Rusé ₪ Ambitieux ₪ Taciturne ₪ Violent ₪ Colérique ₪ Fourbe ₪ Avare ₪ Dominateur ₪ Jaloux ₪ Acerbe ₪ Cruel ₪ Antipathique ₪ Homme austère, il n’aime pas le luxe et les dépenses inutiles. Il possède une villa confortable qui est rattachée au ludus. Si dans le passé sa mère en avait fait un foyer accueillant pour leur famille, lui il s’en sert essentiellement pour recevoir des invités et faire des fêtes grandioses. Depuis la mort de ses parents, la villa a subi plusieurs transformations. Elle a été meublée et décorée avec luxe dans le seul but de plaire et provoquer l’admiration de ses invités. Pour ses amis, il dépense sans compter. Il veut les éblouirent et leur montrer qu’il est digne des plus grands lanista de Rome.
₪ Sextus sait également se montrer très généreux pour ses gladiateurs. Il n’a pas oublié ses frères d’armes avec lesquels ils continuent à s’entraîner. Il a complètement réaménagé les sous-sols du ludus pour leur donner un peu plus de confort. Il a employé une toute nouvelle équipe de médical pour les garder en santé et leur offre une meilleure nourriture. Ses gladiateurs lui en sont reconnaissant et se batte avec fierté pour lui.
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Pompéi 678 ans depuis la fondation de Rome (-64 avant J.-C.)Il fait noir. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà. Dans la maison, il règne un silence de plomb. Tout ce que j’entends ce sont ses pas dans le couloir. Je sais qu’il s’en vient par ici. Il est revenu. À l’extrémité de la villa, Papa et maman dorment déjà. Ils sont trop loin pour entendre mes supplications. J’ai peur. Je fais mes prières et je me cache même si je sais qu’il finira par me trouver. Il me retrouve toujours.
Il entre finalement dans ma chambre. Il me parle avec sa petite voix haute perchée, il appelle mon nom. Il me dit de sortir de ma cachette sans quoi il sera très fâché. Effrayé, je reste blotti sous mon lit incapable de bougé. Il finit par me trouver et me tire sous les jambes pour me sortir de sous mon lit et commence à me frapper avec son gourdin. Il me traite de mauvais garçon et me dit que je lui fais de la peine lui qui m’aime tellement. J’ai beau le supplier et sangloter, il reste sourd à mes appels. Soudain, je me relève et lui donne un coup sur les jambes. Furieux, il me donne à son tour un coup de pied, et je me cogne la tête sur le sol. Il en profite pour me sauter dessus et m’enlève mes vêtements. J’ai mal à la tête, mais sachant ce qu’il va me faire, je me bouche les oreilles et je ferme les yeux. Je ne veux plus entendre sa voix. Je ne veux surtout plus entendre ses petits cris alors qu’il me torture le corps de toutes les façons possibles. Je ne sais plus combien de temps cela a duré cette fois. Je me suis évadé. Mon esprit a quitté mon corps. Je me sens si sale si impur. J’ai peur de la réaction de père. J’ai peur d’être rejeté et surtout j’ai honte. Tellement honte.
Il a enfin terminé avec moi. Il me caresse doucement la tête et me rappelle de tenir ma langue sans quoi il va devoir me punir encore plus. Il me dit que c’est de ma faute que c’est moi qui suis trop mignon et que je l’excite. Il me dit que papa et maman seraient très gênés et ne m’aimerait plus s’il savait le mauvais garçon que je suis. Il me dit que maman en mourrait de chagrin. Et pour m’effrayer encore plus, il ajoute que papa perdrait tout ce qu’il possède. Son ludus, ses gladiateurs, notre maison. Tout ce qu’il a bâti de ses propres mains et pour lequel il s’est si longtemps battu contre vents et marées. Je ne veux pas faire de mal à papa et maman.
Il quitte enfin ma chambre et moi je reste couché sur le sol. Mon corps n’est plus qu’une plaie béante. Demain, je vais retourner au temple. Je vais prier et je vais demander encore aux petites vestales de me donner la force de me libérer. Oui, il faut que je trouve le moyen de le faire partir pour toujours. Et surtout ne jamais rien dire sans quoi papa et maman ne voudront plus de moi. Personne ne doit jamais savoir jusqu’au jour où je serai assez fort pour me venger.
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Pompéi, 725 ans depuis la fondation de Rome (-27 avant J.-C.)Le corps couvert de sueur froide, un homme gémi dans son sommeil. Il appelle au secours. Son corps est parcouru de spasme violent et son cœur bat à tout rompre. Soudain il se réveil en sursaut et malgré la pénombre, son regard cherche partout dans la pièce pour s’assurer qu’il est bien seul. Il s’assoit dans son lit et nerveusement il se passe une main dans le visage. Les cauchemars sont revenus. Il inspire profondément pour se calmer. Il tend la main pour prendre sur une petite table sa pipe et la remplit de nouveau d’opium. Il en a besoin. Beaucoup plus. Toujours plus pour chasser les fantômes et les mauvais rêves. Il doit pouvoir chasser le plus loin possible. Il ne veut plus y penser. Il veut oublier. Tout oublier. Il fume tout doucement et soudain, il se sent replonger dans ses souvenirs…
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Pompéi, 695 ans depuis la fondation de Rome (-57 avant J.-C.)Un garçon est assis sur les genoux de son père. Il s’amuse avec une petite épée de bois qu’il fait bouger dans les airs comme s’il combattait un adversaire imaginaire. Son père lui caresse la tête affectueusement et rapporte son attention sur le spectacle qui se déroule sous ses pieds dans la cour. Depuis hier, il a reçu tout un lot de nouvelle recrue qui son pour la première fois à l’entraînement. Du regard, Numerius évalue les nouveaux venus. Certains, il le sait déjà ne seront jamais gladiateurs, mais d’autres risques de lui apporter gros. D’une voix douce, il fait part de ses réflexions à son fils. Depuis quelque temps déjà, il a commencé à le former et l’instruire sur sa profession de lanista. Un jour, il espère son fils prendra sa succession et éleva le Ludus des Naevii vers les plus hauts sommets. Ce ludus il la construit seul à force de détermination et de travail acharné. Il représente tout ce pour quoi il s’est battu et versé son sang. Sa plus grande richesse qu’il pourra léguer un jour à son fils bien-aimé.
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Pompéi, 698 ans depuis la fondation de Rome (-54 avant J.C.)Le garçon à bien grandit. Aujourd’hui, on fête son seizième anniversaire. Pour l’occasion, son père lui a remis une réelle armure de gladiateur, son premier glaive et la permission d’aller rejoindre les champions dans la cour pour suivre un entraînement spécial avec Doctore. Depuis des lunes, le garçon trépigne d’impatience. On va enfin lui apprendre à se défendre. Lorsqu’il sera assez fort, il pourra enfin se débarrasser de son agresseur.
Il est encore très tôt, mais le jeune Sextus est déjà debout. Comme chaque jour, il a préparé un petit paquet pour l’apporter aux vestales du temple. Il s’agit d’un présent pour les dieux. Toute la nuit, il a répété ses prières et les incantations que lui ont apprises les vestales. Parfois, il prie si fort que les dieux lui viennent en aide et empêche le malin de venir le troubler. D’autres nuits, les dieux semblent rester sourds à ses appels, mais le jeune garçon est déterminé et n’abandonne pas. Chaque jour, il retourne au temple pour prier Mars et Vesta de lui venir en aide.
À cette heure, la ville est encore endormie. Seuls les esclaves et les marchands sont au travail dans les rues de Pompéi. Heureux Sextus court dans les rues. Il tient contre sa poitrine son tribut pour les dieux. Aujourd’hui est un jour spécial. Aujourd’hui débute son entraînement celui qui le libéra enfin de ses chaînes. Il trépigne d’impatience. Il sait que les dieux ne l’abandonneront pas.
