Titus Lucretius Fronto

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Titus Lucretius Fronto incarné(e) par Tom Hiddleston Ave, étranger! Je suis Titus Lucretius Fronto, fils de Claudius Lucretius. Né à Pompéi, il y a 31 ans, je suis d'origine romaine. La déesse Fortune a fait de moi une plébéien et j'ai pour famille la famille des Lucretii. Plus de 2000 ans plus tard, c'est Titus qui m'incarne. Qui es-tu? Mes excuses, je n’ai jamais eu beaucoup d’imagination pour les pseudos . A part ça je m’appelle Thibault, 19 ans, je suis en cours avec Cnaeus à qui j’avais dit il y a quelques temps vouloir recommencer à rp, aussi m’a-t-il redirigé ici et il a bien fait! Et pour ce qui est de savoir pourquoi j’ai choisi Titus je dois dire qu’il m’a tout de suite semblé correspondre à ce que je cherchais. Je n’ai jamais joué que des méchants et j’ai bien l’intention de continuer, alors je crois que nous nous sommes bien trouvés!

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→ Ce que je pense de Pompéi
Une belle cité sans aucun doute, et toujours pleine d’opportunités étonnantes ! Que vous soyez un joyeux fêtard ou un vil comploteur vous êtes certains de trouver ce qu’il vous faut ici, alors pour Titus qui est un peu les deux vous imaginez le bonheur… Ce qui est certain, et ce qui compte au fond, c’est qu’il n’existe pas de meilleur endroit pour se faire une place, et il n’est rien dans ce monde qui puisse être plus important que de s’y faire une place. Bien sûr c’est une ville qui peut aussi se faire dangereuse, d’autant plus que Titus n’a pas la carrure de ses gladiateurs, en revanche il est certainement plus malin, et il faut être sûr de son coup pour s’en prendre à Titus Lucretius Fronto.

→ Ce que je pense de la politique
Les politiques sont ceux qui tirent les ficelles. Et Titus, lui, donnerait n’importe quoi pour tirer les ficelles. On ne paie jamais trop cher le privilège d’être son propre maître, dit-on, et c’est particulièrement vrai de la part de Titus. C’était peut-être ça, l’explication d’une ambition et d’une vanité si démesurées chez quelqu’un qui avait si longtemps dédaigné les contraintes et les responsabilités de sa naissance au profit d’une vie de débauche. Recevoir des ordres répugnait Titus au plus haut point : la politique c’était les combattre, les filles et l’argent c’était les fuir. Alors maintenant qu’il s’est retrouvé laniste à la place de son défunt père, il savait que le chemin vers la grandeur serait long et ardu, mais qu’en même temps il avait pour lui des atouts qu’une bonne partie de Pompéi pouvait lui envier. En tout cas il aurait besoin du monde politique, et peu importe les moyens qu’il devrait employer pour ça, il aurait le soutien des patriciens, et ceux-ci le mèneraient au sommet de la gloire qu’il méritait.

→ Ce que je pense des jeux
Il faudrait être de glace pour ne pas être transporté par les affrontements sanglants des colosses sur le sable de l’arène. Ou alors il faudrait être un jeune homme turbulent et débauché, ce qu’était Titus, qui s’est par conséquent longtemps détourné de la question, qui l’intéressait beaucoup moins que les sournoises intrigues de couloirs. Bien sûr, depuis qu’il est devenu tout récemment le responsable du ludus il a appris à voir les choses autrement. Les titans qui combattent pour honorer son nom sont à peu près pour lui des animaux domestiques, sauf qu’ils rapportent de l’argent et de la renommée. Il peut les admirer pour leur courage, respecter leur force et apprécier leur dévouement, mais ils ne resteront malgré tout que ses chiens. Lui-même se voit du coup comme un homme extraordinaire, l’un des seuls qui puisse avoir des titans en guise de chiens. Tout cela ne l’empêche pas naturellement d’apprécier le spectacle, son goût prononcé pour le sang et la violence aidant. Enfin, il porte son nom avec fierté, et fera tout pour honorer son ludus. A noter que pour lui le terme « honorer » est bien moins proche de l’idée d’être honorable que de celle de ne pas se faire prendre.

→ Mes souhaits, mes rêves, mes ambitions
L’ambition, ce n’est pas un trait de caractère chez Titus Lucretius Fronto, c’est ce qui guide l’intégralité de ses actions. C’est un feu qui le dévore de l’intérieur et qui lui interdit toujours de renoncer, et auquel il sacrifierait sans hésiter l’honneur, les dieux et même tous les gens dont il est le plus proche. Cette ambition ne connaît pas de limite, il ne vit que pour écraser ses rivaux et susciter la vénération des autres. Il se tient lui-même en très haute estime et fait montre d’une arrogance sans borne envers ceux qu’il juge comme lui étant inférieurs, c’est-à-dire à peu près tout le monde. Déterminé, manipulateur, fourbe et cruel, il est un danger à ne pas sous-estimer pour ceux qui sont sur le chemin de sa gloire et de celle de son ludus.

→ Ma pire crainte
Le laniste a gardé de sa jeunesse ce côté insouciant et sûr de soi qui lui donne l’impression d’être invulnérable. S’il tombe il est convaincu qu’il se relèvera toujours. Sa seule crainte serait sans doute de se retrouver dans l’incapacité de se relever. Vaincu et impuissant, il aurait le sentiment d’être mort…

→ Heureusement, les Dieux veillent sur moi.
Il ne fait aucun doute que Titus ne vénère rien plus que lui-même. Il est sûr de lui, de sa chance, et il a une telle foi dans la grandeur de son destin qu’il a fini par se persuader que si quelqu’un se met en travers de sa route Jupiter lui-même descendra des cieux pour lui venir en aide.

An 711 – Villa des Lucretii, une nuit d’été.

Quelle grande fête ce fut ! A tel point d’ailleurs que c’est dans un état assez déplorable que le jeune Titus regagnait péniblement sa demeure, après avoir largement abusé du vin et des filles. La nuit était déjà bien avancée, il faisait chaud, et les étoiles illuminaient le ciel clair de la Campanie en été. Ses amis étaient rentrés chez eux quand Titus arriva devant la porte. Il rentra en silence, du moins autant qu’il en était capable, afin de ne pas réveiller son père et ses sœurs. Il progressait – titubait – de couloir en couloir dans la grande villa. Les choses semblaient tourner autour de lui, et il avait envie de vomir. Il avait encore abusé ce soir-là. Il aurait certes bien voulu être plus raisonnable, mais quelqu’un dont il ne se rappelait plus devait absolument fêter quelque chose dont il ne se rappelait plus non plus. De toute façon, il n’avait strictement pas la moindre envie de s’en rappeler, tout ce qu’il voulait c’était aller se coucher. Et quel mal de crâne ! Visiblement Bacchus n’appréciait pas qu’il mette tant de zèle à lui rendre hommage.

Mais bien sûr dans ce genre de moment, rien ne se passe comme prévu. Titus sut que ce soir-là ne ferait pas exception lorsque son père surgit de son bureau juste devant lui. Le jeune homme aviné s’arrêta net, craignant d’avance la réaction qu’allait avoir le patriarche. L’homme était de bonne taille, les traits durs, la mine sévère, et il plongeait son regard impitoyable dans celui, trouble, de son fils. Le garçon ne sut même pas quoi dire, il était comme foudroyé. Il faut dire que Claudius Lucretius ne manquait pas d’autorité. Il continua pendant encore de longues secondes à fixer son fils, et dans ce même temps ce dernier se préparait psychologiquement à affronter la tempête qu’occasionnait usuellement ce genre de situations. Ce fut pire encore.

« Tu es indigne. Je suis terriblement déçu. »

Les mots étaient tombés tel un couperet sur Titus, qui blêmit soudainement et manqua de chanceler sous la violence des mots. Il n’eut rien à répondre. Il s’en voulait. Claudius tourna les talons en laissant son fils en proie aux remords. Lui aurait voulu lui hurler qu’il n’était pas indigne, qu’il ferait de grandes choses, qu’il avait plus de qualités que quiconque d’autre dans cette ville, qu’il honorerait le nom de Lucretius ! Mais rien ne sortit, et il resta là, estomaqué et honteux…

An 724 – Villa des Lucretii, un matin

C’était d’une effervescence macabre que s’agitait la villa ce matin-là. Le patriarche était mort dans la nuit. Pour beaucoup un monde s’effondrait. Titus lui venait de perdre son père, à qui il vouait un respect sans faille. Il se rappelait alors de cette soirée-là où il avait cru ne jamais parvenir à surmonter les épreuves de l’âge adulte. Il se rappelait aussi de la veille au soir, où il avait juré à son père sur son lit de mort qu’il ferait honneur au ludus. Il mesurait le chemin parcouru entre ces deux moments. A quel point il avait changé, mûri. Le garçon oisif et ripailleur avait laissé place à un homme sérieux, autoritaire et imbu de lui-même. Ses sœurs étaient là aussi en ce jour endeuillé…

Ilithyia se tenait près de lui. Elle l’avait déjà assuré maintes fois de sa confiance en lui, et même s’il ne le montrait pas beaucoup c’est un soutien qui l’avait souvent aidé. Il partageait quelque chose avec elle, il avait le sentiment diffus que de tous ses proches c’était encore elle qui lui ressemblait le plus. Rusée, habile, calculatrice, il était toujours attentif à son jugement et ne sous-estimait pas ce qu’elle pouvait lui apporter, en dépit de ses crises qui l’exaspéraient presque autant que son père. Même en-dehors de cela il avait toujours ressenti une tendresse certaine pour elle, ce qui contribuait à l’ambiguïté de leur relation. En tout cas il se sentait un devoir de la protéger, du moins tant que cela ne contrariait pas ses desseins pour lui-même et le ludus.

Il avait d’ailleurs de grands projets pour le ludus. Il savait qu’il pouvait compter sur un doctor compétent, des gladiateurs puissants et dévoués, les amis haut placés de feu son père. Il se sentait capable en tout cas de mener la lutte sans merci avec le ludus Naevius qu’exigeait la situation. Il était prêt à voler, à tuer et à trahir. Seuls le ludus et sa carrière comptaient. Le reste serait poussière. Il laissa ses sœurs dans la grande cour et se dirigea lentement mais d’une démarche assurée vers le bureau de son père. Il se tenait droit, le menton haut, le regard fier. Il poussa la lourde porte en bois et pénétra dans la large pièce. Il s’arrêta un instant pour contempler le vaste bureau qui s’y trouvait, et les liasses de papier qui le surplombaient. Il s’en approcha, respectueusement, presque religieusement, et pris place sur le fauteuil derrière le bureau. Il posa ses mains sur la table. Son père n’était plus, et il était à sa place. Désormais il était certain de n’avoir plus que des inférieurs dans ce monde.