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 J'accepte la grande aventure d'être moi ₪ avec Pompeia Praedita



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Villa de Julia Felix
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Jeu 26 Sep - 23:24
J'accepte la grande aventure d'être moi ₪ avec Pompeia Praedita   




Julia Felix
₪ Arrivée à Pompéi : 29/04/2014
₪ Ecrits : 319
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₪ Âge : 40 ans
₪ Fonction & Métier : Business woman
Julia Felix
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J'accepte la grande aventure d'être moi
@Pompeia Praedita


« Réponds-moi. » Dans le regard baissé de la jeunes esclave -hier encore une fillette- je vois les larmes monter comme la marée. Les commissures des lèvres s'affaissent, le menton tremble. Ma langue claque agacée, mon emportement était trop fort, le ton trop véhément. Je ne gagnerai rien à diriger ma maisonnée comme un bouvier. Pas maintenant, pas aujourd'hui. Pas alors que l'heure presse et qu'il reste encore tant à faire. Je me contente de congédier la brunette d'un revers de la main, excédée:
« File aux cuisines. Et que je ne te revois pas d'ici ce soir, où je jure que tu nettoieras les latrines jusqu'à ton dernier souffle! »

La gamine détale comme un lapin et je ne suis pas bien certaine qu'elle ait entendu ma menace jusqu'au bout. De quel crime s'est-elle rendue coupable? D'avoir laissé échapper un vase rempli de lys blanc, fraîchement arrivés ce matin. Je contemple le désastre qui s'étale à mes pieds: enchevêtrés dans un amas d'eau et de céramique, les lys n'ont plus grand chose de frais. Une autre esclave se précipite pour nettoyer la bévue de sa paire, je la chasse fermement:
«Ah! Laisse-moi faire! Occupe-toi donc de trouver à le remplacer! Et vite! »

La sœur du duumvir Pompeius sera là d'une minute à l'autre, et me voilà accroupie à éponger de l'eau avec une toile de lin alors que j'ai revêtu l'une de mes stolae en soie des plus précieuses... J'ignore ce qui me rend si nerveuse. Le fait d'avoir été averti de son intention de me visiter il y a seulement une heure alors que je rentrais de mes errances matinales rue de l'Abondance? Le fait de ne rien savoir du motif de cette visite? Le fait de recevoir entre ces murs une patricienne alors qu'ils reçoivent plus aisément, de coutume, leurs époux? Ou bien le fait que ce soit cette patricienne ... La soeur de l'irréprochable Pompeius aux mœurs aussi rigides que la verge de Priape?

C'est que je peux me targuer d'entretenir d'assez bonnes relations avec les autorités civiques. Suffisamment courtoises en tout cas pour qu'il n'entravent pas mes affaires, voire soutiennent mon commerce. Et je tiens à ce que cela reste ainsi... S'il venait à se savoir qu'une Pompeia recherche ma compagnie, même en plein jour et sans qu'il n'y ait rien de condamnable... Je crains la réaction du pater familias. La prudence reste de rigueur.  

Alors que je m'essuie les mains sur un ligne sec et propre, la même question s'impose à moi pour la centième fois depuis une heure. Que peut-elle bien me vouloir? A moi...
D'ordinaire, les honorables et vertueuses Romaines de son engeance honnissent le nom de ma maisonnée. Symbole à leurs yeux chastes de la perversion et de l'éloignement conjugal de leur époux. Déviance qu'elles m'imputent, alors que je gage que si elles voulaient bien m'écouter ne serait-ce qu'une soirée, leurs patriciens leur reviendraient la toge en feu et je ferais faillite en l'espace d'une semaine...

J'en suis là de mes réflexions lorsque l'on m'annonce sa litière en vue. D'un doigt impérieux, je donne mes dernières commandes tacites. Il ne sera pas dit que Julia Felix ne sait pas honorer ses invités de marque et que ses qualités d'hôtesse sont galvaudées. Je jette un dernier coup d’œil satisfait à mon atrium: les bouquets de fleurs de mai embaument l'air de leurs fragrances printanières, deux couchettes disposées nous permettrons de profiter de ce début d'après-midi ensoleillé et au milieu, trône une table sur laquelle on semble avoir déversé une corne d'abondance: pêches, abricots, cerise, groseille... Autant de fruits que l'on ne trouve d'ordinaire qu'à la fin du mois prochain dans nos contrées... Autant de preuves manifestes de la générosité de Cérès cette année.

Tout en traquant le moindre faux pli sur ma stola et arrangé les épingles de nacre de ma coiffure, j'avance en direction du vestibule et me tient prête à accueillir mon improbable et impromptue invitée. Lorsque la porte s'ouvre, je me compose un air affable qui tranche radicalement avec ma nervosité passée. Je vais à la rencontre de la jeune personne qui en passe le seuil dans un chuchotis de tissus précieux:
« Salut à toi, Pompeia! Sois la bienvenue dans mon humble demeure, qu'elle soit la tienne pour le temps qu'il te plaira. »
‹c› Vanka
a
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