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Pompéi, 700 ans depuis la fondation de Rome (-52 avant J.-C.)Deux ans se sont écoulés. Deux ans de durs labeurs et d’heures incalculables d’entraînement. Dans la cour, Sextus s’exerce avec les gladiateurs de son père. Le chétif garçon n’existe plus. Il a fait place à un homme. Il a pris en quelques mois plusieurs centimètres, ses bras et ses cuisses sont durs comme le roc. Pour celui qui s’aventurait dans la cour d’entraînement, il serait difficile de savoir qu’il n’est pas un membre de la fraternité des gladiateurs, mais bien le fils du propriétaire des lieux.
Bien entendu, il s’agit d’une situation bien exceptionnelle, mais Numerius est si fier et stupéfait des transformations bénéfiques que cet entraînement a su son fils qu’il n’a pas eu le cœur de lui refuser ce privilège. Après tout quel mal, il peu y avoir à le former de la sorte. Il s’agit d’un excellent entraînement physique qui lui apprendra non seulement la discipline, mais surtout il s’agit d’une forme d’apprentissage exceptionnel sur son travail futur. Au contact de ses combattants, Sextus apprendra l’importance qu’on doit apportés aux gladiateurs si on veut en faire de véritable champion. Il apprendra des choses qu’aucun livre ou conseil de sa part ne pourra remplacer.
Les gladiateurs son des hommes rudes, la plupart sont des prisonniers ou des criminels qui ne font pas dans la dentelle. La grande majorité ne sait même pas lire et écrire. Ils ont un langage grossier, mais parmi ces hommes, Sextus se sent bien. Il sent que malgré son statut, il est respecté qu’il fait partie des leurs.
Lorsqu’il ne s’entraîne pas, Sextus suit son père partout que ce soit aux marchés d’esclave pour faire l’achat de nouvelle recrue ou dans les arènes. Il est devenu l’ombre de son père. Il apprend tout sur la gestion du ludus. Il profite de chaque occasion pour questionner son père ou Doctore. Grâce à leurs conseils avisés, il a développé un certain talent pour dénicher chez les esclaves ceux qui sont les plus sûrs de développer les attitudes du parfait gladiateur. Fait encore plus rare, il n’hésite pas non plus à consulter les gladiateurs pour connaître leur avis sur leurs conditions de détention. Parmi les plus anciens et ceux qui ont connu d’autre Dominus, ce garçon est vraiment une classe à part et ils sont convaincus qu’il fera un jour un excellent lanista.
Patiemment, Sextus attend son heure. Il sait son père malade et il veut l’aider dans son travail. Depuis quelques mois, son père a de plus en plus de mal à assurer seul la gestion du ludus. La pression est de plus en plus forte. Ce maudit Mummius Lucretius ne cesse d’accumuler les victoires. Son père a beau travailler très fort, il n’arrive pas à attirer la sympathie des gens influents de la cité qui pourrait lui donner le coup de pouce nécessaire pour se hisser au-dessus de la mêlée. Ils sont donc réduits à fournir les gladiateurs pour les combats de second ordre. Les primus et les combats prestigieux sont toujours réservés aux hommes du ludus Lucrettii. Sachant que pour combattre efficacement un ennemi, on doit tout savoir sur lui, Sextus s’est renseigné à leur sujet. Il sait qu’il s’agit d’un des plus anciens ludus de l’empire et que bon nombre de champions sont passés par cette maison. Les victoires et la renommé on fait de Mummius Lucretius un homme immensément riche et respecté. Il sait aussi que Mummius a lui aussi un fils qui sans doute un jour prendra sa relève. Ce gamin Sextus le déteste déjà sans le connaître. Il s’est promis que le futur serait différent et que les rôles seraient inversés. Il a tant d’amour et de respect pour cet homme qu’il est prêt à tout pour lui. Ce ludus est son œuvre et il promet de tout faire pour l’élever vers des sommets inégalés. Il n’aura de repos que le jour ou il deviendra le plus grand lanista de l’empire.
