Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 Pêche à l’appât | PV Themis&Caria



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Ludi :: Archives
Partagez
Ven 1 Nov - 1:29
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria






« Raaah. Non mais quel bazar ici ! Hâte-toi un peu Flavinia, s’agace Themis, à cette allure, les fruits seront pourris avant que nous soyons de retour à la villa »

Plantée au centre de l’une des allées du marché, la jeune esclave aux bras chargées en avait singulièrement assez de se faire bousculer. Et qui prenait la peine de s’excuser lorsqu’il bousculait une esclave ? Personne. Ce devait être encore plus difficile pour Flavinia, sa jeune compagne qui était encore une fillette. On ne la surnommait pas moustique pour rien.
Elle-même mesurait quelques pouces en plus par rapport aux jeunes filles Romaines de son âge, une caractéristique qui lui venait du nord certainement, et qui devenait pratique en cas de foule compacte comme c’était le cas aujourd’hui. Cela ne l’empêchait pas de fulminer contre les malappris qui lui rentraient dans l’épaule sans même un regard, et ceux qui lui écrasaient les sandales.

« Et puis qu’est-ce qu’il fait froid » bougonne-t-elle encore une fois que la gamine l’a rejointe.

Pour toute réponse d’ailleurs, celle-ci hausse une épaule avec rien d’autre que sa mine rébarbative habituelle. Un vrai soleil, cette enfant… ce qui devait expliquer le froid d’ailleurs ! Le plus froid de la saison froide était passé déjà, mais vraisemblablement, il s’accrochait encore un peu et boudait le printemps. Il ne pleuvait pas, c’était toujours cela de prit, mais le ciel était couvert et cotonneux, la lumière un peu grise et le vent d’Est piquant sur les joues.

Le temps n’empêchait pourtant pas les gens de s’amasser entre les échoppes et d’y trainailler en dépensant leurs pièces. Les vendeurs gueulaient sans retenue pour vanter leurs produits, parfois l’on trouvait l’un ou l’autre musicien de rue venu profiter de la foule et de leurs dons, et entre les pattes se faufilaient quelques chiens faméliques et des chats en pleines chasses.

« Bouge-toi du chemin moustique, reprit Themis en incitant la petite à dégager le passage pour une bande de juif qui passaient avec un âne et une charrette remplie de jarres. Bon, qu’est-ce qu’il nous manque ? Vite. Tu as bien les dattes n’est-ce-pas ?
-Ouip, ici
, acquiesce Flavinia en soulevant l’un de ses lourds paniers.
-Les olives aussi ?
-Là.
-Parfais. Alors je ne me trompe pas, c’est bien le poisson qu’il nous manque. Delvia fait une soupe ce soir. Viens, c’est de ce côté.
-Mais, il y a un poissonnier juste là !
Fait remarquer la gamine en montrant une étale qu’elles viennent de dépasser.
Themis y jette un regard amusé puis se penche pour parler d’un ton plus bas.
-Mauvaise idée. Sauf si tu veux rester coincée sur les latrines toute une nuit. Être malade avec du poisson tu sais, c’est tout une affaire ! … J’en connais même qui en sont mort…, elle ajoute d’un ton mystérieux, les yeux tous ronds pour lui faire peur.
-Pfff. N’importe quoi.
-J’te jure !
» insiste Themis.

Quand bien même le sujet lui servait à titiller Flavinia que ça n’en n’était pas moins vrai. L’étale dépassée ne valait pas un clou et l’hygiène y était affreuse, pas besoin d’avoir grandit ici pour le remarquer. Il suffisait de connaître son travail, voilà tout. Ces choses-là faisaient parties de leurs responsabilités d’esclaves que de savoir où investir correctement l’argent de leurs maîtres. Flavinia devrait apprendre, à moins de souhaiter le fouet pour avoir ramené du poisson moribond à la maison.

Ici, toutes les petites esclaves avisées savaient que le meilleur vendeur de poisson de la ville se trouvait quelques cents pas plus loin, près de la fontaine. Et ce n’était pas sans raison que Themis avait gardé cette tâche là pour la fin. Elle espérait y faire une rencontre bien précise, mais désirais la faire apparaitre comme le fruit du hasard. Pour cela, elle avait programmé sa matinée de manière bien précise, ce qui avait tendance à lui tendre les nerfs – voilà pourquoi le froid et les badauds l’agaçaient tant.

