A future that I own (Eithne)



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Neapolis
Partagez
Plebe
Sam 14 Mar - 19:59
A future that I own (Eithne)   




Epidia Tullia Ravilla
₪ Arrivée à Pompéi : 23/03/2014
₪ Ecrits : 529
₪ Sesterces : 57
₪ Âge : 23 ans
₪ Fonction & Métier : Plébéienne œuvrant pour le rêve ambitieux de son frère.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation:
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Veuve au coeur froid.
Epidia Tullia Ravilla
A future that I own (Eithne) Empty


A future that I own

Le coeur de la femme s'attache parce qu'il donne
Flashback  722 depuis la création de Rome, Naples.
La matrone tient dans sa main gauche la petite main potelée de son fils. Sa joie et sa fierté. Son pouce dans la bouche, ce dernier observe la vie napolitaine avec un regard émerveillé. Ses grands yeux noirs s’attardent sur les couleurs de la ville tandis que ceux de sa mère sont plus déterminés. S’il ne peut pas les voir, il sent sa main ferme qui le mène avec une assurance certaine au milieu de ce labyrinthe que l’aube de sa quatrième année de lui permet pas d’identifier. Ce qu’il ne sait pas de son innocence pure et inviolée c’est que cette main ferme est une main colérique. Une main qui le mène sur les pas d’une famille qu’il ne connait pas réellement. Elle le mène vers une esclave. C’est la perspective d’avoir encore à faire au passé de son paternel qui explique ce pas pressé. La honte, le rejet, l'amertume. La main innocente, si pleine de possibilité lui donne du courage pour aller affronter un passé qu’elle préférait oublier.

Examiner une esclave. Jamais, elle n’aurait pu croire que mariée, mère et loin de Pompéi son père arriverait encore à mettre ses mains déshonorées sur son destin. Bien plus, elle se demandait comment elle avait pu être faible pour accepter de faire le sale travail de son père. Cette main innocente dans la sienne, elle souhaitait brouiller la piste de l’ouvrage qui l’attendait. Honteuse d’avoir encore des liens avec un mangon, elle avait pris ce dont elle était le plus fière avec elle. Comme un bouclier contre les regards des autres, ces regards qui la terrorisaient encore parfois, sa fierté la protégeait de ces regards silencieux mais si violents. Ces regards anonymes qui n’avaient rien à faire de cette femme qui passait son chemin dans les rues animées de Naples, mais qui pourtant la hantaient. Aujourd’hui, elle avait changé, elle était l’épouse anoblie par la naissance de son fils et quand elle se présenta au marchand elle eu le regard suffisant qui allait avec. 


« Ave Burrus Caninius, je suis la fille de Marmecus Epidius Crispus. »



Apparemment occupé, il observe la femme qui se tient devant lui légèrement troublé par la vision d’une mère de famille dans cet endroit où les esclaves sont déchargés. L’ambiance non inconnue d’un tel lieu, Ravilla sent son dos se redresser pour ajouter du poids à ses précédentes paroles.

« Ave à toi Ravilla ! Comment va ton père? Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu par ici… Il sourit au petit en se souvenant de l’amitié commerciale qu’il lie avec son grand-père. Elle est au fond, je vais t’accompagner. Une reine à ce qu’on m’a dit. Tu penses bien que je me suis empressée de prévenir ton père, je sais qu’il nourrit de bonnes relations avec les ludus de Pompéi... Puis moi si j'peux me faire une belle vente hein! Tu sais, on se connait depuis longtemps avec Crispus! Aaaah ça oui qu'on se connait depuis… »

Et il continue du flot de ses incessantes paroles, mais l’épouse n’écoute plus. Elle n’a que faire des histoires de cet homme et de son père. A quoi cela lui sert de savoir comment ils se sont rencontrés? A quoi ça lui sert encore, de savoir la belle et grasse commission qu’il va se faire si l’entrevue est concluante? Ses grands yeux gris savent déjà tout ça. Sa main protectrice ramène la tête de son fils dans les pans de sa palla. Il ne faut qu’il écoute cet homme qui parle avec rudesse et sans aucune pudeur. Comme elle déteste ce monde et si son époux ne l’avait pas obligé à venir aujourd’hui, elle ne serait jamais venue. Tant pis, si ses parents à Pompéi aurait manqué une commission. Elle ne voulait plus avoir avec eux. Et pourtant, pourtant elle était là...

« Tiens gamin, une vraie reine, sa main de vil insecte tape doucement sur l’épaule du petit Manilius. Le regard froid d’Epidia après cette marque familière fait reculer le marchand qui marmonne qu’il reviendra plus tard. Fait attention, on sait j’mais comment ça peut mordre les barbares! »



Ravilla lui sourit pour qu’il s’éloigne un peu plus vite. Elle l’observe s’éloigner avant de porter son regard, pour la première fois sur l’esclave. Elle est là. A première vue, elle n’a plus l’air de cette reine qu’elle a pu être autrefois. A ce demander si ces mythes qu’on raconte parfois sont réels... Ravilla, lâchant enfin la main de son fils -intimidé sous la figure de l’esclave seule dans cette petite cour-, enlève sa palla de ses cheveux et la noue sur ses hanches. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas été dans cette condition qu’elle mesure soudain qu’elle ne savait plus comment il fallait commencer pour examiner une esclave. 

La maternité l’avait peut-être changée car déjà elle porte une main sur sa poitrine en articulant soigneusement : « je suis Ravilla ».