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Pompéi, 715 ans depuis la fondation de Rome (-37 ans avant J.-C.)Le Ludus des Naevii est en deuil. Son fondateur est décédé des suites d’une longue maladie. Tous les esclaves et gladiateurs de la maison défilent devant la dépouille de ce grand homme qui vient de les quitter. Leur maison porte le deuil depuis déjà une année, puisque l’an dernier c’était leur Domina qui a rendu l’âme. Le cœur serré et le regard sombrent, Sextus porte la tenue de deuil. Il a fait élever dans la cour un énorme bûcher funéraire sur lequel repose la dépouille de son père bien aimé. Lorsque le soleil se sera couché, il allumera le feu et son père pourra rejoindre les anciens. C’est enfin à son tour de prendre les choses en main. Avant de mourir, il a fait la promesse à son père de perpétuer la réputation du ludus. Il lui a promis de ne jamais baisser les bras et quand son honneur il ferait de grandes choses. Numerius est si fier de son fils et de ce qu’il accomplit en si peu de temps. Depuis un an, Sextus s’est occupé seul du ludus parce qu’il est trop malade. En si peu de temps, il a changé tout un tas de choses et déjà les résultats se font sentir puisqu’ils ont enfin décroché un premier Primus. Il sait qu’il peut partir en paix. Son fils est à présent marié et semble très heureux avec Lavinia. Il n’a pas encore eu de petits-enfants, mais il sait que cela viendra et que son fils assura la continuité de son nom.
Toutefois avant de partir, Numerius sait qu’il doit faire une confession à son fils bien-aimé. Il sait qu’il va ouvrir une plaie qui ne s’est jamais totalement refermée, mais il est temps pour Sextus de tourner totalement la page sur son passé et de faire la paix dans son âme. Il a eu beaucoup de mal à trouver les mots pour le lui dire, mais il a finalement trouvé la force et lui dit tout rapidement croyant que ce serait moins souffrant pour les deux. Il sait tout. Il a appris ce qu’on a fait à son fils chéri. Il sait maintenant d’où venaient toutes les marques sur le corps de son fils. Les nombreuses marques que Sextus attribuait à de vilaines chutes ou des bagarres avec des amis, il sait que ce n’était que des mensonges. Avant de mourir, ce serpent de Patrocle a expié ses fautes. Il a tout avoué à son maître. Numerius est rempli de culpabilité et de rage. Il s’en veut de n’avoir rien vu avant. De ne pas avoir mieux protégé son enfant. Sur son lit de mort, il demande pardon à Sextus. Ce dernier bien sûr lui pardonne, il sait que son père n’y est pour rien. Il ne veut pas accabler davantage son père. Il l’aide à mourir le cœur et l’esprit en paix.
Numerius a quitté ce monde sans savoir tout ce que Sextus a fait pour se venger. Son père croyait tout savoir et pourtant il ne connaît rien sur son fils. Il ne sait pas à quel point son âme est noire et pervertit. Cet homme que son père a gardé sous son toit pendant des années. Cet homme en qui son père avait confiance et qu’il considérait presque comme un ami. Celui qui était le bras droit et l’intendant de son père. Ce vil serpent efféminé et pervers lui a volé son enfance. Il la torturé de milles et une façon. Il a trompé ses parents, il a trompé tous ceux qui lui avaient offert confiance et sécurité. Il a longtemps prié et pleuré pour s’en libérer, mais les dieux ont fini par ne plus écouter ses supplications. Et puis vint un jour où il n’avait plus de larmes, mais seulement de la haine et de la rage. Une rage qui le consumait chaque jour davantage. La seule façon de canaliser autant de violence a été pour lui d’apprendre à se battre. Apprendre à se défendre. Chaque adversaire, chaque poteau sur lequel il frappait avait son visage, mais ce n’était pas assez pour lui enlever toute la haine et la colère qui le rongeait.
