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 [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]



POMPEII, TERRA DEORUM ₪ :: Villa des Mystères
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Patricien
Lun 19 Mai - 12:09
[Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




Lucius Pompeius Publicola
₪ Arrivée à Pompéi : 11/05/2013
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Lucius Pompeius Publicola
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Marcus m'a raccompagné jusqu'au chemin boisé qui mène à la villa des Mystères. Je lui ai assuré que je réussirai à tituber jusqu'au seuil sans soucis et que cette petite marche nocturne achèverait de me dessaouler. En vérité, j'ai tellement bu que je suis dans un état d'ivresse qu'on pourrait imaginer permanent et l'idée soudaine me vient de faire le chemin, en me cachant d'arbre en arbre, comme lorsque j'étais gosse et que je souhaitais échapper au courroux paternel. Puis, l'évidence me frappe : personne ne m'attend sur le seuil, personne n'est là pour me réprimander, juste ma conscience qui s'en chargera bien suffisamment dès demain, lorsqu'elle sera réveillée. Alors je marche, d'un pas peu assuré mais je connais par coeur les ornières du chemin ce qui m'évite de lamentablement m'étaler dans la terre et d'y commencer ma nuit. Les murs de la domus commencent à se dessiner et je note que certaines lampes à huile brûlent toujours. Peut-être que personne n'est là pour me réprimander, mais quelqu'un a songé que je rentrerai certainement tard et qu'il me faudrait m'orienter sans risquer de me rompre le cou dans les escaliers. Cette précaution que je suis certain de devoir à Cicero me fait doucement sourire.

Mais mon sourire se fane lorsque les vestiges des graffitis, crachés sur les murs de MA maison quelques jours plus tôt, accrochent mon regard. La rage point immédiatement, accentuée par l'ivresse et ni une, ni deux, je prends ma sandale et la jette avec la force cotonneuse de l'homme bourré en direction de l'injure "Fraus Populi". Elle atterrit, bien entendu, 3 mètres à gauche de sa cible, mais l'intention est là et pour l'instant elle me suffit. Je me mets à vociférer, ne tenant pas vraiment compte de l'heure tardive :

- Ah on fait moins le malin hein ? Mes beaux murs tout refaits à neufs, tu devrais avoir honte, monstre ! Viens donc le dire en face, que j'suis un escroc !

Heureusement pour les assoupis de la Villa des Mystères, les murs sont épais... Même si bientôt, la porte de bois s'entrouvre pour constater et mon état, et mes paroles qui continuent selon un vocabulaire des plus fleuris. J'en suis déjà à prendre la seconde sandale histoire de l'envoyer à la tronche du graffiti, ou de l'importun qui me prend en flagrant délit d'ébriété avancée...
Ven 30 Mai - 1:17
Re: [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




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On dit beaucoup de choses sur le vin, même en Latin. "La vérité est dans le vin", une des plus célèbres assurément. Il y aussi : " Quand le vin est tiré, il faut le boire." ou bien plus près de Cicéro :" Sans vin il n'y a pas d'amour" (Euripide). On peut même ajouter : "La nuit tous les chats sont gris." Si si, il est authentique celui là, et parfois même ils sont complètement noirs, les voyous. Ce soir là, un nouveau dicton s'est ajouté à la liste, on pourrait le formuler à peu près ainsi : " Une nuit dans leurs vie, les Publicola sont cuits" et même largement plus qu'à point. Un dicton à ne divulguer à la Murène sous aucun prétexte, sous peine de flagellation à mort.

Cicéro avait pris l'habitude, en l'absence de son maître, passée minuit, de laisser un esclave à veiller pour le recevoir, lui-même allant retrouver les bras de Morphée (pour faire des rêves au cours desquels un chevelu à deux lames venu d'Asie Mineure remportait son combat sur lequel Cicéro avait misé toutes ses économies à 100 contre 1. Un rêve quoi...). L'esclave avait pour consigne de réveiller l'intendant si Publicola n'était pas de retour avant 2 heures, ce qui n'arrivait que rarement.
Curieusement, ce soir là Cicéro s'était promis de ne s'aller pas coucher tant que son maître ne serait pas de retour. Rien ce soir n'aurait du être de nature à changer ses habitudes. Les visites de Lucius à son ami Marcus étaient courantes et les deux compères pouvaient veiller jusque tard. Pourrait-on parler d'un instinct ? Difficile à affirmer. A moins que ce soit l'éraflure au pouce qu'il s'était faite en caressant dévotement la statuette de l'ancêtre de Publicola alors qu'il rendait son culte aux Dieux domestiques. Sa première pensée avait été de pester contre la vieille statue qui commençait à s'user sérieusement puis, tout en suçant son pouce blessé, il s'était dit :

Cicéro : **Un signe peut-être... Le "vieux" essaye de m'avertir que Lucius courre un danger. Pas le temps d'aller voir les oracles... Ou alors cela veut juste dire qu'il faudra faire ébarber cette figurine, le bord devient coupant. **

On n'allait pas faire venir la garde Consulaire pour un pouce un peu rappé qui ne saignait même pas. Des signes comme celui là, on n'en avait tous les jours. Bien qu'il n'osa pas se le dire ouvertement, l'affaire des graffitis était une autre source d'inquiétude. Etait-il bien prudent de laisser Publicola errer seul ou quasiment dans des rues où l'hostilité pouvait surgir de chaque recoin ? C'était peut-être cela dont "le vieux" voulait avertir Cicéro. Non, il se faisait des idées et puis, même si Aximandros vaquait à d'autres affaires ce soir là, Marcus ferait attention : pas le genre d'ami à abandonner Lucius à la merci d'une lame d'assassin. Ses réflexions sur tout cela s'étaient closes là dessus.

Pourtant, sans en savoir réellement la cause, ce soir Cicéro avait éprouvé le besoin de veiller. Il avait également, comme à l'accoutumé lorsque le maître rentrait tard, fait allumer les lanternes, pour que la villa soit bien reconnaissable dans le noir de la nuit. Attablé dans l'entrée de la villa, une couverture sur le dos, il était en train de vérifier les comptes de la journée, cherchant à quels postes il pourrait "gratter" un peu de rab sans que cela ne se voit trop (on se souviendra que Cicéro détournait un peu l'argent de son maître pour se renflouer, il était un peu le "Bygmalion" de Publi...  Siffle ).


**Cicéro : " Alors voyons... La dépense sur la cire, ça nous fait XXIII deniers... Bon on arrondit à XXV, c'est plus rapide à noter : il y a moins de lettres et la tablette n'est pas assez large, quel dommage !
Pour la poix des torches, ça fait L (50 ndla) tout rond... Mmm, bon j'arrondis à LIV, si tous les comptes sont ronds ça fait toujours bizarre. Ensuite pour le linge intime des e..."**

Soudain, un bruit mat en provenance de la porte lui fit lever la tête. Fronçant les sourcils, il entendit une voix familière vociférer des mots qu'ils ne comprit par très bien. "lin" "crocs "ur" oeuf", rien compris.
Laissant là ses comptes, il se leva en rajustant son étole sur ses épaules et alla ouvrir la porte. Là, il vit Lucius, une seule sandale au pied, en train de défier le mur. Il s'exclama à mi voix, pour ne pas réveiller tout le monde :


Cicéro : " Maître ! Enfin vous voilà ! Et seul, enfin façon de parler..."

A fréquenter beaucoup les tavernes, Cicéro avait appris à reconnaître un homme ivre au premier regard. A la manière dont Lucius se tenait, il était clair que celui-ci avait considérablement chargé sa galère. A tel point qu'on pouvait dire que l'eau lui rentrait par les sabords de rames...

Il eut un petit sourire, et tout en s'avançant vers Lucius il ajouta non sans ironie dans la voix :


Cicéro : " Au thermes avec Marcus m'aviez-vous dit... Cela a été ? L'eau ne vous a pas semblé plus soufrée que d'habitude ? ça arrive parfois, c'est un vrai soucis... Vous n'en avez pas trop bu j'espère, l'eau trop soufrée ça vous plombe l'humeur... Ou le contraire je ne sais plus. "
Patricien
Ven 20 Juin - 23:45
Re: [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