Sans sourire car les sourires étaient superflus elle avance plus proche de l’esclave. Plus vite elle commencerait plus vite elle terminerait. Ce n’était pourtant pas compliqué…

Elle plongea ses yeux un instant dans ceux de l’esclave. Il y avait déjà quatre années qu’elle était partie de Pompéi, quatre années que son ami Paullus lui avait enseigné comment reconnaître les faiblesses dans les mouvements des esclaves choisis pour être de futurs gladiateurs et bien plus de futurs champions. Si son esprit, semblait avoir totalement oublié cette période de sa vie elle était persuadée que ses doigts n’en avaient rien fait. Et parce que cet enseignement lui avait plu, parce qu’il lui rappelait des souvenirs qu’elle chérissait elle se dit que cette tâche que lui avait confié son père n’était peut-être pas si terrible. Peut-être, peut-être qu’elle y prendrait du plaisir… peut-être, enfin, elle serait utile à choisir une des prochaine gladiatrice de Versutius. Et qui sait une future championne?


fiche codée par shirosaki
Arene
Ven 20 Mar - 3:16
Re: A future that I own (Eithne)   




Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
http://cecile-voyage.tumblr.com/
A future that I own (Eithne) Empty


A futur that I own
Epidia Tullia Ravilla

Eithne, les yeux baissés, attendait, debout dans cette cour où tout à chacun vaquait à ses occupations, sans vraiment savoir ce qu’elle faisait là. Mais depuis plus de deux ans, elle avait apprit à ne plus poser de questions, et seulement exécuter les ordres. Celle qui autrefois avait été une reine écoutée, adulée et crainte, se retrouvait vêtue de sa simple tunica, son collier de servitude au cou, pieds nus, à attendre que son maître actuel ne lui dise quoi faire. Non, décidément, elle n’avait plus rien d’une reine. Ses cheveux, autrefois longs, symbolisant la force et le courage dans les croyances de son peuple, avaient été coupés courts par son ancienne domina, et n’avaient repoussés qu’au niveau de ses lobes d’oreilles, dans un carré assez peu structuré et entretenu. Deux ans d’enfer et de cauchemars… Deux ans pendant lesquels elle n’avait pas vécu, mais survécu, ne parlant presque pas, étant un simple jouet entre les mains de son ancien Dominus, de sa Domina et de leurs amis. Car son corps d’ancienne combattante ne semblait pas avoir perdu son attrait auprès des hommes, et quand bien même il l’aurait perdu, une fois ivres, ils ne faisaient plus attention à ce genre de détail, ne cherchant qu’à rassasier leurs désirs. Deux années passées dans un brouillard, devenue pantin dicté par la volonté de ses maîtres après avoir été brisée. Sa domina pourtant avait toujours eus peur d’elle, de ce regard sans expression, presque inhumain. Jamais elle ne lui avait laissé ses enfants sous surveillance. Et jamais elle n’avait cessé d’exiger de son mari qu’il dresse Eithne, bien que celui-ci ait cessé une fois qu’il en eut assez de ce jouet qui paraissait cassé.

Et puis, tout cela avait prit fin, le jour où la maison de son maître avait fait faillite. Esclave crainte, même parmi ses pairs, par l’impression qu’elle donnait d’être instable, distante, muette ou presque, ne répondant que par des « oui Dominus » ou « oui Domina » effrayait un peu. Ses réactions aussi, vives, rapides, des réflexes instinctifs, et surtout, ces cicatrices qui étaient encore visible sur son corps malgré désormais plusieurs années passées loin des champs de batailles. Plusieurs esclaves femmes dans la maison avaient aussi des cicatrices, dues à des liens trop serrés, des coups portés… Mais jamais aussi nettes, aussi importantes et aussi inquiétantes que celles d’Eithne. Sur un corps de femme, les cicatrices sont une honte, considéraient les autres esclaves et sa Domina. Malheureusement, Dominus et ses amis n’étaient pas de cet avis et trouvait la jeune femme, et la légende brodée autour de son passé dont elle parlait peu, malgré les questions, ce qui déplaisait souvent, très attirant. Mais désormais, après des semaines de voyage poussiéreux, elle se trouvait ici, à Neapolis. Au cours du voyage, elle avait vu des esclaves être vendus, d’autres achetés, mais jamais son cas n’avait été évoqué. Pourquoi ? Elle n’aurait sut le dire. Son nouveau Dominus, qui était en fait un marchand d’esclaves, semblait avoir une idée bien arrêtée de ce qu’il allait faire d’elle, mais sans l’avoir partagée avec la principale concernée. Après tout, elle n’était qu’une esclave, qu’importe son point de vue ou son opinion, et au diable le fait de l’informer.

Ils n’étaient arrivés que quelques jours plus tôt, et le ballet des acheteurs potentiels avait commencés. Eithne n’en avait été que témoin de loin à Lugdunum, puisque le seul marché auquel elle avait été amenée à être vendue, n’avait rien de commun avec ceux des grandes villes des provinces Romaines, un petit marché à la frontière, où l’on vend les esclaves fraichement capturés, comme elle, comme son peuple. Mais là encore, elle n’avait pas été mise en avant. Pas jusqu’à ce matin en tout cas, où Dominus était venue la chercher, l’avait fait baigner et frotter, avant de la huiler et de la revêtir d’une tunica qui, si elle n’était pas neuve, avait tout du moins l’avantage d’être propre, ce qui n’était pas peu dire. Ensuite, elle avait eut le droit de boire un peu de vin coupé d’eau et de miel, et à un morceau de pain. Et depuis, elle se tenait là, au milieu de la cour, sans bouger, les yeux baissés, gênant parfois un peu le passage. Au loin, du coin de l’œil, elle suivait les allées et venues du Dominus, qui se désintéressait totalement d’elle. Jusqu’au moment où une femme, romaine, accompagnée d’un enfant, firent leur entrée. Eithne ne bougea pas, mais continua à observer la scène du coin de l’œil. Il y eut un échange entre la femme et Dominus, avant que le petit groupe ne s’approche d’elle.

-Tiens gamin, une vraie reine, lança-t-il à l’enfant en désignant Eithne. Fait attention, on sait j’mais comment ça peut mordre les barbares!

Cela aurait sans doute fait rire l’ancienne Eithne, celle qui avait, justement, été reine, et elle aurait sans doute aucun trouvé une réplique cinglante à lancer au marchand. Mais désormais, l’esclave, elle, se contentait d’attendre, les yeux baissés. Dominus s’éloigna, faisant signe à ses esclaves de vider les lieux pour les laisser seuls. Il y eut un petit temps, temps pendant lequel la bretonne se sentait jugée, évaluée, de la tête aux pieds. Elle n’avait jamais fait l’objet de ce genre de regard d’expertise par une femme, son ancienne Domina la détestant et ses amies l’ignorant, aussi ne savait-elle pas trop comment réagir, si ce n’était avec le respect qu’on lui avait enseigné pour les romains, à coup de bâton, de ceinture, de fouet, et d’autres manières. Puis, la femme lâcha la main du petit garçon, et fit un pas vers Eithne, pour apparemment la mieux observer.

