Actium || Au coeur de tout homme, il y a un instinct de vengeance

(c) Jonnow

Actium incarné par Sebastian Stan Ave, étranger! Je suis Antonius Claudius Crassus, fils de Flavius Claudius Crassus. Né à Rome, il y a 26 ans ans, je suis d'origine romaine. La déesse Fortune a fait de moi un dieux de l'arène et j'ai pour famille Claudia Cassia. Plus de 2000 ans plus tard, c'est Steyda qui m'incarne. Qui es-tu ? Étudiante en développement web (les codes sont donc mes amis !), RPGiste depuis plus d'une dizaine d'année, cavalière, accro au cinéma et passionnée d'Histoire antique et médiéval. J'ai trouvé le forum par le biais d'un partenariat, ce n'est pas vraiment ce que je cherchais au début mais mon récent séjour au Puy du Fou a ramené en moi cette passion historique alors me voilà

(c) Queen

→ Ce que je pense de Pompéi
Cette cité à laquelle il a été vendu ne porte guère son estime. Son peuple a fêté l'avènement d'Octave avec plus d'honneurs et de fastes qu'Antonius ne pouvait supporter. Pour lui cette ville est la cage qui le sépare de sa vengeance, il lui tarde donc de briser ces barreaux et d'user de cette fleurissante cité pour arriver à ses fins.

→ Ce que je pense de la politique
Comme beaucoup de cité romaine le tissu politique semble bien complexe même si deux figures semblent se détacher du lot. Le point de vue du gladiateur est quelque peu étriqué à cause de sa condition mais il est évident que cette petite Rome connait les mêmes noirceurs de cette dernière et que les complots semblent régir ce petit monde.

→ Ce que je pense des jeux
Fantasme d'enfant et de jeune patricien c'est en entrant dans l'armée puis en chutant lui-même dans ces arènes que l'avis d'Antonius sur ces Jeux à quelque peu évolué. Il ne tire aucune gloire des combats auxquels il participe et il ne joue à ce jeu que pour rester en vie et gagner la liberté qui lui permettra de mener à bien sa vengeance.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
Liberté et vengeance, les seuls mots qui font encore vivre Antonius. Ce ne sont plus que ses seules aspirations qui le conduiront soit à sa perte soit, peut-être, à l'apaisement. L'homme n'estime ne plus avoir rien à perdre et ne verra donc plus ses désirs entravés.

→ Ma pire crainte
Mourir sans avoir pu essayer, sans n'avoir pu ne serais-ce que lever la main contre les artisans de l’annihilation sa famille. Même s'il a parfaitement conscience que cet objectif est tout aussi mortel que les pas qu'il fait dans l'arène il n'a peur que de la mort qui surviendrait trop tôt.

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Quels Dieux ? Existent-ils véritablement ? Car qu'elle offense a commit sa famille pour mériter ainsi un tel sort ? Quel mal ont-il proféré pour finir ainsi sous les dagues d'assassins ? On peut facilement dire qu'Antonius a perdu sa foi depuis quelques temps déjà même si parfois son espoir s'accroche à cet idéal de justice qui, s'il existe, l'aidera dans sa quête.

La peur hante les murs de la villa, la cité s'agite sournoisement et la tension est palpable. La main dans celle de sa mère, le jeune Antonius n'est pas certain de comprendre pourquoi il n'a pu aller s'endormir dans sa chambre et encore moins récupéré sa toupie qui s'était insidieusement glissé sous un meuble. Il est à présent avec son frère qui lui semble avoir comprit quelque chose et joue au grand aux côtés de sa mère. Mais Antonius lui sent la fatigue le bercer, il ne comprend même plus ces mots qui échappent des lèvres de sa mère et il sent ses paupières s'alourdirent malgré son désir de rester éveillé pour saisir ce qui lui échappe en cette soirée. Mais ce n'est que bien plus tard que le jeune garçon pu comprendre ce qui s'était joué durant cette nuit où partisans de Pompée et de César s'étaient opposés.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

La fillette riait aux éclats alors qu'il tournait tout deux autour du bassin de l'impluvium. Ce chant cristallin balaya bien vite le mécontentement  de son jeune frère à qui elle venait de ravir son jouet mais qui continua tout de même de lui courir après, refusant de lui laisser gagner cette bataille. De toutes manières, le jeune garçon avait toujours eu toutes les peines du monde à garder rancune contre sa sœur et ce n'est pas en l'entendant et en la voyant rire ainsi qu'il allait commencer à le faire.

▬ " Maître, il est l'heure. "

Cette voix monotone fit progressivement ralentir le jeune garçon qui abandonna Claudia du regard pour porter l'opale de ses yeux sur son pédagogue qui venait d'apparaître sous une arche. Antonius se résigna donc à laisser gagner sa sœur pour cette fois et il était donc prêt à abandonner les abords du bassin alors que la fillette vint près de lui. En baissant les yeux vers elle il pu constater qu'elle lui tendait cette vieille toupie qu'elle lui avait ravi et c'est avec un sourire bienveillant que le jeune garçon referma la petite main de sa sœur sur l'objet.

▬ " Je t'ai vu jouer avec hier. Tu peux la garder si tu veux. "

Après tout, ne commençait-il pas à être assez âgé pour ce genre de jeu ? Et puis l'étincelle qu'il vit dans le regard de Claudia à ses mots le conforta dans ce cadeau qu'il venait de lui faire. Et c'est le cœur léger qu'il rejoignit son pédagogue sans un autre mot.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

▬ " Plus haute ta garde ! Redresse toi ! "

L'air glacial saisi les poumons du jeune homme qui n'en tient que plus maladroitement son glaive qu'il tente de dresser contre son frère agacé par les gestes saccadés de cette jeune recrue qui n'avait jusqu'alors connu que le climat accueillant de Rome. Cherchant à le faire réagir c'est du plat de sa lame qu'il perça sa futile défense pour le frapper au flanc. La légère douleur qu'il éveilla alors sembla un peu réanimer Antonius qui consenti à faire enfin ce que son frère lui disait. L'hiver des montagnes d'Arménie ne semblait guère réussir au jeune romain qui essayait tout de même de faire de son mieux, portant sur ses épaules le nom d'une famille qui tenait toujours fièrement debout au beau milieu des tensions qui régnaient entre le traitre Octave et Marc-Antoine. Antonius avait quitté Rome quelques mois auparavant et avait rejoint la garnison de son frère qui luttait contre les rigueurs hivernale de ces montagnes orientales. Les rumeurs courraient bon train, annonçant une retraite pour se sortir de cette impasse qui faisait tomber les hommes l'un après l'autre.

▬ " Mais ressaisi toi ! "

Antonius venait de poser un genou au sol sous le nouveau coup de son frère. Tout son corps luttait contre le froid et son esprit n'en était pas moins paralysé. C'est avec un grognement de mécontentement que le jeune homme se remit sur ses pieds et commença enfin à répliquer aux attaques qu'il subissait.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

Les Mèdes avaient enfin un genou au sol, après la précédente campagne infructueuse, l'armée de Marc-Antoine avait réussi à prendre l'avantage. Les mains plongées dans l'eau qui perdait sa transparence au profit des teintes de terre et de sang qui s'était figées sur sa peau, Antonius sentait la satisfaction d'une bataille remportée étirer doucement les traits de son visage. Les rumeurs courraient que les Mèdes n'allaient pas tarder à faire acte d'allégeance à Marc-Antoine après cette défaite cuisante qui laissait sans défense leur capital. Une nouvelle victoire pour Rome qui cependant semblait recommencer à se déchirer au loin, les nouvelles de la cité qui parvenaient jusqu'ici témoignaient que les tensions se dévoilaient peu à peu au grand jour, répétant à nouvelle ce cercle vicieux de traitrise et de mort.
Un froissement de tissu indiqua bientôt au soldat qu'il n'était plus seul sous la tente et il se tourna vers le messager qui se tenait près de l'ouverture. Après un échange formel Antonius récupéra cette missive qui quelques secondes plus tard lui fit oublier la satisfaction de la victoire. La rage empoigna son corps fatigué qui ne tint d'ailleurs pas bien longtemps face à ce déferlement de tension qui s'abattait. C'est assit qu'il relit les mots de son père qui lui apprenait l'ignoble assassinat de son frère ainé au sein même du sénat. Voilà quatre années qu'il n'avait pas vu les murs de Rome et c'est à cet instant précis que cette distance lui sembla insupportable. Justice devait être faite, on ne versait pas le nom de Claudii ainsi mais il ne pouvait que s'en remettre à son père pour s'assurer que ce crime ne resterait pas impuni car sa place était ici: à combattre pour Marc-Antoine et Rome.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

Les rires et la musique s'élevait dans le palais égyptien. Depuis la débâcle d'Actium Marc-Antoine s'était refermé au monde et ne vivait plus que de fêtes. Le reste de son armée romaine était partagé, certains se plaisaient dans cette vie de festivité mais d'autres comme les Claudii sentait cette fin approcher et ne pouvait rien faire.