Lorsque son tortionnaire a essayé de l’approcher de nouveau, il a eu la vilaine surprise de s’apercevoir qu’il pouvait remettre tous les coups maintenant, et ce encore plus fort que lui. Il a donc abandonné ses visites nocturnes. Certains faibles auraient pu oublier. Tournez la page et pardonnez, mais jamais Sextus n’a oublié. Jamais il ne pardonnera. Il aurait pu facilement le tuer de ses propres mains et en finir, mais il a préféré le faire souffrir lentement. Son esprit perverti au mal a inventé chaque jour de nouveau piège et de nouvelle façon de se venger de cet animal. Chaque fois plus cruel et plus sadique. Il croyait que sa mort le libérait, mais la rage est toujours présente. Il a cherché des moyens pour se guérir de ses peurs, de chassé ses angoisses et surtout dompter le mal qui le ronge. Ce mal qui le salit et qui lui fait honte. Toutes ces années de sévices ont laissé leurs traces dans sa psyché. Ce serpent a tué toute trace de gaieté, de naïveté et de plaisir dans sa vie. Il a fait place à un homme froid, cruel et dominateur qui ne trouve du plaisir que lorsqu’il fait souffrir. Dans son for intérieur, Sextus se croit damner pour l’éternité.
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Pompéi, 725 ans depuis la fondation de RomeUn homme est assis dans un fauteuil. Il boit un verre d’hydromel pendant qu’il regarde de nouvelles recrues s’entraîner dans la cour sous ses pieds. Il sourit en repensant à toutes les fois où il a assisté à un tel spectacle sur les genoux de son père. Ce père qu’il aimait et vénérait est mort depuis bientôt dix ans. Dix ans déjà qu’il dirige seul le ludus des Naevii. Travailleur acharné, sachant s’entourer d’adjoints efficaces malgré leurs profils divers, il fait preuve d’une grande détermination et de beaucoup d'ambition. Il est exigeant pour ses gladiateurs, mais il sait aussi se montrer reconnaissant lorsque ces derniers lui apportent honneur et victoire. Ses ambitions de grandeur son tel qu’il rêve jour et nuit de pouvoir et de puissance. Il ne laissera rien ni personne l’empêcher d’atteindre ses objectifs.
Un seul obstacle sur sa route : le légendaire et puissant ludus des Lucretii. Son père à passé sa vie à tenter de faire compétition à cette maison sans pouvoir jamais y arrivé, mais voilà que depuis quelques années le vent à tourner un peu en leur faveur. Grâce à ses relations, il a enfin réussi à pouvoir tisser des liens avec les gens les plus influents de la cité. Il est enfin reconnu non plus seulement comme un lanista de second ordre, mais on lui accorde de plus en plus de crédit et ses hommes peuvent enfin combattre dans les primus et les combats de grande importance. Ses adversaires lui font toujours de l’ombre, mais Sextus ne les craint plus comme autrefois. Ce minable de Mummius Lucretius vient de mourir et a laissé en héritage son ludus à cet abruti de Titus Lucretius Fronto. Cet homme Sextus ne peut le souffrir. Il a eu le malheur de le rencontrer à plusieurs occasions et n’en pense que du mal. Ce Titus n’est à ses yeux qu’un moucheron arrogant. Il n’a aucun respect de la profession. Depuis des années, au lieu d’apprendre son métier correctement et d’aider son père dans la gestion de leurs affaires, il préfère jouer, s’amuser et visiter les putains. Bien décidé à ne pas se laisser impressionner, Sextus est prêt à tout pour éliminer cet adversaire définitivement.
Les années ont asséché le cœur de Sextus. Il n’est définitivement pas un homme affectueux. Il a peur de l’engagement. Il a peur de se livrer et surtout, il ne croit pas en l’amour. Pour respecter les promesses faites à son père, il s’est marié, mais le mariage a vite tourné au désastre. Incapable de communiquer et de partager quoi que ce soit de sain avec une femme, il n’a su rendre que Lavinia malheureuse. Cette pauvre femme il la probablement fait mourir de chagrin. Avec du recul, il sait que ce mariage était une terrible erreur. Il éprouve beaucoup de remords pour le mal qu’il lui a fait endurer. Sa seule consolation est qu’aucun enfant n’a été engendré de leur union. S’il est incapable d’aimer une femme normalement, il sait qu’il ne pourra donner mieux à la chair de sa chair puisque c’est ce qu’il méprise le plus : lui. Trois ans déjà que Lavinia a quitté ce monde. Depuis plusieurs femmes l’ont approché pour venir combler le vide à ses côtés. Il est riche et très influent, il reste un très bon parti, mais il s’est toujours refusé de se marier de nouveau. Il fréquente bien quelques femmes, mais rien de bien sérieux à part la flamboyante Julia Felix. Elle est issue comme lui de la plèbe. Son père était un esclave appartenant au père de l'illustre Jules César. Il a su gagner sa liberté et une épouse en récompense de ses bons et loyaux services. Julia est née de cette union entre deux affranchis et de fait elle est une citoyenne romaine libre. Elle a été mariée à deux reprises au cours de sa vie et n'est venue à Pompéi que sous l'influence de son second époux qui en était originaire. Sa demeure près de l'amphithéâtre est un lieu de rassemblement pour les personnes les plus influentes et en vue de la ville. Elle y propose régulièrement des divertissements forts raffinés et très prisés de la bonne société. Pour un homme comme lui, c’est un endroit incontournable pour tisser des relations d’affaires qui lui permettront une fois de plus d’assurer sa position comme grand lanista de Pompéi. L’idée d’associer leurs deux noms lui apporterait une visibilité qu’il ne peut négliger. Pour le moment, pourtant il se contente de la courtiser sans pour autant lui montrer ses véritables intentions et profite du fait que cette femme n’a aucun scrupule pour partager quelques moments charnels en sa compagnie.
Toujours bien informé, Sextus n’ignore rien des occupations clandestines de la belle Julia. Il ne la juge pas moins intéressante pour autant après tout il faut bien vivre et il ne s’agit pas pour lui d’un travail déshonorant. Il voit plutôt cela comme une autre façon de pouvoir contrôler des informations précieuses sur de potentiels collaborateurs. Il ne se gêne d’ailleurs pas pour interroger la dame sur les habitudes de ses clients les plus fidèles. Pour sa part, il se garde bien de fréquenter de tels endroits. Si on venait qu’à connaître ses secrets et ses envies particulières, cela pourrait lui causer de graves ennuis. De telles informations entre les mains de ses pires ennemis pourraient même anéantir ses ambitions.
Tout récemment, il a appris que son seul véritable ami, Aulus Vettius Stephanus s’intéresse lui aussi à Julia. Si au départ cela a amusé Sextus, voilà que depuis quelques semaines, il a pris ses distances avec son vieil ami. Ce dernier est fort populaire auprès des dames et très riche. Pour quelles raisons serait-il tenté par la même femme si ce n’est que pour lui faire de l’ombrage?
Leur amitié remonte à l’époque ou le père d’Aulus alors chef de la guilde des foulons s’est lié d’amitié à son père pour l’aider à faire compétition au Lucretii. Rapidement les deux garçons se sont liés d’amitiés. D’ailleurs, Aulus est probablement la seule personne que Sextus considère comme un ami. Ils ont fait les quatre cents coups et sont toujours restés très proches malgré leurs occupations réciproques. Aujourd’hui, Aulus a repris les fonctions de son père. C’est un homme d’affaires très riche et ambitieux. Comme lui il n’hésite pas à utiliser tous les moyens pour obtenir ce qu’il souhaite.
Bien que compétitif, Sextus se demande s’il est prêt à sacrifier une amitié si précieuse pour une femme. Et si jamais son ami profitait de cette occasion pour retourner vers leurs anciens amis les Lucretii?
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