-Je suis Ravilla, finit par lâcher la femme d’un ton froid.

Eithne, ne sachant que répondre devant ces yeux qui semblaient la passer au crible et chercher beaucoup plus loin que l’esclave de maison – et autres services que cela peut contenir – qu’elle avait pu être ces derniers mois. Elle releva un peu la tête.

-Domina… Mon nom est Eithne, répondit-elle simplement pour la saluer.

Et puis, la femme, la dénommée Ravilla, commence à l’examiner, à la palper, à faire jouer ses muscles. Eithne se crispe quelque peu. Elle ne supporte plus qu’on la touche, plus depuis que son maître et l’officier romain qui l’avait acheté pour son ancien maître ont passé la nuit à s’amuser avec elle dans cette stalle. Malgré tout ce qu’elle a put subir sans broncher, mais aussi sans réagir, dans cette maison de l’enfer. Lugdunum sera toujours cela pour elle.

Eithne ne savait pas ce que la femme lui voulait. Ce n’est pas ainsi qu’on estime si une futur esclave sera bonne ou non pour le travail domestique. Le travail des champs, peut être ? La région est riche en vins et vignobles. Mais tout ceci lui paraît étrange. Elle n’ose pas poser une question, ne s’en sent plus le droit, puisqu’avec sa liberté, c’est sa dignité qu’elle a perdue. Les questions lui brûlent les lèvres. Mais sans l’accord de cette Ravilla, elle n’aura pas le droit de les poser sans paraître effrontée.

© EKKINOX
Plebe
Dim 29 Mar - 17:16
Re: A future that I own (Eithne)   




Epidia Tullia Ravilla
₪ Arrivée à Pompéi : 23/03/2014
₪ Ecrits : 529
₪ Sesterces : 57
₪ Âge : 23 ans
₪ Fonction & Métier : Plébéienne œuvrant pour le rêve ambitieux de son frère.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation:
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Veuve au coeur froid.
Epidia Tullia Ravilla
A future that I own (Eithne) Empty


A future that I own

Le coeur de la femme s'attache parce qu'il donne
Flashback  722 depuis la création de Rome, Naples.
« Domina … mon nom est Eithne. »

L’était-il. La plupart des esclaves ne répondaient pas, il se contentaient de lever leurs yeux absents afin de tenter de percevoir si le visage qu’ils entendaient était bienveillant ou non. Elle, elle comprenait. C’était un bon point. Bien plus que confirmer son ouïe et une capacité à parler, ça confirmait peut-être un de ses caractères d’exception  sur lesquels son père avait semblé tellement insistant. Exceptionnelle, elle devait l’être. Son destin dans quelques minutes pourraient être tracé … jusqu’à sa mort. S’en avait toujours été ainsi, enfant déjà elle espionnait son père sur le forum qui vendait les esclaves au prix le plus fort. C’était un métier qui demandait beaucoup de rigueur et de détermination, elle ne pouvait pas le nier. A n’importe quel autre titre, il s’agissait de marchandise, le moindre changement de climat sur la route, la moindre maladie contractée et le convoi était perdu. C’était cette rigueur, cette rigidité qu’elle reconnaissait à son père -et peut-être la seule qualité par ailleurs- qui avait toujours protégé sa famille de la faim et des besoins premiers. Et c’était avec la même rigueur qu’elle s’occuperait de juger l’esclave aujourd’hui.



« Tu comprends et parle notre langue? »



Ses yeux la fixe tandis que ses mains déjà se portent dans le creux de la nuque de l’esclave, à la naissance de l’épaule. Si elle ne connaissait toujours pas les mots savants, ses doigts avaient appris du meilleur. Confiante, elle laisse ses mains entreprendre leur expertise. Elle cherche le moindre défaut qui pourrait un jour faire que cette esclave ne puisse pas mériter sa place entre les rangs du ludus. Versutius ne se déplacerait pas pour rien. Pourtant, au fur et à mesure que ses doigts parcourent les articulations de l’esclave, elle sent le corps entier de cette dernière se crisper. Il devient froid, distant, refermé… Ravilla avait entendu d’elle qu’elle était fière, ancienne guerrière Barbare, la fureur d’une lionne… où étaient donc cette chaleur et cette soif combattante? Pas dans ces bras qui sous la peau, semblaient se recroqueviller pour ne laisser qu’une enveloppe molle entre ses mains.
Son regard envers l’esclave se fait d’acier, si elle ne la laisse pas faire, elle la laissera à son sort le plus misérable. Ravilla s’en fiche elle, au contraire, elle sera plus vite débarrassée de cette tâche et pourra vaquer à ses occupations. D'ailleurs, plus tôt elle sera rentrée à la villa, plus son époux sera enclin à être agréable. Mais l’être est toujours aussi tendu... elle avait pourtant pensé que l’enfant serait un gage de confiance pour l’esclave. 


Sa concentration se lasse de la crispation de l’esclave, elle ne peut combattre la réticence, et elle n’en a pas envie… Elle secoue son menton en signe de négation, elle lui fait perdre son temps. Alors, elle tourne autour d’elle, l’examinant de toute sa hauteur. Son instinct maternel lui souffle que quelque chose se cache sous ce silence du corps. Si son père lui a demandé de venir c’est qu’elle en vaut le coût. Obligatoirement. Peut-être était-elle tombée malade lors du dernier voyage… C’était bien napolitain de cacher les vices de la marchandise! Son pouce et son index droits attrapent le menton de l’esclave, le porte à son regard tandis que d’un geste autoritaire elle lui intime silencieusement d’ouvrir le bouche. Elle inspire son haleine à la recherche d’une maladie invisible. Elle recule son visage, un léger dégout aux lèvres tandis qu’elle entend Manilius étouffer un rire moqueur. Il n’y a là pas trace de dangers du foie, ni des poumons.