Ce n’était pas un drame si elle ratait le coche, simplement partie remise, mais l’idée lui avait machinalement trotté en tête depuis le départ de la domus en compagnie du moustique. Il fallait plus de deux bras pour tout transporter, et de toutes les insignifiantes petites gourdes qui trainaient dans la villa, Flavinia était celle qui l’agaçait le moins, même si elle était la plus terne des petites filles qui existe. Quoi qu’il en soit, Themis n’eut plus à se poser de questions bien longtemps. A peine avaient-elles dépassées la fontaine que son regard avait rencontré l’objet de ses intentions qui patientait sagement après son tour chez le marchand.

Elle stoppa tout net son avancé, si bien que la gamine qui bourra dans le dos en se demandant pourquoi elle bouchait le passage ainsi. N’n n’ayant cure, la jeune femme se retourna vers elle, sa bonne humeur retrouvée, mais la mine sévère en même temps :

« Finalement je vais y aller seule. Tiens, prend ceci, et met ça autour de ton cou, décréta la grande brune en se déchargeant d’un paquet et d’une besace au dépend de la fillette, équipée tel un baudet maintenant.
-Hey ! C’est lourd.
-Je n’aurai pas de place pour le poisson si je les garde, réfléchi un peu. Allez ouste là ! Rentre maintenant ! Dépêche moustique !
-Mais pourquoi ?
-Parce que ça m’barbe de t’avoir dans mes pattes. Pour quoi d’autre ? Disparait cette fois, sinon j’te tire les cheveux !
»

La môme n’a pas le choix, la mine boudeuse à souhait, elle se détourne et s’en va en trainant des pieds, puis se fait bientôt avaler par la foule.
Themis n’aime pas trop la laisser aller seule comme ça. Manquerait plus qu’elle se fasse voler tous leurs achats ! Tant pis, elles se feraient punir et puis voilà. Ce n’était que de stupides dattes et un peu de farine après tout.

Confortée dans son idée, l’esclave reprit donc là où elle s’était interrompue et se tourna à nouveau vers l’échoppe du poissonnier. C’était bien elle qui se tenait là, pas de doute. Se frayant le plus naturellement du monde un chemin jusque là, Themis se posta tout à côté de l’esclave, comme n’importe quelle cliente attendant son poisson. Ce qu’elle était. Il se trouvait simplement, par le plus grand et heureux des hasards, qu’elles le soient toutes les deux en même temps, au même endroit…

« Avec un temps pareil au moins, on est sûr qu’il reste frai, n’est-ce-pas ? » soupire-t-elle tout haut à sa voisine tandis que ses yeux parcourent le poisson.

Autant engager la conversation sans attendre.



Code by Gali.
Mer 6 Nov - 16:28
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria





Le soleil s’est levé depuis quelques heures à peine, mais dans la grande cuisine de la villa des Mystères plusieurs esclaves s’affairent déjà à préparer le premier repas du jour. Dans la grande pièce, plusieurs esclaves sont occupés à préparer le jentaculum de leurs maîtres. Parmi les esclaves présents dans la cuisine se trouve Caria. Cette dernière est debout près du feu et pétrit de la pâte pour faire le pain du jour. Elle est seule dans son coin et ne parle à personne. Son regard est sombre et on a souvent l’impression quand on la regarde qu’il n’y a plus d’âme qui habite son corps.  

Quand les autres esclaves de la cuisine passent près d’elle, ils tentent de l’éviter. Très superstitieux certains croient qu’elle a été punie par les dieux pour toutes ses fautes. Certains croient qu’elle apporte dans son sillage le malheur et le déshonneur. D’autres ont décidé de tout simplement l’éviter de peur d’être comme elle sanctionnés par le maître. De tous ces ragots qu’ont colportent a son sujet, Caria n’a que faire. Elle a déjà suffisamment de véritables ennuis pour devoir en plus se faire du mal avec ce que l’on pourrait dire à son sujet. Une semaine s’est écoulée depuis que le Duumvir et elle ont eu une terrible dispute dans les cuisines de la villa. Depuis cette terrible confrontation, la jeune femme a été rétrogradée. En principe, elle ne devrait plus se trouver dans les cuisines, mais elle doit assurer la transition et la formation de sa remplaçante. Elle doit léguer à celle qui a été choisie pour prendre sa place toutes les recettes préférées des maîtres de la maison. Elle doit également lui apprendre à tenir à jour les inventaires des provisions, planifier les repas et les banquets donnés par les maîtres de maison et enfin de superviser l’ensemble du travail en cuisine.

En ce jour gris et froid de février, Caria doit se rendre au marché avec Sura. Cette dernière nouvellement arrivée parmi les esclaves a été choisie pour prendre sa place aux cuisines. Pour s’assurer qu’elle obtiendra des fournisseurs un excellent service, Caria a décidé de lui présenter les commerçants avec qui elle fait habituellement affaire.