▬ " Des nouvelles ? " Les deux frères s'étaient rejoint sur une terrasse que seuls quelques torches dans lesquelles brulaient des huiles qui embaumaient l'air éclairaient. Antonius, accoudé sur le rebord, gardait son regard opalin sur le dessin du Nil dans lequel il voyait se refléter la voûte céleste.
▬ " Non, aucunes. Mais ils arrivent. " Le silence accueillit cette vérité que tous savait. Marc-Antoine ne pourrait pas indéfiniment se cacher derrière ses fêtes et bientôt ils devraient faire face à cette menace qui les avait tous poussé jusqu'ici.
▬ " Il ne réagira pas n'est-ce pas ? "
▬ " Non. "

Antonius accueilli cette nouvelle négation avec un soupire avant de passer une main sur sa nuque alors qu'ils savaient tout deux ce qu'ils allaient devoir faire le temps venu. Il ne pouvait raisonner Marc-Antoine qui filait droit à sa perte mais il était hors de question qu'ils ne tombent dans les mains crochues d'Octave. Ils devraient donc partir si l'occasion leur était donné car il était aussi hors de question d'abandonner leur général même pour cette ultime bataille.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

La mort encore et toujours mais cette fois ce funeste ballet avait aussi emporté l'espoir. L'image de Flavius étendu sur le sol au milieu de ces derniers hommes morts pour un homme qui s'était suicidé des mois auparavant restait gravée dans l'esprit du romain qui cheminait à présent avec ces voleurs de bas chemins. Il avait perdu ce dernier frère en essayant de joindre la Macédoine puis Rome mais à présent il avait perdu jusqu'à sa liberté. Ayant refusé de décliner son identité, il savait parfaitement ce que ces hommes allaient faire de lui et il ne pouvait qu'espérer que ce nouveau chemin le ramènerait d'une façon ou d'une autre chez lui, sous l'influence d'allié qui pourrait le sortir de cette sombre impasse. Patricien, il était à présent moins que rien, esclave en devenir, dans l'incapacité de dévoiler sa véritable identité sous peine de tomber sur une partisans d'Octave qui se ferait un grand plaisir de mettre fin à ses jours.
Mais serait-il capable d'ainsi supporter cette condition ? Il ne supportait pas la rugosité de ce lien de cordage qui maintenait ses poignets depuis déjà plusieurs jours, il ne supportait pas de voir ses pas dicté par ces ignares sans le sous qui se demandaient encore combien il pourrait tirer de lui et des affaires de ses compagnons qu'ils avaient tué. Il était probablement capable de se faire tuer avant même d'être vendu à qui que ce soit avec ses multiples désobéissances qui amusait la plupart mais en agaçait aussi plus d'un.

₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪ ₪

Ses doigts dessinaient machinalement cette trace laissée sur son avant-bras. Marqué, à vie, Antonius n'était pas encore certain d'avoir compris pourquoi il avait accepté cela. Dans l'obscurité, ses doigts ne pouvaient laisser tranquille cette brulure qui cicatrisait de ce fait assez mal. Depuis son arrivée à Pompéi sa situation n'avait guère évoluée si ce n'est qu'à présent il avait officiellement un maitre, concept qui repoussait au plus au point l'ancien patricien qui aimait montrer cet état d'esprit à tout bout de champ malgré les sanctions qui ne faisaient que renforcer sa résolution. Mais il y avait aussi Marius ou plutôt Ajax, seul ici à connaître sa véritable identité et dont il espérait maintenir cette solitude. Quant-à sa famille, il n'en avait vu aucunes traces, sa missive était-elle arrivée à bon port ? Antonius n'en savait absolument rien et était donc résolu à retrouver sa liberté par ses propres moyens de manières officielles ou non mais il ne resterait pas à cette condition d'esclave combattant qui l'empêchait de clamer justice pour toutes ces âmes qu'il avait perdus.