Ses mains reviennent le long de son corps longiligne. « Décris-moi ce que tu vois, au delà de mon fils ». Il fallait vérifier sa vue, avant même de vérifier son corps. Ainsi, peut-être se sentirait-elle plus confiante et laisserait-elle l’épouse faire sa besogne… L’enfant, qui avait entendu qu’on parlait de lui se tenait maintenant bien droit, le visage souriant, heureux d’avoir soudain une importance capitale dans le jeu auquel se livrait sa mère.
Ravilla se concentre sur le visage de l’esclave. Elle scrute, rapace, le moindre mouvement de ses paupières, le moindre frémissement… La moindre tension dans son visage qui sous-entendrait que ses repères se seront pas bon une fois dans l’arène. L’épouse s’est reculée, afin de mieux la toiser, mais bien plus de s’éloigner de ce corps qui semble ne pas vouloir se livrer à des mains étrangères… Un sentiment qu’elle pouvait comprendre, après tout l’esclave restait une femme, malgré son statut... mais pour l'instant elle ne lui donnait pas envie de comprendre. Ses bras se croisent sur sa poitrine pour se donner prestance. Sa nuque inclinée, elle la pousse à parler ouvertement.  


fiche codée par shirosaki
Arene
Sam 4 Avr - 22:59
Re: A future that I own (Eithne)   




Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
http://cecile-voyage.tumblr.com/
A future that I own (Eithne) Empty

Obéir. Ne rien être d’autre qu’un objet prêt à exécuter les moindres ordres et désirs de ces personnes qui n’étaient pour la plupart jamais sorties de leur ville, ou guerre plus loin, alors qu’eux, les esclaves, avaient traversé des milles et des milles de distance pour se retrouver là, à leur service. Les Romains… Oui, les premiers mois de sa captivité, depuis son obéissance silencieuse qu’elle avait apprise à coup de fouets et d’autres objets laissant des marques bien moins honorables sur son corps que celles des cicatrices des armes qu’elle portait auparavant au côté, elle avait évidemment bien pensé à s’échapper. C’était apparemment commun pour les nouveaux esclaves acceptant mal leur statut. Mais, plus les semaines passaient, plus la tâche lui paraissait impossible. Elle ne savait pas exactement où elle était, et vers quoi aurait-elle bien pu retourner ? Sa famille ? Son peuple…? Il n’en restait rien, et le peu encore en vie devait encore servir d’esclaves à leurs ennemis. De plus, seule, sans arme ni argent, quelle chance avait-elle d’y arriver ? Aucune. Il lui fallait revenir avec une certaine légitimité. Revenir… Un doux rêve caressé par tant d’autres esclaves dans sa situation. La liberté, revoir la patrie qui nous avait vue naître et grandir… Peu y arrivaient, aucun presque. Elle s’était crue, renfermée sur elle-même, condamnée à vivre cette vie dans cette horrible demeure de Lugdunum. Mais voilà qu’elle était plus loin encore de son pays. Bien plus loin qu’elle aurait cru pouvoir aller un jour.


De la baleine à la sardine et du poisson rouge à l'anchois dans le fond de l'eau chacun dîne d'un plus petit que soi… La citation était bien applicable aux romains. Ils régnaient en maître dans l’Océan du monde qu’ils avaient conquit à force de ruses et d’entrainement militaire. Eithne n’était plus elle-même, plus la grande reine qu’elle avait été et avait été destiné à être toute sa vie. Les dieux en avaient décidé autrement. Elle était passée de requin de son peuple à petit poisson fragile que l’on pouvait briser à n’importe quel moment. On avait essayé d’ailleurs, presque réussit. La folie avait faillit s’emparer d’elle a plusieurs reprises. Pourquoi se serait-elle donné tant de mal pour lutter ? A chaque fois, les souvenirs l’avaient poussé à continuer, à espérer qu’un jour, elle puisse enfin revenir, forte, vainqueur, réclamer son trône. Il le fallait, pour la mémoire de ses pères, celle de son époux. Merfin… Elle en avait oublié les yeux. Le regard pourtant si vif, les traits de son visage, peu à peu, s’effaçaient de sa mémoire. Il n’aurait jamais accepté d’avoir pour épouse celle qu’elle était devenue… Mais il l’avait quittée bien avant qu’elle ne le quitte jamais. Il l’avait abandonnée… Combien de soir avait-elle pleuré l’homme, dans ce lit qu’ils avaient partagé ? Et encore plus depuis qu’elle avait été réduite en esclavage. Avait-elle seulement vécu cette vie ? Ne l’avait-elle pas rêvée ? Elle n’en était même plus sûre désormais. Tout cela paraissait si vieux, si impossible, irréel. Comme sortit d’un rêve, rêve de liberté.

La liberté était bien loin de cette femme qui la regardait comme un maquignon regardait un cheval, ou comme ce maquereau de marchand d’esclave avait regardé la jeune femme quand il l’avait achetée. Il avait sans doute pensé la vendre à un bordel. Pourtant la romaine en face d’elle n’avait pas l’air d’être une tenancière de maison de prostituée, elle paraissait trop fragile et raffinée, le genre de femme impossible à imaginer quand on venait de la froide et brumeuse Bretagne, mais qu’elle avait apprit à côtoyer à Lugdunum. Eithne l’avait d’abord regardé avec des yeux vides, dignes de ceux d’un merlan frit, avant que la romaine ne se présente, ce qui avait étonné Eithne, habituée à être ignorée des romains en permanence.

-Tu comprends et parle notre langue?

Eithne hocha la tête :

-Oui Domina.

Elle hésita un instant, ne sachant si elle avait le droit de donner plus de détails. Puis, ayant apprit à son corps défendant qu’il était dangereux de trop parler dans ce pays, elle préféra se taire, alors que la romaine, s’étant présentée sous le nom de Ravilla, commença à l’examiner. Mais loin de se contenter de la regarder, elle se mit à faire jouer ses muscles, à inspecter ses articulations, à les faire rouler, une par une, ici et là, sans s’embarrasser de l’accord ou non de l’esclave. Après tout, quel mot avait-elle à dire ? Pourtant, Eithne ne put s’empêcher de se crisper quelque peu. De son dominus et de ses amis, elle n’avait reçut que le traitement donné à un jouet sexuel. De sa domina, des mauvais traitements. Son corps se préparait à une agression quelle qu’elle fût, et cela lui valut de récolter un regard noir de la part de la romaine qui pourtant ne sembla pas vouloir s’arrêter là. Elle s’approche, très près, trop près de l’esclave qui se retient à grand peine de reculer, sans savoir ce que la femme lui veut véritablement. Pourtant elle n’a pas le droit de poser des questions, cela est mal venu. Finalement, la romaine recula et s’adressa de nouveau à elle :

-Décris-moi ce que tu vois, au delà de mon fils.

Eithne tourna les yeux vers l’enfançon qui ne semblait pas à sa place dans cet univers. Pourtant il était bien chanceux, d’autres à son âge étaient déjà forcés de travailler. La bretonne porta son regard plus loin, comme indiqué, et tenta de décrire ce qu’elle voyait, du mieux qu’elle put. Elle aurait put se lancer dans une envolée lyrique si les dieux avaient choisis de doter sa langue de l’habileté des poètes et ainsi charmé cette femme inconnue, pourtant elle n’en avait ni l’envie ni la force.

-Je vois les portes de la demeure, et au delà une rue animé, des hommes, des femmes vaquant à leurs affaires. Celui-là, en bleu, est plus jeune qu’il en a l’air, mais les soucis ont vieillit ses traits prématurément ainsi que sa chevelure brune qui se teinte de gris. La femme contre le mur, elle, dans sa robe violette, se veut prétendre plus riche que son véritable statut. Son maquillage est pourtant peu élégant et le tissu de sa robe n’est pas le plus noble. Le cavalier qui s’avance est militaire, on peut le voir à la manière dont il se tient à cheval, mais aussi à l’air déterminé et sûr d’être obéit de son visage et de sa prestance. Pour lui sans doute que quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles. Et dans ce cas là, les crevettes sont les citoyens de Neapolis.

Eithne s’arrêta dans sa tirade, ayant peur d’avoir outrepassé les droits qui lui étaient accordés.

-Pardon, Domina, murmura-t-elle en baissant les yeux.

Tout en elle criait que non, elle n’avait aucune raison de s’excuser, son corps entier en tremblait. Pourtant c’était obéir ou mourir. La mort aurait peut être été préférable, mais la croix, supplice réservé aux esclaves, mettait tellement de temps à vous achever que cette simple idée allait contre les croyances de la jeune femme. Seule la mort l’arme à la main était honorable. L’idée la poussait à continuer.
Plebe
Jeu 23 Avr - 0:01
Re: A future that I own (Eithne)   




Epidia Tullia Ravilla
₪ Arrivée à Pompéi : 23/03/2014
₪ Ecrits : 529
₪ Sesterces : 57
₪ Âge : 23 ans
₪ Fonction & Métier : Plébéienne œuvrant pour le rêve ambitieux de son frère.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation:
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Veuve au coeur froid.
Epidia Tullia Ravilla
A future that I own (Eithne) Empty


A future that I own

Le coeur de la femme s'attache parce qu'il donne
Flashback  722 depuis la création de Rome, Naples.

« Je vois les portes de la demeure, et au delà une rue animé, des hommes, des femmes vaquant à leurs affaires. Celui-là, en bleu, est plus jeune qu’il en a l’air, mais les soucis ont vieillit ses traits prématurément ainsi que sa chevelure brune qui se teinte de gris. La femme contre le mur, elle, dans sa robe violette, se veut prétendre plus riche que son véritable statut. Son maquillage est pourtant peu élégant et le tissu de sa robe n’est pas le plus noble. Le cavalier qui s’avance est militaire, on peut le voir à la manière dont il se tient à cheval, mais aussi à l’air déterminé et sûr d’être obéit de son visage et de sa prestance. Pour lui sans doute que quand les gros poissons se battent, les crevettes doivent se tenir tranquilles. Et dans ce cas là, les crevettes sont les citoyens de Neapolis. »

Ravilla observe le vas-et-viens de ses pupilles qui scrutent avec une précision non feinte la vision qu’offrent les grandes portes de bois ouvertes sur la via. Sa description est bonne, presque trop. Elle ne lui a pas demandé de faire exemple de son amabilité à parler le latin et encore moins à s’adonner à la philosophie. Une philosophie mauvaise par ailleurs -même si la domina n’avait jamais lu d’ouvrages savants-. Et puisqu’il n’y avait pas de poisson sans arête, l’oeil dur elle ajoute :  

« Suis-je une crevette à tes yeux? » 

 Un vulgaire crustacé? Un natantia? Ce n’était pas elle qui était en position d’infériorité.

« Pardon, Domina »



Devant ce corps qui murmurait le contraire, si Eithne avait été destinée à être une simple esclave de maison, Ravilla se serait fait tout un plaisir à lui rappeler que seul le poisson mort nage avec le courant. Mais elle n’était pas destinée à être une simple esclave, son destin allait être plus grand… Et son nom un jour l’emporterait peut-être sur l’Histoire. A condition qu'elle devienne légende. Gladiatrice. Le murmure féroce de son corps était alors tout à son avantage. Elle avait une rage cachée, domptée par un passé inconnu. Le mangon n'avait pas menti.

Une aura se dégageait de ses pores.

Bien. La vue, l’ouïe et la volonté vérifiées, il fallait à présent que tout son corps passe sous son regard scrupuleux. La moindre grosseur, la moindre tâche maladive sur sa peau… la moindre trace d’un passé tumultueux qui pourrait ternir cette aura.

« Déshabilles-toi. »

La nudité des esclaves, elle avait grandi avec. Il n'était pas rare que son père exhibe la beauté parfaite d'une marchandise pour être certain qu'aucun client ne puisse venir se plaindre.

C'est d'ailleurs, sans un regard pour l’esclave, désormais nue et très loin de ses envolées lyriques, que Ravilla s’accroupit à hauteur de sa hanche. Ses yeux rapaces ont vu ce que le marchand ne lui a pas signalé. Elle porte son index sur une légère décoloration jaunâtre. Cette dernière s’étale jusque dans le dos. C’était la première chose qu’elle avait vu. A mesure que ses yeux parcourent la peau de la reine déchue, elle peut sentir toute la résistance et la répulsion du corps de l’esclave, mais elle passait outre. Il n'y avait de place pour ce la dans leur monde. Elle appuie de son index, en observant la réaction du corps de l’esclave. Ca brûle, évidemment.



« As-tu d’autres marques comme celles-ci? »



Ravilla n’avait pas besoin de lui montrer de quoi elle parlait. Elle savait. Tout comme ses grands yeux gris avaient soudainement compris l’enveloppe molle qu’elle était quelques instants plus tôt. Elle comprenait que le corps de l’esclave se soit recroquevillé. Ravilla avait les même marques, elle le croyait. Et puisqu’une marque solitaire n’existait pas, elle comprit que la reine était brisée. Son toucher se fait plus maternel, mais son regard reste déterminé.

« Si je lui confie un secret, tout de suite elle a dans la langue un poisson frétillant », pense-t-elle. Ses mains hésitent à relever sa palla qui cachent le dessous de ses bras. Elle pourrait lui montrer que la force masculine a aussi raison d’elle parfois. Elle pourrait peut-être la mettre en confiance… Mais non, ce n’est pas possible, elle perdrait toute sa supériorité. Après-tout qui sait comment réagirait cette ancienne reine devant une romaine soumise? C’était son secret, sa douleur et elle les garderait.



« Je ne te ferais pas de mal, alors coopère. »



C’était déjà trop de mots pour une esclave. Mais derrière la marchandise qui se tenait devant elle, une femme partageait la même douleur… Plus vite, elle lui montrerait les marques honteuses, plus vite, elle pourrait remettre sa tunique.   


fiche codée par shirosaki
Arene
Lun 25 Mai - 18:02
Re: A future that I own (Eithne)   




Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
http://cecile-voyage.tumblr.com/
A future that I own (Eithne) Empty

Eithne n’avait jamais aimé ce passage en revenue. Elle n’était pas de ces esclaves habituées - ou parfois même voulant – faire admirer la totalité de son corps dans l’espoir d’obtenir une place plus privilégiée dans le lit, et parfois même dans le cœur, du dominus ou de la domina. L’ancienne reine bretonne aurait préféré qu’on la laisse, qu’on l’abandonne ou même qu’on l’oublie. La honte d’être passée de seule maîtresse de son destin et de celui de tout un peuple à une vulgaire marchandise, à des milliers de lieux de chez elle était déjà assez une honte en soit sans qu’on lui impose de parader devant les romains pour les distraire. Distraire… Sa seule distraction avait été la guerre. Quelques fêtes avaient bien eut lieu, au temps de son adolescence et de son jeune âge. Tout cela paraissait bien loin, et bien différent que tout ce qu’elle avait put voir à Lugdunum. Une distance qu’elle mettait autant entre les romains et elle qu’entre ce qu’elle avait été et ce qu’elle était devenue. Essayer d’oublier, puisqu’il était impossible d’agir pour l’instant. Il le serait peut être impossible à jamais, mais elle n’osait y penser. Sa vie n’était qu’une décision que son maître du moment pouvait décider de lui laisser ou de lui prendre.

Eithne avait dut s’excuser après de la romaine. A mieux la regarder, cette pauvre petite chose fragile aurait été telle une blanche colombe entre ses mains, il y avait encore quelques années en arrière. Et, coup du sort, c’était elle qui décidait désormais de l’avenir d’Eithne. La jeune femme se devait d’obéir, quels que soient les ordres que la romaine jugerait bon de lui donner. Même celui-ci :

-Déshabilles-toi.

Si, Eithne l’avait apprit à ses dépends, la nudité était chose normale pour les esclaves, cela la rebutait toujours. So corps était loin d’être parfait : couturé de cicatrices, et de marques bien plus fraiches dues à l’inconfort du voyage ainsi qu’au traitement de son nouveau maître et de ses aides, ce corps qu’elle avait érigé en arme et non en mode de séduction ne lui servait plus à grand chose désormais. Ses cheveux coupés au carré en bataille ne semblaient pourtant pas déranger la romaine dans son inspection. Ravilla ne semblait pas de celles qui ont apprit les vertus de la patience. A contre cœur, Eithne défit le ruban tenant sa simple tunique qui glissa au sol, et dont elle se dégagea rapidement, gardant les yeux baissés. L’inspection reprit, et la bretonne ne pouvait s’empêcher de rester raide et de se contracter à chaque fois que la jeune femme approchait d’elle, et la touchait. Chaque cicatrice avait une histoire, plus ou moins glorieuse, chaque marque, datant au plus de quatre semaines plus tôt, était infamie. Elle était loin de se douter que d’ici peu, elle en aurait encore d’avantage, dont une brûlure qui ne la quitterait plus jusqu’à la mort, comme du bétail.

-As-tu d’autres marques comme celles-ci?
Demanda Ravilla alors qu’elle appuyait sur la marque jaunâtre que la jeune femme portait encore.

C’était la plus récente, un mauvais coup reçu à Massilia par l’un des aides de son nouveau maître, la jugeant trop lente à descendre du chariot. Il lui avait apprit à être plus rapide d’une manière que la jeune femme lui avait fait regretter. Il ne pourrait plus se soulager sur de jeunes esclaves avant un certain temps.

-Non, Domina. C’était la dernière.

Trop de mots. Eithne savait bien que les romains n’aimaient pas qu’on réponde trop de mots aux questions qu’ils posaient. Pourtant souvent encore, son naturel refaisait surface. Un naturel brimé depuis ses années d’esclavages qui ne cessaient de poindre et lui avait valut nombre de punitions. Il lui en vaudrait surement bien encore d’autres, la jeune femme s’en doutait bien. L’inspection reprit, pourtant l’esclave n’arrivait ni à s’habituer, ni à se laisser faire, ce qui agaçait de plus en plus Ravilla.

-Je ne te ferais pas de mal, alors coopère, finit-elle par lâcher.

Eithne tenta de se détendre quelque peu, ayant remarqué son nouveau maître à quelques pas qui observait l’inspection savante de Ravilla. Il était indéniable que la jeune romaine savait très bien ce qu’elle faisait. Eithne frissonna pourtant quelque peu, due au froid et aux doigts qui passaient sur ses cicatrices. Elles étaient anciennes, la plupart datant de la Bretagne, mais elles n’en étaient pas pour le moins sensibles. Son corps devait être bien loin de celui des esclaves nées en captivité et faites pour distraire les romains : lisses, sans marques aucune. Eithne recula pourtant quand la pression se fit trop forte sur l’une des cicatrices, la moins belle, à sa hanche, due à une hache alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. La plaie s’était alors infectée et il avait fallut prier pour que la fille du roi s’en sorte indemne. L’endroit en était pourtant resté bien sensible. Un réflexe de louve avait valut à la jeune femme de se dérober, presque prête à répliquer contre son agresseur qui, elle le savait, n’aurait pas survécut longtemps entre ses mains. Pourtant, le sang froid de la bretonne reprit le dessus et elle se redressa.

-Pardon Domina, la plaie est ancienne, mais elle n’est pas douloureuse, mais la peau reste sensible au touché.

Bonne ou mauvaise excuse, l’esclave s’en moquait. Peu de choses pouvaient être pires que ce qu’elle avait vécut à Lugdunum, et de Bretagne à cette ville de Gaule.
Plebe
Dim 28 Juin - 17:22
Re: A future that I own (Eithne)   




Epidia Tullia Ravilla
₪ Arrivée à Pompéi : 23/03/2014
₪ Ecrits : 529
₪ Sesterces : 57
₪ Âge : 23 ans
₪ Fonction & Métier : Plébéienne œuvrant pour le rêve ambitieux de son frère.

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation:
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Veuve au coeur froid.
Epidia Tullia Ravilla
A future that I own (Eithne) Empty


A future that I own

Le coeur de la femme s'attache parce qu'il donne
Flashback  722 depuis la création de Rome, Naples.

« Non domina. C’était la dernière. »



La dernière d’une vie qui ne serait plus jamais. La blessure cachée d’une vie qui allait disparaître, au profit d’un avenir plus grand. Son nom, si telle était la volonté des dieux, serait scandé dans les arènes de Campanie. Cette marque était la dernière, le prémice des prochaines à venir. La peau des phalangettes rugueuse de la matrone effleurent la marque violacée. Le corps esclave des pulsions masculines. Le corps esclave de maîtres impétueux. Et sa peau dans l’invisible de sa condition saigne, elle laisse les maux de ses propres pores s’échapper. Leurs peaux connectées elle se sentait proche de cette esclave. Un langage silencieux qu’elle ne pourrait jamais avoir avec les autres femmes. Elle n’était pas seule. Un maître les retenait prisonnières, une main de l’ombre qui prenait leurs corps pour un passe temps. Plébéienne, son corps était asservis. Asservis à cet époux, asservis à ces nuits et cet enfant qui s’amuse quelques mètres plus loin. C’était dans l’ordre des choses. Dans l’ordre des choses, tout comme cette ancienne reine avait été mise en esclavage et brutalisée.



« Pardon domina, la plaie est ancienne, mais elle n’est pas douloureuse, mais la peau reste sensible au touché. »

Evidemment qu’elle restait sensible au touché. La plébéienne remonte sur son épaule sa palla, et continue d’arpenter les moindres parcelles du corps de la future déesse mortelle. Elles étaient éparses les marques, elles étaient éparses les couleurs. Un jeu des doigts. Ravilla n’avait jamais vu une telle blessure. La peau était déchirée, sauvage. Une blessure qu’on n’attribuait qu’aux soldats, à ceux qui partaient se battre pour la gloire de Rome. Une peau marquée par la grandeur des idées. Mais cette blessure est ancienne, refermée, une clef d’un passé qu’il faudra conquérir au prix du sang. Le sable de l’arène, abreuvé de ses victimes, était un recèle de secrets. Ravilla, de loin y avait elle aussi laissé ses rêves et ambitions. C’était un monde parallèle. 


« Si les dieux te sourient, ton avenir pourrait être marqué par de nouvelles plaies comme celle-là. Son pouce appuie avec raideur sur la déchirure. Il appuie cette peau encore sensible au touché. Il s’enfonce sans délicatesse dans cette peau qui sera amenée à concourir pour la plus prisée des cités. Ses yeux gris observent son déterminisme, sa résistance à la douleur. Elle ne peut flancher si elle désire une condition meilleure… Si Naevius ne l’achète pas, elle retournera à un dominus aux scrupules peu recommandables. Et elle les connait ces scrupules qui forcent la fureur des hommes à se déchaîner sur la blancheur féminine. Mais quel dominus achèterait une esclave qui quand bien mène maîtrise étonnement le latin est réputée trop indomptable? Quel dominus souhaiterait offrir à sa femme une esclave nordique au corps violé de mains brutales? Qui voudrait de cet objet? Qui voudrait de lui? Elle ne serait bonne dans les maisons calmes et reposantes, elle ne serait bonnes aux champs… Elle sera à la merci d’une bourse percée. A moins… A moins que les dieux lui sourient. Ravilla se relève, deux mains sur ses jambes en guise d’impulsion, le sol s’enfonce sous ses pieds. Et elle tourne autour de cette mi femme, mi objet. Es-tu prête à ça? Cette fois, tu ne pourrais pas être aussi fortunée… Elle désigne la plaie trop creuse qui témoigne d’une infection qu’il a fallu saigner. Cette fois, elle pourrait mourir. Ses secrets offerts à l’arène et sa vie offerte aux romains. Un plaisir délectable… Encore plus si l’on pense à ses félins grecs qui refermeront leurs crocs affamés sur le corps de la belle reine. La vermine barbare à jamais écrasée. La mort ou l’épée. Une épée si rare que des milliers étaient tombés avant de pouvoir la tenir entre leurs doigts aguerris. Alors la plébéienne frémis et elle la toise, les bras croisés. Tu n’es plus rien, plus personne depuis bien longtemps… mais si les dieux te sourient, tu n’auras plus jamais ces marques violacées. »