***

À l’extérieur, de la neige tombe doucement. Le ciel est gris et un vent glacial vient balayer la falaise sur laquelle est située la villa. Dans la cour, les deux femmes attendent impatiemment l’arrivée de la charrette qui va les emmener en ville pour faire leurs achats au marché. Bien que couvertes d’une tunique et d’un manteau de laine, les deux femmes sont rapidement transies par le froid, parce que peu habitué à une température si glaciale. Le chemin entre la villa et le marché dure quelques minutes. La route est cahoteuse et exposée au vent, mais heureusement Barca l’esclave qui conduit la charrette a prévu des couvertures pour qu’elles puissent se réchauffés et se protégé du vent.

Une fois arrivé au marché, Caria donne quelques instructions à Barca pour qu’il vienne les retrouvés dans un peu plus d’une heure et part avec Sura vers le marchand de poisson. Sur le sol la faible neige qui est tombée depuis quelques jours se mêle aux excréments des chevaux et des autres animaux qui courent librement dans les rues. Les deux femmes doivent faire des exploits pour ne pas avoir les pieds recouverts de boue et de détritus d’animaux. Au loin devant elle, elles aperçoivent le kiosque du marchand de poisson.

Alors qu’elles se placent dans la file qui attend pour se faire servir, Caria se tourna vers Sura et lui dit :

- Je te conseille de toujours prendre ton poisson et tes crustacés auprès de ce marchand. Il est honnête et sa marchandise est toujours fraîche. J’ai essayé d’autres vendeurs et aucun n’offre une aussi bonne qualité.  

Alors qu’il termina sa phrase, une autre femme se place derrière elle. Le marchand à bonne réputation, il est donc tout naturel que plusieurs esclaves viennent y faire des achats pour leurs maîtres. Autour d’elles plusieurs femmes parlent entre elles pour occuper le temps d’attentes. Curieuse et bavarde Sura décide d’entamer la discussion avec sa plus proche voisine. Cette dernière semble vouloir faire de l’esprit et affirma à voix haute pour que tous l’entendent :

« Avec un temps pareil au moins, on est sûr qu’il reste frais, n'est-ce pas? »  

D’un léger signe de tête Caria, approuva le commentaire de l’esclave, mais garde le silence. Elle ne connait pas cette femme. Elle a pourtant l’habitude de venir au marché tous les jours et elle reconnaît facilement les habitués, mais cette femme semble nouvelle. Alors que Sura plaisante avec l’inconnue au sujet de la température, Caria osa la questionner sur sa provenance.

- Je ne pense pas t’avoir déjà croisé avant aujourd’hui? Tu es nouvelle dans la région? Tu appartiens à une famille de Pompéi?


Code by Gali.
Dim 24 Nov - 0:59
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria






Ce fut tout d’abord la contrariété qui pointa en Themis. D’un ton badin, elle avait engagé une discussion quelque peu stérile, et au lieu de recevoir une réponse de celle qui motivait sa sortie, ce fut une autre jeune esclave qui se chargea de lui répondre. D’un bref regard, il fut évident qu’elles se trouvaient là ensembles et appartenait donc à la même maison. Ce n’était pas forcément une mauvaise chose, mais le simple fait que les choses ne se déroulent pas exactement telles qu’elle les avait prévues la fichait dans une colère noire. Une colère qu’elle fut pourtant contrainte de dissimuler bien évidemment, et elle savait y faire en la matière.

Ainsi, au lieu de répondre quelque chose comme « Non mais de quoi tu t’mêle toi ? », elle opta pour un minois avenant et le petit sourire courtois que se devaient d’afficher les jeunes femmes bien élevées.

De toute façon, sa contrariété était destinée à n’être que passagère. Bientôt, une question fusa qui fit s’envoler toute trace de doute. Si l’intérêt de ces demoiselles était piqué, c’était tout ce qui comptait au fond, et de toute évidence, le poisson mordait pour l’instant gentiment à l’appât. Ne tenait plus qu’à elle maintenant, de manœuvrer sa ligne avec intelligence pour ne pas repartir bredouille.

Après tout, si les Dieux avaient songés utile de les mettre toutes les deux sur son chemin, ce n’était forcément pas pour rien, et il convenait simplement de Leurs faire confiance.

Accordant pleine attention à celle qui l’intéressait le plus, elle osa un sourire plus large pour souligner un certain étonnement.

