ce ne fut qu’à ce moment qu’elle put enfin voir le visage de l’homme qui l’accompagnait. Certaines courtisanes lui jetaient des regards à la fois intrigués et intéressés : le beau Suspirium était dans leur établissement. Et s’il ne pouvait pas se les offrir ou si elles ne pouvaient pas se donner à lui, certaines ne manquaient pas d’imagination. Le gladiateur était connu, et particulièrement apprécié de la gente féminine. Claelia ne pouvait pas nier que l’homme avait un physique plus qu’avantageux. Elle était aussi trop consciente que son avis n’importait jamais dans ce genre d’affaires. Néanmoins, une fois face à lui, elle avait presque l’impression d’être mise à nue face au bleu translucide de ses iris. Déconcertée, la courtisane redoubla d’efforts pour entrer à nouveau dans le rôle qu’elle se devait de jouer. Oui, son client l’attendait. L’esclave réprima un frisson de dégoût. L’impatience de l’homme de l’autre côté de la porte était presque palpable.

« Je sais, » répondit-elle simplement. Ses yeux restaient ancrés dans les siens jusqu’à ce qu’elle ne se rende compte que le gladiateur ne faisait que briser ce masque qu’elle s’évertuait à conserver. Coupant le contact, son visage s’illumina à nouveau. Sourire, malice, elle redevenait telle que ce qu’elle devait être. Elle ne pouvait pas s’attarder sur Celadus, même s’il avait bien piqué sa curiosité. Lui accordant toutefois un dernier regard, elle était enfin entrée dans la pièce où le Romain l’attendait impatiemment. Ce dernier se leva, bien content de voir sa favorite apparaitre, pour se diriger vers elle sans attendre.

« Vous courrez de si grand dangers que vous avez engagé Celadus lui-même pour vous protéger ! » improvisa-t-elle après qu’il l’eût prise dans ses bras. Faussement admirative, bien qu’il ne put le percevoir, l’homme la relâcha pour gonfler le torse de fierté : non seulement avait-il les moyens de s’offrir les services de ce dieu de l’arène, mais il savait tout autant que ceux se le permettant étaient des individus bien plus importants que lui. La flatterie lui permettrait peut-être d’échapper à son sort ce soir : dans tous les cas, il aurait payé et ne manquerait pas de revenir.

Aussi Claelia parvint-elle à convaincre le Romain de réclamer la présence du gladiateur dans la pièce. L’homme ne restant jamais bien longtemps, il suffisait qu’elle fasse en sorte qu’il ne se rende pas compte que le temps passait pour qu’il soit ensuite obligé de retourner chez lui sans que la courtisane n’ait eu à lui donner un plaisir pour lequel elle ne se sentait pas le courage cette nuit. Celadus fut ainsi appelé et fit son apparition dans la pièce. Claelia, debout, leur servit à tous un verre d’un excellent vin avant de s’asseoir aux côtés de son client. Elle tenait le déroulé de la soirée entre les mains, c’était à elle de le conserver.

« Il est aussi impressionnant que dans l’arène, vous ne trouvez pas ? Personne ne doit oser vous approcher en sa compagnie ! »

Ayant été démasquée par le gladiateur quelques minutes plus tôt, elle comptait néanmoins sur ce dernier pour qu’il ne dise rien. Etonnamment, elle avait plutôt confiance, alors même qu’elle ne le connaissait pas. Mais il était esclave et tout comme elle, était bien contraint de se donner en spectacle. Elle ignorait tout de lui : s’il y prenait du plaisir, s’il en avait envie. Au fond, puisqu’ils étaient de la même condition, elle espérait qu’ils partageaient les mêmes envies. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, elle saurait bien improviser et trouver une échappatoire.

Dim 7 Juin - 18:47
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Le romain avait réclamé ma présence dans la pièce. Prétendant d’abord qu’il serait mieux protéger si je restais dans le couloir, il insista tellement, jetant des remarques assassines sur l’incapacité de sa femme à trouver un assassin décent, que l’envie me pris de la laisser tenter sa chance cette nuit.
J’entrais dans la pièce. N’ayant pas l’envie de regarder la perse accorder ses quelques faveurs à ce romain minable. Je m’appuyais sur la colonne faisant face à la porte. Ma vision ne m’offrait qu’un bref aperçu de la perse, lorsqu’elle se déplaçait dans la pièce. La perse nous servit un verre d’un excellent vin avant d’aller s’asseoir à coté de son client.
« Il est aussi impressionnant que dans l’arène, vous ne trouvez pas ? Personne ne doit oser vous approcher en sa compagnie ! » l’entendis je lui murmurer. Sa voix était mélodieuse et d’une souplesse infinie mais sa fausse excitation et sa joie simulée résonnaient aussi fort que glaives dans l’arène.

La perse commença son jeu de séduction, jouant avec le vieux romain, le manipulant grâce à tous les atouts dont elles avaient la possession. Son jeu dura un temps infernal. Je ne pouvais prendre le risque d’intervenir si le romain décidait la fin de ce jeu mais je détester aussi la possibilité de devoir rester alors que la jeune femme subirait ses attouchements. Certains romains demandaient ma protection croyant que tuer des Hommes dans l’arène ou mon statut d’esclave m’enlevait mon humanité… Malheureusement ou heureusement, ce n’est pas le cas. Même si l’arène m’a rendu plius résistant à la vue des cadavres et du sang que la plupart des romains ou des esclaves de maison, même aujourd’hui, je ne peux supporter l’’abus du plus faible par le plus fort, se pendant intouchable derrière sa toge de soie et d’or. Le romain qui partageait notre pièce me dégoutait au plus au point, son empressement derrière son apparence de vieillard et sa fausse gentillesse m’aurait facilement poussé à protéger la jeune perse au détriment de sa protection. Tout ce qu’il avait acquis, il ne le possédait qu’après malversations et fausses affaires.

Dieux, je ne pouvais me permettre de tels sentiments ! La haine était réservée à l’arène, aux ennemis de mes maitres et à mes adversaires. Pas aux romains dépensant sesterces, bijoux et autres avantages pour obtenir nos services, quelques soient les reproches que l’on pouvait formuler contre ses gens ! Parfois, mes maitres m’envoyaient protéger quelques romains pendant leurs escapades nocturnes car elles étaient le résultats de regrettables manipulations qui connues de tous pouvaient causer un tord à ses personnes. Mais les sorties de ce romain étaient simplement assurées sous le service des meilleurs gladiateurs pour le bon prix qu’il proposait à mes Dominus. Je ne le connaissais pas mais il ne serait pas étonnant qu’il y est un quelconque avantage autre que celui de l’argent.

La perse continuait ses danses, ses jeux et ses charmes auprès du romain, le satisfaisant plus de loin que dans son étreinte bourgeoise. Je ne pouvais que la remercier pour cela. Elle tournoyait sur elle même, montrait ses charmes derrière les paillettes et le maquillage. Ses mouvements, gracieux et souple comme l’eau, imprenables par de simples mains.
Plus elle dansait, bougeait et jouait de ses charmes, plus le romain semblait passionné et en oublier l’extérieur. Mais elle était passionnante. Elle donna au romain tout ce qu’il voulait, et ce pourquoi il était venu, mais sans jamais être à sa portée, le laissant dans un état de besoin impensable pour un homme de son présumé « Rang ». Jamais elle ne le laissa la toucher trop longtemps, mais le contenta aussi bien que si elle s’était couchée. Parfois une supplication sourde s’échappait de la bouche du romain, lui demandant de le toucher ou une simple attention. Mais jamais elle n’y répondit pleinement, le laissant sur sa faim insatiable. Leur échange me permis au moins de relever une information, le nom de la perse était Claelia. Un prénom qui lui allait parfaitement mais qui comme ses yeux paraissait trop peu adapté à sa condition.
Son jeu de séduction dura une partie de la nuit, assez longtemps pour qu’il soit temps que le romain regagne son logis et les bras sans affection de son épouse. Et je restait là, contre la colonne, observant la porte et n’apercevant les mouvement du coin de l’œil. La seule présence de la perse dans la même pièce que moi me dérangeait, pas à la manière d’un autre Gladiateur dans l’arène pour lequel j’aurais du faire preuve de plus de force et de technique qu’à l’accoutumé mais bien car elle attirait mon regard sur elle. La soirée m’avait couté plus d’énergie que d’habitude, forcé de concentrer mon attention sur une chose vide alors que tout en moi me supplier d’observer la perse, si pleine de vie , rien qu’un instant. Elle reflétait ce qu’il manquait à mon monde, un peu de beauté. Oh ! Les combats de l’arène sont splendides et parfois, la mort du Gladiateur peut être magnifique. Mais la beauté de l’arène est violente et meurtrière alors qu’elle, cette perse, inconnue jusqu’à ce soir possède une certaine douceur. Penser cette esclave faible serait une erreur, personne ne survit dans Pompéi en étant esclave et faible. Tous possèdent une certaine force ou meurt.

Lorsqu’il fut temps pour nous de partir, je ne pus réprimer l’envie d’admirer la perse de dos, raccompagnant l’homme jusqu’à la sortie. Elle le salua une dernière fois, lui donnant une ultime caresse. Après tout, il était venu mais n’avait pu obtenir les faveurs de la perse que par partie. Alors que je la dépassais, je ne pus réprimer une ultime demande à son attention.

- Venez dans dix jour au couchez du soleil, derrière la boutique de soie. Vous viendrez ? Un murmure mettant fin à ma supplication, m’engageant sur un chemin qu’il ne m’était pas accordé et que pourtant je désirais ardemment. Dans dix jours, dix sales journées à tenir, pour enfin la revoir. Trouver une excuse ne serait pas compliqué et j’espérais qu’elle y parvienne. Je l’attendrais presque jusqu’à la fin de la nuit en fait, jusqu'à ce que je ne puisse plus trouver une excuse pour me racheter auprès de mes maitres.
Mar 9 Juin - 12:15
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Claelia & Celadus
10 jours plus tard




Venez dans dix jours au coucher du soleil, derrière la boutique de soie. Vous viendrez ? Sans réfléchir, elle avait répondu oui. La demande du gladiateur l’avait prise au dépourvu. Pour autant, elle ne lui avait pas déplu – preuve étant que Claelia s’était débrouillée pour pouvoir être présente. Elle avait menti. Elle s’était fait porter malade et s’était assurée que les filles ne diraient rien. Quant à la nature de son rendez-vous, elle ne l’avait confiée à personne. Elle prenait déjà suffisamment de risques. Déjà, l’esclave se demandait quel tour sa raison était en train de lui jouer. Pendant les dix jours écoulés, elle avait repensé aux yeux translucides de Celadus suffisamment de fois pour être forcée de constater qu’il n’y avait rien de normal là-dedans. Ils s’étaient même recroisés, notamment quelques fois sur le marché, par le plus grand des hasards, et à la réunion d’esclaves. Peut-être s’étaient-ils déjà vus auparavant sans même s’en rendre compte ; aujourd’hui, la courtisane, sans jamais avoir eu l’occasion de tenir une réelle conversation avec lui, avait l’impression de pouvoir déceler sa présence parmi la plus dense des foules. Si elle était en route ce soir, ce n’était en aucun cas grâce à sa raison. La curiosité y était pour beaucoup. Quant à une certaine attraction, c’aurait été mensonge que de nier son existence.

Elle n’avait pas grand-chose d’une courtisane de la maison de Julia Felix ce soir. Les bijoux, robes et maquillages avaient été échangés contre une tenue bien plus sobre. Elle trichait. Elle l’avait déjà fait pour la réunion qui s’était déroulée cette semaine. Malgré tout, elle se sentait… A la fois libre et presque effrayée. Si l’une des filles disait un mot de trop, elle n’osait pas imaginer quelle punition elle pourrait avoir. A dire vrai, elle ne savait pas du tout comment Julia réagirait… Avec elle en particulier. Peu importait : Claelia n’avait pas vraiment envie de le savoir. Elle faisait taire ses envies depuis trop longtemps pour ne pas s’accorder le luxe d’en écouter au moins une, qu’elle ne comprenait pourtant pas encore vraiment. Elle était un peu en retard lorsqu’elle avait atteint le marché de la rue de l’Abondance. La boutique de soie fut rapidement trouvée : la courtisane se dirigea derrière afin d’atteindre le lieu du rendez-vous.

Celadus était déjà présent. Les traits de la courtisane s’étirèrent en un léger sourire. Si elle en était contente, elle ressentait aussi une certaine appréhension. Cette dernière n’avait rien d’instinctif, ce qui expliquait d’ailleurs que sa raison la lui impose. Claelia ne connaissait pas le gladiateur ; en tout cas pas vraiment. Les quelques fois où ils s’étaient croisés l’avaient confortée dans cette espèce de confiance étrange et naturelle, qui n’avait surtout rien d’habituel. Depuis ce qu’elle avait vécu comme une trahison par sa domina, elle avait bien compris que l’absence de méfiance équivalait bien souvent à de la stupidité. Pour la courtisane, la confiance se gagnait : elle n’avait rien d’innée. Mais Celadus ne lui donnait pas l’envie de faire attention. En sa présence, elle avait l’impression agréable et encore trop étrangère de pouvoir baisser les armes, de retirer le masque et d’être simplement elle. Facile à dire lorsque l’on joue un rôle permanent. Pour autant, elle n’avait pas ressenti la moindre hésitation lorsqu’elle s’était approchée du gladiateur. La scène aurait pu paraitre surréaliste : elle, une femme bien incapable de se battre avec d’autres armes que ses charmes, s’avançait sans peur vers un homme qui avait arraché des vies pour le plaisir d’une foule assoiffée de divertissements sanglants. A la différence près qu’elle préférait voir Celadus en tant qu’homme plutôt qu’en tant que dieu de l’arène. Ce qu’il restait tout de même. Après tout, elle espérait bien qu’il la voie comme une femme, et pas comme une courtisane divertissant les Romains qui en avaient les moyens.

« Excuse-moi, je suis un peu en retard, » glissa-t-elle en arrivant à son niveau. « J’ai du attendre un peu plus longtemps que prévu avant de partir. » Mais elle était bien là. Etre seule avec Celadus, sans qu’il n’y ait personne autour d’eux pouvant réellement les surprendre, était presque angoissant. Elle disposait d’une liberté à laquelle elle n’était pas accoutumée et encore une fois, sa raison la suppliait de se méfier quand son instinct lui soufflait qu’il n’y avait rien à craindre avec lui. Des deux, elle ne savait pas encore sur lequel se reposer, bien qu’elle fût naturellement plus encline à miser sur le second. Ses yeux vinrent s’ancrer aussitôt dans les siens, retrouvant un contact dont ils n’avaient pas pu suffisamment profiter. Aussi se moquait-elle à présent éperdument de la punition que sa domina pouvait lui infliger si elle s’apercevait qu’elle lui avait menti. Elle se moquait de ne pas avoir le droit d’être ici. Pour la première fois depuis des années, elle savait qu’elle n’aurait pas à craindre que l’homme face à elle ne la contraigne, au moins de par son propre rang, à se soumettre à ses désirs. Elle n’était pas une esclave pour le temps qu’ils passeraient ensemble. Tout comme il n’en était pas un non plus. Elle ne saurait probablement jamais pourquoi lui en particulier quand elle en côtoyait tant d’autres. Elle ne s’imaginait pas non plus ce qu’il pourrait ou non y avoir entre eux. Claelia ne misait jamais sur le futur, trop consciente que lorsque le présent lui offrait des moments comme celui-ci, il fallait savoir les apprécier avant toute chose.

De la curiosité pour Celadus, Claelia en avait à revendre. Si bien qu’elle ne savait pas vraiment par où commencer. Elle avait aussi beaucoup de questions qui resteraient sans réponse, mais le plus important : elle espérait ne pas s’être trompée. Elle espérait pouvoir suivre son instinct sans que la déception ne vienne glisser son ombre sur un tableau presque trop beau – si l’on oubliait les nombreuses taches que leurs conditions respectives balançaient sans pitié. Il n’y avait de toute façon pas de place pour elle dans leur monde, le gladiateur devait en être tout aussi conscient qu’elle. Mais Claelia espérait tout de même là où la société ne le lui permettait pas. Elle n’en avait peut-être pas le droit : elle ne se priverait pas pour se l’octroyer.

« J’ai été surprise de te voir à la réunion, l’autre jour, » finit-elle par avouer. Sa présence à elle avait été toute aussi surprenante si on y réfléchissait bien. Essentiellement motivée par la curiosité et un idéal qui lui plaisait, il n’en demeurait pas moins que parmi les esclaves de Pompéi, elle devait figurer parmi les mieux traités. Quant à Celadus, il était un dieu de l’arène que la plèbe appréciait tout particulièrement – surtout la gente féminine, et Claelia était bien placée pour le comprendre. Pour autant, cela ne voulait pas dire qu’ils acceptaient docilement leur situation. Pas elle en tout cas : elle tenait trop à son humanité pour en être capable. De ce qu’elle avait compris, Celadus, lui, n’était pas pour la révolte, ce qui pouvait se comprendre aisément. La courtisane n’était pas non plus pour le sang. Le sujet était peut-être grave : Claelia restait malgré tout curieuse. Certes, ce n’était probablement pas la meilleure des idées qu’elle avait eue là : après tout, le gladiateur lui avait proposé un rendez-vous et la courtisane imaginait aisément qu’il ne se soit pas attendu à ce genre de conversations. Mais honnêtement, elle ne savait pas vraiment comment faire. Elle n’était pas soumise à la contrainte, elle n’avait pas à le séduire comme n’importe quel homme venant faire ses affaires dans la maison de sa domina. Aussi Claelia appréciait-elle cette liberté volée sans vraiment savoir quoi en faire.

La situation lui donnait presque envie de rire. Elle se sentait ridicule – autant dire qu’elle préférait toutefois largement cet état d’esprit que celui qu’elle avait habituellement. Elle aimait découvrir qu’entre un dieu de l’arène et une courtisane pouvait se glisser une légèreté agréablement oppressante. L’un était pourtant habitué aux combats et au sang, tandis que l’autre devait plier face aux vices des hommes. Se sentir légère dans ces conditions relevait du surnaturel. Peu importait : en rentrant, elle retrouverait bien tout ce qu’elle avait laissé derrière elle pour rejoindre Celadus. Et il n’y aurait rien qui lui plairait. Avec lui, elle aurait pu jouer de ses charmes encore, pour le séduire comme n’importe quel client frappant à sa porte. Elle n’en avait pas eu envie. Il l’avait démasquée d’un simple regard, elle ne lui ferait donc pas l’insulte de le traiter ainsi.

« En toute honnêteté, je ne sais pas vraiment quoi faire, » finit-elle par confesser dans un sourire. La situation était si étrange qu’elle pouvait bien l’amuser. Elle se sentait à la fois en confiance et mal à l’aise. Surtout, elle ne voulait pas échanger des banalités avec lui, Claelia ayant bien compris que l’homme en lui-même n’avait justement pas grand-chose de banal. Elle qui manipulait ses clients pour qu’il la désire chaque jour un peu plus se refusait à le faire pour Celadus. Malgré tout, ses rapports avec les hommes se résumaient bien souvent à cela, à de rares exceptions près. Et ces mêmes exceptions avaient pris leur temps pour s’installer d’ailleurs. « C’est une situation inédite pour moi. » Et pour cause ! Celadus était bien le premier à la désarmer aussi aisément. Il était aussi le premier avec lequel elle se sentait ainsi aussi rapidement – quoi qu’à bien y réfléchir, aucun ne lui avait encore fait cet effet-là. Claelia n’était pas assez stupide pour poser avec anticipation de grands mots sur ce qu’elle savait être une forte attirance. Quant à espérer que la réciproque fût vraie, elle prenait le risque et osait : c’était bien lui, après tout, qui lui avait proposé ce rendez-vous.

Jeu 11 Juin - 20:01
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Utilisons nos regards pour comprendre et savoir
Claelia & Celadus,
10 jours plus tard





C ontre les murs d’une maison, dans la ruelle sombre qui longeait le magasin de soie, je l’attendais. J’avais prétendu vouloir dépenser les quelques gains qu’il me restait depuis mes combats.

Elle ne devait plus tarder, la nuit était tombée et les étoiles recouvraient le ciel. Le Vésuve, montagne géante derrière la ville, nous couvrait toujours de sa magnifique présence. Je fermais les yeux, me rappelant de sa douce présence. Depuis notre première rencontre, je n’avais aperçu Claelia que quelques fois : la première sur la place du marché, alors que j’accompagnais quelques esclaves et ma Domina acheter diverses nourritures, tissus et autres perruques. Nous n’avions alors pas pu échanger plus d’un sourire. Un sourire, voilé par nos masques respectifs, ne laissant voir qu’une attirance dont je gratifiais de nombreuses femmes, mais pour elle, il était sincère. Elle avait sourit avant de retourner son regard vers les quelques fruits qu’elle souhaitait acheter. Alors que nous la croisions, je n’avais pus retenir ma main, d’effleurer sa stole. La caresse était si légère qu’elle ne dus même pas la sentir. La simple pensée de pouvoir la toucher sans que cela ne sois aperçu fit résonner en moi une intense satisfaction. La deuxième fois, nous nous croisions dans la rue, chacun bien trop entouré pour laisser paraître un sourire ou nous regarder. Une autre fois, nous avions pu échanger quelques mots banaux, sans fond. Une simple courtoisie. La fugacité de ses entrevues fut suffisante pour que les jours qui suivirent prennent la teinte pourpre et l’apparence d’une véritable torture.

Déconcentré comme jamais auparavant, Priam n’avait évidemment pas hésité à me le faire payer, lors des entrainements, par quelques mauvais coups que je n’avais pu parer, laissant  quelques marques bien méritées. Les coups furent bien sûr rendus avec adresse mais bien trop tard pour qu’ils ne supposent pas les questions et doutes de quelques uns. Certains pensaient simplement que je perdais ma force, devenais trop vieux ou que les dieux m’avaient abandonné, et que mon prochain combat serait le dernier, leurs laissant ainsi la place de champion qu’ils convoitaient tant. La réunion qui avait eu lieu dans les bas-fonds de la ville et ayant rassemblée bien plus d’esclaves et frères que je ne l’aurais imaginé, n’avait fait qu’ajouter à mes doutes et mes tourments. Alors, qu’un de mes frères, si peu entrainé pourtant, m’avait à peine touché de son Glaive de bois, parant le coup sur lequel il m’avait été demandé de l’entrainé, une fureur avait mit un voile sur mon esprit et envahi mes membres. Mon Bras, devenu incontrôlable, le frappa assez pour qu’il ne se relève pas.
Lorsque le novice réapparu en claudicant, après avoir passé trois jours entre les mains du Médicus, il était aussi amoché que s’il avait affronter un tigre fou : le nez cassé, la joue brisée, une partie du visage recouverte d’ecchymoses, l’omoplate, le bras et plus d’une cote cassés. Pourtant, notre face-à-face n’avait duré que quelques minuscules secondes, avant que le Doctore fasse résonner les coups de fouets qui m’arrêtèrent. Autant, j’avais envoyé une prière aux dieux pour les remercier qu’aucun de mes combats n’aient eu lieu dans une véritable arène, autant, je me demandais jusqu’où ma fureur me guiderait dans un véritable combat. Si le novice avait été l’un de mes frères plus expérimentés, ayant plus de force et de technique, le combat n’aurait peut être pas été aussi loin. Peut être aurait il pu éviter cette déferlante de coups dont je n’avais qu’une vague image en mémoire. Peut être, m’aurait-on arrêté plus tôt, ne souhaitant pas qu’un frère aussi doué normalement subisse une folle attaque. Mais cela ne restait qu’une hypothèse.

Ce soir, j’avais été autorisé à sortir. Heureusement, car je ne sais combien de fois les jours futurs auraient tué de personnes et si j’aurais fait parti des morts ou des vivants. Aucun de mes frères, n’avait eu vent de la véritable raison de ma sortie, suivant la demande que j’avais formulé auprès de mon Dominus, eux comme ce dernier me pensaient dans le Lupanar, partant trouver une quelconque chaleur ou un réconfort primal entre les cuisses de l’une des louves ou dans quelques verres de vin. Quand à mon père, bien que mon instinct m’indiqua qu’il pouvait y percevoir le mensonge, il n’émit aucune objection à ma demande, bien qu’il eut maintes occasions de se prononcer contre. Il se doutait certainement d’un malaise, mes entrainements n’étant plus aussi productifs mais j’espérais qu’il ne saurait rien de la véritable raison de ma sortie. Pendant une de nos discussions, alors qu’il me donnait un simple conseil sur un coup à porter ou comment mesurer ma force, une banale question sur ma santé et les diverses choses qui pouvaient perturber mon esprit suffit à fonder dans celui-ci, la crainte qu’il ne puisse lire derrière le masque de sable et de boue que j’avais modelé pour survivre patiemment à cette semaine. Refermé et en colère devant cette possibilité, les combats de l’après midi avaient été laborieux : les coups pleuvaient, trop rapides pour être efficaces et trop violent pour ne pas laisser quelques dégâts. Heureusement, les frères qui passèrent devant moi avaient plus d’expérience et de force que le dernier novice que j’avais maltraité. Lorsque vient le combat contre Priam, j’étais épuisé, soumis à trop de dilemmes intérieurs qui n’avaient jamais embrumés mon esprit avant, et mes coups, bien que maitrisés du mieux que je le pouvais, étaient parés avec adresse et force. J’en eu bientôt assez, rageant contre cette fin qui ne voulait pas venir, mes coups se firent de plus en plus puissant contre son épée et son bouclier. Il sut en parés une bonne partie certains autres l’astreignirent mais jamais gravement. Alors que je portais un coup contre son bouclier, le forçant à reculer, l’épée que je tenais entre mes mains explosa littéralement. Je n’avais jamais encore brisé une épée d’entrainement, bien qu’il y eut de nombreuses occasions ou mes coups avaient fendu quelques bouclier comme l’était maintenant celui du gladiateur devant moi. Trop perturbé pour continuer le combat et sachant pertinemment qu’une lame dans cet état signifiait la mort dans l’arène, je parais quelques coups avant de laisser Priam battre son glaive contre ma nuque. Son geste, un peu plus fort qu’il n’aurait dû le faire, laissa une marque, comme un paiement contre la force des coups que je lui avais précédemment assénés.  

Si un seul mot n’était sortit de ma bouche consciemment, je devais être sûr que personne n’aurait l’idée de me suivre ou de trouver un intérêt à révéler la véritable raison de ma sortie. Aussi, directement arrivé à la ruelle, j’étais retourné sur mes pas, vers le Lupanar, je tournais ensuite dans une autre rue, passais par l’entrepôt du forgeron, ouvert, ressortais de l’autre coté, marchais un bon kilomètre en changeant constamment de rue pour enfin rejoindre la ruelle une fois sûr que mon ombre était la seule à me suivre. Et m’adossant au mur, les yeux fermés, j’attendais.

Je sentis sa présence bien avant que je n’ouvre les yeux pour la voir apparaitre. Heureuse vision de cette journée, trainant autour d’elle cette aura, qui m’avait tant passionné lors de notre première rencontre, alors même qu’elle était hors de ma portée. De loin, elle conservait la grâce et les manières que la nature lui avait donnée et que les services à la maison de la Félix n’avait fait qu’amplifier. Bien que, quand la lune laissa flotter sa lumière sur la jeune perse, il me devient évident qu’elle n’avait rien, ce soir, d’une des courtisanes de la Félix : le maquillage, les paillettes, les parures et les robes luxueuses avaient disparus, échangés contre une tenue simple, ne lui donnant l’apparence que d’une simple femme avançant dans la nuit ou de l’esclave d’un riche patricien. La disparition de ses attributs superflus lui donnait une réalité. Elle ressemblait à elle même et non pas à la vision qu’elle laissait entrevoir aux hommes qu’elle charmait en les portant.
Si les derniers jours avaient étaient un véritable calvaire, le léger sourire qui se porta sur ses lèvres les fit paraitre bien nécessaire. Je la connaissais si peu mais inévitablement attiré vers elle. Ce magnétisme fascinant, était une grande première. Aucune femme n’avait jamais su me séduire à ce point avec si peu d’effort et encore, lorsque certaines pompéiennes pensaient m’aimer, louant mes services de lit plutot que ma protection, jamais, bien malgré les apparences que je laissais entrevoir après quelques ébats, je ne les avais aimées. Mais il y avait avec Claelia, un lien magnétique. Et alors que ma raison et ma nature me suppliaient de partir, de ne jamais la revoir, de ne pas me mettre en danger et de ne pas risquer ma tête, toutes mes envies, mes passions, ma joie se tournaient dans l’espoir de la revoir, de pouvoir enfin la toucher. Alors que je cherchais ce qui pouvait bien me pousser vers cette femme et pas vers une autre, pas vers quelqu’un à ma portée, que j’aurais facilement pu présenter comme mienne, j’observais la perse approcher.
Excuse-moi, je suis un peu en retard, dit elle une fois à mon niveau. J’ai du attendre un peu plus longtemps que prévu avant de partir. Elle avait eu l’intention de venir et l’attente qu’elle avait été forcée d’apporter à sa visite, augmenta mon soulagement en quelque sorte.
- Ne t’inquiète pas. Je t’aurais attendu. Toujours.

Une crainte était apparue dans mon esprit dès que j’avais formulé ma demande la première nuit de notre rencontre : elle se mettait en danger par une simple entrevue privée avec moi. Ma demande, en plus d’être irrationnelle était aussi irraisonnable. Peut-être, si cela avait été avec quelqu’un d’autre, une esclave de mon Ludus , aurais-je procédé autrement, plus lentement, dans un moment plus favorable. Ses yeux bleus vinrent croiser les miens et je retrouvais le contact, eu sur le marché, trop fugace pour m’avoir contenté. Ce contact, bien qu’assez long en réalité, me paru toujours régit par le grondement sourd de la fugacité. Trop court, toujours trop court. Rien ne donnerait à nos entrevues un meilleur temps et pourtant, même si je ne devais voir que son ombre, je serais venu.
Claelia, dans une simple vision, me donnait une impression de liberté et d’emprisonnement à la fois. Si je n’avais jamais senti le joug de l’esclavage auparavant, ne considérant que ma condition comme normale, instruite par mon père et les entrainements, la jeune perse me donnait envie de briser ses chaines, comprenant bien que notre attirance ne pourrait être assouvie tant que je serais une bête de foire et elle une catin. Car c’était bien ce que nous étions, amusant la foule à notre manière mais n’étant qu’une attraction pour ceux qui tenait nos vies et nos libertés entre leurs mains sales.

J’ai été surprise de te voir à la réunion, l’autre jour, admit elle après un temps sans qu’un d’entre nous n’est prononcé un seul mot.
Levant un sourcil, je me rendais bien compte qu’avoir essayé de me cacher lors de cette réunion m’avait aussi empêcher de voir beaucoup de choses. Sa présence, je l’avais senti, alors qu’elle était entrée dans la pièce, peu de temps après moi, quand elle avait pris la parole, puis lorsqu’elle s’était glissée derrière moi, en sécurité. Quand j’étais arrivé, après avoir regarder une pauvre esclave se faire maltraiter par quelques uns, Priam souhaiter sa liberté et tant d’autres dans la folie, j’avais compris combien ma venue était une erreur. J’avais incité les esclaves à rentrer chez eux, avec la ferme attention de partir dans les minutes qui auraient suivis. Pourtant, quand Claelia avait prit la parole, renforçant mes convictions sur les méfaits que causerait la révolte. Je n’avais pu me lever.
Tant qu’elle était dans cette pièce, entouré par la fureur des autres esclaves, elle serait en danger et je ne pouvais pas la laisser de peur qu’elle subisse le même sort que l’autre jeune esclave, agressées, mais que cette fois, que personne ne prenne la peine de l’aider. Et bien qu’elle soit venue à mes cotés, que je sois ainsi plus apte à la protéger si les choses avaient dégénérées, je l’avais suivit dans les rues de Pompéi, m’assurant qu’elle arrive jusqu’à la villa Félix sans que personne n’ose l’approcher. Une fois la porte de la demeure refermée, j’étais à la fois soulagé et en colère. En colère de ne pas l’avoir approché, de ne pas lui avoir parlé, de ne pas être allé vers elle et de ne pas avoir saisi l’occasion du moment discret que nous aurions partagé.

– Je ne m’attendais pas non plus que tu y fasses une apparition. Tu ne te mets en danger rien que par cette sortie. Protester contre ta condition peut être dangereux. Ne fait pas quelque chose qui te ferais perdre ta place chez la Félix. Tu ne sais pas où tu finirais. Et ne pense pas que cette place te serait préférable. Tu n’aurais pas dû y aller, comme tu ne devrais pas être ici.

Aussitôt ses mots dit, ils avaient perdu tout leur intérêt. Ils n’avaient pas leurs place dans ce lieu, à ce moment. Elle était là parce qu’elle devait y être, peut être parce que les dieux l’avaient voulu. Mais avant tout parce qu’elle avait envie d’y être. Parce qu’elle avait fait le choix de venir, sans en parler à personne. Et ma présence se valait autant que la sienne sinon moins pour les mêmes motifs. L’emploi des mots était donc faux. Les mots n’étaient pas mon plus grand atout. Ils ne faisaient pas partie de ma fonction. J’étais réputé pour être un tueur sans pitié, joyeux combattant de l’arène, fidèle à mes Dominus, dans certaines parties de la population pour être un bon amant, dans d’autre pour savoir protéger mes maitres ou ceux pour qui j’étais payé. Mais pas pour tomber dans les bras d’une perse hors de ma portée ou pour tenir une conversation avec elle ou quiconque.
Malgré ces paroles, bien que je ne sois pas sûre qu’elle les ait entendues ou comprises dans le sens que j’essayais premièrement de leur donner, comme un reproche, elle souriait toujours. Ses yeux, toujours plantés dans les miens, d’un bleu magnifique, reflétaient une lueur de malice. Cette malice que l’on retrouve dans les yeux des femmes riant vraiment, sans chercher un masque derrière lequel se cacher. Elle me paraissait légère, heureuse, et c’était la première fois qu’une expression comme la sienne marquait le visage d’une esclave sous mon regard. Je n’étais pas sûr même qu’une romaine puisse avoir la même expression un jour.

En toute honnêteté, je ne sais pas vraiment quoi faire, C’est une situation inédite pour moi.

La situation était bien inédite, jamais je n’avais désobéis, jamais je n’avais menti et j’avais blâmé bon nombre de mes frères pour l’avoir fait, sur des sujets beaucoup moins importants que celui-ci. Pour des raison qui leur avait couter une punition moins lourde que celle que je recevrais si cette entrevue venait à être découverte. Et pourtant, si je devais être découvert, qu’il en soit ainsi. Je n’aurais échangé ces quelques minutes avec elle contre tous les biens du monde, même contre un Rudus promis. Je ne voulais la perdre, et pourtant, les seules paroles que je lui avais adressé ce soir avaient étaient blessantes, et lui auraient largement donner toutes les raisons de fuir, toute les raisons de me fuir.


Je n’eu pas le temps de répondre, pas le temps de lui dire ce que je voulais. A peine avait elle exprimé son incohérence face à la situation que je la poussais dans les abymes de la ruelle, nous cachant dans une ombre plus vaste et plus profonde. La plaquant contre le mur, une jambe entre les siennes, l’empêchant de se dérober, une main derrière sa nuque, la maintenant et empêchant son crâne de frapper contre la paroi de brique, mes doigts pris dans quelques unes de ses mèches de jais, l’autre main, légèrement posée sur son ventre, en dessous de ses seins et si proche de sa peau. Un petit groupe de romains, trop saouls pour se rendre compte qu’ils ne prenaient pas la bonne rue, étaient maintenant à quelques pas de nous. Le visage proche de l’épaule de Claelia, dans un geste proche du baiser qu’un amant poserait sur la peau de sa maitresse. Malgré cette proximité, je ne la touchais, pas vraiment. Je l’effleurait peut être mais mon geste s’arrêtait là.
– Ne bouge pas, pas un mot, lui ordonnais-je dans un murmure rauque.

Et je les observais. Tous dégoisaient, riaient grassement, trébuchaient... La main, auparavant posée sur le ventre de la perse, glissa lentement entre nous et alla empoigner la petite dague cachée dans ma ceinture. Malgré leur ivresse collective, il ne pouvaient penser que deux choses de nous : soit ils nous prendraient pour un simple couple, plus ou moins amoureux, cherchant une ruelle sombre et les bienfaits d’un acte improvisé, soit ils reconnaitraient l’un de nous deux. Dans ce cas, il faudrait agir, les empêcher de parler, et faire passer leurs meurtres pour des assassinats banaux, comme ceux que l’on trouvait souvent dans les rues malfamées de Pompéi, ceux d’un voleur, voulant leurs prendre les quelques biens qu’ils avaient encore sur eux après cette soirée.

Heureusement, l’un des Hommes bafouilla, moitié criant sous l’effet de l’alcool, moitié rigolant, que par cette rue, ils ne risquaient que de se perdre plus. Ils repartirent donc dans l’autre sens, par le chemin qu’ils avaient plutôt emprunté. J’adressais un remerciement muet à la déesse Fortuna pour les avoir détourner et nous donner la chance de quelques heures en plus. Une fois les romains sortis de la ruelle, je reprenais mon souffle. Le léger parfum de sa peau était agréable, douce et pleine de toutes les promesses qu’elle mentait pourtant aux romains pendant leurs nuits dans ses bras.
– Pardon lui soufflais-je. Pardon…
Je voulais lui demander pardon. Pardon de quoi ? Pour tout ce que j’avais dis ou fais : mes paroles, ne pouvant exprimer mes réels sentiments, ou violentes quand elle se voulaient inquiètes, de m’être jeté sur elle alors que je m’étais promis de ne pas l’approcher avant qu’elle ne fasse le premier geste, qu’elle m’autorise à la toucher, ne voulant pas d’une catin soumise dans mes bras mais bien la Claelia aperçue une demie seconde le premier soir…

Une fois l’adrénaline retombée, les diverses douleurs dont mon corps était le sujet reprirent. Redressant la tête pour fixer le visage de la jolie perse, je me souviens de la promesse, faite avant que je ne vienne : Aussi agréable que soit ce contact, je ne voulais, ni ne pouvais la brusquer, la forcer à venir jusqu’à moi si elle ne le désirait pas. Si une attirance si forte existait à ce moment précis, mais elle ne durerait pas si l’un de nous devait se soumettre à l’autre, se sentir forcé, contraint. Cependant, si ma raison me forçait à retirer ma main de son cou et l’autre, a présent sur le mur, juste contre ses côtes, mon instinct (ou quelque chose y ressemblant) m’obligea à lui porter un geste tendre, effleurant ses côtes et traçant le sillions à la base de son cou avant que je ne décide à me redresser, fixant maintenant ses magnifiques yeux bleus.

Et un sourire vient alors se portait à mes lèvres. La situation, loin d’être banale, possédait un comique unique, un aspect réconfortant, et une forme de liberté que je ne m’étais jamais accordée plus tôt.

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