C’était un aveu interdit, un aveu minimal. Une incertitude. Car ces marques, aussi soumise à son époux qu’elle était, elle ne les comprenait sur aucune femme. Parce qu’elle avait trop longtemps fermée les yeux, trop longtemps pincées ses lèvres sous la voix acerbe de celui qu’on lui avait donné pour gardien, parce que tout simplement elle voulait une vengeance qu’elle ne pourrait jamais avoir : elle voulait que celle qui se tenait devant elle embrasse son destin. Et cette dernière ne le savait pas, mais son choix était simple : mourir dans l’ombre ou mourir sous les pétales de Venus.   


fiche codée par shirosaki
Arene
Mer 8 Juil - 16:37
Re: A future that I own (Eithne)   




Antiope
₪ Arrivée à Pompéi : 09/03/2015
₪ Ecrits : 157
₪ Sesterces : 383
₪ Âge : 28 ans
₪ Fonction & Métier : Déesse de l'Arène

Cogito ergo sum ₪
₪ Citation: « Une action liée à la personne meurt avec elle. »
₪ Moi en quelques mots:
₪ Côté Coeur: Objet de désir mais surement pas d'amour
Antiope
http://cecile-voyage.tumblr.com/
A future that I own (Eithne) Empty

Femmes soumises aux ambitions et volontés des hommes. C’était ce qu’elles étaient dans ce monde régit par les romains. De toute sa vie, Eithne ne se rappelait pas d’avoir jamais vécu cela avant qu’on ne lui passe les chaines autour des poignets. Et, elle ne savait pourquoi, elle avait l’impression que cette femme venue pour l’inspecter, comme un maquignon un cheval, comprenait bien de ses douleurs de femme soumise aux volontés des hommes. Etre femme, c’était servir et reproduire, soutenir et aider l’ambition masculine, quelle qu’elle soit, mais surtout se taire lorsque, la nuit venue, des mains moites se pressaient contre leur corps, avides de caresses. Caresses données en silence, mais non partagées. Epouse ou esclave, il ne semblait aux yeux de la celte que peu de différences chez les romains. Les romains avaient cette capacité à tout transformer, avec leur langue où il était bien facile de dissimuler des choses. De belles paroles pour finalement des actes bien moins nobles que ceux qu’ils avaient promis à la base. Cette femme, en face d’elle, restait romaine. Elle ne semblait pas lui vouloir de mal, mais la confiance était une chose que l’ancienne reine ne pouvait désormais donner, et surtout pas à quelqu’un de sa race.

Quand ses doigts sinueux passèrent sur les plaies les plus anciennes, celles acquises pendant différentes guerres au sein de son île, la question de la romaine l’intrigua :

-Si les dieux te sourient, ton avenir pourrait être marqué par de nouvelles plaies comme celle-là.

Eithne, allant contre toutes les règles de la bienséance et dépassant de loin les limites données aux esclaves, planta son regard noir dans celui de Ravilla, sans comprendre. Ces paroles pouvaient tout aussi bien être du poison. Celui des romains était parfois bien plus fort qu’on ne le pouvait croire. La celte l’avait apprit à ses dépends, les romains, moqués par son peuple et les autres de part leur petite taille et leur préciosité, étaient maîtres de la traitrise. Ces plaies dont elle parlait étaient celles des guerriers. Par quelle magie des dieux – les siens ou les leurs – la jeune femme pourrait-elle bien se retrouver avec une arme de nouveau entre les mains ?

-Es-tu prête à ça? Cette fois, tu ne pourrais pas être aussi fortunée…

Les cheveux courts de l’esclave et ancienne guerrière battaient au vent qui se levait un instant, la faisant frissonner. Des plaies, elle en avait tellement eut, bien loin des corps plein de courbes et à la peau immaculée des romaines. Dans son esprit, la réponse était claire.

-Tout plutôt que les chaînes.

Son ton s’était durcit et qui l’aurait connu avant l’esclavage aurait compris qu’un instant, c’était la farouche guerrière qui avait refait surface. Se battre, oui, jusqu’au bout. Ravilla se releva, s’essuyant les mains et rajustant sa tenue, en ayant visiblement vu assez. Eithne se baissa et remit la maigre tunique qui masquait tant bien que mal sa nudité. Elle avait l’impression que tout ceci n’était qu’une mascarade et qu’une nouvelle fois, elle était le jeu du destin. Un destin bien cruel qui ne semblait pas en avoir assez  de faire d’elle son jouet. Un jouet qu’il allait peut être réussir à briser, bien que la jeune femme ne sache pas ce qu’on pouvait bien lui réserver.

-Tu n’es plus rien, plus personne depuis bien longtemps… mais si les dieux te sourient, tu n’auras plus jamais ces marques violacées.

Le regard de l’esclave croisa celui de la plébéienne. Une lueur d’espoir s’alluma dans les yeux sombres. Elle aurait voulut questionner, mais déjà la bulle dans laquelle les deux femmes avaient réussit à s’isoler le temps de cette inspection dont le but paraissait toujours bien obscure à l’esclave, avait éclaté, et la vie reprenait. L’enfant  qui avait accompagné sa mère revint  dans ses jupes, serrant un instant le cœur d’Eithne qui aurait dut être mère d’enfants du même âge environ si les dieux en avaient décidé autrement. Il était surement plus chanceux qu’elle n’ait entrainé personne dans cette chute infernale. Ravilla, prenant son enfant par la main, s’éloigna sans un autre regard pour cette esclave qui n’en sut pas plus. Du moins pas ce jour-là. Pourtant, d’une simple inspection, c’était tout son avenir qui venait de se décider. Ce jour là, Eithne agonisait, et Antiope allait naître. Parce qu’Epidia Tullia Ravilla avait vu et su, et que d’elle dépendait le futur d’une reine déchue.

FIN DU RP
Re: A future that I own (Eithne)   




Contenu sponsorisé
A future that I own (Eithne) Empty

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (F) PLEBE POMPEIENNE ₪ Future épouse
» (F) POPULATION SERVICE ₪ Esclave et future maîtresse
» Petite futur membre ne sachant plus où donner de la tête !
» (F) Population servile - L'amour est ton cadeau (future compagne)
» (f) ELITE PATRICIENNE ₪ Future épouse & cousine tant attendue

Sauter vers: