(f) POPULATION SERVILE ₪ esclave instable et envieuse.

→ Cylarne est née à Sparte de l'union d'une esclave et d'un légionnaire en permission. Élevée par sa mère, elle n'a jamais connu son père. Cyra étant esclave au sein d'une famille plébéienne peu fortunée, Cylarne fut arrachée aux bras de sa mère à l'âge de dix ans et fut vendue à une riche famille de Sparte, les Acilii.

→  À l'aube de ses dix-sept ans, elle fut utilisée comme aide de camp pour l'aîné des Acilii, Decius Acilius Vitellius et devint rapidement celle qui réchauffait sa couche lors des nuits glacées de ses campagnes militaires. De longs mois passés loin de la vie quotidienne firent rapidement naître un amour profond entre le patricien et la belle esclave qui ne purent jamais se séparer plus de quelques jours sans souffrir de l'absence de l'autre.

→ Forcé de prendre une épouse après son retour de campagne, Decius fit néanmoins des pieds et des mains pour conserver Cylarne auprès de lui, lui confiant même le soin de son premier né dans une confiance aveugle. Mais, folle de jalousie et ivre de souffrance après le mariage de son unique amour, Cylarne commet l'irréparable : elle étouffe l'enfant dans son sommeil et joue la comédie, faisant croire à une mort naturelle.

→ Soupçonnée (sans preuve) par sa domina qui oblige Decius à s'en départir, elle est vendue au légat pro-préteur Caius Circeus Valens, en voyage diplomatique à Sparte, elle est alors âgée de dix-neuf ans. Dès son arrivée à Athènes, elle se voit confier la charge de veiller aux caprices de la fille unique de Caius, une petite peste prénommée Circea que Cylarne prend rapidement en exergue. Mais plus le temps passe, plus l'esclave comprend l'ampleur de la ruse de sa domina, qu'elle admire de plus en plus. Au bout de deux ans de loyaux services, de confidences et de secrets partagés, Cylarne voue une admiration presque fanatique envers Circea qu'elle considère comme une sœur d'âme.  

→ Impliquée dans les plans de Circea qui souhaite se débarrasser du joug de son père, elle agit à titre de courroie de transmission entre sa domina et les mercenaires engagés par ses soins pour éliminer Caius. Seule esclave de la domus mise au parfum des plans de la fille unique des Circeii, elle se gonfle d'orgueil, grisée par l'ivresse d'avoir été choisie par Circea pour partager le lourd fardeau de ce secret qu'elle n'ébruitera sous aucun prétexte (pour le moment).

→ Après la mort de Caius, Cylarne a été chargée par Circea de s'assurer du silence des mercenaires engagés dans le meurtre de son père. Après quelques mois où elle a œuvré dans l'intérêt de sa domina, elle revient enfin auprès d'elle à Pompéi où elle espère pouvoir gagner sa liberté sous peu (promesse que lui a faite Circea afin de s'assurer de sa loyauté dans cette histoire de meurtre).

→ Si elle vivait aujourd'hui, Cylarne serait probablement diagnostiquée d'un trouble borderline. Impulsive, insensible, sans cesse tourmentée par le désir d'être aimée et valorisée par les autres, elle ne supporte pas la solitude, le rejet ou le mépris. Très instable, elle a un besoin dévorant de reconnaissance qui se traduit souvent par une promiscuité incontrôlable (afin de s'attirer l'amour des hommes) et par un dévouement proche du fanatisme en ce qui concerne sa domina, qui semble être sa figure de sécurité. Pour cette dernière, Cylarne serait prête à tout, sans égard pour la morale. Plutôt insensible, elle ne ressent la culpabilité que si elle est liée à Circea.