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 Strangers Love Killers の Serena



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Ludus Naevius :: Caserne des gladiateurs
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Arene
Sam 14 Mar - 23:34
Strangers Love Killers の Serena   




Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
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L’entrainement avait été difficile. La chaleur régnant sur la ville n’avait surement pas aidé. Antiope était épuisée, comme tous les autres gladiateurs. Un silence inhabituel régnait sur la villa et les quartiers des gladiateurs, avec une espèce de langueur étrange. Le temps qu’elle avait passé à s’entrainé, tout lui avait parut tourner au ralentit. Rien n’était plus réel. Et dire que Dominus se plaignait de la chaleur… Il n’avait pas passé la journée à tirer à l’arc et échanger des passes d’arme avec les autres, avec Doctore sur le dos. Et dire qu’ils allaient devoir descendre dans l’arène avec une chaleur pareille, et tout l’équipement sur eux. La gladiatrice détestait cette période de l’année. Le sol était sec, et le sable de l’arène encore plus, ce qui, ajouté au casque réduisant déjà la visibilité, rendait les combats encore plus dangereux dans l’arène, surtout quand on combattait face à des bêtes sauvages silencieuses. Dans la salle des bains qui lui était réservée le soir après que les hommes se soient lavés, Antiope regardait ses cicatrices, certaines très anciennes, datant d’une autre vie où elle parlait un autre non, et d’autres de quelques jours plus tôt seulement. Si les cicatrices donnaient aux hommes des airs de guerriers, elle savait que d’un point de vue romain, l’esthétique du sien n’avait rien à voir avec ce qu’ils prônaient. Elle était trop grande, trop musclée, et trop abimée. Même Minerve, pourtant déesse de la guerre, avait un corps de mère.

Elle avait passé ses longs cheveux châtains foncés sous l’eau pour les débarrasser de la lourde poussière et les alléger. Chose inutile sans doute vu que demain serait le même genre de journée, mais le froid de l’eau sur son crâne lui avait fait un bien fou. La vie au ludus était la même, encore et toujours. Peu de choses changeaient. Le nouveau statut de champion de Pompéi de Remus avait certes amené un peu de vie et de célébrations dans ces murs, mais cela ne pouvait durer éternellement. Tout n’était qu’un éternel recommencement. Trois ans ici, dont deux sur le sable de l’arène. Si le peuple n’avait pas eut l’air emballé par la présentation de la gladiatrice à son arrivée sur le sable, lors de son tout premier combat, elle avait réussit à changer leur opinion sur elle, au point que la foule était en délire à chacune de ses apparitions. Une femme seule contre les bêtes, un divertissement que les citoyens de Pompéi semblaient particulièrement apprécier. Mais elle n’était pas championne. Combien de temps encore avant de réussir à gagner sa liberté, ou la racheter à son Dominus ?  Malgré ses gains, que, contrairement à ses frères, elle ne pouvait dépenser en prostituées, elle était loin du compte de ce qu’elle valait désormais aux yeux de Naevius, elle le savait. Un long soupire s’échappa de ses lèvres. Plus elle gagnait, plus elle coûtait cher, moins elle pouvait racheter sa liberté. Un cercle vicieux duquel, à part en gagnant sa liberté sur le sable, elle ne savait comment s’extirper.

Elle sortit de l’eau et se sécha rapidement, son regard tombant sur la marque de la confrérie qu’elle portait à l’avant-bras. Comme chacune de ses cicatrices, cette brulure avait sa propre histoire, histoire d’espoir et de dignité, bien qu’elle soit toujours plus bas que lorsqu’elle était reine. Antiope chassa ces souvenirs d’un mouvement de tête. Il ne fallait pas, cela la rendait faible. Elle aurait tout le temps de ruminer, et surtout de se venger, une fois libre. Liberté qu’elle comptait bien acquérir bientôt ! Elle passa la tunique propre qu’elle avait amenée avec elle et la serra à la taille avec une ceinture, avant de tresser rapidement ses cheveux encore humides. Elle passa la porte des bains et prit le chemin de sa cellule. Tout était étrangement calme, même les gardes semblaient avoir cédés face à la chaleur, ils prenaient sans doute le frais à l’extérieur. D’habitude, il y avait aussi quelques gladiateurs, souvent des nouveaux ne connaissant pas encore les… aptitudes d’Antiope, essayant de lui attraper le bras alors qu’elle passait entre leurs cellules et les murs, mais ce soir, rien. Elle était presque arrivée à sa cellule, longeant la grille qui permettait à la villa et au ludus de communiquer, quand une poigne, bien trop frêle pour être celle d’un gladiateur, lui saisit le poignet à travers les barreaux. Antiope se retourna vivement, immédiatement sur la défensive, avant de reconnaître les grands yeux clairs qui la regardaient.

-Serena ? Tu es folle ! J’aurais pus te faire mal. Et qu’est ce que tu fais ici ? Dominus sait que tu es descendue ?

Antiope n’était pas réputée pour parler beaucoup, mais Serena faisait partie des rares à qui elle faisait confiance, et avec qui elle arrivait à s’ouvrir un peu. Sa présence ici à une heure pareille ne présageait pourtant rien de très bon.
Dim 15 Mar - 20:48
Re: Strangers Love Killers の Serena   




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I FEEL SO WORRIED BUT I CANNOT TELL HIM

Serena était rentrée du marché la tête pleine de doutes. Un homme l’avait violemment prise à partie et elle ne savait pas trop comment le prendre. Dans un sens, était-elle vraiment une traîtresse ? Elle avait rapporté les mots aux esclaves de la maison, étant à ce moment là la seule à avoir eu l’opportunité de s’y rendre sans éveiller les soupçons. Le dominus l’avait autorisée à sortir pour faire quelques courses, une occasion en or. Quoi penser ? Ce fils de l’Etna ne l’inspirait pas. Certains l’avaient bien pointé du doigt : ils seraient la première ligne... Et ouvriraient la porte à des pillards. Ils n’amenaient que le chaos et oui, elle avait peur. Peur pour sa vie. Elle avait su s’accommoder de sa vie d’esclave et n’avait jamais été maltraitée. Elle n’avait également jamais connu la liberté alors elle ne savait pas vraiment si cette fameuse liberté valait tant le coup que ça. Ici, elle avait un toit, de la nourriture, des vêtements... C’était leur dominus qui pourvoyait à leurs besoins et sans être généreux à l’extrême, il les pourvoyait bien. Elle ne se plaignait pas. Mais surtout, elle devait connaître la position de Remus à ce sujet. Le gladiateur, qui la réclamait tous les soirs ou presque à leur maître ne la touchait pas. Ils n’en avaient pas le droit encore... Si elle était libre... D’un autre côté, si elle était libre, Remus la garderait-il vraiment ? Combien de femmes s’était faite avoir ? Et d’ailleurs, parviendraient-ils à s’en sortir tous les deux vivants ? Rien ne le garantissait. Absolument rien.