« Quel œil observateur tu sembles posséder, fit-elle remarquer avec légèreté, quelques instants en ta compagnie et me voilà déjà démasquée ! Elle prit l’autre à témoin d’un sourire avant de guider le bleu de ses yeux vers sa compagne curieuse. Je suis arrivée de Rome avec mes maîtres il y a de cela quelques lunes, en effet. Vous les connaissez peut-être ? Leur Nomen n’est pas étranger à la cité. J’appartiens à la gens des Licinii »

Voilà une information qui ne manquerait pas de leur tirer quelque réaction, et avant de songer à conquérir l’une ou l’autre tel que le décrivaient ses desseins, il fallait qu’elle s’assure que le simple nom de ses maîtres ne tue pas dans l’œuf toute tentative de rapprochement. Après seulement pourrait-elle songer à une suite plus concrète. D’aucun n’était pas sans ignorer les ressentiments latents qui planaient entre les deux familles dont elles servaient les intérêts, et qui s’étaient vus ranimés par le retour inopiné de sa famille dans les murs de la cité.

Néanmoins, pour l’instant Themis n’était pas encore sensée savoir qui servaient les deux esclaves et donc, elle prit soin de s’en informer pour continuer de couvrir le mensonge.

« Et vous mesdemoiselles ? Qui donc dégustera le poisson acheté par vos soins de si bon matin ? » questionna Themis en désignant l’étale d’un petit mouvement de tête discret.



Code by Gali.
Dim 1 Déc - 15:31
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria





Le soleil se levait à peine sur Pompéi, qu’elles étaient déjà en chemin vers le marché. Chaque jour depuis près de huit ans, elle répétait la même routine. Toujours le même chemin à parcourir pour rapporter de quoi nourrir ses maîtres. Toujours répété inlassablement les mêmes gestes, les mêmes horaires pour entretenir une maison qui n’est pas la sienne. Chaque jour voir à ce que tout soit parfait que tout soit en place pour satisfaire le moindre besoin de ses maîtres.

Pendant longtemps, elle avait fait toutes ses choses avec plaisir croyant que ce n’était que temporaire, qu’un jour sa vie changerait, mais ce n’était qu’un rêve. Un rêve qu’elle avait chéri et entretenue et qui lui avait permis de retenir sa rage et sa peine d’être maintenue en esclavage. Si jadis les chaînes de son asservissement ne la dérangeaient pas, aujourd’hui elle lui semblait bien lourde. Parfois même insupportable. Aujourd’hui, elle n’avait plus le loisir de rêver. Tous ses espoirs et tous ses rêves avaient été anéantis. Jamais elle ne serait autre chose qu’une esclave. Jamais, elle ne serait libre. Toujours, elle allait devoir répéter les mêmes gestes, les mêmes paroles. C’était dans cet état d’esprit que se présenta Caria au marché ce matin-là.

Un autre matin, semblable à celui de la veille et de celui qui viendra par la suite. Sur la grande place du marché de Pompéi, la foule était une fois de plus nombreuse. Des marchands et des vendeurs offraient aux esclaves des maisons de la ville leurs plus belles marchandises. Des milliers d’esclaves portant des paniers et des sacs remplis de victuailles. Des esclaves qui cherchent et achètent de la nourriture pour leurs maîtres. Certains à sont à la recherche de fruits exotiques et rares, d’autres marchandent le prix d’un agneau ou de pigeons pour garnir les tables des maisons de leurs riches patrons. D’autres comme Caria et Sura attendent dans une longue file de pouvoir s’approvisionner de poisson et de crustacés pour plaire aux fins palais de leurs si distingués propriétaires. Alors qu’elle tente de rester discrète pour ne pas attirer l’attention, sa collègue plutôt bavarde se met à discuter avec d’autres femmes dans la foule. Parmi ces femmes de tous âges, l’une d’elles se démarque par sa grande beauté. Sa voix est forte, son port de tête hautain et supérieur lui laisse présager que cette femme ne manque pas de confiance en elle. Elle plaisante avec l’une. Parle du temps qu’il fait avec l’autre. Tout lui semble si facile, si agréable que Caria a du mal à croire que cette vie puisse véritablement lui plaire. Son comportement lui semble bien étrange et elle ne peut s’empêcher de demander quels secrets se cachent derrière son sourire. Alors que Sura lui raconte à son tour quelques anecdotes, vient le moment où elle se décide enfin à prendre la parole pour lui demander si elle est nouvelle dans la région et si elle travaille pour une famille de la ville. La question ne semble pas le moins du monde déranger la jeune femme qui lui répond avec grande fierté appartenir à la maison des Licinii. Au son du nom de la famille à laquelle elle appartient, le visage de Caria se renfrogna. Bien sûr qu’elle connaissait ce nom. Plus d’une fois, elle l’avait entendu dans la bouche de ses maîtres et ce n’était rarement en des termes élogieux. Se pouvait-il que ces gens soient les mêmes qui soient à l’origine du terrible scandale qui avait ébranlé la cité vingt ans plus tôt? Alors que Caria se questionnait au sujet du nomen de la famille de cette esclave cette dernière en profita pour la questionner à son tour sur ses origines afin de savoir à quelle famille elle pouvait appartenir. Ayant appris à la dure l’utilité de garder certaines choses secrètes, Caria hésite à lui répondre alors que Sura est sur le point de révéler leur identité. Ayant un rang supérieur à cette dernière à cause de son ancienneté au service de leurs maîtres, Caria la fit taire et prit la parole pour répondre :