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On dit beaucoup de choses... On dit beaucoup de conneries oui ! Et des conneries, j'en a plein la tête en cette soirée engluée par l'alcool. Je pense aux élections, je pense à Praedita, que je souhaite aller sortir du lit pour lui faire jurer de ne jamais recommencer, comme deux gosses se chamaillant un peu trop fort. Puis je songe que je veux juste dormir... Dormir, je n'entrevois presque plus que cela lorsque ma sandale vient s'échouer sur le mur dans un "clac" étouffé qui pourtant résonne sous mon crâne déjà douloureux. Je sais pourquoi je n'abuse pas de l'alcool, c'est pour une raison des plus simples : ma tête ne le supporte pas. Ni mon éducation des plus rigides.
Je ne sais pas si tous les chats sont gris mais moi, une chose est sûre, je suis complètement noir. Je chancèle et cligne des yeux lorsque la porte s'entrouvre sur Cicero. Les dieux soient loués, je ne suis pas assez saoul pour ne pas le reconnaître... Du moins le crois-je :

- Ah c'est donc ainsi que tu traites ton frère qui t'a tout donné !

Ma voix de stentor ivre s'élève dans la nuit opaque et je fais un geste véhément en direction de mon secrétaire qui vraisemblablement m'apparaît sous les traits de ma douce soeurette. Je continue à maugréer, mais mon langage est empesé et je ne comprends pas moi-même ce que j'essaye de dire. Au bout d'un moment, Cicero m'appelle maître si bien que mon cerveau fait les connexions nécessaires. Je me tourne en tous sens, histoire d'être encore plus déstabilisé, semblant chercher Praedita que je tenais pourtant là il y a une seconde :

- Où est-elle donc passée ?!

Je m'écrie, comme s'il s'agissait là de quelque sortilège puis vais auprès de Cicero, à grandes enjambées en murmurant : "prends garde Cicero, il se passe des choses des plus étranges ce soir..."
Tu l'as dit cher Duumvir !
Je hoche la tête, d'accord avec moi-même et ma paranoïa grandissante. Je zyeute en biais l'immonde trace du graffiti, comme s'il allait sauter du mur pour me saisir à la gorge. J'empoigne alors fortement l'avant-bras de mon secrétaire et me retourne vivement vers lui. Je dois être un peu échevelé, la mine cave, le regard brillant de l'homme saoul. Je dois faire peur mais pas comme j'entends faire peur d'habitude... Je ne sais trop si Cicero m'a jamais vu ainsi et je consens enfin à répondre à ses remarques ironiques. À moins que les dites remarques ne se soient frayées un chemin jusqu'à mes neurones qu'à l'instant :

- Boire de l'eau ? Pouaaah ! Je grimace en faisant un signe de dénégation. Il est intéressant de voir à quel point les réflexes de l'ivrogne se sont emparés de moi. Ne dis pas d'bêtise, l'eau soufrée, ça pue alors que le Falerne sent bon. Je pense que cette devise devrait être à son tour gravée sur le fronton de nos termes... Même si le vin qu'on sert aux ...termes n'est que d'la piquette, c't une honte ! Je parle bien sûr du Laferne de Marcus. Marcus c'est mon ami Cicero... J'ai l'air soudain malheureux comme les pierres : Et il veut me prendre ma toute petite soeur chérie à moi...
Lun 28 Juil - 13:24
Re: [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




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Sur le coup, s'entendre appeler "frère" par Publicola l'aurait touché, même si ce dernier était ivre. Il se dit :

*Cicéro : " Tout donné ? Presque, mais de là à m'appeler frère quand même... Je pourrais t'appeler mon bon vieux Lulu maintenant ?"*

La suite lui permit de comprendre que ce "bon vieux Lulu" parlait en fait de sa sœur, bien que le reste demeurât obscur et confus.

Il s'approcha suffisamment de Lucius, quelle belle coupe, pour l'empêcher de choir si ses jambes venaient à se dérober. A la lueur palote des lanternes de la villa il vit qu'en effet Lucius était bien chargé. L'odeur du Falerne était encore reconnaissable et il eut du mal à réprimer un rire tandis que son maître déblatérait sur la différence entre le vin et l'eau. Il répondit dans la foulée :


Cicéro : " Vous savez maître, le vin jusqu'à une certaine quantité pue autant voire plus que l'eau soufrée. Mais laissons cela, vous ne me semblez pas très en forme pour une palabre sur ces questions."

Approchant la main des épaules de Lucius, prêt à le soutenir en cas de défaillance, il poursuivit :

Cicéro : "Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Marcus aurait déshonoré Praedita ? Peuh ! In vino nimportequoisse oui !
Voyons mon vieux Lul... mon Maître, vous savez bien que rien de tel ne pourrait arriver, d'abord parce que Marcus est un honnête citoyen romain, qui comme tout bon citoyen ne s'envoie en l'air qu'avec ses esclaves, passez moi l'expres​sion(toute façon vous êtes saoul). Ensuite, jamais votre sœur ne se serait laissée déshonorer sans, sans protester énergiquement !
Non c'est encore ces histoires de grafiti qui vous accable et vous fait tourner les sangs. Mais on retrouvera les coupables et ils seront mis en croix pour ça, je vous le promet. Ou bien on en donnera une moitié aux lions et l'autre pour que Priam s'entraine un peu à tuer. Il en a besoin, je le trouve un peu ramolli ces derniers temps. Rien de telles que quelques pintes de sang pour raffermir un gladiateur.

Non ! Marcus est probe, il est raide amouraché d'une de ses esclaves. C'est donc impossible tout ça et vous le savez très bien. Vous le savez farpaitement même."
Patricien
Lun 1 Sep - 10:22
Re: [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




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Lucius Pompeius Publicola
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Le bon vieux Lulu est toujours aussi noir. Je dis pour ma part que je suis gris car gris et or, c'est plutôt joli. Ces considérations nocturnes et inutiles me ravissent toujours autant, d'ailleurs j'ai maintenant accroché à mon visage un sourire des plus idiots, loin des pleurnicheries concernant ma soeur et ses futures épousailles. Que cela fait du bien de sourire. Tant de bien que je m'écrie un peu fort, en réponse à Cicero et sa conclusion sur l'odeur du vin :

- Farpaitement ! Machin a raison.

Machin c'est lui. C'est certainement moins bien que de l'appeler frère mais comment pourrais-je véritablement le savoir, vu l'état dans lequel je me trouve. Il n'empêche que je m'appuie à présent fortement sur son bras, car il me semble que le monde a pris des allures de paysages sauvages et torturés, que les murs de la villa se gondolent et que derrière la porte, tonne une voix presque sépulcrale.

- Pater ?

Je souffle dans un murmure et mon étreinte se resserre sur le pauvre bras de Cicero. Je suis au bord de l'angoisse et la peau de mon visage se vide entièrement de son sang. Je ne suis plus gris, je suis blanc. Cadavérique. Je fais ton sur ton avec le marbre de la domus...
Parce que j'entends mon père me rappeler mes manques, mes fautes, me dire que je ne lui ai jamais fait autant honte de sa vie. Des reproches que mon père ne m'a pourtant pas faits de son vivant, mais dont j'ai toujours craint les premières syllabes. Moi le fils parfait, moi qui réussissais tout, comment est-ce que mon père aurait pu être déçu ? Comment aurais-je pu supporter de d'ailleurs le décevoir. Je frémis aux côtés de mon esclave et lui dit d'une petite voix :

- Il a tort. Je fais tout pour ma cité, pour la protéger. Et ma soeur, est-ce que je l'ai suffisamment protégée Cicero ?

La colère de mon père s'évanouit dans la nuit tandis que mon soutien de toujours essaye de comprendre ma conversation de fou. Les questions qu'il me pose font leur chemin sur les sentiers tordus de mon esprit aviné, un peu rafraichi par la peur du spectre de mon pater et je lui réponds, presqu'énervé qu'il ne me comprenne pas :

- Mais vas-tu m'écouter ? Tu as encore trop bu ma parole ! Tu devrais arrêter, ça te jouera des tours un de ces jours mon petit. Marcus veut é-pou-ser ma soeur. In vino voilàcequejedisoisse. Marcus est un romain citoyen honnête, parfaitement, et il aime Zirtah et il n'aime pas ma soeur mais il veut lui faire des petits Praedita. Tu ne suis rien, je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse. Les graffitis peuvent bien aller se faire voir chez les Parthes, moi je dois marier ma soeur et les coupables devront broder sa robe, ou Priam parce qu'il ne sait plus se battre.

Je le regarde d'un oeil sévère et demande :

- Je croyais qu'on ne devait plus parier sur les gladiateurs : alors ni broderie, ni lions, ni coupables j'ai dit ! C'est toi qui va t'occuper de tout, et moi je vais aller de ce pas parler à Praedita car tu trouves ça normal qu'elle décide seule de convoler hein ? Chhhhhhut... Les graffitis ont des oreilles et il ne faut pas que ça se sache. Mais... j'ai vraiment l'air d'un con sur ce coup là.

Et je me marre maintenant, car tout m'échappe et je n'en ai pas l'habitude. Bientôt, Cicero va m'annoncer qu'il se met en concubinage :

- Tu n'as rien à m'annoncer toi, n'est-ce pas ? Pendant qu'on y est...
Mar 9 Déc - 20:38
Re: [Flashback] Le tonneau des Danaides [Cicero & Publicola]   




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Tout en soutenant fermement son maître, Cicéro l'entendit appeler son père, mais comprit de travers ce que Lucius disait.

Cicéro : " Par terre ? Vous voulez vous assoir maître ? voilà qui ne sied guère à votre rang, même ivre. Prenez au moins ce banc pour votre Duumvirien séant. "


Il voulait désigner le banc de marbre posé à côté de l'entrée de la maison, mais lorsqu'il vit le visage transfiguré de son maître, il comprit que Lucius ne voulait nullement s'assoir, quand bien même cela lui aurait fait du bien, mais semblait en proie à une hallucination créée par le vin.
Cicéro avait une certaine expérience de la gestion de l'homme délirant, les tavernes et les cercles de jeux en sont copieusement garnis. Cependant devoir exercer sa pratique sur son maître le mettait hors de ses habitudes et, à la vérité, lui faisait un peu de peine, bien qu'il sût que tout irait mieux demain. Il répondit au premier assaut :


Cicéro : " Je ne sais pas de qui il s'agit, mais il a forcément tort. Tout le monde sait que vous faites au mieux pour la cité et que personne d'autre que vous n'en est capable. Il n'y a que la murène et quelques factieux jamais satisfait pour penser le contraire. Quant à votre soeur... La question ne se pose même pas."

Le deuxième assaut scandalisa presque Cicéro. Il se dit :


*Cicéro : " C'est lui qui boit et c'est moi qui suit saoul... Je ne pousserai pas le dévouement jusque là, même si j'en avais le pouvoir. Marcus et Praedita, mais qu'est-ce qu'il raconte ? D'où sort cette fantaisie ? Bon jouons le jeu.*

Cicéro : " Ah bon ? Marcus veut épouser Praedita ? C'est différent alors : il n'y pas de déshonneur si c'est une demande officielle. Incongrue, mais pourquoi pas ? Marcus est un vieil ami de la famille, rien de tel pour renforcer les liens.
J'espère que Marcus aime le théâtre parce que sans cela, le couple aura du mal à être heureux, même si c'est Priam qui coud la robe. En même vu ses performances avec ses lames ces derniers temps, il ne pourra pas être pire avec des aiguilles. Il suffira juste de faire une cérémonie sous le thème de l'anarchie festive. Tout le monde en toge déchirée et rapiécée, on en lancera peut-être une mode, qui sait ?"


Tout en s'assurant que Lucius tenait sur ses jambes, il ajouta :


Cicéro : " Je ne parie plus sur les gladiateurs, je le jure et que les graffitis m'en soient témoins. Profitons en avant qu'ils partent pour la Parthie...
Non il n'est pas normal qu'un femme décide d'elle-même qui elle va épouser. J'imagine la tête parcheminée du vieux Caton si une telle chose entrait dans nos mœurs : cela ferait pleurer ses bustes de marbre. Cela dit, si vous ne voulez pas passer pour un... Un comme vous disiez
[HJ: on n'insulte pas son maître car on ne sait jamais de quoi il se souviendra une fois dégrisé siffle ], je vous suggère de garder ce pas et de le ressortir demain. Je pense, considérant l'heure tardive, que votre sœur doit être assoupie et qu'il serait malvenue de l'éveiller pour un sujet qui demande une mise au point officielle. En plus vous connaissez Praedita, il ne faut pas la piquer au saut du lit...

Et pour ma part, en dehors du fait que j'ai froid aux pieds et que j'ai un furoncle qui suppure au dessus de la fesse gauche, choses qui vous intéressent fort peu, non je n'ai rien à vous annoncer. Je ne désire toujours pas être affranchi, je ne veux pas ni me marier, ni me mettre en concubinage avec qui que ce soit. Il m'arrive bien de taquiner Vénus, mais je me garde bien de l'amour. Saine pratique qui se perd sous Octave..."
Patricien
Lun 16 Fév - 13:23
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Peut-être rêvais-je mais il me semble soudain entendre Cicero s'exprimer en rimes. Je ne sais si le banc sied à mon séant, ou si le néant sied à mon état des moins brillant mais j'ai soudain l'envie de m'assoir, car la vision de mon père m'a cisaillé les guibolles. Alors je dois fermer les yeux et je me laisse tomber sur le banc de pierre, toujours fermement arrimé à mon esclave. Bon gré mal gré, il lui faut donc subir ce choc fessier qui nous fait certainement nous exclamer au même moment. Toutefois, l'alcool ayant le don d'anesthésier le corps et l'esprit d'ailleurs, je ne sens pas grand chose. Je lève la tête et sonde le ciel, comme s'il détenait à lui seul les clefs de toutes les réponses, et ça doit bien être le cas car je m'abîme dans ma contemplation au point de sentir la tête me tourner.

- Oh, des étoiles filantes !

Je m'écrie comme un gosse et papillonne des yeux. Pour ceux qui se le demandent réellement, non, aucune étoile ne file sur le firmament et elles restent bien accrochées à la toile de la nuit. Rien ne bouge si ce ne sont mes sens. Je tapote l'épaule de Cicero pour le remercier de ses bons mots quant à ma politique. Lui est un véritable soutien... Dommage qu'il ne vote pas. Malheureusement, mon geste ne parvient qu'à tapoter sa tête et je continue, d'un air absent, brave bête.

- Bien sûr tu as raison. Rumena n'est capable que de persifler. Qu'il persifle l'animal, mes oreilles n'entendent rien que le bourdonnement des étoiles.

Cicero semble enfin entendre mes digressions sur ma soeur et je tapote une dernière fois sa tête d'un coup sec :

- Enfin ! Te voilà rendu à la raison mon petit, il était temps, j'eus de la peine à te trouver un remplaçant. Mais qu'en sais-je s'il aime le théâtre, je m'y ennuie trop pour qu'il ne s'y ennuie pas lui aussi ! Encore sait-il que Praedita écrit, c'est déjà bien mais qu'importe car ces épousailles prennent les atours d'une farce et tu sais comme je déteste être sur le devant de la scène. Enfin si mais tu comprends.

Courage, vaillant Cicero, si tu arrives à comprendre quoique ce soit au milieu du flots ininterrompu de paroles qui se déverse par ma bouche qui n'est plus exsangue d'avoir senti venir les fantômes.

- Je déteste l'anarchie ! Rugissais-je soudain, faisant presque sursauter le banc avec nous. Ce sera le plus beau mariage que Pompéi n'ai jamais connu, sache-le, et Priam se fera fouetter s'il brode de travers, il commence à être habitué. Va lui porter notre commande, ma soeur est compliquée, il va lui falloir plusieurs essais avant de se décider.

Je me lève pour ponctuer mon ordre et Cicero zieute longuement ma démarche pour voir si je ne chancèle pas trop fort. Tout à coup je m'esclaffe :

- Parte, Parthie ! Tu joueras la comédie au mariage, c'est parfait, l'affaire est entendue. Maintenant, il me faut aller lister toutes les courses. Et il faut que Marcus vienne faire sa demande officielle, qu'on ne sache pas que je n'étais pas au courant. J'aime être au courant de tout, et tu as raison, Praedita doit dormir pour avoir le teint frais.

Je fais volte-face vers lui et le toise de ma haute stature, très longuement :

- Mais si j'ai envie de te mettre en concubinage avec la soeur de Droso, tu feras mine d'être le plus heureux des hommes. Rien de mieux qu'une union stable, j'en suis le parfait exemple.

Et je ne frémis même pas d'asséner cette fausse vérité qui a su se frayer un chemin si profond dans mon esprit que même ivre, je suis persuadé d'être un modèle. Quant à l'affranchissement, je sais qu'il ne sert à rien de batailler avec un homme saoûl comme lui, alors je fais semblant de laisser tomber cela.

- Je vais me coucher. dis-je soudain en me dirigeant d'un pas volontaire vers le jardin, à l'opposé des parties privées de la domus.
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