L’air étouffant la ville sous la chaleur de l’été, Serena peinait à respirer. Au loin, à l’horizon, un nuage plus sombre que tous les autres approchait. Celui du chaos. Le sang souillerait les rues de Pompéi, l’or des citoyens romains serait volé, arraché, les femmes seraient violentées, esclave ou non. Et ici, les gladiateurs seraient à la fois ennemis et amis. Comment faire pour ne pas être perçue comme une traîtresse ? Assurément, elle ne parlerait de rien aux romains. Si certains voulaient tenter leur chance dans cette révolte, elle ne les empêcherait pas. Chacun était libre de ses choix. Chacun avait sa destinée, une fatalité qui l’inquiétait. Oui. Oui elle était fataliste mais c’était que les dieux eux-mêmes ne pouvaient pas contrôler le destin d’un homme. Et si le sien, ou celui de Remus, ou celui d’amis ou de visages familiers s’arrêtait trop tôt...

L’esprit trop troublé, elle ne se tourna pas vers Eirene, à qui elle ne parlait plus et alla voir une gladiatrice. Serena se sentait en danger. Et n’aimant pas se sentir faible et sans défense, elle se trouva le courage de demander quelque chose de complètement dingue. Elle aurait pu se tourner vers l’homme qui tenait son coeur depuis longtemps maintenant mais elle s’y refusait. Remus serait inquiet. Et quand bien même il accepterait, être si proche de lui sans pouvoir l’aimer était trop douloureux. Et c’était un homme. Et un champion. Il lui fallait une femme pour apprendre à défier un homme. Elles étaient plus faibles. Du moins, elles étaient souvent perçues ainsi, parfois à tord. Alors, il lui fallait une experte. Ainsi, quand ça arriverait, elle ne se retrouverait plus idiote face au danger, comme la fois où les tigres s’étaient échappés de l’arène et qu’un gladiateur en fuite, de caractère fort grossier, avait accepté de lui sauver la vie au prix d’une négociation ardue.

Et elle était là. Serena la guettait depuis un moment et attrapa son poignet. La gladiatrice se retourna avec une vivacité digne d’une lionne mais Serena d’abord inquiète, se vit reconnue dans ses yeux. « Antiope, j’ai besoin de te parler. Non. Mais quand bien même il le saurait, je doute qu’il en soit dérangé. Je descends assez souvent ces derniers temps, je suis certaine que tu sais... » Baissant pudiquement les yeux, elle releva la tête. « J’ai besoin de te parler, c’est important ». Elle se répétait, elle le savait. « Tu as entendu parlé du fils de l’Etna ? J’ai dû aller à la réunion comme j’étais la seule à en avoir l’opportunité dans la villa. Ils veulent se révolter. Piller l’or. Tuer les romains. Mais je n’ai pas un bon pressentiment. Je n’y vois que chaos. J’ai besoin... Est-ce que tu pourrais m’apprendre à me défendre ? ». Belle idée. Rester à savoir comment la mettre en oeuvre... Sans que Dominus ne se doute de quoi que ce soit. Elle lui lâcha le poignet. « S’il te plaît Antiope. Tu es une lionne et quand ça arrivera... Je veux pouvoir me défendre de tous ceux qui chercheraient à me blesser. C’est une soif de sang. Ils ne se soucieront pas de savoir si l’on est esclave ou romain, j’en suis persuadée. » Savoir se défendre. Elle voulait juste se donner une chance d’y survivre. « Si tu refuses parce que tu penses qu’en ne voulant pas suivre ce mouvement je suis lâche, je comprendrai. Mais je n’ai jamais connu la liberté et quand bien même je la voudrai, je refuserai de suivre un homme qui envoie un sbire prédicateur qui apporte des promesses sans solution concrète. A mes yeux, ils se servent de nous. Ils vont se servir des esclaves mais ne se soucieront pas de savoir si nous sommes avec eux ou contre eux. ». Observant la jeune femme désespérément, elle attendait son verdict. Elle n’empêcherait personne de suivre ce fils de l’Etna et ne trahirait aucun esclave. Cependant, elle ne pouvait oser défier Rome en l’ayant vu toujours triompher. D’autres avaient essayé et tous avaient fini par être vaincu. Et même si elle parvenait à s’échapper... Où aller ? Où aller sans se faire rattraper ? Comment échapper à l’ombre de Rome ? Dans son esprit, c’était impossible.
Arene
Lun 23 Mar - 16:15
Re: Strangers Love Killers の Serena   




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La gladiatrice n’avait pas été sur ses gardes, c’était certain. Elle s’était laissée surprendre par Serena. Elle ne lui voulait certainement pas de mal, mais cela prouvait bien qu’Antiope ne pouvait pas se laisser aller à lâcher sa surveillance, même à l’intérieur du Ludus, on ne savait jamais qui pouvait l’attendre au détour d’un couloir et pas toujours avec les meilleures intentions du monde. Il n’y avait qu’à voir les nouvelles recrues qui la prenaient souvent pour de la viande à leur disposition. Certains le payaient cher, et la plupart ne survivaient pas à leur premier round dans l’arène, alors qu’Antiope, trois ans après, était toujours là. Mais le danger ne résidait pas seulement dans l’arène et l’entrainement. Elle se morigéna intérieurement. Le pire, c’est que dans un réflexe, elle aurait pu faire du mal à son amie, et cela, elle ne se le serait jamais pardonné. Et elle connaissait quelqu’un d’autre qui ne le lui aurait pas pardonné. Remus lui aurait fait passer un sale quart d’heure, elle le savait. Le champion de Pompéi avait beau être son ami, son frère, on ne plaisante pas avec la femme à qui il porte son amour, elle le savait. La présence de Serena ici, à une telle heure, était d’ailleurs bien inhabituelle. Pourtant devant les questions de la gladiatrice, elle finit par avouer la raison de sa présence, et ce n’était pas Remus.

-Antiope, j’ai besoin de te parler. Non. Mais quand bien même il le saurait, je doute qu’il en soit dérangé. Je descends assez souvent ces derniers temps, je suis certaine que tu sais...

Antiope se contenta d’acquiescer sans répondre, attendant la suite.

-J’ai besoin de te parler, c’est important. Tu as entendu parlé du fils de l’Etna ? J’ai dû aller à la réunion comme j’étais la seule à en avoir l’opportunité dans la villa. Ils veulent se révolter. Piller l’or. Tuer les romains. Mais je n’ai pas un bon pressentiment. Je n’y vois que chaos. J’ai besoin... Est-ce que tu pourrais m’apprendre à me défendre ?

-Quoi ?

Antiope ne savait pas ce qui la surprenait – et encore, le mot n’était pas tout à fait juste, "fou" s'adaptait peut être mieux à la situation – le plus ; le fait que certains esclaves pensent à se rebeller en suivant ce fou que semblait être le Fils de l’Etna, du moins de ce qu’elle en savait, et que Serena ait assisté à cette réunion, ou que celle-ci veuille apprendre à se battre.

-Ils sont fous… Ils ne savent pas ce dont les Romains sont capables,…

« Ces idiots nés en captivité… ils n’ont jamais vu les Romains retourner des frères contre des frères pour de l’or ou du pouvoir » songea-t-elle. Pour ce qui était d’apprendre à la jeune femme à se battre, c’était une toute autre histoire.

-Tu sais que si Remus l’apprend, il va me tuer ? demanda Antiope.

« Tuer » était peut être un terme un peu fort, mais l’entrainement risquait de devenir encore plus ardu, et le dos de la gladiatrice la faisait déjà suffisamment souffrir comme ça. Pourtant, Serena chercha son regard :

-S’il te plaît Antiope. Tu es une lionne et quand ça arrivera... Je veux pouvoir me défendre de tous ceux qui chercheraient à me blesser. C’est une soif de sang. Ils ne se soucieront pas de savoir si l’on est esclave ou romain, j’en suis persuadée.

Antiope hésitait. Elle ne voulait pas que Serena ait des ennuis à cause de ça. Si Dominus, ou Doctore l’apprenaient, elle risquait bien plus que quelques coups d’épées en bois bien placés lors de l’entrainement. Et Serena risquait au moins autant si ce n’était plus.

-Si tu refuses parce que tu penses qu’en ne voulant pas suivre ce mouvement je suis lâche, je comprendrai. Mais je n’ai jamais connu la liberté et quand bien même je la voudrai, je refuserai de suivre un homme qui envoie un sbire prédicateur qui apporte des promesses sans solution concrète. A mes yeux, ils se servent de nous. Ils vont se servir des esclaves mais ne se soucieront pas de savoir si nous sommes avec eux ou contre eux.

-Hé ! Je n’ai pas dis ça !
s’exclama Antiope.

Elle soupira. Serena avait raison, si jamais la rébellion atteignait réellement Pompéi, qu’elle prenne parti pour ou contre, la jeune esclave n’avait pas beaucoup de chance de s’en sortir. Elle était douce, réservée… Et même si elle était courageuse – du courage, il en fallait dans leurs vies – elle n’était pas de taille face aux combattants de l’armée rebelle. Antiope ne savait pas si ce qu’elle pouvait lui apprendre pouvait réellement lui servir à rester en vie plus longtemps, mais elle pouvait essayer. C’était prendre de gros risques, l’une comme l’autre, mais elle avait vu assez de gens auxquels elle tenait se faire massacrer sans pouvoir rien faire pour ne pas recommencer.

-Très bien… Retrouve moi ici, demain soir, à la même heure. C’est plus calme à cette heure-là et personne ne nous cherchera.  

Antiope allait s’éloigner, mais elle se ravisa :

-Pas un mot à Remus, nous sommes bien d’accord ?


Serena était d’accord. Antiope s’éloigna et rejoignit sa cellule, en se demandant dans quoi elle avait bien pu s’embarquer encore une fois…

**Le lendemain soir**

Ca n’avait pas été une mince affaire de dissimuler les petits bâtons, assez larges et courts pour simuler des poignards, de la vue de Doctore, des gardes et des autres gladiateurs, et une tâche encore moins facile de réussir à les garder avec elle pour se rendre au bain en fin de journée. Mais la journée était loin d’être finie pour la gladiatrice. Elle devait désormais retrouver Serena, en espérant que la jeune femme ait elle aussi de son côté réussi à se libérer de ses obligations à la villa. Antiope prit son temps, comme d’habitude. Se précipiter aurait sans doute attiré l’attention de quelqu’un. Une fois séchée et sa tunique propre passée, elle prit la direction de sa cellule, marchant peut être un petit peu plus vite que d’habitude. Peut être. Elle ralentit pourtant devant la grille où Serena l’avait arrêtée la veille. S’assurant que personne n’était aux alentours, elle appela, tentant de rester discrète :

-Serena ? Serena ?

Elle finit par entendre le bruit des pas de l’esclave sur le sol froid, et lui sourit.

-Prête à commencer ? Bien. Il ne faut pas que tu aies peur, d’accord ?

Antiope mesura la difficulté de la tâche, chacune d’un côté de la grille, il serait difficile d’entrainer correctement Serena sans pouvoir corriger sa posture, ou faire un véritable corps à corps. Mais elle n’avait pas le choix, c’était la seule solution qu’elles avaient. Elle ferait de son mieux.

-La première chose à savoir, c’est que si tu fais face à un homme, il y a de grandes chances pour que sa force physique soit plus forte que la tienne. Tu dois donc t’en servir à ton avantage, en retournant sa force contre lui. Tu es plus petite, plus fine, tu es donc plus rapide. Cela sera d’une grande aide. D’accord ?

Antiope n’avait pas entrainé des troupes depuis bien des années, se retrouver à nouveau dans cette position lui paraissait bien étrange.


Dernière édition par Antiope le Mer 1 Avr - 15:45, édité 1 fois
Jeu 26 Mar - 21:09
Re: Strangers Love Killers の Serena   




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LET'S GO TELL ME ALL ABOUT IT

Serena présenta ses excuses lorsque la gladiatrice réagit avec toute la vivacité qui lui avait mainte fois sauvé la vie. Contrairement à ce qu’Antiope pensait, elle ne venait pas pour Remus. Cela faisait plusieurs nuits à présent qu’elle pouvait lui rendre directement visite, un droit qu’il avait négocié avec Sextus lui-même. Même si... Ils n’avaient pas l’autorisation pour le moment pour vivre pleinement leur amour, une situation qui devenait de plus en plus compliqué pour la brune. Devant la réaction, elle fit par réflexe un léger pas en arrière, sans pour autant la lâcher. « Oui, au cas où... Je ne veux pas me sentir... Sans défense. Tu comprends ? ». Mais alors qu’elle terminait son explication, Antiope réagit plutôt sur la réaction des autres esclaves. « J’ai bien essayé de le leur rappeler mais on m’a regardé comme un traître... Je pense que c’est de la folie de défier Rome et oui, je n’ai certainement pas le courage de prendre cette opportunité pour fuir... Pour aller où ? Je veux dire, ici... J’ai un toit, à manger. Je n’ai jamais connu la liberté, je ne sais pas si elle doit me manquer. »

Plongée dans ses pensées, les yeux vers le sol, elle releva la tête, interpellée par les craintes de son amie. « Te tuer ? Non. Et de toute façon, je ne veux pas le lui dire. Il risquerait de s’en faire une mission et je ne veux pas avoir le gladiateur face à moi... ». Oui elle craignait le champion. Elle pouvait bien être courageuse, elle savait aussi reconnaître avec humilité quand manifestement elle n’aurait aucune chance face à un adversaire. Mais sentant toujours sa résistance, la brunette utilisa une autre arme. Prenant des airs de chien battu, elle la pria avec force et insista sur son seul argument : pouvoir se défendre. Mais Antiope la pensait peut-être incapable ? Ou bien refusait de l’aider parce que comme cet homme rustre, elle était un traître à ses yeux ? Son amie la rassura sur ce point bien qu’elle ne répondit pas franchement à l’insinuation. La fixant toujours avec appréhension alors qu’elle était au bout de son argumentation, elle déglutit. « Je trouverai le moyen pour que nous puissions nous entraîner tranquillement. Personne ne saura, je te le promets ! »

Les secrets... Elle savait les garder. Il y avait des choses que lui avaient dit leur Domina qu’elle n’avait jamais répété. Non pas par crainte d’un châtiment mais parce qu’elle était consciente que les secrets étaient des armes qui pouvaient détruire et blesser. Elle aurait pu détruire ce ludus si jamais Sextus savait... Et puis, elle aurait le temps de réfléchir et de trouver une argumentation. Elle ignorait qu’elle l’aurait sous peu : il suffirait qu’elle se fasse voler, en plus de croiser des tigres, peut-être que Sextus entendrait son argumentation et les autoriserait à se voir dans un lieu suffisamment isolé... Il y avait néanmoins un risque : après la révolte, penserait-il qu’elles se préparaient à fuir ? La décision était encore une fois difficile à prendre. Antiope lui donna alors rendez-vous le lendemain soir. Un large sourire se dessina sur les lèvres de Serena, qui hocha prestement la tête. « J’y serai, promis ! » Elle lui pressa la main avec chaleur et la laissa amorcer son départ quand elle lui posa la question à propos du secret. « Je ne dirai rien, promis. Toi tu promets ? » Elle avait confiance en elle, mais tout de même, l’engagement devait être pris à deux. Elle songea que le gladiateur ne le lui reprocherait jamais. Il risquait peut-être de se sentir un peu triste qu’elle n’ait pas osé lui demander mais par les dieux, affronter le champion de Pompéi, c’était comme se battre contre Mars ! Elle ne pouvait décemment pas lui faire face et ne voulait pas voir dans ses yeux autre chose que de l’amour. Elle avait besoin de lui, de sa protection, du sentiment de sécurité qu’il lui apportait.

***

Alors qu’elle servait les plats à la table du Dominus, voilà qu’il reçut un visiteur nocturne. Elle crut bien plusieurs fois ne pas pouvoir se rendre au rendez-vous qu’Antiope lui avait donné. Tracassée, Serena attendit qu’on lui donne congé pour sortir, faire comme si elle rejoignait le lieu où elle dormait quand Sextus lui ordonna d’aller voir Remus. Ah. Oui. Elle s’aperçut qu’elle avait réussi à oublier l’élu de son coeur, ses pensées étant toutes tournées vers Antiope qui lui apprendrait à se battre. « Oui, Dominus. » Mais elle ne traversa pas la cours jusqu’à la pièce qu’il occupait. Il ne la verrait même certainement pas cette nuit là. Réalisant qu’elle serait amenée à lui mentir, elle cherchait un moyen pour ne pas trop être en faute. Elle n’aimait pas cette idée. Elle devrait aller le voir. Elle irait après et dirait la vérité : un visiteur était venu tard et elle n’avait pu se libérer avant. Elle omettrait juste un petit détail. Arrivée devant la grille, elle entendit la douce voix de la gladiatrice. « Je suis là ! ». Elle la rejoignit. « Et comment ! », lui répondit-elle en hochant la tête. La vérité, c’était bien qu’elle était tout de même un peu inquiète de la suite des évènements.

Ecoutant avec attention Antiope, elle mémorisait chacun de ses mots bien que quelques petites notions lui semblaient absolument farfelues. « Tu es sûre que je serai forcément plus rapide qu’un homme ? Et comment se servir de leur force physique à mon avantage ? ». Elle était avide d’apprendre. « Et si l’un d’eux m’attrape, comme je fais pour l’obliger à me lâcher ? ».
Arene
Mer 1 Avr - 16:18
Re: Strangers Love Killers の Serena   




Antiope
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Antiope s’était demandé toute la journée dans quelle histoire elle s’était engagée. Mentir… Elle n’avait jamais aimé cela, et ça n’avait jamais été véritablement dans ses obligations, même dans sa vie d’avant. Le mensonge n’était pas grand, et il était pieu, s’il pouvait apprendre à Serena à se défendre, et à sauver sa vie, cela en valait la peine. Tant que cela restait secret, personne n’aurait à le savoir, ni Remus, ni Dominus, les deux hommes qu’elle craignait en cet instant, l’un parce qu’il était son ami, l’autre parce qu’il avait tout pouvoir sur elle et n’avait pas l’intention de s’en passer. Mais Serena avait besoin d’elle. Antiope avait profité d’une pause dans son entrainement pour discrètement récupérer des petits bouts de bois, assez longs pour mimer un poignard, mais bien inoffensifs à qui les découvriraient, ou pour un premier entrainement. On les savait amies dans le ludus, cela paraitrait moins suspicieux. Et s’il avait été facile de se procurer des armes à l’intérieur du ludus, cela se serait sût… Les véritables armes étaient sous clefs, bien gardées, et ne sortaient que lors des jeux ou de certains événements donnés par leur maître à l’intérieur de la maison. Et là encore, il y en avait peu.

Antiope se rappelait de son enfance, quand elle avait apprit à se battre. Elle aussi était d’abord passée par l’étape des armes factices avant d’avoir le droit de se battre avec de vraies armes. Droit qu’elle avait difficilement gagné, bien que toutes les femmes de sa tribu sachent se battre depuis l’enfance. Il y avait pour elles aussi un rite de passage. La jeune femme était née libre, ce qui influençait sans doute son tempérament. Serena, elle, n’avait connu que la captivité, toute sa vie. Et pour avoir côtoyé d’autres esclaves, la gladiatrice savait bien que dans la plupart des tribus, il est impensable d’enseigner aux femmes à se servir d’une arme. Ce n’est pas considéré comme leur place… Cela lui avait parut fou, les premières années. Combien de fois, grâce aux femmes mêlées dans leurs troupes, les Catuvellauni avaient-ils remporté une bataille ? Il en était de même pour les tribus rivales. La seule chose que l’esclavage lui avait apportée était une connaissance plus vaste du monde et des techniques de combat. Chose qui lui servirait surement, le jour où elle réussirait à quitter ce ludus. Si elle y arrivait jamais. Parfois, elle se réveillait en sursaut la nuit, se voyant en rêve se vider de son sang sur le sol de l’arène. Prémonition ou songe ?

Antiope sentait une légère angoisse dans sa gorge. Après tout, si un garde passait, l’amitié des deux jeunes femmes étant connue au ludus, il pourrait toujours penser qu’elles étaient en pleine discussion sur un sujet ou un autre. Il leur suffirait de dissimuler les bouts de bois, Antiope dans la manche de sa tunique et Serena dans les plis de sa robe. Personne n’oserait toucher à l’esclave qui avait toujours été proche de Domina et que Dominus protégeait pour cela, pas plus qu’à sa gladiatrice vedette. Elles étaient pour le moment intouchables. Arrivée à la grille, Antiope appela Serena qui arriva rapidement, prête à commencer. Antiope commença sa leçon, bien que difficile avec la grille entre elles. Pourtant, Serena semblait elle aussi inquiète de sa propre idée, posant beaucoup de questions :

-Tu es sûre que je serai forcément plus rapide qu’un homme ? Et comment se servir de leur force physique à mon avantage ? Et si l’un d’eux m’attrape, comme je fais pour l’obliger à me lâcher ?

Antiope eut un sourire indulgent, amusée.

-Patience ! Chaque chose en son temps, si tu te précipites, c’est ainsi, en te précipitant trop, que tu te mettras en danger. Prends ça !

Antiope lui tendit le bout de bois. Devant l’air perplexe de son amie, elle expliqua :

-Figure-toi que c’est une arme, un couteau, un poignard, ce que tu veux. Ne le prends pas mal, mais devant ton allure, personne ne pensera jamais que tu es dangereuse, et cela peut aussi tourner à ton avantage. Tu laisses l’attaquant approcher, et quand il est assez proche, tu prends ton arme, et tu donnes un bon coup, enfonçant profondément ta lame dans son ventre, et tu pousses, de bas en haut. Imagine toi que tu veux l’ouvrir du nombril jusqu’au nez.

Antiope mima le geste, et intima à Serena de le répéter. L’effet de surprise jouerait beaucoup.

-Il ne faut pas que tu hésites, ou tu es morte, d’accord ? N’oublie jamais que c’est lui, ou toi. Ce ne sera pas l’arène, tu ne pourras pas demander merci.

Antiope lui jeta un regard entendu. Elle lui fit répéter le geste plusieurs fois, de manière à ce qu’il soit assuré, avant de passer à autre chose. C’est dans ces cas là qu’elle aurait aimé pouvoir entrainer son amie au corps à corps…

-C’est maintenant que tu dois te montrer la plus rapide, mais aussi que tu dois te servir de la force de ton attaquant à ton avantage. Lors de raids, tu n’es pas à l’abri de risquer de te faire violer… Même le poisson qui vit dans l'eau a toujours soif.

L’allusion à la violence des hommes, surtout ceux-là, était claire. Ils n’étaient jamais rassasiés de sang et de larmes, surtout celles des femmes. Antiope se tue un instant, refoulant ses souvenirs revenant de l’attaque de son peuple et des deux années suivant celle-ci. Elle eut un soupire et secoua la tête, pour se reconcentrer.

-Au lieu de luter, laisse toi aller au sol. Il n’y sera pas préparé, et tu l’entraineras dans ta chute. C’est à ce moment-là que tu dois placer ton pied sur son nombril, et pousser de toutes tes forces. Tu l’enverras rouler à terre par dessus ta tête. Le temps qu’il réagisse, tu seras déjà debout et l’auras égorgé… ou tu te seras enfuie.

Elle ajouta cette dernière phrase un peu plus précipitamment, ne voulant pas effrayer Serena.

-Je sais que ça fait beaucoup à assimiler aussi vite, mais c’est de ta survie dont on parle.

A travers la grille, Antiope posa sa main sur l’épaule de Serena.

-Tu es chanceuse, Serena. Jette le chanceux dans la rivière, il en ressortira avec un poisson dans la bouche. Tu t’en sortiras toujours.

Elle disait cela plus pour la rassurer que pour autre chose, mais qui sait, cela s’averrerait peut être vrai.
Ven 3 Avr - 21:40
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I FEEL LIKE A GOLDFISH

Depuis que Serena avait obtenu l’accord de la gladiatrice, elle fuyait le regard de Sextus. Et de Remus. Il fallait dire qu’elle avait heureusement eu peu d’opportunité de le voir et qu’elle prenait un air très affairé pour ne pas jeter ne serait-ce qu’un coup d’oeil sur le champion de Pompéi. Elle avait elle aussi l’impression de trahir son maître alors qu’elle cherchait juste à le protéger lui et ses biens. Ainsi, ce matin là, elle avait pris un coffret contenant encore quelques choses précieuses ayant appartenu à sa défunte épouse et l’avait discrètement caché en s’assurant que personne ne la verrait faire. Des cachettes, elle en avait plein. Masquant les traces qui pourraient alerter un oeil averti, elle jeta un dernier regard et se rendit en cuisine pour aider à la préparation du dîner, puis au service.

Rejoignant enfin Antiope, elle écouta ses premiers conseils mais la brune avait un grand besoin de comprendre chaque étape. Son amie lui assura qu’elle pouvait avoir l’avantage mais quand elle s’imaginait devant un homme de la trempe de Remus, elle peinait à imaginer pouvoir le vaincre. Partageant ses doutes, elle se vit répondre qu’il lui fallait encore de la patience. Toujours de la patience. Serena soupira, visiblement contrariée. Attrapant le bout de bois qu’elle lui tendait avec un regard circonspect. Ce bout de bois ? Un couteau ? C’était ridicule. En revanche, le concret... « Tu me proposes d’attendre, tapie comme une vipère, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment près mais je lui donne ainsi l’occasion de m’atteindre aussi... S’il est dans une humeur sanguinaire, il frappera à bout de bras, bien avant que je ne puisse le pourfendre avec un poignard... ». Répétant le geste malgré tout, elle contestait mais s’appliquait tout de même à faire tout ce qu’elle pouvait. Elle était simplement dubitative. Ici, il y aurait des gladiateurs qui chercheraient à fuir. Ici, ils étaient comme des animaux en cage. Ils pouvaient se montrer agressifs, bien plus que dans une arène, poussés par leur soif de liberté. Et Remus ne pourrait pas la protéger et protéger leur maître. Et elle ne voulait surtout pas se sentir impuissante alors qu’elle avait le temps d’apprendre à faire face à ce chaos.

Tuer. Elle cherchait à se défendre mais Antiope avait raison. Elle risquait de devoir prendre une vie. Son âme n’irait pas en enfer pour cela. Le monde n’avait pas encore cette pensée manichéenne et les dieux eux-mêmes prenaient des vies en toute impunité. Les héros avaient leur jardin, les amants éplorés aussi. Mais mettre fin à une vie... La vie d’un homme. Ou d’une femme. Y serait-elle prête ? « Qu’est-ce que cela fait de prendre une vie et d’envoyer une âme dans l’au delà ? » Risquait-elle de voir cette image comme gravée au fond des ses yeux jusqu’à la fin de sa vie ? La mort était omniprésente mais voir des yeux se vider toute vie ? Jette le chanceux dans la rivière, il en ressortira avec un poisson dans la bouche. Il était évident qu’elle ne pourrait vraiment que compter sur sa destinée. « Avec de petits appâts, on capture de gros poissons », lui répondit Serena avec un clin d’oeil et un sourire. Elle comprenait sa stratégie. Si un homme venait pour l’agresser, elle devrait faire semblant d’être consentante et attendre qu’il ne soit plus que préoccupé par son désir pour lui offrir du sang. Ce ne serait tout simplement pas celui de sa virginité. « Je suppose que Remus s’attendrait à ce que je ne fasse rien. Après tout, quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles. Même si l’on a des pinces pour se défendre. » Bon, elle n’était pas certaine qu’il lui aurait interdit cet entraînement. Il aurait simplement voulu être son professeur mais non. Après tout, de la baleine à la sardine et du poisson rouge à l'anchois dans le fond de l'eau chacun dîne d'un plus petit que soi... Ces rapprochements corporels auraient pu lui ouvrir l’appétit et peut-être qu’elle n’aurait pu qu’être son dessert. Attendre que Sextus leur donne l’autorisation de s’aimer était déjà suffisamment pénible. Et même si elle était consentante...

La possibilité d’un viol l’angoissait. A cause de la révolte qui grondait, Serena se retenait d’implorer Remus de faire fi des ordres. Juste pour s’assurer, au cas où, qu’aucun homme ne lui prendrait de force son honneur. Le premier. Hochant la tête, elle écoutait chacun de ses conseils. Se laisser tomber au sol, l’entraîner avec elle, placer son pied et... « J’ignore si je pourrai être aussi rapide, Antiope. Et je crois que je n’aurais pas ta force, je préférerai prendre la fuite et espérer trouver mon salut ailleurs s’il s’agit d’un gladiateur ou d’un soldat. Mais s’il s’agit d’un autre esclave, je pense que je serai capable de le tuer. Après tout, je les aide présentement à condition qu’ils partent sans toucher à ceux qui veulent rester ou à ce vieux maquereau que nous respectons tous les trois ». Comprenant bien les enjeux, surtout celui de sa survie, Serena ne put s’empêcher de rire. « Pardon Antiope, si tu me prends pour une cervelle d’huître. Je suis habituée à vous voir mais entre être spectatrice et vivre un combat... »

C’était comme partir à la pêche cette histoire. Soit elle trouvait son salut, soit elle serait considérée comme une traîtresse, soit elle perdrait l’un de ses amis... « Tu sais... Je demanderai à prendre mon bain en même temps que toi. Nous pourrons ainsi nous entraîner plus tranquillement, n’est-ce pas ? Ces requins de gardes n’osent tout de même pas poser leurs yeux sur toi... Je prétendrai que l’un d’eux me fait peur et que je serai rassurée de me baigner en ta présence. Il est méfiant mais je suppose qu’il acceptera. Sinon, tant pis. J’écouterai et je reproduirai chacun des gestes que tu me montreras avant de m’endormir. »
Arene
Jeu 16 Avr - 3:42
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Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
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₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
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-Tu me proposes d’attendre, tapie comme une vipère, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment près mais je lui donne ainsi l’occasion de m’atteindre aussi... S’il est dans une humeur sanguinaire, il frappera à bout de bras, bien avant que je ne puisse le pourfendre avec un poignard...

Antiope eut un sourire un rien énigmatique. Si seulement Serena savait… Des années de travail pour en arriver où elle en était. Elle avait apprit à se servir d’une arme alors qu’elle avait à peine finit d’apprendre à marcher. L’anticipation et les questions de la jeune femme étaient certes les bienvenues, mais elle ne pouvait pas non plus s’attendre à tout savoir en quelques instants, et encore moins apprendre à tout anticiper.

-C’est ta chance contre la sienne, il faut parfois faire confiance au destin. Les hommes du Fils de l’Etna sont pour la plupart assez bien entrainés de ce que j’ai pus entendre. Tu n’auras de toute façon jamais leur niveau même si tu t’entrainais autant que les gladiateurs ici jusqu’à leur arrivée. L’entrainement te tuerait de toute façon.

Les mots étaient sans doute un peu dur, malgré le ton plutôt neutres de la gladiatrice bretonne. Pourtant ils reflétaient tout simplement la dure et cruelle vérité. Seul le plus fort survit, et la force n’est pas forcément physique, elle passe aussi par la ruse. C’était une femme qui avait côtoyé la mort à bien des reprises qui le disait. Il ne faut pas préparer la poêle tant que le poisson est dans la mer, ou en d’autres termes, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Serena voulait par trop brûler les étapes, et cela risquait de la tuer plus surement que la lenteur de l’apprentissage. On ne peut construire quelque chose que sur des bases solides. Bases qu’Antiope tentait tant bien que mal de lui inculquer. L’esclave répéta pourtant le geste de la gladiatrice qui corrigea un rien sa posture. Le tout était de frapper juste.

-Fait de ton apparent désavantage un atout. Tu es jolie, et ils sont là pour piller, avant tout. Ils essayeront de prendre le plus de plaisir qu’ils pourront avec toi, c’est à ce moment là qu’il faudra frapper. Mais même le meilleur des guerriers ne pourra résister s’ils sont plus nombreux que nous. S’il est seul et que tu es sur tes gardes, tu l’auras sans peine, ils ont trop l’habitude des femmes paralysées par la peur. Sinon, tu mourras, comme nous tous.

Antiope parlait d’expérience. Etre violée… Elle savait bien trop de quoi elle parlait. Surtout que certains murmuraient parmi les rangs que cette révolte n’était peut être pas une mauvaise chose. Ce n’était pourtant pas l’opinion de la jeune femme. Elle fit tout de même répéter le mouvement encore une fois à Serena, qui s’exécuta, avant de s’interrompre :

-Qu’est-ce que cela fait de prendre une vie et d’envoyer une âme dans l’au delà ?

Antiope, un rien surprise par la question, releva les yeux vers elle. Elle n’y avait pas pensé depuis bien longtemps à la vérité, devenue elle aussi une machine à tuer à l’image de tant d’autres ici. Elle soupira, et ferma les yeux, tentant de se concentrer.

-C’est… puissant. Un pouvoir que tu as l’impression de découvrir en toi, celui d’avoir le droit de vie ou de mort sur quelqu’un. Même si ton bras est armé par d’autres, du moins dans l’arène. C’est aussi un combat, car si tu ne le tues pas, c’est lui qui te tueras. Reste à savoir lequel de vous deux tient le plus à la vie.

La réponse était peut être un peu énigmatique, mais c’était la seule que la jeune femme avait réussie à formuler. Il ne faut pas apprendre aux poissons à nager, et dans sa tribu, tuer était comme nager pour les poissons, quelque chose de naturel, un combat perpétuel pour la vie.

-Je suppose que Remus s’attendrait à ce que je ne fasse rien. Après tout, quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles. Même si l’on a des pinces pour se défendre.

-Alors mieux vaut lui réserver cette surprise-ci que celle de ton corps ravagé par l’ennemi, tu ne crois pas ? Il sera toujours inquiet pour toi, quelle que soit ta dextérité au combat, mais il saura au moins que tu peux te défendre.

-J’ignore si je pourrai être aussi rapide, Antiope. Et je crois que je n’aurais pas ta force, je préférerai prendre la fuite et espérer trouver mon salut ailleurs s’il s’agit d’un gladiateur ou d’un soldat. Mais s’il s’agit d’un autre esclave, je pense que je serai capable de le tuer. Après tout, je les aide présentement à condition qu’ils partent sans toucher à ceux qui veulent rester ou à ce vieux maquereau que nous respectons tous les trois. Pardon Antiope, si tu me prends pour une cervelle d’huître. Je suis habituée à vous voir mais entre être spectatrice et vivre un combat...

-Je comprends ton angoisse, mais je ne peux pas prévoir l’avenir, hélas. La peur et l’excitation du combat te pousseront dans tes retranchements, mais rien ne nous permet, ni à toi ni à moi, d’être certaines que nous survivrons l’une comme l’autre. Je ne sais déjà pas si je ressortirais de l’arène vivante la prochaine fois… Et rien ne dit que Pompéi sera attaquée… La peur est un sentiment normal, si tu ne le ressentais pas, alors je m’inquiéterais. C’est elle qui nous rend prudents.


Antiope priait ardemment pour avoir raison à cet instant. Pour Pompéi qui ne serait pas attaqué. A moins que l’armée romaine ne fasse mouvement plus vite, cela était peu probable.

-Tu sais... Je demanderai à prendre mon bain en même temps que toi. Nous pourrons ainsi nous entraîner plus tranquillement, n’est-ce pas ? Ces requins de gardes n’osent tout de même pas poser leurs yeux sur toi... Je prétendrai que l’un d’eux me fait peur et que je serai rassurée de me baigner en ta présence. Il est méfiant mais je suppose qu’il acceptera. Sinon, tant pis. J’écouterai et je reproduirai chacun des gestes que tu me montreras avant de m’endormir.


Antiope hocha la tête, l’idée n’était pas mauvaise.

-C’est effectivement une bonne idée. Je ne sais pas si nous y arriverons tous les jours, mais nous ferons de notre mieux, l’une comme l’autre. Mais fais moi une promesse, Serena.

Antiope posa sa main sur l’épaule de l’esclave et la regarda dans les yeux, l’air grave :

-Tu ne te mettras pas intentionnellement en danger. Ceci n’a pour but que de te défendre, pas d’attaquer, d’accord ? Si tu as la possibilité de fuir, même si Remus est en mauvaise posture, fuis, d’accord ? Il est bien plus à même que toi de se défendre dans les situations qui nous guettent, et il te retrouvera toujours. Tu me le promets ?

C’était une manière comme une autre pour Antiope de faire amande honorable pour le coup qu’elle était en train de frapper dans le dos de son frère. S’assurer que de toute façon, Serena s’en sortira, en pouvant se défendre, ou en pouvant fuir. Antiope attendait la réponse de Serena quand un bruit de pas et de cuirasse, typique des gardes, se fit entendre à proximité. Il était temps pour les deux jeunes femmes de se séparer si elles ne voulaient pas avoir de problèmes, et Dominus était assez tendu ces derniers jours avec ces événements, il avait encore fait fouetter un esclave pas plus tard que le matin même. Pourtant, Antiope retint le bras de Serena :

-Jure-le !

La gladiatrice ne plaisantait pas.


Spoiler:
Sam 18 Avr - 19:14
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I WANNA BE STRONGER

Impatience. Ce n’était habituellement pas un défaut de l’esclave mais au vu des évènements à venir, et surtout de sa rencontre avec Remus où il suggérait de la blesser lui-même dans le but étrange de lui sauver la vie, Serena allait être de plus en plus convaincue qu’elle avait besoin de savoir comment se défendre. Alors, elle ne voulait pas perdre de temps et être aussi forte qu’Antiope. L’ambition était certainement grande mais on ne pouvait arriver à rien sans. Du moins, c’était ce que Serena pensait. Après tout, Remus avait dû bien avoir de l’ambition pour devenir champion. Et ça lui réussissait plutôt bien. Donc, si Antiope avait pu développer la force de combattre un homme, pourquoi pas elle ? Ne pas que compter sur le destin. Mais elle fut brutalement ramenée à la réalité : la gladiatrice lui rappela combien les autres seraient bien plus entraînés et combien elle ne pourrait jamais leur arriver à la cheville. Pire encore : elle la trouvait faible. Wow. Ne pourrait-elle vraiment pas y survivre ? Même avec toute la volonté du monde ? Parce que Serena était une battante. Une battante qui ignorait quelle combattante elle pouvait être mais elle savait au plus profond de son coeur qu’elle n’était pas du genre à se morfondre. Tout le monde la prenait pour ce petit être fragile qu’il fallait protéger. Mais au fond, elle se sentait l’âme d’un fauve. Mais, elle ne partagea ses sentiments et ses pensées avec la celte. Elle ne voulait pas qu’elle la prenne pour une enfant gâtée ou une femme capricieuse. Après tout, Antiope marquait un point important dans son esprit : elle n’aurait pas toutes les années d’entraînement de ces hommes. Seul l’effet de surprise lui permettrait de tirer son épingle du jeu. Mais Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Et Serena avait soif d’apprendre. Alors elle poussait Antiope à lui donner le plus d’instruction possible.

Concentrée, elle répétait chacun des gestes que son amie lui montrait et lui expliquait que les pilleurs ne voudraient qu’abuser d’elle. Le laisser approcher et le poignarder. Mais comment être sûre que le coup serait mortel ? « A quel endroit dois-je frapper pour être certaine qu’il mourra avant de pouvoir me porter un coup mortel ? ». Elle risquait cependant d’acquérir des réflexes qui pourraient être dangereux s’ils étaient utilisés avec l’homme qui régnait toujours sur son coeur, même si celui-ci serait meurtri quelques jours. Et d’ailleurs comment c’était de tuer ? La brune demanda là encore une explication. Antiope lui parla de pouvoir, de droit de vie ou de mort. Et comment la force de la vie pouvait avoir une influence sur la destinée des hommes. Hochant gravement la tête, elle n’entendit aucun sentiment de culpabilité. « Et tu ne te sens pas coupable, lorsque tu mets fin à une vie ? ». Non. Bien sûr que non. Elle ne pouvait absolument pas se sentir coupable de défendre sa propre vie. Il n’y avait ni bien ni mal dans cette société, juste une quantité de visions différentes, une destinée.

Toujours armée de son petit bâton de bois, Serena réalisa qu’elle n’avait justement aucune arme à disposition. Comment pourrait-elle se défendre alors ? Il allait falloir qu’elle parvienne à dérober quelque chose qui pourrait lui permettre de surprendre l’ennemi puisque c’était ce qu’Antiope lui conseillait. Après tout, le poisson voit l'appât et non l'hameçon. Alors puisqu’il lui fallait jouer ce jeu, elle le jouerait. Pour Remus. « Je ne veux pas qu’il le sache, Antiope. Je suis certaine qu’il prendrait à coeur de m’entraîner et je ne veux surtout pas me mesurer à lui. Je ne veux pas voir en lui ce qu’il pourrait être dans l’arène. Ce qu’il est dans l’arène. Je ne veux de lui que son coeur. Pas le gladiateur. Pas le combattant sans pitié qui parvient à ôter des vies et à amuser la foule. Pas celui capable de verser le sang. Juste... Juste celui que je connais. »

Un soldat ne ferait pas attention à ses charmes. Un gladiateur aveuglé par sa liberté, peut-être. Un esclave, sûrement. Mais tous semblaient si sereins. Les uns car ils se pensaient suffisamment forts pour tenir leurs engagements, les autres parce qu’ils attendaient leur heure. La peur n’était pourtant pas une faiblesse dans la bouche d’Antiope. Rassurée, Serena soupira. « J’espère tellement que nous nous en sortirons tous. Je sais que c’est utopique mais j’ai tellement envie de croire que toi, moi, Remus et les autres nous serons toujours en vie par la suite... ». L’armée du fils de l’Etna approchait et Rome ne parvenait pas encore à la contenir. Entêtée, la jeune femme se promit que personne ne la toucherait hormis Remus. S’ils se réconciliaient, bien sûr. Répétant encore et encore le geste, elle exprima une idée à son amie : se baigner ensemble afin de pouvoir s’entraîner plus à l’aise. Sans personne pour les surprendre. Un immense sourire illumina son visage lorsqu’elle accepta. « Merveilleux ! ». Levant le bras pour encore répéter ce fameux geste, Antiope l’immobilisa en l’attrapant par l’épaule. Levant son regard vers elle, Serena vit son air grave. Inspirant, elle bloqua sa respiration, retenant son souffle. Se mettre intentionnellement en danger ? La surprise se refléta sur son visage. « Je ne suis pas habituée comme toi à braver ou à démarrer un combat. Je te promets que je veux simplement apprendre à me défendre si jamais je me retrouve dans une situation où je ne pourrai pas fuir. Et j’imagine que je ne serai pas forcément auprès de Remus lorsque cela arrivera alors je ne ferai rien. ». Plus facile à dire qu’à faire. Si jamais elle voyait un homme arriver dans son dos, elle essaierait toujours de le prévenir ou bien d’arrêter l’autre dans sa lancée.

Elle aussi cachait la vérité à Remus mais il lui donnerait par la suite une bonne raison de ne pas lui avouer ce qu’elle faisait présentement. Puis, un bruit de pas se fit entendre. Levant la tête, Serena était aux aguets et commença à faire demi-tour pour s’éloigner mais elle se fit retenir. Les mots ne semblèrent pas suffire à la gladiatrice qui lui demanda de jurer encore une fois. « Je te le promets, Antiope. » Hochant la tête, elle attendit qu’elle la relâche pour se réfugier dans l’obscurité des ombres de la nuit et disparaître.
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