- Quelle chance d’avoir vécu à Rome. Tu dois trouver notre marché bien petit en comparaison a ceux de la grande citée blanche. J’ai souvent entendu parle de la grande ville de Rome ou l’on trouve de tout en surabondance. Quel malheur se doit être pour toi de te retrouver dans une aussi petite ville que Pompéi.

Ce fut soudain à leur tour de faire le choix des poissons et crustacés. Sa liste en main, Caria commanda en grandes quantités d’oursins, de palourdes, d’huîtres et quelques filets de poisson pour concocter le bouillon d’un potage. Pendant qu’elle attendait sa commande, elle se tourna de nouveau vers l’esclave des Licinii et lui répondit :

- Si tu veux vraiment savoir à qui sont destinés mes achats, tu dois savoir que ton maître et le mien sont probablement les pires ennemis du monde. J’ai souvent entendu le nom de ton maître dans ma maison et ce n’était pas en de bons termes. Mon maître le Duumvir de Pompéi ne semble pas du tout apprécier le tien. Pour ma part, j’aimerais bien apprendre à mieux le connaître.


Code by Gali.
Dim 15 Déc - 0:06
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria





Voilà que Themis se trouvait déjà un certain terrain d’entente avec son homologue. Celle-ci ne se trompait pas, leur départ de Rome avait effectivement fait son malheur au départ, et la ville qui l’avait vu naître continuait de lui manquer. Cependant, elle lui manquait chaque jour un peu moins, ou plutôt, c’était Pompéi qui lui plaisait chaque jour un peu plus, venant ainsi lentement mais sûrement équilibrer la balance. Un jour peut-être se sentirait-elle appartenir à cette citée presque autant qu’à celle où elle avait grandit. Ce jour n’était pourtant pas encore venu et pour l’instant, c’était surtout cette petite pointe de suffisance citadine qui dominait en elle, animé par l’envie évidente qui pointait dans la voix de son interlocutrice.

Bien évidemment, Themis n’en montra rien, tout comme elle se garda de faire part de sa nostalgie aux deux esclaves qu’elle entretenait. Pour ces demoiselles, elle choisissait d’endosser un autre rôle que celui-là.

« Un malheur ? Quel mot terrible pour une citée que l’on surnomme ‘Terres des Dieux’, fait-elle judicieusement remarquer, avant de poursuivre pour tempérer : J’admets sans détour que j’aime Rome comme une mère et qu’elle me manque tout autant, mais bien loin de moi l’idée de me plaindre de la séparation ! Pompéi est une hôte chaleureuse lorsqu’elle laisse de côté ses caprices et je préfère me considérer chanceuse de voir du pays, même s’il est plus modeste »

Qui sait ? Peut-être que l’avis si tranché de l’esclave concernant sa propre terre venait d’une envie cachée – ou pas – de quitter cet endroit, et donc d’elle-même voir du pays. L’envie d’évasion était un syndrome des plus répandu au sein de la population servile et ce n’était pas mettre la charrue avant les bœufs que de l’assumer vrai pour la jeune femme.
Cela ne coûtait rien d’essayer car au fond, c’est pour cela qu’elle était là aujourd’hui. La sonder, faire connaissance, et déterminer sur quelle corde tirer par la suite. Une corde sensible si possible …

Patiente, Themis laissa les deux demoiselles passer leur commande au poissonnier. Elle craignait de ne pas s’être engagée assez loin dans la conversation avec elles pour les retenir en sa compagnie une fois leur liste terminée, mais fort heureusement, le dialogue perdura. C’est vrai que sa question concernant leurs maîtres était restée sans réponse. Une réponse qu’elle connaissait déjà mais pour laquelle elle feignit la plus grande curiosité.
Par ailleurs, l’autre se montrait assez directe quant à la situation en abordant sans détour les tensions bien connues qui régnaient entre leurs deux gens. La jeune gauloise ne se laissa pas démonter, affichant une moue ou continuait de poindre un certain amusement détaché.

« Ah, je vois, confirma la brunette sans pour autant nommer les concernés. Nul besoin. Oh mais ce sont des affaires de patriciens tout cela. Vous savez à Rome, l’on chance de plus grand ennemi du monde une fois par lune. Que voulez-vous ? Ils s’ennuient. S’ils devaient laver leur linge et préparer leurs soupes de palourdes tout seuls, ils auraient moins d’entrain pour les commérages et les tragédies familiales »

Ainsi d’entrée de jeu, elle se détachait du conflit, se plaçant tel un spectateur, extérieur à la scène, ce qu’elle était effectivement.
Du moins quand elle le décidait ainsi…

« Je trouve cela distrayant dans le fond. –Et j’ai entendu dire que le Duumvir et son fils étaient tout deux tout à fait plaisant à l’œil » ajouta-t-elle d’un ton plus bas presque ronronné et les yeux pétillants.


Code by Gali.


Dernière édition par Themis le Lun 20 Jan - 21:41, édité 1 fois
Dim 22 Déc - 16:24
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria




Bien qu’il fût encore très tôt en ce matin de février une foule énorme d’esclaves se bousculaient pour obtenir les meilleures prises des poissonniers. Habitué des lieux, Caria était déterminé à ne pas se laisser marcher sur les pieds et à repartir du marché avec ce dont elles avaient besoin pour préparer les menus de la journée. Attendant qu’on lui prépare sa commande, elle écoutait avec attention ce que lui racontait l’esclave de la maison Licinii.

Cette dernière avait eu la chance de vivre à Rome. Cette ville majestueuse et immense devait être des plus impressionnantes. Les esclaves ne devaient avoir aucun mal à s’approvisionner comme dans une petite bourgade comme Pompéi. Non pas qu’elle n’aimait pas la cité, mais elle avait l’impression que tout un chacun savait tout sur tout le monde et cette proximité commençait sérieusement à l’agacer. Dans une ville aussi immense que Rome, il devait être plus aisé de passer incognito. Lorsqu’elle indiqua à la jeune femme qu’elle appartenait à la maison des Pompeii et que son maître était un farouche opposant aux siens, la femme sourcilla à peine. Était-ce une ruse pour obtenir plus amples confidences ou était-elle tout simplement surprise que l’esclave du duumvir soit intéresser à mieux connaître l’ennemi de son maître. Méfiante, Caria se garda bien de lui exposer si facilement ses griefs contre son maître. Ce n’était ni le lieu ni l’endroit et si jamais elle devait le faire ce ne serait certainement pas en plein marché devant une telle foule de monde.

Lorsque la jeune femme lui répondit trouvé amusant ses querelles intestines qu’entretenaient entre elles certaines familles de patriciens, Caria ne put s’empêcher de rire à son tour. Elle avait beau vivre à Pompéi depuis de nombreuses années, elle ne connaissait rien des raisons de cette haine entre les deux familles. Tout ce qu’elle savait c’était que depuis leur retour à Pompéi, son maître ne cessait de faire des réunions avec ses plus proches collaborateurs et amis pour obtenir l’assurance de leurs votes lors des prochaines élections. Toujours au sujet de cette élection, elle avait entendu des rumeurs voulant que le légat Licinii désire se présenter comme magistrat à la curie. Ne s’intéressant nullement à la politique et au fonctionnement des élections, elle n’avait alors porté aucune attention aux ragots. Ce n’était que maintenant qu’elle réalisait l’importance de cette prochaine élection. Quelle douce vengeance ce serait que de voir son maître privé de ce qu’il aimait et chérissait le plus au monde : son satané pouvoir. Cette idée lui rendit le sourire et ce fut avec encore plus de surprise qu’elle accueilli les propos de la jeune femme.  

« Et j’ai entendu dire que le Duumvir et son fils étaient tous deux tout à fait plaisants à l’œil »

Choquée, Caria ne savait comment répondre aux propos de l’esclave. N’avait-elle pas aucun respect pour ses supérieurs? Comment pouvait-elle parler aussi librement du plus haut magistrat de la cité et de son fils comme elle le fessait? À cet instant, ce n’était pas vraiment son maître qu’elle cherchait à protéger, mais Marcus. Son Marcus. Celui qu’elle aimait depuis toujours. Elle n’était peut-être pas en bon terme avec lui en ce moment, mais il n’en restait pas moins le seul homme à occuper son cœur et ses pensées. Qu’une autre femme et de surplus une esclave comme elle puisse avoir des vues sur lui la dégoûtait. Elle feignit donc sa surprise et son mépris pour lui demander à son tour :

- C’est ce qu’on dit en effet, mais je ne suis pas une spécialiste de la question. T’intéressait-il de faire la rencontre de mes maîtres par hasard? Pour ma part, j’ai également entendu dire que ton maître était un spécimen comme on en voit peu.

Afin de tester la jeune femme, Caria décida de lui lancer un petit piège afin de voir sa réaction.  

- Selon quelques rumeurs que j’ai entendues, on lui prête plusieurs liaisons et aventures avec des femmes aux quatre coins de l’empire. Moi qui croyais qu’il était le genre d’homme à être fidèle qu’a une seule femme. C’est fou comme quoi on peut se tromper sur une personne en ne jugeant que sur son apparence.


Code by Gali.
Lun 20 Jan - 22:35
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria






Pas une spécialiste de la question disait-elle. Themis eut presque envie d’en glousser mais se contenta pourtant d’un bref sourire légèrement incrédule. Quelle espèce de spécialisation fallait-il exactement, pour trouver quelqu’un à son goût et une autre repoussante ? Était-elle femme ou une potiche en céramique ? L’esclave n’était bien entendu pas dupe. Même elle, aussi vierge que l’huile d’olive, avait ses goûts et ses dégoûts en matière d’homme. Néanmoins, la jeune fille ne s’engagea pas sur le chemin de la contradiction et décida de ne pas insister sur ce sujet en particulier. Du moins pas tout de suite car ce n’était pas l’unique chose digne d’intérêt qu’elle entendait.

« Pour tout t’avouer, en effet il me plairait beaucoup de pouvoir rencontrer tes maîtres, mais quelque chose me dit que cela ne risque pas d’être un tant soit peu réciproque. Ce n’est pas Rome ici, mais les fêtes ne sont pas rares, il serait bien étonnant que je demeure ignorante bien longtemps les concernant. Il en va de même pour mon propre Dominus, les Dieux seuls savent comme il aime parader, le temps ne sera plus long avant que vous ne puissiez mettre un visage sur le Nom, ajouta-t-elle avec un brin de malice. Il a en effet belle allure – puis se penchant d’une mine de confidence – mais il commence doucement à vieillir si vous voulez mon avis »

Elle avait plus ou moins chuchoté ces derniers mots, du moins, assez bas pour que tous les badauds alentours ne puissent entendre, mais assez fort pour que sa voix passe au dessus du brouhaha constant du marché. D’un coup d’œil d’ailleurs, la brunette surveilla le marchand qui continuait de préparer la commande des deux esclaves de la maison Pompéii.

Du reste était-elle parfaitement consciente du ton quelque peu osé de ses paroles. Elle ignorait pour l’instant si sa stratégie était la bonne car elle improvisait en suivant son instinct et surtout, qu’elle ne connaissait rien de précis sur ses interlocutrices, plus précisément sur la plus âgée des deux qui l’avait interpelé au départ. Comment savoir dés lors de quelle manière diriger son discours pour être certaine de faire mouche ? C’était impossible, et donc elle devait se fier à ses méninges uniquement.

Ce qu’elle voulait, c’était simplement de petites informations croustillantes sur ce Publicola et sa marmaille, rien de bien fou, du moins pour l’instant car elle restait réaliste et prudente de nature. Or ce n’était pas simple de réussir à amener une esclave à radoter contre ses maîtres. Du moins, cela dépendait de l’esclave ! Et c’était cela qu’elle était venue découvrir.

Pour la mettre en confiance par rapport à cette idée, il n’y avait guère de secret : il fallait qu’elle y passe en premier et qu’elle lance le ton. En tournant très légèrement son propre Dominus en dérision, il devenait plus admissible pour elles de se montrer plus honnête quant à leurs opinions réelles.

En tout cas, c’est cela qu’espérait Themis en parlant ainsi de sa Murène.
En vérité, elle avait toujours pensé qu’il était à la fois le plus beau des hommes, et aussi le plus laid. Un paradoxe que les remarques suivantes lui rappelèrent doucement, tel un son de clochette lointain et quelque peu désagréable. Habituée néanmoins au mensonge systématique et à la dissimulation permanente, elle conserva sans se froisser cette petite moue avenante ou perçait une pointe d’insolence.

D’ailleurs, cette pointe d’insolence prit le dessus pour les quelques instants que durèrent son rire :

« Serais-tu donc de ces filles qui avalent tout crus le premier ragot qui passe sans rien remettre en question ? Oh je ne juge pas bien sûr, je ne suis simplement pas de ce bord-là, lorsque je porte de l’intérêt à quelqu’un, je préfère largement m’enquérir moi-même auprès des personnes qui possèdent les vraies réponses… » sous entendu, c’est justement ce que je suis entrain de faire.

La preuve qu’elle était sincère dans sa réponse malgré le fait qu'elle n'ait ni confirmé ni infirmé quoi que ce soit, en était-il autant de son interlocutrice ?
Là dedans évidemment, elle évitait de préciser qu’elle était la bâtarde de son maître et que si les rumeurs n’étaient pas totalement vraies, elles ne partaient pas non plus d’absolument nulle part …
Au lieu de cela, elle bifurqua sur quelque chose de bien plus terre-à-terre :

« Au fait, écervelée que je suis, je n’ai pas pensé à me présenter. Je me  nomme Flavinia, et vous ? »


#6666ff
Code by Gali.
Dim 2 Fév - 20:34
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




avatar
Invité
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty


"Pêche à l’appât"

Themis & Caria




Cette conversation commençait à l’ennuyer profondément. Pourquoi cette femme s’intéressait-elle autant à son Dominus? Qu’il soit de belle apparence ou non n’avait aucune importance pour elle puisqu’elle le haïssait.

Pudique et réservée de nature, Caria trouvait plutôt déplacé que la jeune femme la questionne sur un tel sujet en public. Elle détestait son dominus, mais jamais elle n’oserait parler de lui en mal devant autant de monde. Le Duumvir étant un homme fort important et connu de tous, elles avaient appris très jeune à garder sa langue. Le plus infime petit détail qu’elle pourrait échapper à son sujet pourrait certainement lui nuire, mais elle n’était pas encore prête pour sa vengeance. Ce temps viendrait, mais ce jour-là sa vengeance ne dépendrait que d’elle.

Agacée par l’attitude de l’esclave de la famille Licinii qui ne cessait de la questionner ou sujet de ses maîtres, Caria avait cru la piégée et l’amener à son tour a quelques confidences au sujet de ses maîtres en émettant quelques doutes sur les vertus de son propre Dominus et ses possibles aventures extra-conjugales. À vraie dire elle n’en savait absolument rien et elle avait tout inventé dans le seul but de voir la réaction de la jeune femme. Tout en gardant sa superbe et son petit minois de supériorité, la jeune femme la regarda et lui répondit avec une légère pointe d’insolence :

« Serais-tu donc de ces filles qui avalent tout cru le premier ragot qui passe sans rien remettre en question? Oh je ne juge pas bien sûr, je ne suis simplement pas de ce bord-là, lorsque je porte de l’intérêt à quelqu’un, je préfère largement m’enquérir moi-même auprès des personnes qui possèdent les vraies réponses… »

L’esclave avait parlé suffisamment fort pour que tous ceux qui les entouraient aient entendu. Humiliée, Caria ne savait plus où se mettre et elle aurait voulu disparaître dans la foule ou six pieds sous terres. À ses côtés, Sura se retenait de rire et les autres esclaves près d’elle ne cessaient de se moquer d’elle. Son piège se retournait contre elle et voilà qu’elle devenait la risée de tout le monde. Il lui tardait que le poissonnier termine de préparer sa commande pour quitter cet endroit. Il lui fallait pourtant répondre à cette femme. Toute cette conversation et son propos l’agaçaient. Elle n’avait que faire des Licinii et des récriminations que son dominus pouvait avoir contre lui. Elle se sentait tout simplement embêter de ne pas pouvoir clouer le bec de cette petite pimbêche. Elle prit une profonde respiration et lui dit simplement :

- Rumeurs ou non, j’ai pour mon dire qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Si ce genre d’histoire m’est venu aux oreilles c’est sans doute qu’il y a un fond de vérités quelques parts, mais dans le fond je m’en moque éperdument.

Sentant que Caria tentait par tous les moyens de mettre terme à leur échange, la jeune femme lui dit ensuite :

« Au fait, écervelée que je suis, je n’ai pas pensé à me présenter. Je me nomme Flavinia, et vous? »

Occuper à payer le poissonnier qui lui tendait enfin sa commande, Caria n’entendit pas la question de Themis et ce fut Sura qui s’empressa de lui répondre avec un grand sourire.

- Enchantée Flavinia, je suis heureuse de faire ta connaissance pour ma part je me nomme Sura et elle s’est Caria.

Le poisson dans son panier et prêt à partir, Caria regarda en direction de Sura et lui ordonna de la suivre. Leurs courses étaient terminées et il lui tardait de rentrer pour oublier cette rencontre. Elle était heureuse de ne plus avoir désormais à se rendre au marché. Elle espérait ne plus avoir à croiser cette Flavinia, mais qui sait ce que l'avenir lui réservait.


Code by Gali.


Spoiler:
Re: Pêche à l’appât | PV Themis&Caria   




Contenu sponsorisé
Pêche à l’appât | PV Themis&Caria Empty

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les absences de Marcus, Sextus & Caria
» Les absences de Marcus, Sextus & Caria
» Marcus, Caria et Decimus en balade à Chicago
» Caria ₪ Tout ce qui ne me tue pas me rend plus forte.
» Caria ₪ Tout ce qui ne me tue pas me rend plus forte.

Sauter vers: